
Longtemps annoncés, les Etats généraux de l’éducation se tiendront bientôt. En effet, le Président mauritanien vient de mettre en place une commission nationale composée en majorité d’anciens ministres et responsables de se secteur. C’est celle-ci qui devra dans les mois à venir, préparer ce rendez-vous et mettre en œuvre les recommandations qui en sortiront.
La refonte du système éducatif mauritanien et la convocation de ses Etats généraux faisaient partie des thèmes chers au Président mauritanien lors la campagne pour l’élection présidentielle de mars 2007. Après le dossier des réfugiés et celui de l’esclavage, Sidi Ould Cheikh Abdellahi est en passe de tenir une autre de ses promesses de campagne. Il faut dire que le secteur de l’éducation en Mauritanie se trouve dans un piteux état depuis des décennies, et qu’il urge de lui trouver une solution. Depuis 1966, les différentes réformes de l’éducation ont eu pour socle le renforcement de l’enseignement de l’Arabe au détriment du français imposé par le colonisateur. Dans un pays où la question des langues est particulièrement sensible du fait de la cohabitation de plusieurs communautés, le choix de la langue d’enseignement en Mauritanie a toujours rencontré des difficultés.
Pour la communauté arabe, l’enseignement dans la langue arabe s’impose et ne se discute pas alors que la communauté négro-africaine se tient encore au français. C’est ainsi que la réforme de 1979 qui avait permis l’émergence d’une filière exclusivement arabophone et une autre à dominante francophone a consacré la division de l’enseignement mauritanien. D’une part, il y avait les francophones et les arabisants d’autre part. Ces derniers sont de plus en plus nombreux et aujourd’hui largement majoritaires. Par ailleurs, les heures d’études étaient réduites tant pour le fondamental que pour le secondaire. Les élèves ne passaient plus que 6 ans au primaire et 6 autres pour se présenter au bac ! Un raccourci contribuait à appauvrir le niveau des élèves. Et encore que les coopérants (français, tunisiens, marocains, algériens etc.) se faisaient remplacer progressivement par des professeurs mauritaniens de moins en moins motivés et souvent bien peu formés. Le mal ne s’arrêtait pas là car, des programmes mal ficelés et vieillis étaient annuellement réchauffés et servis à des élèves qui accumulaient de graves lacunes à leur arrivée au collège. Cette faiblesse au niveau de la base s’est renforcée ; si bien que des élèves à la Terminale n’étaient pas capables de rédiger correctement une phrase. Constat valable tant pour les francophones que les arabisants. C’est alors que la réforme de 1999 avait pour ambition d’uniformiser l’enseignement mauritanien en faisant la part belle à l’arabe qui gardait les principales heures de cours et de revenir aux 13 années d’enseignement entre le primaire et le collège.
Une réforme a été concoctée à la hâte et en catimini par quelques responsables ce secteur. Résultats : les élèves sont encore plus faibles qu’avant et la descente aux enfers se poursuit pour l’enseignement si bien que les plus aisés envoient leurs progénitures à l’école française ou dans les grandes écoles privées. Pour de nombreux élèves, les cours de rattrapage sont indispensables au risque de sombrer. Tiraillés entre un département ministériel gangrené par l’affairisme et la corruption et des enseignants souvent mal formés et largement préoccupés par des revendication d’ordre pécuniaire, les élèves mauritaniens ont été sacrifiés durant de longues années. C’est alors que la nouvelle ministre de l’Education a entrepris de remuer son mastodonte de secteur non sans difficultés. Bien de pratiques néfastes ont été éliminées ou à défaut réduites et ce, sont aujourd’hui les critères de transparence et d’équité qui dominent. C’est d’ailleurs ce qui a valu à la Ministre d’être reconduite à son poste après le changement de gouvernement du mois dernier.
Toutefois le hic le profil des personnalités composant la commission chargée de la préparation des états généraux de l’enseignement. Composés de plusieurs ministres accusés d’avoir contribué à la déconfiture des secteurs de l’éducation, de nombreux mauritaniens sont sceptiques quant aux résultats des travaux de cette commission. Pourtant, des spécialistes de l’éducation ne manquent pas et le fait qu’on ait attribué un milliard d’UM (près de 2 milliards de Fcfa) à cette commission renforce le sentiment d’appréhension déjà senti.
