Campagne pour la présidentielle en Mauritanie : Entre visites de proximité et meeting
Démarrée le vendredi dernier, la campagne électorale pour la présidentielle du 18 juillet bat son plein. Entre visites de proximité et meeting, la dizaine de candidats en lice s’active autour de la pêche aux voix après une longue crise politico institutionnelle.
‘Le problème de la Mauritanie, ce n’est pas l’économie, même si on peut toujours déplorer la gestion gabégique des immenses ressources du pays. Mais c’est plutôt son identité culturelle et son corollaire. C'est-à-dire l’unité nationale’. Telle est la profonde conviction du candidat Ibrahima Moctar Sarr. Pour le ‘candidat surprise’ de 2007, arrivé en cinquième position, derrière les grosses coalitions, les différents régimes qui se sont succédé au pouvoir n’ont jamais eu le courage et la lucidité de s’attaquer aux maux qui gangrènent la société mauritanienne. D’après le président de l’Alliance pour la justice et la démocratie (Ajdmr), ‘il est temps que les Mauritaniens se regardent en face et abordent de façon ouverte les questions de discrimination raciale, d’esclavage et cultivent la promotion du mérite et de la probité morale’.
Ibrahima Sarr, qui déroule ainsi sa deuxième campagne en moins d’un mois suite au report des élections du 6 juin, fustige le fait de n’avoir jusqu’ici pas pu se faire rembourser les dépenses engagées malgré ses nombreuses réclamations. Sur fond de critiques acerbes, le président de l’Ajdmr est revenu aussi sur la situation difficile que traverse le peuple mauritanien depuis des dizaines d’années. ‘Tout ce que nous vivons comme souffrance est du fait du régime dictatorial de Maouya Sidi Ould Ahmet Taya président déchu lors du coup d’Etat orchestré par Ely Mohamed Oud Vall’, précise le leader de l’Ajdmr. Coup d’Etat, souligne Ibrahima Sarr, qui a eu lieu en 2005.
Autre point soulevé par Ibrahima Sarr : l’esclavage. Et c’est pour constater que malgré la loi qui a été votée à l’Assemblée nationale abolissant l’esclavage dans son pays, le peuple mauritanien est aujourd’hui plus que fatigué, car il continue de souffrir le martyre. Preuve à l’appui, Ibrahima Sarr explique que des enfants sont toujours vendus à de tierces personnes qui en font usage dans les maisons comme domestiques ; au moment où d’autres sont envoyés dans les périmètres rizicoles. Et ce n’est pas tout, puisque selon toujours Ibrahima Sarr les autres ethnies mauritaniennes telles que les Hal pulaar, Wolof, Soninké etc., sont des laissés pour compte au niveau des centres de prise de décisions au plus haut niveau.
Sur le passif humanitaire, avec notamment le dossier de la déportation des négros mauritaniens en 1989, le président de l’Ajdmr soutient que ces déportés, qui sont rentrés au bercail, continuent toujours d’être des étrangers chez eux. Et que, ajoute notre interlocuteur, ‘des milliers d’entre eux survivent, le long des sites installés dans la vallée, dans des conditions draconiennes et inacceptables’. Suffisant pour que le leader de l’Ajdmr préconise la redéfinition de l’identité de la Mauritanie entre toutes les communautés. L’idée est de procéder à un nouveau partage du pouvoir, détenu depuis des siècles par une seule ethnie.
Revenant sur sa campagne électorale marquée par le soutien de trois autres formations politiques, Ibrahima Moctar Sarr et Cie estiment que puisque l’élection présidentielle a été reportée au 18 juillet prochain, alors qu’elle était prévue pour le 6 juin, les candidats s’attendent à ce qu’on leur restitue les sommes qui ont été engagées lors de la première campagne. Mais malgré l’aide du président Wade, qui s’est saisi du dossier et le ‘Oui’ du Premier ministre mauritanien (Laghdaf avait récemment demandé à chaque candidat d’évaluer ses dépenses effectuées dans cette campagne), le leader de l’Ajdmr se montre bien pessimiste quant aux possibilités de remboursement. Pour l’instant, il dit toujours attendre de ‘voir la couleur de cet argent’.
