
Le Forum des organisations nationales de droits de l’Homme (Fonadh) prône pour la reprise du processus de rapatriement des réfugiés et le règlement de la question des terres dans les meilleures conditions de justice et d’équité. Cette demande des militants de la société civile mauritanienne a été faite dimanche dernier, à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés.
’Il faut reconnaître que des progrès ont été réalisés en matière d’insertion des rapatriés par le biais de l’Agence nationale d’appui et d’insertion des réfugiés (Anair), mais ils demeurent insuffisants’. Ce jugement émane du président du Forum des organisations nationales des droits de l’Homme (Fonadh), Mamadou Sarr. Pour commémorer cette tragédie qui remonte à deux décennies, M. Sarr a saisi l’occasion offerte par la Journée mondiale des réfugiés pour lancer un appel au gouvernement mauritanien afin qu’il délivre et dans les meilleurs délais des pièces d’Etat civil aux réfugiés déjà rapatriés. Car, selon lui, plusieurs d’entre eux n’ont pas encore eu accès à leurs pièces d’Etat civil.
Au cours d’une cérémonie qui a vu la participation d’une quarantaine de militants des Droits de l’homme, le président du Fonadh a demandé aux autorités mauritaniennes de procéder, le plus vite possible, au règlement de la situation des anciens fonctionnaires et agents de l’Etat et la régularisation de la situation des anciens déportés. Selon lui, sur les milliers de réfugiés revenus depuis 1993, certains d’entre eux n’ont reçu aucune assistance de la part de l’Etat mauritanien. Et de citer en exemple les anciens fonctionnaires et agents de l’Etat recensés en janvier 2010 qui, selon lui, n’ont pas encore connu un début de règlement de leur situation.
S’agissant de l’arrêt de l’opération du rapatriement volontaire organisé, Mamadou Sarr précise qu’aucune information n’est donnée à l’opinion publique, pour justifier cet arrêt. ‘S’il est vrai que le Hcr avait donné une date limite de la durée de l’opération, il reste que cette organisation et, surtout, le gouvernement mauritanien, ont le devoir moral d’aider au retour de tous les réfugiés, notamment ceux établis au Sénégal et au Mali’, dira-t-il. Il indique qu’au Sénégal, 1 865 personnes, dont les formulaires de rapatriement sont adoptés par les structures compétentes mauritaniennes, attendent depuis décembre 2009 leur rapatriement. Pour le cas des réfugiés maliens, il précise que 12 000 personnes attendent toujours le début du processus de rapatriement. Saluant l’accord tripartite entre le Sénégal, la Mauritanie et le Hcr en janvier 2008, il affirme que 19 048 personnes ont regagné le territoire national, dans les cinq régions d’accueil (Trarza, Brakna, Gorgol, Guidimakha et Assaba).
Pour remédier aux dysfonctionnements constatés, le président du Fonadh demandera au gouvernement mauritanien de procéder au recensement dans les meilleurs délais de toutes les victimes de 1989-1991 pour la régularisation de leur situation. Revenant sur les causes de ces déportations, Mamadou Sarr affirme qu’ils avaient été provoqués par les autorités mauritaniennes de l’époque qui ont fait subir à la communauté négro-africaine les plus graves violations des droits humains que l’humanité ait connues au cours du siècle dernier. Selon lui, près de cent mille personnes ont connu la déportation vers le Sénégal et le Mali, ‘des centaines d’autres ont été licenciées pour délit de faciès et enfin, plus grave encore, plusieurs centaines de civils et militaires ont été exécutées de façon barbare et extra judiciaire, pour les mêmes raisons’, clame-t-il.
Pointant de l’index l’ancien régime, il affirme que pendant plus d’une quinzaine d’années, le régime sanguinaire de Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya a nié ces faits avérés et a décidé d’absoudre les responsables de ces crimes ignobles par le vote d’une loi d’amnistie en 1993 par une Assemblée nationale aux ordres. ‘En dépit de la lutte acharnée des victimes, soutenues par un certain nombre de militants des droits humains et de démocrates mauritaniens et d’ailleurs, l’opinion publique mauritanienne est restée en majorité abusée par la propagande mensongère du régime de Ould Taya. Même la révélation par la presse des charniers de Wothi, Sorimallé, Azlatt et autres n’a pas suscité l’indignation attendue’, rappelle-t-il.
