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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Reflexion sur l'Education en RIM, par Siikam Sy


Reflexion sur l'Education en RIM, par Siikam Sy
"Le jour même où le jeune Africain entre a l'école,il a suffisamment de sens logique pour saisir le brin de réalité contenu dans l'expression:un point qui se déplace engendre une ligne. Cependant, puisqu’on achoisi de lui enseigner cette réalité dans une langue étrangère, il lui faudra attendre un minimum de 4 à 6 ans, au bout desquels il aura appris assez de vocabulaire et de grammaire, reçu, en un mot, un instrument d'acquisition de la connaissance, pour qu'on puisse lui enseigner cette parcelle de réalité."

C.A.Diop. La majorité des enfants mauritaniens vont à l’école à l’age de 7 ans. Or, a cet age, beaucoup d’études consacrées à la neuroscience, et plus particulièrement au développement du cerveau chez l’enfant, ont montré que la capacité d’apprentissage des langues étrangères a diminué considérablement.

Les neuroscientifiques américains ont pu démontrer qu’au delà de 6 ans, ce qu’ils appellant”The window of opportunity” ou intervalle de temps durant lequel l’acquisition d’une langue étrangère est plus facile commence à se fermer progressivement. Cela veut dire que l’enfant apprend les langues étrangères avec plus de difficultés. Par langue étrangère, nous entendons toute langue autre que celle parlée dans l’univers immédiat où évolue l’enfant. Pour être plus explicite, disons que le Pulaar est une langue étrangère chez l’enfant Soninke et vice versa.

L’aptitude naturelle d’apprendre une langue étrangère ne disparaît pas après 6 ans, mais diminue, l’acquisition de la syntaxe et de la correcte prononciation disparaissent alors que l’acquisition d’un nouveau vocabulaire croit avec le temps.

L’expérience renforce le vocabulaire et il en est de même de la lecture. Voila qui justifie l’assertion de Dr. Bruce Perry de la faculté de Médecine de Baylor College en Houston : '' Experience is the chief architect of the brain”.

Par expérience, Dr. Perry entend un permenant contact avec l’environnement ou la réalité extérieure.

Chez beaucoup d’enfant réfugiés reinstallés aux USA après 2000, l’apprentissage de l’Anglais c’est fait à des degrés differents. Chez ceux qui sont entrés dans le pays avant l’age de 6 ans, la prononciation est plus correcte et pratiquement identique à la
prononciation des Américains alors que ceux qui sont plus âgés rencontrent toujours des difficultés dans ce domaine en dépit des cours de ESL ou d’ESOL.

L’autre constat, c’est que la plupart du premier groupe a commencé à oublier la langue de Amadou Hampate Bâ. Cette perte est notamment due à la politique d’auto-effacement que le cerveau opère dès l’instant que la partie du cerveau jadis réservée au Pulaar n’est plus utilisée. En lieu et place, le cerveau substitue la langue anglaise.

Ces études neuroscientifiques montrent l’ampleur du mal en Afrique de manière globale et de la Mauritanie en tant qu’objet de cet article.

Cheikh Anta Diop affirmait dans, Nations nègres et Culture, T.II, 1979, P.415 : ‘’Il est plus efficace de développer une langue nationale que de cultiver artificiellement une langue étrangère ; un enseignement qui serait donné dans une langue maternelle permettrait d’éviter des années de retard dans l’acquisition de la connaissance’’.

En d’autres termes, l’enfant maîtrise déjà l’instrument de connaissance et est prêt pour la connaissance. Cela dit, si on prenait un enfant de Mbagne et un autre d’Atar et qu’on les introduit au système éducatif mauritanien tel qu’il est, l’enfant d’Atar est 7 ans en avance dans l’apprentissage de la langue étudiée à l’école par rapport à l’enfant de Mbagne, le village de mon ami Samba Sarr.

