
Il voulait rentrer à Nouakchott de manière tonutruante. Ni les menaces proférées contre lui, ni les nervis qui étaient allés lapider son domicile, ni les manifestations hostiles organisées dans certaines localités du pays, ne l’ont fait changer d’avis.
Avant-hier, Sidi Ould Cheikh Abdellahi est rentré sur E.Nord, pour y être accueilli en président par ses sympathisants et discuter avec sa famille politique avant de s’envoler pour Tripoli où il est attendu par le guide de la Grande Jamahiriya Arabe socialiste libyenne, tout un programme. Récit.
Deux côtés de l’axe goudronné qui passe devant le domicile de Ould Cheikh Abdellahi, la ferveur est à son comble. Il y a quelques semaines de cela lorsque des nervis sont venus lapider la maison de Ould Cheikh Abdellahi, bon nombre des militants du FNDD étaient monter au créneau pour afficher au président démocratiquement élu, renversé le 6 août dernier prêts à en découdre avec tous ceux qui tenteraient de s’en prendre à ses proches.
Et lorsque celui-ci avait été empêché de rentrer en convoi à Nouakchott, le 22 janvier dernier, la déception était lisible chez certains d’entre eux. Mais ce vendredi 6 mars, l’ambiance est à la fête.
L’homme qu’ils attendaient, depuis bien longtemps à Nouakchott, est enfin autorisé à rentrer sur la capitale sans entraves. Les portraits de Sidi Ould Cheikh Abdellahi s’étendent à perte de vue. Les pancartes et banderoles, aussi. Elles disent «non au coup d’état oui à la légalité constitutionnelle», «la démocratie c’est lui (c’est Sidi)», «les sanctions sont l’œuvre du général», «non aux arrestations arbitraires», etc.
La base d’une stratégie.
A quelques encablures de son domicile Ould Cheikh Abdellahi arrivé de Lemdem, sort du véhicule qui le transportait, visiblement en forme, pour saluer l’immense foule massée de deux côtes de l’artère qui passe devant sa maison. Des deux de côtés de l’axe goudronné on se bouscule pour le voir, pour le saluer. Il vient de réussir son pari : Lors de sa libération, la junte l’avait ramené de force à Nouakchott sans lui laisser le temps de se préparer. Inconcevable pour Sidi, il est le président démocratiquement élu, il est le président tout court, il devait rentrer sur Nouakchott comme tel et être accueilli comme tel.
Malgré les menaces proférées contre lui, malgré la tenue des manifestations hostiles organisées à Tintane, Kankossa, avec la bénédiction des autorités qui administrent ces localités, les jets de pierres des nervis, à la solde des putschistes, contre son domicile, Sidi Ould Cheikh s’était tenu à cette idée et n’a manégé aucun effort afin qu’il soit accueilli en président. Pourquoi ? «Rentrer en président, sur Nouakchott, a son importance», estiment certains.
Il est à la base d’une stratégie destinée à faire échec au putsch : En rentrant sur la capitale, en premier magistrat du pays, Sidi fort du soutien de la communauté internationale- opposée à toute prise de pouvoir par des moyens illégaux- entend montrer sa détermination à faire échec au putsch et espère, par là-meme, maintenir la pression, ne serait – ce que psychologiquement, sur la junte à fin de l’amener à se départir de ses ambitions présidentielles.
Réunion d’avec la famille politique.
En fait le domicile d’Ould Cheikh Abdellahi, sis E.Nord, est composé de deux bâtiments. Sur la façade de l’un, en ce vendredi 6 mars, se trouve une large banderole où il est indiqué : «La démocratie c’est lui (c’est Sidi) ».Tandis que sur la façade du second, une autre banderole affiche : «Le FNDD souhaite la bienvenue au président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi».
A l’entrée de ce bâtiment, qui est réservé, à la famille politique de Sidi flottent trois drapeaux nationaux. Et c’est l’intérieur de cette battisse, austère, aux dimensions moyennes que Sidi Ould Cheikh Abdellahi et les leaders du Front, en l’occurrence Ould Maouloud, Ould Houmeid, Ould Ahmed Baba, Bâ Mamadou Alassane, Ould Abdeina… vont se réunir pour discuter.
Quels sont les sujets sur lesquels ont porter la réunion en aparté: «Nous lui avons fait un compte rendu détaillé de nos discussions qui nous avons eu avec le guide de la révolution libyenne à Tripoli», rétorque Ould Maouloud, sans donner plus des détails. En d’autres termes c’est pour préparer son entrevue avec le guide que Sidi Ould Cheikh Abdellahi s’est réuni avec sa famille politique juste à son arrivée à Nouakchott à quelques heures de son départ pour Tripoli.
Ont-ils formulé d’autres concessions pour aider à dépasser la crise qui secoue le pays ? «Est-ce que les militaires ont fait des concessions ?», interroge le leader de l’UFP et de poursuivre : «nous nous en avons déjà fait c’est à eux de faire un pas». Autrement dit d’accepter de se mettre à l’écart du jeu politique, de remettre Sidi en selle le temps qu’il démissionne pour l’organisation des nouvelles élections. Gageons qu’ils ne se plieront jamais à ces conditions.