Mame Seydou DIOP
Source: walf fadjiri
’Il faut reconnaître que des progrès ont été réalisés en matière d’insertion des rapatriés par le biais de l’Agence nationale d’appui et d’insertion des réfugiés (Anair), mais ils demeurent insuffisants’. Ce jugement émane du président du Forum des organisations nationales des droits de l’Homme (Fonadh), Mamadou Sarr. Pour commémorer cette tragédie qui remonte à deux décennies, M. Sarr a saisi l’occasion offerte par la Journée mondiale des réfugiés pour lancer un appel au gouvernement mauritanien afin qu’il délivre et dans les meilleurs délais des pièces d’Etat civil aux réfugiés déjà rapatriés. Car, selon lui, plusieurs d’entre eux n’ont pas encore eu accès à leurs pièces d’Etat civil.
Au cours d’une cérémonie qui a vu la participation d’une quarantaine de militants des Droits de l’homme, le président du Fonadh a demandé aux autorités mauritaniennes de procéder, le plus vite possible, au règlement de la situation des anciens fonctionnaires et agents de l’Etat et la régularisation de la situation des anciens déportés. Selon lui, sur les milliers de réfugiés revenus depuis 1993, certains d’entre eux n’ont reçu aucune assistance de la part de l’Etat mauritanien. Et de citer en exemple les anciens fonctionnaires et agents de l’Etat recensés en janvier 2010 qui, selon lui, n’ont pas encore connu un début de règlement de leur situation.
S’agissant de l’arrêt de l’opération du rapatriement volontaire organisé, Mamadou Sarr précise qu’aucune information n’est donnée à l’opinion publique, pour justifier cet arrêt. ‘S’il est vrai que le Hcr avait donné une date limite de la durée de l’opération, il reste que cette organisation et, surtout, le gouvernement mauritanien, ont le devoir moral d’aider au retour de tous les réfugiés, notamment ceux établis au Sénégal et au Mali’, dira-t-il. Il indique qu’au Sénégal, 1 865 personnes, dont les formulaires de rapatriement sont adoptés par les structures compétentes mauritaniennes, attendent depuis décembre 2009 leur rapatriement. Pour le cas des réfugiés maliens, il précise que 12 000 personnes attendent toujours le début du processus de rapatriement. Saluant l’accord tripartite entre le Sénégal, la Mauritanie et le Hcr en janvier 2008, il affirme que 19 048 personnes ont regagné le territoire national, dans les cinq régions d’accueil (Trarza, Brakna, Gorgol, Guidimakha et Assaba).
Pour remédier aux dysfonctionnements constatés, le président du Fonadh demandera au gouvernement mauritanien de procéder au recensement dans les meilleurs délais de toutes les victimes de 1989-1991 pour la régularisation de leur situation. Revenant sur les causes de ces déportations, Mamadou Sarr affirme qu’ils avaient été provoqués par les autorités mauritaniennes de l’époque qui ont fait subir à la communauté négro-africaine les plus graves violations des droits humains que l’humanité ait connues au cours du siècle dernier. Selon lui, près de cent mille personnes ont connu la déportation vers le Sénégal et le Mali, ‘des centaines d’autres ont été licenciées pour délit de faciès et enfin, plus grave encore, plusieurs centaines de civils et militaires ont été exécutées de façon barbare et extra judiciaire, pour les mêmes raisons’, clame-t-il.
Pointant de l’index l’ancien régime, il affirme que pendant plus d’une quinzaine d’années, le régime sanguinaire de Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya a nié ces faits avérés et a décidé d’absoudre les responsables de ces crimes ignobles par le vote d’une loi d’amnistie en 1993 par une Assemblée nationale aux ordres. ‘En dépit de la lutte acharnée des victimes, soutenues par un certain nombre de militants des droits humains et de démocrates mauritaniens et d’ailleurs, l’opinion publique mauritanienne est restée en majorité abusée par la propagande mensongère du régime de Ould Taya. Même la révélation par la presse des charniers de Wothi, Sorimallé, Azlatt et autres n’a pas suscité l’indignation attendue’, rappelle-t-il.
Mame Seydou DIOP
Source: walf fadjiri