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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

« Dieu a-t-il quitté l’Afrique ? », un documentaire percutant de Musa Dieng Kala


De jeunes clandestins lors de leur traversée
De jeunes clandestins lors de leur traversée
Atteindre l’Eldorado, cette terre, loin de la mère Afrique, là où la vie sera nécessairement plus prometteuse : telle est la quête racontée par cinq jeunes du quartier Ouagou Niayes de Dakar, au Sénégal, dans le documentaire « Dieu a-t-il quitté l’Afrique » de Musa Dieng Kala, cinéaste et musicien sénégalais vivant au Québec. Ce film a été présenté par l’office national du film du Canada lors de l’édition 2008 du festival Vues d’Afrique.

Les premières images du documentaire portent, à elles seules, le poids du drame. Une foule de clandestins africains franchissant désespérément la frontière de Melilla en Espagne. Le 28 septembre 2005, plus de 800 clandestins prenaient d’assaut cette clôture, et une centaine d’entre eux sont parvenus à pénétrer sur le territoire espagnol. Autre image forte qui traverse le film : des pirogues bondées naviguant en pleine mer, partout des regards angoissés face à l’inconnu, à la folie d’un tel projet. Malgré ce tableau inquiétant, les statistiques sont édifiantes : en 2005 et 2006, plus de dix mille jeunes sont partis clandestinement en Europe, par voies terrestre, aérienne ou maritime.

Dans son documentaire, Musa Dieng Kala revient sur les traces de son passé, au banc des égarés. Un banc ordinaire où se retrouvent, encore en 2008, des jeunes qui n’ont pas encore 30 ans. Cinq amis y racontent leur vie, leur rêve, leur désespoir. Kader passe ses journées à tenter de vendre des chaussures de sport, pour récolter un profit d’un ou de deux dollars. Il est entraîneur de foot et rêve de se consacrer entièrement à ce sport. Mais sa famille ne peut l’y aider. Ibrahima est tailleur et affirme pouvoir tout faire dans le domaine. Même réalité pour Omar, 24 ans, producteur et distributeur à qui l’on n’offre qu’un mince salaire. Ahmadou, 21 ans, résiste à la tentation du trafic de drogue et du vol. Deux options se présentent donc à la bande : celle de l’école ou du travail. Un système scolaire inadapté à l’élève moyen et un bon travail qui se fait rare au pays. Seul désir exprimé dans la bouche de ces jeunes : « ailleurs mais pas ici ! »

À la recherche du passeur, sauveur des mers

L’émigration s’impose aux cinq jeunes qui se mettent à la recherche d’un passeur. Ils seront soutenus par un homme, père de trois enfants clandestins partis en Espagne. Qui les prévient que « tous les bons piroguiers sont maintenant en Espagne ». L’homme montre à la caméra les usines du quartier qui ont fermé, pointe du doigt les filets quasi vides ramenés par les pêcheurs et exprime ironiquement son amertume en clamant que « ce n’est pas le propre de l’homme de manger de l’herbe ! ». Un professeur se joint au groupe, sur le banc des égarés, et évoque le phénomène de la fuite des Africains tel un pied de nez à l’espoir suscité par les indépendances : « L’Afrique a demandé son indépendance auprès des colons et maintenant qu’elle l’a, le peuple africain souhaite quitter son pays pour vivre dans celui du colonisateur… ».

Au passage, la caméra de Kala capte le témoignage d’un grand-père qui a perdu son petit-fils de 20 ans dans les eaux impitoyables de la traversée. Il se console à l’idée que c’est « Dieu qui a voulu son départ ». Un religieux, immigrant guinéen, ne partage pas ce fatalisme et condamne l’absence du rôle des pères auprès de ces enfants, affiche son pessimisme face à l’avenir peu prometteur des clandestins africains : « sans diplôme, ça ne sert à rien ! », soutient le vieil homme.

Le cinéaste propose, ensuite, une série d’images des ténors de l’intelligentsia sénégalaise comme Senghor et Abdou Diouf qui ont choisi de s’installer en Europe. On revit également l’élection d’Abdoulaye Wade en 2000, la foule en délire et les voitures de luxe de la classe politique. Le réalisateur lâche alors ce commentaire : « Les Occidentaux qui voient ces images ont envie de rire. L’Afrique est vraiment malade de ses dirigeants. »

Les cinq jeunes ont beau lire les articles sur la fin tragique des clandestins, l’idée de partir reste bien ancrée en leur esprit. Ils rencontreront un passeur sur la plage et le prieront de les faire traverser : « Si tu nous aides, tu sauveras plusieurs âmes… ». Le refus de ce passeur ne suffira pas à décourager la bande. Dans l’intervalle, Kader est le seul à obtenir un visa pour l’Espagne. Omar a tenté le coup mais il s’est fait arnaquer pour 6000$ (six mille dollars américains). Il est toujours au Sénégal, tout comme Djiby, Ahmadou et Ibrahima. Toujours sur le banc des égarés…

Le cinéaste a dédié le film à Yaguine Koïta et Fode Tounkara, deux jeunes Guinéens qui avaient péri à Bruxelles en 1999 dans le train d’atterrissage d’un avion, et à tous les autres naufragés d’Afrique.|

Hélène Boucher (AEM), Montréal, Canada

Note: Dieu a-t-il quitté l’Afrique ? (2008, 52 min), Réalisation : Musa Dieng Kala, Production : Colette Loumède et Christian Medawar, Maison de production : Office national du film du Canada


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Source: afriquechos
(M) avomm


Le banc des égarés
Le banc des égarés
Samedi 14 Juin 2008 - 12:31
Samedi 14 Juin 2008 - 12:46
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