
Joignant le geste à la parole, le président s’est engagé depuis lors à réparer les séquelles de ces années de braise : accélération du processus de retour des réfugiés, indemnisation des veuves, recensement des fonctionnaires victimes des malheureux événements et relèvement substantiel du « quota » des négro-africains au pouvoir. Ces gestes sont positifs, voire très positifs. Mais cette réconciliation «opérationnelle » serait inachevée si sur le fond elle n’est accompagnée de la remise en cause de certains concepts et d’un certain système qui, depuis 1984, a creusé un fossé entre différentes communautés mauritaniennes. Le vrai débat sur la Mauritanie plurielle n’a pas encore en lieu.
Plusieurs raisons expliquent ce rendez-vous manqué. D’abord, la puissance des forces du refus dans l’appareil administratif et étatique. Ces forces, vestiges de l’ancien régime, essaient d’empêcher tout dialogue de peur que cela ne conduisent à ce qu’elles redoutent le plus : des procès pour crimes et exactions ou encore la perte de marchés juteux. Sous couvert de l’arabisation, elles essaient d’embrigader la composante arabophone du pays. De peur de faire face aux crimes perpétrés directement ou indirectement, ces forces du refus invoquent l’identité arabe éternelle de la Mauritanie, espérant orienter le débat vers un populisme de mauvais alois.
Mais les mauritaniens sont mûrs. Ils ne suivront pas ce débat stérile sur l’arabe, une langue nationale au même titre que le Poular, le Wolof et le Soninké. L’arabe n’a jamais été contesté par les négro-mauritaniens qui ont diffusé cette langue bien avant la colonisation (des parchemins en arabe datant du 15e siècle sont monnaie courante dans le Fouta Toro, que ceux qui contestent lisent « Rimah » de Cheikh Oumar Tall) . Bref, l’arabe fait aussi partie de l’identité des négro-africains tout comme le français, devenu un pont entre la Mauritanie et la sous région.
En fait, ce qui est contesté par les négro-africains c’est l’absence d’une justice sociale et d’une égalité des chances dans toutes les compétitions officielles et particulièrement dans l’administration. Cette hiérarchisation sociale serait presque devenue naturelle, faussant les fondements de notre constitution. Ces forces du refus qui entretiennent ce système, défiant les directives du président Aziz, ne sont devenues élites qu’à coup de pistons. Certains se proclameront francophones en face d’un public arabophone et arabophones devant des francophones pour cacher leur ignorance. Il est temps que l’Etat retrouve sa souveraineté face à des groupes de pression mus seulement par leurs intérêts personnels. Le problème de la Mauritanie c’est d’avoir beaucoup de nationalismes et peu, très peu de patriotes. Or, comme le disait De Gaulle, le patriotisme c’est l’amour des autres. Le nationalisme c’est la haine des autres.
M.S
Source : Mauritanies1.com via le site de ajd/mr
Plusieurs raisons expliquent ce rendez-vous manqué. D’abord, la puissance des forces du refus dans l’appareil administratif et étatique. Ces forces, vestiges de l’ancien régime, essaient d’empêcher tout dialogue de peur que cela ne conduisent à ce qu’elles redoutent le plus : des procès pour crimes et exactions ou encore la perte de marchés juteux. Sous couvert de l’arabisation, elles essaient d’embrigader la composante arabophone du pays. De peur de faire face aux crimes perpétrés directement ou indirectement, ces forces du refus invoquent l’identité arabe éternelle de la Mauritanie, espérant orienter le débat vers un populisme de mauvais alois.
Mais les mauritaniens sont mûrs. Ils ne suivront pas ce débat stérile sur l’arabe, une langue nationale au même titre que le Poular, le Wolof et le Soninké. L’arabe n’a jamais été contesté par les négro-mauritaniens qui ont diffusé cette langue bien avant la colonisation (des parchemins en arabe datant du 15e siècle sont monnaie courante dans le Fouta Toro, que ceux qui contestent lisent « Rimah » de Cheikh Oumar Tall) . Bref, l’arabe fait aussi partie de l’identité des négro-africains tout comme le français, devenu un pont entre la Mauritanie et la sous région.
En fait, ce qui est contesté par les négro-africains c’est l’absence d’une justice sociale et d’une égalité des chances dans toutes les compétitions officielles et particulièrement dans l’administration. Cette hiérarchisation sociale serait presque devenue naturelle, faussant les fondements de notre constitution. Ces forces du refus qui entretiennent ce système, défiant les directives du président Aziz, ne sont devenues élites qu’à coup de pistons. Certains se proclameront francophones en face d’un public arabophone et arabophones devant des francophones pour cacher leur ignorance. Il est temps que l’Etat retrouve sa souveraineté face à des groupes de pression mus seulement par leurs intérêts personnels. Le problème de la Mauritanie c’est d’avoir beaucoup de nationalismes et peu, très peu de patriotes. Or, comme le disait De Gaulle, le patriotisme c’est l’amour des autres. Le nationalisme c’est la haine des autres.
M.S
Source : Mauritanies1.com via le site de ajd/mr