Samba Camara
source : Biladi (Mauritanie) / Photos Cridem
Avant-hier, Sidi Ould Cheikh Abdellahi est rentré sur E.Nord, pour y être accueilli en président par ses sympathisants et discuter avec sa famille politique avant de s’envoler pour Tripoli où il est attendu par le guide de la Grande Jamahiriya Arabe socialiste libyenne, tout un programme. Récit.
Deux côtés de l’axe goudronné qui passe devant le domicile de Ould Cheikh Abdellahi, la ferveur est à son comble. Il y a quelques semaines de cela lorsque des nervis sont venus lapider la maison de Ould Cheikh Abdellahi, bon nombre des militants du FNDD étaient monter au créneau pour afficher au président démocratiquement élu, renversé le 6 août dernier prêts à en découdre avec tous ceux qui tenteraient de s’en prendre à ses proches.
Et lorsque celui-ci avait été empêché de rentrer en convoi à Nouakchott, le 22 janvier dernier, la déception était lisible chez certains d’entre eux. Mais ce vendredi 6 mars, l’ambiance est à la fête.
L’homme qu’ils attendaient, depuis bien longtemps à Nouakchott, est enfin autorisé à rentrer sur la capitale sans entraves. Les portraits de Sidi Ould Cheikh Abdellahi s’étendent à perte de vue. Les pancartes et banderoles, aussi. Elles disent «non au coup d’état oui à la légalité constitutionnelle», «la démocratie c’est lui (c’est Sidi)», «les sanctions sont l’œuvre du général», «non aux arrestations arbitraires», etc.
La base d’une stratégie.
A quelques encablures de son domicile Ould Cheikh Abdellahi arrivé de Lemdem, sort du véhicule qui le transportait, visiblement en forme, pour saluer l’immense foule massée de deux côtes de l’artère qui passe devant sa maison. Des deux de côtés de l’axe goudronné on se bouscule pour le voir, pour le saluer. Il vient de réussir son pari : Lors de sa libération, la junte l’avait ramené de force à Nouakchott sans lui laisser le temps de se préparer. Inconcevable pour Sidi, il est le président démocratiquement élu, il est le président tout court, il devait rentrer sur Nouakchott comme tel et être accueilli comme tel.
Malgré les menaces proférées contre lui, malgré la tenue des manifestations hostiles organisées à Tintane, Kankossa, avec la bénédiction des autorités qui administrent ces localités, les jets de pierres des nervis, à la solde des putschistes, contre son domicile, Sidi Ould Cheikh s’était tenu à cette idée et n’a manégé aucun effort afin qu’il soit accueilli en président. Pourquoi ? «Rentrer en président, sur Nouakchott, a son importance», estiment certains.
Il est à la base d’une stratégie destinée à faire échec au putsch : En rentrant sur la capitale, en premier magistrat du pays, Sidi fort du soutien de la communauté internationale- opposée à toute prise de pouvoir par des moyens illégaux- entend montrer sa détermination à faire échec au putsch et espère, par là-meme, maintenir la pression, ne serait – ce que psychologiquement, sur la junte à fin de l’amener à se départir de ses ambitions présidentielles.
Réunion d’avec la famille politique.
En fait le domicile d’Ould Cheikh Abdellahi, sis E.Nord, est composé de deux bâtiments. Sur la façade de l’un, en ce vendredi 6 mars, se trouve une large banderole où il est indiqué : «La démocratie c’est lui (c’est Sidi) ».Tandis que sur la façade du second, une autre banderole affiche : «Le FNDD souhaite la bienvenue au président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi».
A l’entrée de ce bâtiment, qui est réservé, à la famille politique de Sidi flottent trois drapeaux nationaux. Et c’est l’intérieur de cette battisse, austère, aux dimensions moyennes que Sidi Ould Cheikh Abdellahi et les leaders du Front, en l’occurrence Ould Maouloud, Ould Houmeid, Ould Ahmed Baba, Bâ Mamadou Alassane, Ould Abdeina… vont se réunir pour discuter.
Quels sont les sujets sur lesquels ont porter la réunion en aparté: «Nous lui avons fait un compte rendu détaillé de nos discussions qui nous avons eu avec le guide de la révolution libyenne à Tripoli», rétorque Ould Maouloud, sans donner plus des détails. En d’autres termes c’est pour préparer son entrevue avec le guide que Sidi Ould Cheikh Abdellahi s’est réuni avec sa famille politique juste à son arrivée à Nouakchott à quelques heures de son départ pour Tripoli.
Ont-ils formulé d’autres concessions pour aider à dépasser la crise qui secoue le pays ? «Est-ce que les militaires ont fait des concessions ?», interroge le leader de l’UFP et de poursuivre : «nous nous en avons déjà fait c’est à eux de faire un pas». Autrement dit d’accepter de se mettre à l’écart du jeu politique, de remettre Sidi en selle le temps qu’il démissionne pour l’organisation des nouvelles élections. Gageons qu’ils ne se plieront jamais à ces conditions.
Samba Camara
source : Biladi (Mauritanie) / Photos Cridem