![VÉRITÉ ET RÉCONCILIATION EN MAURITANIE VÉRITÉ ET RÉCONCILIATION EN MAURITANIE](https://www.avomm.com/photo/art/default/1283576-1683638.jpg?v=1289453057)
Depuis quelques semaines le règlement en Mauritanie du Passif humanitaire, auquel semble s’atteler le H.C.E., alimente les conversations dans les salons huppés de Nouakchott, occupe la une de plusieurs journaux mais laisse indifférents les partis politiques (excepté l’AJD/MR) et l’homme de la rue.
Sans avoir la prétention de porter un jugement sur les propositions des uns et des autres et sur les mécanismes à mettre en place pour résoudre cet épineux et complexe problème, je me permets ici d’insister sur certaines grandes lignes.
Je rappelle que l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies, dans sa Résolution A/RES/61/17 du 20 Novembre 2006, avait proclamé 2009, Année Internationale de la Réconciliation. Il y est proclamé « que la vérité et la justice sont des éléments indispensables à la réalisation de la réconciliation et d’une paix durable »
Les Commissions Vérité et Réconciliation semblent devenir au fil de l’histoire contemporaine une voie incontournable qu’empruntent les états pour assurer une gestion politico juridique d’un passé marqué par une violation barbare et flagrante des droits humains.
Entre 1974 et 2008, elles ont été mises en place dans 30 pays principalement en Amérique latine et en Afrique là où la dictature, si elle ne se parait pas d’une démocratie de façade, s’exerçait de la manière la plus sauvage.
Amnesty International a recommandé à ces Commissions de s’appuyer sur le point de vue des victimes et de défendre leur droit à obtenir la vérité, la justice et des réparations complètes. Jose Alvarez, professeur de droit international à l’université de Columbia, affirme que « les commissions de vérité sont des outils indispensables pour établir la vérité sur les crimes passés, un moyen pour dédommager les victimes et des instruments pour promouvoir la paix et la réconciliation ».
Le modèle d’Afrique du Sud mis en oeuvre en juin 1995 pour faire face aux crimes perpétrés pendant l’Apartheid, est probablement le mieux connu et le plus probant.
Plus près de nous, le roi Mohamed VI a installé en janvier 2004, l’Instance Equité et Réconciliation au Maroc avec pour mission un règlement global de la question des violations graves des droits de l’homme commises depuis 1956.
La crise politique actuelle que traverse notre pays ne permet pas une solution satisfaisante et consensuelle du Passif humanitaire. Il est possible, tout au plus de poser certains actes forts en procédant par exemple à des réparations immédiates qui ne nécessitent pas d’enquête.
Ce n’est qu’une fois la légalité constitutionnelle rétablie, après la tenue d’élections générales auxquelles participeraient toutes les forces politiques, que le nouveau parlement mauritanien devra voter une loi instituant une CVR bâtie sur les modèles Marocain et Sud –africain et composée de membres choisis pour leur intégrité professionnelle, morale et religieuse.
Le Rapport final de la Commission devra apporter toute la lumière sur les crimes et les exactions commis entre 1986 et 1992 et formuler des recommandations constitutionnelles et institutionnelles pour pérenniser la formule « PLUS JAMAIS ÇA CHEZ NOUS ! ».
Des réformes politiques, administratives et éducatives devront être nécessairement entamées pour l’édification d’une société véritablement unie et démocratique et pour la promotion d’un Etat de droit.
Par devoir de mémoire et pour exorciser définitivement ce passé douloureux, une fête nationale de la Réconciliation pourrait être officiellement célébrée tous les cinq ans.
Le devoir de mémoire appelle en contrepoint un devoir de pardon de la République à tous ses citoyens et des victimes, si justice leur est rendue, à leurs bourreaux et autres tortionnaires, pour que nous puissions, enfin, tous nous libérer à jamais de cette page hideuse de notre histoire que nous aurions souhaité ne jamais avoir à vivre.
Issa Mamadou DIOP
Source: AJD/MR -m
Sans avoir la prétention de porter un jugement sur les propositions des uns et des autres et sur les mécanismes à mettre en place pour résoudre cet épineux et complexe problème, je me permets ici d’insister sur certaines grandes lignes.
Je rappelle que l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies, dans sa Résolution A/RES/61/17 du 20 Novembre 2006, avait proclamé 2009, Année Internationale de la Réconciliation. Il y est proclamé « que la vérité et la justice sont des éléments indispensables à la réalisation de la réconciliation et d’une paix durable »
Les Commissions Vérité et Réconciliation semblent devenir au fil de l’histoire contemporaine une voie incontournable qu’empruntent les états pour assurer une gestion politico juridique d’un passé marqué par une violation barbare et flagrante des droits humains.
Entre 1974 et 2008, elles ont été mises en place dans 30 pays principalement en Amérique latine et en Afrique là où la dictature, si elle ne se parait pas d’une démocratie de façade, s’exerçait de la manière la plus sauvage.
Amnesty International a recommandé à ces Commissions de s’appuyer sur le point de vue des victimes et de défendre leur droit à obtenir la vérité, la justice et des réparations complètes. Jose Alvarez, professeur de droit international à l’université de Columbia, affirme que « les commissions de vérité sont des outils indispensables pour établir la vérité sur les crimes passés, un moyen pour dédommager les victimes et des instruments pour promouvoir la paix et la réconciliation ».
Le modèle d’Afrique du Sud mis en oeuvre en juin 1995 pour faire face aux crimes perpétrés pendant l’Apartheid, est probablement le mieux connu et le plus probant.
Plus près de nous, le roi Mohamed VI a installé en janvier 2004, l’Instance Equité et Réconciliation au Maroc avec pour mission un règlement global de la question des violations graves des droits de l’homme commises depuis 1956.
La crise politique actuelle que traverse notre pays ne permet pas une solution satisfaisante et consensuelle du Passif humanitaire. Il est possible, tout au plus de poser certains actes forts en procédant par exemple à des réparations immédiates qui ne nécessitent pas d’enquête.
Ce n’est qu’une fois la légalité constitutionnelle rétablie, après la tenue d’élections générales auxquelles participeraient toutes les forces politiques, que le nouveau parlement mauritanien devra voter une loi instituant une CVR bâtie sur les modèles Marocain et Sud –africain et composée de membres choisis pour leur intégrité professionnelle, morale et religieuse.
Le Rapport final de la Commission devra apporter toute la lumière sur les crimes et les exactions commis entre 1986 et 1992 et formuler des recommandations constitutionnelles et institutionnelles pour pérenniser la formule « PLUS JAMAIS ÇA CHEZ NOUS ! ».
Des réformes politiques, administratives et éducatives devront être nécessairement entamées pour l’édification d’une société véritablement unie et démocratique et pour la promotion d’un Etat de droit.
Par devoir de mémoire et pour exorciser définitivement ce passé douloureux, une fête nationale de la Réconciliation pourrait être officiellement célébrée tous les cinq ans.
Le devoir de mémoire appelle en contrepoint un devoir de pardon de la République à tous ses citoyens et des victimes, si justice leur est rendue, à leurs bourreaux et autres tortionnaires, pour que nous puissions, enfin, tous nous libérer à jamais de cette page hideuse de notre histoire que nous aurions souhaité ne jamais avoir à vivre.
Issa Mamadou DIOP
Source: AJD/MR -m