« Si je viens te voir, c’est que ma sœur est encore là-bas, esclave. Je ne pourrai jamais être heureux si je ne la délivre pas. »
En dépit de la loi de 2007 criminalisant l’esclavage en Mauritanie, Bilal, récemment évadé, ne semble escompter un recours qu’auprès des associations de défense des droits de l’homme. Militants infatigables de SOS esclaves, Biram et Aminétou décident de l’épauler.
Mais, sortie de Nouakchott, la capitale, la « caravane abolitionniste » se confronte vite à la pérennité d’une pratique millénaire, aux atermoiements embarrassés des autorités locales, à l’intériorisation fataliste des victimes. Visiblement rodés, les militants affectionnent la palabrevigoureuse, saisie en caméra cachée, ne baissant jamais le ton face aux institutionnels. « Il y a connivence entre vous et le maître de cette dame. Tu as reçu un gros mouton, comme ça, il n’est pas inquiété », tonne Biram. Contraignant le gendarme qui doit dresser le procès-verbal à faire enfin appliquer la loi.
Embarquée avec l’association, l’équipe de journalistes colle au plus près de la réalité du pays, n’occultant rien des échanges, des embûches, des constats déroutants. Permettant de mesurer la place tenue par l’esclavage dans la structuration de la société où « des hommes, surtout des Maures blancs arabo-berbères naissent maîtres et d’autres, des Maures noirs d’origine négro-africaine, esclaves », de pointer la dimension religieuse de la soumission, car « désobéir au maître, c’est désobéir à Dieu ». « L’islam n’est pas esclavagiste mais il ne l’interdit pas », souligne Biram.
Enfin, le film est un vibrant hommage aux militants, qui œuvrent depuis des années – parfois dans la clandestinité jusqu’à la dernière présidentielle – pour la dignité.
Marie Cailletet
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Source: telerama
(M) avomm
En dépit de la loi de 2007 criminalisant l’esclavage en Mauritanie, Bilal, récemment évadé, ne semble escompter un recours qu’auprès des associations de défense des droits de l’homme. Militants infatigables de SOS esclaves, Biram et Aminétou décident de l’épauler.
Mais, sortie de Nouakchott, la capitale, la « caravane abolitionniste » se confronte vite à la pérennité d’une pratique millénaire, aux atermoiements embarrassés des autorités locales, à l’intériorisation fataliste des victimes. Visiblement rodés, les militants affectionnent la palabrevigoureuse, saisie en caméra cachée, ne baissant jamais le ton face aux institutionnels. « Il y a connivence entre vous et le maître de cette dame. Tu as reçu un gros mouton, comme ça, il n’est pas inquiété », tonne Biram. Contraignant le gendarme qui doit dresser le procès-verbal à faire enfin appliquer la loi.
Embarquée avec l’association, l’équipe de journalistes colle au plus près de la réalité du pays, n’occultant rien des échanges, des embûches, des constats déroutants. Permettant de mesurer la place tenue par l’esclavage dans la structuration de la société où « des hommes, surtout des Maures blancs arabo-berbères naissent maîtres et d’autres, des Maures noirs d’origine négro-africaine, esclaves », de pointer la dimension religieuse de la soumission, car « désobéir au maître, c’est désobéir à Dieu ». « L’islam n’est pas esclavagiste mais il ne l’interdit pas », souligne Biram.
Enfin, le film est un vibrant hommage aux militants, qui œuvrent depuis des années – parfois dans la clandestinité jusqu’à la dernière présidentielle – pour la dignité.
Marie Cailletet
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Source: telerama
(M) avomm