
Dire que la Mauritanie traverse actuellement des moments difficiles est un euphémisme. L’Union Africaine, agacée par « le fait que, malgré les efforts déployés à ce jour, aucune avancée n’a été obtenue sur la voie d’un retour rapide à la légalité constitutionnelle », lance un ultimatum au HCE pour le retour à l’ordre constitutionnel « par le rétablissement inconditionnel de M. Sidi Ould Cheikh Abdallahi, Président de la République Islamique de Mauritanie, dans ses fonctions le 6 octobre 2008, au plus tard.
Elle met en garde les auteurs du coup d’Etat et leurs soutiens civils contre les risques de sanctions et d’isolement qu’ils encourent au cas où ils ne répondraient pas positivement à cette exigence ». Le reste de la communauté internationale s’aligne déjà sur cette position.
Les négociations avec l’Union Européenne, prévues au mois d’octobre prochain, s’annoncent difficiles étant donné la position de principe de celle-ci. Et le chemin du retour à cette « légalité constitutionnelle » qu’elle réclame n’est pas celui emprunté jusqu’à présent par le HCE et ses soutiens. Quant au versement des montants de la contrepartie de l’accord de pêche, il reste incertain selon le Commissaire européen, Monsieur Joe Borg.
Le front intérieur n’est plus aussi soudé qu’il en avait l’air aux premiers jours du coup d’Etat. Atteint par une lucidité subite, le sénateur de Tevragh Zeina, cousin du président du HCE et dont la famille est le premier soutien économique de son régime, appelle ce dernier à ne pas s’accrocher au pouvoir.
Plusieurs sénateurs – la presse rapporte qu’ils sont au nombre de 18 - viennent de lancer une initiative pour, le moment venu, aider à trouver une solution médiane à la crise.
L’enquête diligentée par des sénateurs contre la Fondation Khattou Mint Boukhary prend des allures rocambolesques et nage dans l’illégalité sur fond d’abus de pouvoir. Cette enquête piétine déjà et retombera comme un soufflet. Le seul effet qu’elle a eu jusqu’à présent est de nous rendre sympathique une certaine Première Dame.
Mais le plus grave est, à mon avis, à venir quand les effets de la crise se feront sentir sur le pouvoir d’achat des ménages. Les prémices d’une telle situation sont déjà perceptibles. Les trésoreries régionales trouvent des difficultés à procéder au payement des bons de caisse et des pensions qu’on leur présente.
Plus grave encore, le Marché de Change de la BCM n’arrive plus à satisfaire la demande d’achat de devises présentée par les banques primaires. Depuis le 17 septembre 2008, sur une demande totale en devises de 50 millions, 12 millions seulement ont été vendus (voir le site de la BCM), et le risque pays a considérablement augmenté.
Ce qui augure d’un regain d’intérêt pour le marché noir et donc d’une spirale : raréfaction des devises / dépréciation de l’ouguiya / inflation. Et la hausse des prix tant redoutée interviendra certainement dès la fin des mesures prises à l’occasion du Ramadan.
Le pire est que personne, à l’état actuel des choses, ne peut prévoir de quoi demain sera fait. Pas même le HCE qui semble se complaire dans une attitude attentiste en attendant le déluge… de sanctions.
Ahmed Jiddou ALY
______________
Source: Almourabit
(M) avomm
Elle met en garde les auteurs du coup d’Etat et leurs soutiens civils contre les risques de sanctions et d’isolement qu’ils encourent au cas où ils ne répondraient pas positivement à cette exigence ». Le reste de la communauté internationale s’aligne déjà sur cette position.
Les négociations avec l’Union Européenne, prévues au mois d’octobre prochain, s’annoncent difficiles étant donné la position de principe de celle-ci. Et le chemin du retour à cette « légalité constitutionnelle » qu’elle réclame n’est pas celui emprunté jusqu’à présent par le HCE et ses soutiens. Quant au versement des montants de la contrepartie de l’accord de pêche, il reste incertain selon le Commissaire européen, Monsieur Joe Borg.
Le front intérieur n’est plus aussi soudé qu’il en avait l’air aux premiers jours du coup d’Etat. Atteint par une lucidité subite, le sénateur de Tevragh Zeina, cousin du président du HCE et dont la famille est le premier soutien économique de son régime, appelle ce dernier à ne pas s’accrocher au pouvoir.
Plusieurs sénateurs – la presse rapporte qu’ils sont au nombre de 18 - viennent de lancer une initiative pour, le moment venu, aider à trouver une solution médiane à la crise.
L’enquête diligentée par des sénateurs contre la Fondation Khattou Mint Boukhary prend des allures rocambolesques et nage dans l’illégalité sur fond d’abus de pouvoir. Cette enquête piétine déjà et retombera comme un soufflet. Le seul effet qu’elle a eu jusqu’à présent est de nous rendre sympathique une certaine Première Dame.
Mais le plus grave est, à mon avis, à venir quand les effets de la crise se feront sentir sur le pouvoir d’achat des ménages. Les prémices d’une telle situation sont déjà perceptibles. Les trésoreries régionales trouvent des difficultés à procéder au payement des bons de caisse et des pensions qu’on leur présente.
Plus grave encore, le Marché de Change de la BCM n’arrive plus à satisfaire la demande d’achat de devises présentée par les banques primaires. Depuis le 17 septembre 2008, sur une demande totale en devises de 50 millions, 12 millions seulement ont été vendus (voir le site de la BCM), et le risque pays a considérablement augmenté.
Ce qui augure d’un regain d’intérêt pour le marché noir et donc d’une spirale : raréfaction des devises / dépréciation de l’ouguiya / inflation. Et la hausse des prix tant redoutée interviendra certainement dès la fin des mesures prises à l’occasion du Ramadan.
Le pire est que personne, à l’état actuel des choses, ne peut prévoir de quoi demain sera fait. Pas même le HCE qui semble se complaire dans une attitude attentiste en attendant le déluge… de sanctions.
Ahmed Jiddou ALY
______________
Source: Almourabit
(M) avomm