Alors que l’enfant d’Atar a un instrument d’acquisition de connaissance, celui de Mbagne ou de Jeol, le village de Kaaw se bat pour la maîtrise de l’instrument d’acquisition.

Pire, l’enfant de Mbagne est introduit à l’instrument d’apprentissage au moment où il a
dépassé “The window of opportunity “, intervalle de temps durant lequel cet apprentissage aurait été plus facile. Deux ou trois ans plutard, l’enfant de Mbagne voit un autre obstacle se dresser puisqu’il doit ajouter le Français en plus du Hassaniya étudié à l’école.

Bref l’enfant de Mbagne fait face à une série difficultés :

1- Il a dépassé ‘’The window of opportunity’’.

2- Il doit maîtriser 2 instruments d’acquisition de connaissance en un temps record.

3- Il doit étudier la langue et non la connaissance.

4- Son cerveau doit modeler très vite des espaces d’enregistrement pour ces langues.

5- Il doit apprendre 2 langues dont il ne fait pas l’usage à la maison.

Voila une montagne d’injustice créée par notre système éducatif.

L’enfant Beydan fait face à une difficulté pareille lorsqu’il s’agit d’apprendre le Français. Voila une langue qui lui est étrangère et dont il ne fait l’usage qu’à l’école.Mais cette difficulté est transcendable puisque l’Etat veut tout arabiser.

Il faut souligner ici que les Négro-africains de la Mauritanie ne détestent pas l’Arabe en tant que langue, mais plutôt son usage comme arme politique darwinienne.

Ici, apparaît la discrimination. Il faut comprendre cette logique pour comprendre la politique d’arabisation initiée par les authorités. Elle est une réponse au défi que les enfants maures vont rencontrer s’ils doivent étudier la langue de Molière. L’arabisation est une réponse politique et discriminatoire dès lors qu’elle resout le problème d’une catégorie sociale et maintien l’autre défavorisée.Vue sous cet angle, l’arabisation est un crime politique.

Revenons maintenant à l'affirmation de l'homme de Caytu selon laquelle:‘’Il est plus efficace de développer une langue nationale que de cultiver artificiellement une langue étrangère ; un enseignement qui serait donné dans une langue maternelle permettrait d’éviter des années de retard dans l’acquisition de la connaissance’’.

La langue est le grenier de la culture; la valoriser c'est constamment maintenir ce grenier plein et la devaloriser c'est simplement y jeter du feu.

A Dakar,alors que nous dirigions l'Association Universitaire pour la Promotion de la langue Pulaar (AUPLP), nous avons, avec d'autres amis et intellectuels tels que Babba Deme, Murtudo, A.M.Lam et autres, appelé à la promotion de nos langues nationales. A plusieurs reprises, nous avons rencontré Feu Tijanni Anne, Feu Yero Doro Diallo et Siley Diallo, Baaba Maal, Djibo Kah pour ne citer que certains afin de créer un engouement autour et pour l'enseignement des langues nationales.

Pr. A.M. Lam a ecrit plusieurs ouvrages Pulaar et traduit les hieroglyphes en Pulaar et notre ami Babba Deme a publié, Duppal Seendebu et Saare Gonga.

Nos populations doivent comprendre que l'enseignement des langues nationales et de toutes nos langues nationales est la voie la plus sure pour sortir de la situation actuelle et pour finalement enseigner à nos enfants la realité de la connaissance.

Toute reflexion sur le systeme educatif en Mauritanie doit passer forcement par la valorisation des langues nationales et puisque notre système éducatif est gravement et longuement malade, il faut la participation de tous les Mauritaniens et de toutes les Mauritaniennes pour sauver les générations à venir et, partant, la Mauritanie.

Par Siikam Sy Chief Editor
________________________
Source: http://www.webzinemaker.com
(M) avomm
Samedi 31 Mai 2008 - 15:35
Samedi 31 Mai 2008 - 15:54
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