Si ailleurs dans le monde on accuse les étrangers de prendre le travail des locaux, en Mauritanie, les commerçants regrettent leur départ: du poisson plus rare, des vêtements qui se vendent mal et le doux clic du tiroir-caisse des vendeurs de légumes se fait plus discret.
Devant son étal au marché de fruits et légumes de Nouakchott, Yaghoub El Bouh se plaint de voir son chiffre d’affaires fondre comme neige au soleil en cette saison pluvieuse. «Le marché est bien approvisionné en légumes produits en Mauritanie et surtout ceux venus du Maroc. Les produits sont disponibles et les prix relativement abordables. Le kilogramme de concombre est à 40 ouguiyas, la betterave à 30 et le poivron à 75». Tout semble aller pour le mieux pour ce commerçant, à ce détail près «le départ des étrangers, grands consommateurs, a un impact négatif sur notre chiffre d’affaires».
Tout en confirmant la disponibilité en quantités suffisantes de la marchandise Amadou Gueye, vendeur de légumes, dit pourtant préférer vendre les légumes importés du voisin marocain «nous sommes confrontés à la rareté des clients après le départ de nombreux étrangers. Nous sommes obligés de privilégier les produits du Maroc qui se conservent bien pendant dix jours. Les légumes du terroir posent un problème et se dégradent rapidement. Nous constatons une hausse du prix du sac de patates, passé de 150 à 180 ouguiyas depuis quelques jours».
Réputés grands consommateurs de légumes, le départ des étrangers serait à l’origine de la baisse du chiffre d’affaires des détaillants. Selon des sources médiatiques «au cours des vingt dernières années, la Mauritanie a vu affluer des centaines de milliers de migrants, dont de nombreux Sénégalais venus travailler dans la région fertile du fleuve Sénégal».
En plus des Sénégalais, et rien qu’au mois de mars dernier, au moins 528 migrants maliens avaient été refoulés par la Mauritanie vers Gogui, localité située à la frontière du Mali avec la Mauritanie.
Le départs de ces résidents étrangers a visiblement laissé des traces sur le tiroir-caisse des commerçants locaux.
Comme pour les légumes, le commerce du prêt-à-porter a également pâti du départ des Maliens. Omar Diew, vendeur de vêtements en témoigne «j’ai l’habitude d’acheter 80 valises de vêtements et de tout écouler pendant la Tabaski. Pour cette fois, j’en ai pris juste 20 mais 4 seulement ont été revendues».
Et se le secteur de la pêche ne se porte pas mieux. Au marché de Nouakchott, Fatou Gueye, vendeuse de poisson, regrette le départ des pêcheurs du pays voisin, expulsés comme tant d’autres de migrants «parfois le poisson est abondant, et rare en d’autres occasions. Beaucoup de Sénégalais et de Sénégalaises travaillant dans la filière ont été refoulés. Les meilleurs poissons n’existent plus».
Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Source : Le 360.ma (Maroc)
Devant son étal au marché de fruits et légumes de Nouakchott, Yaghoub El Bouh se plaint de voir son chiffre d’affaires fondre comme neige au soleil en cette saison pluvieuse. «Le marché est bien approvisionné en légumes produits en Mauritanie et surtout ceux venus du Maroc. Les produits sont disponibles et les prix relativement abordables. Le kilogramme de concombre est à 40 ouguiyas, la betterave à 30 et le poivron à 75». Tout semble aller pour le mieux pour ce commerçant, à ce détail près «le départ des étrangers, grands consommateurs, a un impact négatif sur notre chiffre d’affaires».
Tout en confirmant la disponibilité en quantités suffisantes de la marchandise Amadou Gueye, vendeur de légumes, dit pourtant préférer vendre les légumes importés du voisin marocain «nous sommes confrontés à la rareté des clients après le départ de nombreux étrangers. Nous sommes obligés de privilégier les produits du Maroc qui se conservent bien pendant dix jours. Les légumes du terroir posent un problème et se dégradent rapidement. Nous constatons une hausse du prix du sac de patates, passé de 150 à 180 ouguiyas depuis quelques jours».
Réputés grands consommateurs de légumes, le départ des étrangers serait à l’origine de la baisse du chiffre d’affaires des détaillants. Selon des sources médiatiques «au cours des vingt dernières années, la Mauritanie a vu affluer des centaines de milliers de migrants, dont de nombreux Sénégalais venus travailler dans la région fertile du fleuve Sénégal».
En plus des Sénégalais, et rien qu’au mois de mars dernier, au moins 528 migrants maliens avaient été refoulés par la Mauritanie vers Gogui, localité située à la frontière du Mali avec la Mauritanie.
Le départs de ces résidents étrangers a visiblement laissé des traces sur le tiroir-caisse des commerçants locaux.
Comme pour les légumes, le commerce du prêt-à-porter a également pâti du départ des Maliens. Omar Diew, vendeur de vêtements en témoigne «j’ai l’habitude d’acheter 80 valises de vêtements et de tout écouler pendant la Tabaski. Pour cette fois, j’en ai pris juste 20 mais 4 seulement ont été revendues».
Et se le secteur de la pêche ne se porte pas mieux. Au marché de Nouakchott, Fatou Gueye, vendeuse de poisson, regrette le départ des pêcheurs du pays voisin, expulsés comme tant d’autres de migrants «parfois le poisson est abondant, et rare en d’autres occasions. Beaucoup de Sénégalais et de Sénégalaises travaillant dans la filière ont été refoulés. Les meilleurs poissons n’existent plus».
Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Source : Le 360.ma (Maroc)