__________________
Source: africanglobal
(M) avomm
La refonte du système éducatif mauritanien et la convocation de ses Etats généraux faisaient partie des thèmes chers au Président mauritanien lors la campagne pour l’élection présidentielle de mars 2007. Après le dossier des réfugiés et celui de l’esclavage, Sidi Ould Cheikh Abdellahi est en passe de tenir une autre de ses promesses de campagne. Il faut dire que le secteur de l’éducation en Mauritanie se trouve dans un piteux état depuis des décennies, et qu’il urge de lui trouver une solution. Depuis 1966, les différentes réformes de l’éducation ont eu pour socle le renforcement de l’enseignement de l’Arabe au détriment du français imposé par le colonisateur. Dans un pays où la question des langues est particulièrement sensible du fait de la cohabitation de plusieurs communautés, le choix de la langue d’enseignement en Mauritanie a toujours rencontré des difficultés.
Pour la communauté arabe, l’enseignement dans la langue arabe s’impose et ne se discute pas alors que la communauté négro-africaine se tient encore au français. C’est ainsi que la réforme de 1979 qui avait permis l’émergence d’une filière exclusivement arabophone et une autre à dominante francophone a consacré la division de l’enseignement mauritanien. D’une part, il y avait les francophones et les arabisants d’autre part. Ces derniers sont de plus en plus nombreux et aujourd’hui largement majoritaires. Par ailleurs, les heures d’études étaient réduites tant pour le fondamental que pour le secondaire. Les élèves ne passaient plus que 6 ans au primaire et 6 autres pour se présenter au bac ! Un raccourci contribuait à appauvrir le niveau des élèves. Et encore que les coopérants (français, tunisiens, marocains, algériens etc.) se faisaient remplacer progressivement par des professeurs mauritaniens de moins en moins motivés et souvent bien peu formés. Le mal ne s’arrêtait pas là car, des programmes mal ficelés et vieillis étaient annuellement réchauffés et servis à des élèves qui accumulaient de graves lacunes à leur arrivée au collège. Cette faiblesse au niveau de la base s’est renforcée ; si bien que des élèves à la Terminale n’étaient pas capables de rédiger correctement une phrase. Constat valable tant pour les francophones que les arabisants. C’est alors que la réforme de 1999 avait pour ambition d’uniformiser l’enseignement mauritanien en faisant la part belle à l’arabe qui gardait les principales heures de cours et de revenir aux 13 années d’enseignement entre le primaire et le collège.
Une réforme a été concoctée à la hâte et en catimini par quelques responsables ce secteur. Résultats : les élèves sont encore plus faibles qu’avant et la descente aux enfers se poursuit pour l’enseignement si bien que les plus aisés envoient leurs progénitures à l’école française ou dans les grandes écoles privées. Pour de nombreux élèves, les cours de rattrapage sont indispensables au risque de sombrer. Tiraillés entre un département ministériel gangrené par l’affairisme et la corruption et des enseignants souvent mal formés et largement préoccupés par des revendication d’ordre pécuniaire, les élèves mauritaniens ont été sacrifiés durant de longues années. C’est alors que la nouvelle ministre de l’Education a entrepris de remuer son mastodonte de secteur non sans difficultés. Bien de pratiques néfastes ont été éliminées ou à défaut réduites et ce, sont aujourd’hui les critères de transparence et d’équité qui dominent. C’est d’ailleurs ce qui a valu à la Ministre d’être reconduite à son poste après le changement de gouvernement du mois dernier.
Toutefois le hic le profil des personnalités composant la commission chargée de la préparation des états généraux de l’enseignement. Composés de plusieurs ministres accusés d’avoir contribué à la déconfiture des secteurs de l’éducation, de nombreux mauritaniens sont sceptiques quant aux résultats des travaux de cette commission. Pourtant, des spécialistes de l’éducation ne manquent pas et le fait qu’on ait attribué un milliard d’UM (près de 2 milliards de Fcfa) à cette commission renforce le sentiment d’appréhension déjà senti.
__________________
Source: africanglobal
(M) avomm