
La guéguerre qui perdure entre le président du parti APP (Alliance populaire progressiste) et non moins président de l’Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheïr et ses rivaux du "Comité de crise" amenés par le syndicaliste Samory Ould Beye, divise aujourd’hui la communauté harratine. Ainsi, les compagnons d’hier de la mouvance "El Hor" semblent n’avoir pas pu résister aux offenses du temps et des ambitions personnelles.
Echanges de verdeurs, accusations outrancières, meeting et contre-meeting de dénigrements…Tels sont les ingrédients d’une animosité qui s’alimente de jour en jour aux sources de dissensions nées d’une division consommée entre d’anciens alliés de la lutte pour la libération des Harratines de Mauritanie, "El Hor". Unis dans la clandestinité d’un combat longtemps réprimé, et dans les geôles des juntes militaires hostiles aux voix discordantes, les compagnons de la lutte pour l’avènement de la classe Harratine marchèrent ainsi sans parcimonie ni chefferie autoritaire, sur les sentiers pleins d’épines d’une lente ascension, l’UFD puis Action pour le changement, avant de s’allier par amour contre nature avec les nasséristes d’APP qui leur offrirent un gîte mais leur ôtèrent une partie de leur âme. Le combat d’El Hor, pour lequel le pacte a été scellé, selon les nostalgiques du combat, en perdit son éclat avant de se voir enterrer sous les coups de boutoir de la realpolitik. Ainsi, selon les alliés d’hier et adversaires d’aujourd’hui, Messaoud, galvaudé par l’immense succès que les combats communs lui avaient permis d’engranger, semblait ne plus vouloir s’arrêter à si bon chemin, alors que les lampions du pouvoir politique n’étaient plus qu’à portée de main. Ce fut ensuite la consécration en 2007 lorsque par une de ses trahisons qui confirment que la politique est l’art des compromis et des compromissions, il négocia pour lui une place de choix sur le prétoire de l’Assemblée nationale et pour quelques uns des fidèles compagnons des postes de ministres et de hauts administrateurs à la tête de l’Etat. Enfin, le plébiscite de 2009 qui lui permit de savourer une belle vengeance sur l’Histoire, lui fils d’esclaves pour lequel les maîtres d’antan s’effaçaient pour lui faire briguer un fauteuil de président de la République. C’est ce flirt avec le pouvoir et sa puissance magique qui aurait transformé Messaoud, défenseur des opprimés et éternel opposant des pouvoirs viciés, aux yeux de ses détracteurs.
Le divorce amer entre Messaoud Ould Boulkheïr et les partisans de Samory Ould Beye, se serait ainsi opéré par une expulsion peu cavalière de ces derniers, considérés dorénavant comme des têtes brûlées qui cherchent à raviver les flammes d’un "El Hor" qu’Ould Boulkheïr avait jugé obsolète. Aujourd’hui, chaque camp cherche à enterrer l’autre, par le renfort des partisans ameutés de tous les coins de la République. Aux sorties musclées d’un Mohamed Ould Borboss, connu pour sa verve militantiste, répondent invariablement des voies révoltées par les outrages portés contre celui qui symbolise la "fierté du combat Harratine ", le président Messaoud.
Mais la blessure semble aujourd’hui plus grande et la pente glisse dangereusement vers une lutte judiciaire pour la paternité du parti APP, artificiellement porté par deux clans. Hier, quatre sections et non des moindres ont annoncé leur divorce par rapport à la ligne suivie par Messaoud Ould Boulkheïr. En effet, le maire adjoint et Secrétaire du parti APP à Dar Naïm, Mohamed Saleck Ould Brahim, le conseiller municipal Sidaty Ould Demba, délégué du parti au niveau de la Communauté urbaine de Nouakchott, le professeur Salem Vall Ould Vall, Secrétaire de la section APP à Teyarett et le doyen El Mamy Ould Ahmed Jikani, Secrétaire de la section APP à Tevragh-Zeina, ont annoncé leur divorce avec Messaoud Ould Boulkheïr. Ils viennent ainsi rengorger les rangs du "Comité de crise", le creuset où se développe le vent de dissension qui compte détrôner un Messaoud Ould Boulkheïr accusé d’avoir délaissé la ligne fondatrice du parti pour ses ambitions personnelles. Son rapprochement avec le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz à travers un dialogue politique aux contours indécis est ainsi perçu comme une autre trahison de taille.
