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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Entre le Sénégal et le Québec, Boucar Diouf déclenche le rire et encourage la tolérance


Entre le Sénégal et le Québec, Boucar Diouf déclenche le rire et encourage la tolérance
«L'immigrant doit faire l'effort de s'ouvrir au pays d'accueil, à sa culture. Une fois que les bras lui sont grands ouverts, il peut procéder à l'africanisation de l'autre», a déclaré le plus sérieusement du monde Boucar Diouf, venu le 17 mars sur le campus présenter un spectacle à l'occasion du lancement de la campagne «À l'UdeM, le respect, ça se cultive

Organisée par le Bureau d'intervention en matière de harcèlement (BIMH), cette campagne s'échelonnera sur une période de trois ans et vise à sensibiliser les membres de la communauté universitaire à l'importance d'établir des relations empreintes de respect pour conserver un milieu de travail et d'études exempt de harcèlement. Le spectacle d'humour de Boucar Diouf s'inscrivait dans la programmation de la Semaine de prévention du harcèlement, qui a eu lieu à l'Université du 16 au 19 mars.

Avec une verve ingénieuse, le coanimateur de l'émission estivale Des kiwis et des hommes à Radio-Canada a parlé de l'attachement qu'il porte à ses deux patries, le Sénégal et le Québec, et fait valoir l'humour comme moteur d'intégration. Si l'humoriste d'origine africaine n'a pas choisi le métier de cultivateur d'arachides comme son père, c'est qu'il ne voulait pas «travailler pour des peanuts», a-t-il révélé aux quelque 600 personnes réunies dans l'amphithéâtre Jean-Lesage du 3200, rue Jean-Brillant.

Son spectacle intitulé D'hiver cité aurait bien pu s'appeler L'africassée, comme le dit lui-même le Rimouskois d'adoption, car «c'est une sorte de voyage, un aller-retour humoristique entre la banquise et la savane». Entremêlant anecdotes, jeux de mots, chansons à répondre, québécismes et proverbes africains, l'homme a jeté un regard rafraichissant sur les relations interculturelles.

Résultat? L'auteur de Sous l'arbre à palabres, mon grand-père disait... (Les Intouchables, 2007) et de La commission Boucar pour un raccommodement raisonnable (Les Intouchables, 2008) a séduit en moins de deux minutes son public, qui buvait littéralement ses paroles.

Du Sénégal au Québec

Dans son pays natal, le lion est le roi de la jungle. Ici, c'est le froid qui règne, selon lui. «Il n'y a que trois jours dans une semaine: la veille d'une tempête, le jour de la tempête et le lendemain de la tempête...» Il a évoqué le «choc thermique» qu'il a eu à son arrivée, en 1991, à l'aéroport de Mont-Joli, en plein hiver, en «gougounes» et robe africaine. «On m'avait préparé au choc culturel, mais on avait omis de me dire qu'“icitte” il peut faire -40°

Il a aussi raconté ses premiers contacts avec sa voisine, qui lui a offert du «fromage en crottes», la réaction de son beau-père lorsque sa copine Caroline (aujourd'hui sa femme et la mère de son fils Anthony, âgé de 13 mois) l'a présenté à sa famille, ses expériences avec les sports d'hiver, sa fascination pour la parlure québécoise... À travers ses histoires d'adaptation à la culture de sa terre d'accueil et ses constantes références à son grand-père et à ses proverbes, l'humoriste de 43 ans a fait ressortir de façon cocasse les similitudes et les différences entre les peuples africain et québécois.

Poussant les stéréotypes jusqu'au bout, il n'a pas hésité à personnifier un chasseur de missionnaires «qui mange des pervers» à défaut de pouvoir se mettre sous la dent des «grands-pères dans le sirop». Et il a invité son public à faire de même en se glissant dans la peau de pygmées ou encore de nouveaux immigrants qui veulent être reçus au Canada. Sa comparaison des expressions du continent noir avec celles de la province glaciale a séduit tout autant. Par exemple, dans sa bouche, on n'est plus habillé «comme la chienne à Jacques», mais vêtu «comme la hyène à Mamadou»!

Le plus drôle des scientifiques

Biologiste de formation, Boucar Diouf a entrepris des études de troisième cycle en océanographie à l'Université du Québec à Rimouski. L'objet de sa thèse? La résistance au froid des éperlans! Le conteur aurait tout aussi bien pu devenir chercheur universitaire. Mais son amour du spectacle a eu raison de sa fibre scientifique. «Qu'est-ce que j'aurais bien pu faire avec une telle spécialisation au Sénégal, où il fait 40° à l'ombre?» De l'autre côté de l'Atlantique, la situation n'est guère plus hot. «Difficile pour un Africain de prétendre être un spécialiste du “fret” au Québec», a-t-il dit en riant.

Pendant huit ans, Boucar Diouf a néanmoins enseigné cette science à des cégépiens et des étudiants d'université de Rimouski. L'une des rares fois où il a été victime de racisme, c'était dans un bar. «Le gars m'a dit: “Veux-tu manger une claque?” Je n'avais jamais gouté à ça, alors j'ai dit oui. J'en ai mangé toute une!»

Ironie du destin, le Sénégalais du Bas-du-Fleuve gagne aujourd'hui sa vie à faire rire les Blancs. En 2006, il a reçu le prix Jacques-Couture pour la promotion du rapprochement interculturel.

La nécessité du respect

Durant la période des questions qui a suivi le spectacle, Boucar Diouf a affirmé avec conviction qu'«on peut être doublement enraciné. J'en suis la preuve: j'ai grandi au Sénégal, j'ai grossi à Rimouski.» À la question «Est-il plus facile de s'intégrer en région qu'à Montréal?» il a répondu: «Sans doute. L'interculturalité est omniprésente à Rimouski, on ne peut pas l'éviter. À Montréal, c'est différent. Mais il ne faut pas avoir peur d'aller vers les autres, de s'imprégner de leur culture.» M. Diouf admet qu'il y a encore place à l'amélioration en ce qui concerne l'intégration des immigrants au Québec, mais il s'agit d'un endroit «extrêmement accueillant», selon l'humoriste, qui a été chaleureusement applaudi.

Préalablement à son spectacle, qui a été diffusé simultanément à Saint-Hyacinthe, le provost et vice-recteur aux affaires académiques, Jacques Frémont, s'est adressé à l'auditoire, rappelant la complexité des interactions sur le campus. «Il y a plus de 55 000 professeurs, employés et étudiants qui s'y côtoient chaque jour. C'est plus de monde que dans bien des villes du Québec.» Dans la même veine, la directrice du BIMH, Pascale Poudrette, a fait le vœu que «les gens réfléchissent à ce qu'ils peuvent faire quotidiennement afin de promouvoir la tolérance, l'égalité et le respect à l'Université».

L'activité organisée par le BIMH en collaboration avec la Direction des ressources humaines avait aussi reçu l'appui des étudiants de la Maison de la solidarité d'Action humanitaire et communautaire, qui l'ont insérée dans leur programmation de la Semaine d'action contre le racisme.

Dominique Nancy

Source: nouvelles.universitédemontréal
Vendredi 20 Mars 2009 - 21:18
Vendredi 20 Mars 2009 - 21:25
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