Clichy : la star du reggae mobilise les écoliers

« C’est maintenant que vous devez vous mettre au travail. L’école, c’est important ! »

Hier, le chanteur Tiken Jah Fakoly a rencontré les enfants de l’école Victor-Hugo, à Clichy. Pendant une heure, les élèves de deux classes de CM 2 ont littéralement bu ses paroles. La star de reggae africain, plusieurs fois Disque d’or et président de l’association Un concert-une école, sera en représentation demain au Théâtre Rutebeuf*. Les fonds récoltés serviront à la construction d’une école en Côte d’Ivoire, le pays d’origine du rastaman.

Le géant au sourire communicatif, auteur et interprète de « Y en a marre » et « Je dis non » entre autres, a, cette fois-ci, dit oui, se prêtant patiemment au jeu des questions-réponses tout en diffusant son message sur la nécessité d’aller à l’école. « J’ai déjà construit trois écoles, au Mali, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, et bientôt une quatrième. En Afrique, beaucoup d’enfants ne vont pas à l’école. La première, on l’a faite dans un village où ils devaient marcher 15 km pour apprendre à lire. J’avais promis au chef que je reviendrais pour construire une école. Nos pays (NDLR : africains) sont jeunes, environ 50 ans, ils se construisent. L’école et l’instruction vont réveiller les gens, les rendre libres », assène-t-il. Les élèves l’ont longuement interrogé sur les raisons qui l’ont poussé à devenir chanteur. « Vous connaissez Bob Marley? Dans mon village, on m’a expliqué ses paroles, cela m’a touché. L’Afrique était concernée. C’est bien qu’un Africain continue son combat… »

Dans la seconde classe, Tiken Jah Fakoly s’est retrouvé face à Constance Assiga, la maîtresse, elle aussi impliquée dans un projet humanitaire. Sa classe planche actuellement sur une collecte de matériel scolaire et de dons, notamment lors d’un marché de Noël et une bourse aux livres. Objectif, venir en aide aux enfants d’écoles de quartiers pauvres d’Abidjan. « Sa visite, c’est le point de départ de notre opération. J’espère que les parents aux aussi vont s’impliquer », insiste la jeune femme. « A votre âge, c’est bien de penser déjà aux autres », lance Tiken Jah Fakoly à une assistance conquise d’avance. Et de dévoiler son envie de partager l’affiche avec un autre artiste très impliqué dans l’humanitaire, le roi Bono, leader de U2.

Demain, Tiken Jah Fakoly, auréolé entre autres d’une Victoire de la musique en 2002, retrouvera ses musiciens sur la scène du Théâtre Rutebeuf. Après une première partie assurée par Daïland, un groupe de rap clichois, il interprétera une vingtaine de titres, extraits de ses dix albums : une heure quarante-cinq de concert pour la bonne cause. La recette sera versée par la mairie sur le compte de l’association. Hier, le chanteur s’est presque excusé de ne pouvoir inviter les enfants : « C’est un concert caritatif », a-t-il plaidé avant d’entonner, devant chacune des deux classes, un titre a cappella. Une sorte de concert privé : la classe.

* Concert de Tiken Jah Fakoly, demain à 20h30 au Théâtre Rutebeuf, allée Gambetta. Daïland, un groupe de rap clichois, se produira en première partie. Tarif : 18 €.


Source: leparisien