
Monsieur le Président,
Je m’adresse à vous comme je le fais aux heures sombres de notre histoire commune, quand les circonstances le commandent. Je ne saurais dire moi-même où je vais trouver la force qui me fait tenir ma plume et quel sort sera réservé à mes écrits. Mais je me dois de vous faire part de ce que j’éprouve de plus révoltant dans la situation difficile où nous voilà. Au moment où vous parcourez ces lignes, un des plus illustres fils de ce pays, notre compatriote Bara Tall, est traîné de force devant les tribunaux, suspendu à un délibéré comme une corde au-dessus de l’abîme. Il est livré au courroux d’un homme que vous avez mis là pour qu’il se venge, venge son fils, vous venge et venge votre fils. L’issue de ce procès inique est donc certaine, puisque ceux qui sont chargés de faire appliquer la loi sont ses principaux accusateurs, votre ministre de la Justice, qui l’a déjà traité de menteur et vous, parce qu’il a refusé d’accepter votre pacte hideux.
Vous ne pouvez convaincre personne de sa culpabilité quand tous ceux qui sont poursuivis dans cette affaire ont bénéficié d’un non lieu; quand il est le seul à être jugé, parmi plusieurs dizaines d’entrepreneurs accusés de « surfacturation ». Il n’y a rien dans le rapport commandité par vos agents qui fût vrai. Il est victime d’un procès injuste et d’un sort dont vous serez tenu responsable. Parce que vous avez-vous-même été victime de cette forme d’injustice, il m’était difficile d’imaginer le spectacle de votre réjouissance devant tant de souffrance. Cette injustice et cette loi du plus fort me fendent le cœur, Monsieur le Président. Le seul moyen d’en moins souffrir est de vous le dire. Je vous accuse d’en être le principal instigateur et d’être la cause de la mort du père de Bara Tall. Vous étiez le seul capable de faire cesser ce procédé injuste et vous ne l’avez pas fait. Nous n’avions pas besoin de sa copieuse démonstration pour le savoir innocent.
Je me suis évertué à vous parler avec respect, mais les raisons m’en manquent. Vous n’êtes pas digne de la haute fonction que vous occupez, Abdoulaye Wade. Votre rôle est de faire cesser l’injustice, mais c’est vous qui la rendez. Vous avez maintenant une idée confuse des limites de votre pouvoir, de ce qui vous est permis ou interdit. Vous êtes la grande déception de votre époque. Vous seul pouvez nous libérer de cette horrible anxiété. Vous ne le faites pas.
La tyrannie, qui corrompt les hommes de pouvoir, les rend aussi aveugles. Ouvrez les yeux une fois et ce que j’écris ne vous sera pas inutile. Je vous savais jusqu’ici indifférent au sort de vos concitoyens, mais je ne vous crois pas insensible à votre renommée. Retournez-vous et jetez un regard sur les douze années que vous allez bientôt boucler à la tête de ce pays. Vous avez ouvert votre règne exécrable en innocentant des criminels qui ont assassiné un juge. Vous êtes en train de le fermer en faisant d’un pauvre innocent, un criminel. Votre Magistère, au demeurant, n’a été qu’une succession d’injustes. Vous avez récompensé ceux qui vous ont combattu hier, et combattu ceux qui vous ont élu. Ceux qui pillent le pays ont élu domicile chez vous, et les hommes honnêtes sont forcés à l’exil.
Si j’étais vous, je me conduirai avec un peu plus de prudence, Monsieur le président. De telles injustices ne peuvent conduire qu’à la révolte. Il faut que vous soyez obsédé par votre soif de pouvoir, pour ignorer à ce point le sort qui vous attend : la déchéance, la débandade et la colère populaire qui vont s’abattre sur vous et votre famille. Le vent de révolte souffle dans tout le pays et votre entêtement ne fera que précipiter votre chute. Si le peuple ne s’occupe pas de vous, la mort le fera volontiers. Il ne vous reste plus de temps à vivre, que vous en avez passé à la tête de ce pays. Une dernière chose, que je voudrais bien comprendre : cette exhortation sublime à persuader quelqu’un à avouer un vol qu’il n’a pas commis, quand vous êtes vous-même le voleur. Abdoulaye Wade, vous n’êtes qu’un ubuesque satrape. Mais votre heure viendra.