Abou KANE
Source: walfad
Démarrée le vendredi dernier, la campagne électorale pour la présidentielle du 18 juillet bat son plein. Entre visites de proximité et meeting, la dizaine de candidats en lice s’active autour de la pêche aux voix après une longue crise politico institutionnelle.
‘Le problème de la Mauritanie, ce n’est pas l’économie, même si on peut toujours déplorer la gestion gabégique des immenses ressources du pays. Mais c’est plutôt son identité culturelle et son corollaire. C'est-à-dire l’unité nationale’. Telle est la profonde conviction du candidat Ibrahima Moctar Sarr. Pour le ‘candidat surprise’ de 2007, arrivé en cinquième position, derrière les grosses coalitions, les différents régimes qui se sont succédé au pouvoir n’ont jamais eu le courage et la lucidité de s’attaquer aux maux qui gangrènent la société mauritanienne. D’après le président de l’Alliance pour la justice et la démocratie (Ajdmr), ‘il est temps que les Mauritaniens se regardent en face et abordent de façon ouverte les questions de discrimination raciale, d’esclavage et cultivent la promotion du mérite et de la probité morale’.
Ibrahima Sarr, qui déroule ainsi sa deuxième campagne en moins d’un mois suite au report des élections du 6 juin, fustige le fait de n’avoir jusqu’ici pas pu se faire rembourser les dépenses engagées malgré ses nombreuses réclamations. Sur fond de critiques acerbes, le président de l’Ajdmr est revenu aussi sur la situation difficile que traverse le peuple mauritanien depuis des dizaines d’années. ‘Tout ce que nous vivons comme souffrance est du fait du régime dictatorial de Maouya Sidi Ould Ahmet Taya président déchu lors du coup d’Etat orchestré par Ely Mohamed Oud Vall’, précise le leader de l’Ajdmr. Coup d’Etat, souligne Ibrahima Sarr, qui a eu lieu en 2005.
Autre point soulevé par Ibrahima Sarr : l’esclavage. Et c’est pour constater que malgré la loi qui a été votée à l’Assemblée nationale abolissant l’esclavage dans son pays, le peuple mauritanien est aujourd’hui plus que fatigué, car il continue de souffrir le martyre. Preuve à l’appui, Ibrahima Sarr explique que des enfants sont toujours vendus à de tierces personnes qui en font usage dans les maisons comme domestiques ; au moment où d’autres sont envoyés dans les périmètres rizicoles. Et ce n’est pas tout, puisque selon toujours Ibrahima Sarr les autres ethnies mauritaniennes telles que les Hal pulaar, Wolof, Soninké etc., sont des laissés pour compte au niveau des centres de prise de décisions au plus haut niveau.
Sur le passif humanitaire, avec notamment le dossier de la déportation des négros mauritaniens en 1989, le président de l’Ajdmr soutient que ces déportés, qui sont rentrés au bercail, continuent toujours d’être des étrangers chez eux. Et que, ajoute notre interlocuteur, ‘des milliers d’entre eux survivent, le long des sites installés dans la vallée, dans des conditions draconiennes et inacceptables’. Suffisant pour que le leader de l’Ajdmr préconise la redéfinition de l’identité de la Mauritanie entre toutes les communautés. L’idée est de procéder à un nouveau partage du pouvoir, détenu depuis des siècles par une seule ethnie.
Revenant sur sa campagne électorale marquée par le soutien de trois autres formations politiques, Ibrahima Moctar Sarr et Cie estiment que puisque l’élection présidentielle a été reportée au 18 juillet prochain, alors qu’elle était prévue pour le 6 juin, les candidats s’attendent à ce qu’on leur restitue les sommes qui ont été engagées lors de la première campagne. Mais malgré l’aide du président Wade, qui s’est saisi du dossier et le ‘Oui’ du Premier ministre mauritanien (Laghdaf avait récemment demandé à chaque candidat d’évaluer ses dépenses effectuées dans cette campagne), le leader de l’Ajdmr se montre bien pessimiste quant aux possibilités de remboursement. Pour l’instant, il dit toujours attendre de ‘voir la couleur de cet argent’.
Abou KANE
Source: walfad
Photos montage, avomm.com.