Cheikh Aïdara
Source: l'authentique
Echanges de verdeurs, accusations outrancières, meeting et contre-meeting de dénigrements…Tels sont les ingrédients d’une animosité qui s’alimente de jour en jour aux sources de dissensions nées d’une division consommée entre d’anciens alliés de la lutte pour la libération des Harratines de Mauritanie, "El Hor". Unis dans la clandestinité d’un combat longtemps réprimé, et dans les geôles des juntes militaires hostiles aux voix discordantes, les compagnons de la lutte pour l’avènement de la classe Harratine marchèrent ainsi sans parcimonie ni chefferie autoritaire, sur les sentiers pleins d’épines d’une lente ascension, l’UFD puis Action pour le changement, avant de s’allier par amour contre nature avec les nasséristes d’APP qui leur offrirent un gîte mais leur ôtèrent une partie de leur âme. Le combat d’El Hor, pour lequel le pacte a été scellé, selon les nostalgiques du combat, en perdit son éclat avant de se voir enterrer sous les coups de boutoir de la realpolitik. Ainsi, selon les alliés d’hier et adversaires d’aujourd’hui, Messaoud, galvaudé par l’immense succès que les combats communs lui avaient permis d’engranger, semblait ne plus vouloir s’arrêter à si bon chemin, alors que les lampions du pouvoir politique n’étaient plus qu’à portée de main. Ce fut ensuite la consécration en 2007 lorsque par une de ses trahisons qui confirment que la politique est l’art des compromis et des compromissions, il négocia pour lui une place de choix sur le prétoire de l’Assemblée nationale et pour quelques uns des fidèles compagnons des postes de ministres et de hauts administrateurs à la tête de l’Etat. Enfin, le plébiscite de 2009 qui lui permit de savourer une belle vengeance sur l’Histoire, lui fils d’esclaves pour lequel les maîtres d’antan s’effaçaient pour lui faire briguer un fauteuil de président de la République. C’est ce flirt avec le pouvoir et sa puissance magique qui aurait transformé Messaoud, défenseur des opprimés et éternel opposant des pouvoirs viciés, aux yeux de ses détracteurs.
Le divorce amer entre Messaoud Ould Boulkheïr et les partisans de Samory Ould Beye, se serait ainsi opéré par une expulsion peu cavalière de ces derniers, considérés dorénavant comme des têtes brûlées qui cherchent à raviver les flammes d’un "El Hor" qu’Ould Boulkheïr avait jugé obsolète. Aujourd’hui, chaque camp cherche à enterrer l’autre, par le renfort des partisans ameutés de tous les coins de la République. Aux sorties musclées d’un Mohamed Ould Borboss, connu pour sa verve militantiste, répondent invariablement des voies révoltées par les outrages portés contre celui qui symbolise la "fierté du combat Harratine ", le président Messaoud.
Mais la blessure semble aujourd’hui plus grande et la pente glisse dangereusement vers une lutte judiciaire pour la paternité du parti APP, artificiellement porté par deux clans. Hier, quatre sections et non des moindres ont annoncé leur divorce par rapport à la ligne suivie par Messaoud Ould Boulkheïr. En effet, le maire adjoint et Secrétaire du parti APP à Dar Naïm, Mohamed Saleck Ould Brahim, le conseiller municipal Sidaty Ould Demba, délégué du parti au niveau de la Communauté urbaine de Nouakchott, le professeur Salem Vall Ould Vall, Secrétaire de la section APP à Teyarett et le doyen El Mamy Ould Ahmed Jikani, Secrétaire de la section APP à Tevragh-Zeina, ont annoncé leur divorce avec Messaoud Ould Boulkheïr. Ils viennent ainsi rengorger les rangs du "Comité de crise", le creuset où se développe le vent de dissension qui compte détrôner un Messaoud Ould Boulkheïr accusé d’avoir délaissé la ligne fondatrice du parti pour ses ambitions personnelles. Son rapprochement avec le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz à travers un dialogue politique aux contours indécis est ainsi perçu comme une autre trahison de taille.
Cheikh Aïdara
Source: l'authentique