SJD
julesetcesar@yahoo.fr
source: Seneweb.com
Je m’adresse à vous comme je le fais aux heures sombres de notre histoire commune, quand les circonstances le commandent. Je ne saurais dire moi-même où je vais trouver la force qui me fait tenir ma plume et quel sort sera réservé à mes écrits. Mais je me dois de vous faire part de ce que j’éprouve de plus révoltant dans la situation difficile où nous voilà. Au moment où vous parcourez ces lignes, un des plus illustres fils de ce pays, notre compatriote Bara Tall, est traîné de force devant les tribunaux, suspendu à un délibéré comme une corde au-dessus de l’abîme. Il est livré au courroux d’un homme que vous avez mis là pour qu’il se venge, venge son fils, vous venge et venge votre fils. L’issue de ce procès inique est donc certaine, puisque ceux qui sont chargés de faire appliquer la loi sont ses principaux accusateurs, votre ministre de la Justice, qui l’a déjà traité de menteur et vous, parce qu’il a refusé d’accepter votre pacte hideux.
Vous ne pouvez convaincre personne de sa culpabilité quand tous ceux qui sont poursuivis dans cette affaire ont bénéficié d’un non lieu; quand il est le seul à être jugé, parmi plusieurs dizaines d’entrepreneurs accusés de « surfacturation ». Il n’y a rien dans le rapport commandité par vos agents qui fût vrai. Il est victime d’un procès injuste et d’un sort dont vous serez tenu responsable. Parce que vous avez-vous-même été victime de cette forme d’injustice, il m’était difficile d’imaginer le spectacle de votre réjouissance devant tant de souffrance. Cette injustice et cette loi du plus fort me fendent le cœur, Monsieur le Président. Le seul moyen d’en moins souffrir est de vous le dire. Je vous accuse d’en être le principal instigateur et d’être la cause de la mort du père de Bara Tall. Vous étiez le seul capable de faire cesser ce procédé injuste et vous ne l’avez pas fait. Nous n’avions pas besoin de sa copieuse démonstration pour le savoir innocent.
Je me suis évertué à vous parler avec respect, mais les raisons m’en manquent. Vous n’êtes pas digne de la haute fonction que vous occupez, Abdoulaye Wade. Votre rôle est de faire cesser l’injustice, mais c’est vous qui la rendez. Vous avez maintenant une idée confuse des limites de votre pouvoir, de ce qui vous est permis ou interdit. Vous êtes la grande déception de votre époque. Vous seul pouvez nous libérer de cette horrible anxiété. Vous ne le faites pas.
La tyrannie, qui corrompt les hommes de pouvoir, les rend aussi aveugles. Ouvrez les yeux une fois et ce que j’écris ne vous sera pas inutile. Je vous savais jusqu’ici indifférent au sort de vos concitoyens, mais je ne vous crois pas insensible à votre renommée. Retournez-vous et jetez un regard sur les douze années que vous allez bientôt boucler à la tête de ce pays. Vous avez ouvert votre règne exécrable en innocentant des criminels qui ont assassiné un juge. Vous êtes en train de le fermer en faisant d’un pauvre innocent, un criminel. Votre Magistère, au demeurant, n’a été qu’une succession d’injustes. Vous avez récompensé ceux qui vous ont combattu hier, et combattu ceux qui vous ont élu. Ceux qui pillent le pays ont élu domicile chez vous, et les hommes honnêtes sont forcés à l’exil.
Si j’étais vous, je me conduirai avec un peu plus de prudence, Monsieur le président. De telles injustices ne peuvent conduire qu’à la révolte. Il faut que vous soyez obsédé par votre soif de pouvoir, pour ignorer à ce point le sort qui vous attend : la déchéance, la débandade et la colère populaire qui vont s’abattre sur vous et votre famille. Le vent de révolte souffle dans tout le pays et votre entêtement ne fera que précipiter votre chute. Si le peuple ne s’occupe pas de vous, la mort le fera volontiers. Il ne vous reste plus de temps à vivre, que vous en avez passé à la tête de ce pays. Une dernière chose, que je voudrais bien comprendre : cette exhortation sublime à persuader quelqu’un à avouer un vol qu’il n’a pas commis, quand vous êtes vous-même le voleur. Abdoulaye Wade, vous n’êtes qu’un ubuesque satrape. Mais votre heure viendra.
SJD
julesetcesar@yahoo.fr
source: Seneweb.com