1- Mr le ministre, vous n'êtes plus à présenter aux mauritaniens, que devient l'un des fidèles Lieutenant du Président Mohamed Khouna ould Haidalla ?
Fidèle, oui, lieutenant, non ! Je ne reviendrai pas trop longuement sur la particularité de mes relations avec le Président Haidalla qui explique cette proximité particulière, alors qu’il n’était que capitaine à l’Etat-Major.
Je fus introduit dans la famille par son beau-frère Ely Ould Bobba, jeune entrepreneur à l’époque, auquel me liait une sincère amitié au point qu’il m’arrivait de « piquer », à son profit, gracieusement, je précise, de petits marchés de gré à gré, à la Marine, où j’exerçais, alors, dans la polyvalence, sous l’admirable indulgence de feu Commandant Ahmedou Ould Abdallah et de son spartiate adjoint feu le Capitaine Niang Ibra Demba. Cela, avant même de connaitre Haidalla.
Lorsqu’on ne sait pas tout ça, on ne peut que se planter dans l’appréciation qu’on peut avoir de nos relations.
Pour vous dire ce que je deviens, je commencerai par rassurer mes nombreux et sincères amis, toujours préoccupés et inquiets depuis ma maladie. Je me porte bien et je poursuis mes thérapies de rééducation fonctionnelle.
Je pratique, sous bonne surveillance, après un défi du Maître-Principal Manœuvrier Baba Diarra, un des animateurs des Groupes Whatsapp de l’Amicale et de l’Association des Anciens Marins de la Marine Nationale, une marche quotidienne de quelques kilomètres, après la kiné ! Vous voyez, bien plus que vous, je suis sûr.
Cette maladie a été un véritable tournant dans ma vie et surement le décisif, car elle m’a permis, à moi aussi, de savoir déjà, parmi ceux qui me survivront, qui sera à mon enterrement et qui n’y sera pas. Vous comprendrez aisément que je ne ferai plus cas et n’aurai plus foi, pour le restant de mes jours, qu’à ceux-là, dont je reste l’obligé.
Et DIEU Sait qu’ils me sont nombreux aussi, Alhamdoulillah. Qu’ils en soient tous bénis et remerciés.
2. Suivez-vous quand même l’actualité en Mauritanie.
Naturellement, étant mordu de sujets d’actualités en général, je suis, en particulier, celle dans mon pays et je donne, de temps à autre, une opinion, une idée, un conseil, à des individualités, tant de la Majorité que de l’Opposition.
Mes amis, dans les deux camps foisonnent, MACHALLAH, et je sais choisir parmi eux, ceux qui, à mes yeux, peuvent me porter écoute, au moins !
Même si ce que je dis n’est point suivi d’effet, qu’importe. J’y note de profondes divergences et souvent de grandes convergences, mais toujours dans un respect réciproque et sans altération aucune des relations personnelles. Nous revendiquons, simplement, l’intelligence du discernement.
Je comprends aussi trop bien que les uns et les autres, surtout les frileux, sont soumis à de réelles pressions, de tous ordres, certaines aussi incongrues que dérisoires, qui empêchent même des contacts individuels, cela, dans la Majorité. Pour vous dire le climat délétère de suspicion, de peur au ventre qui hante la plupart des gens, plus les gens du Pouvoir que ceux de l’Opposition. Ceux-là ayant peut-être plus à perdre que ceux-ci ! ! !
Chacun se sent surveillé par son clan et ne souhaite et ne peut déroger à un activisme de façade, dans la surenchère, sur le Net, par exemple.
Tout simplement désolant.
Ne me considérant plus en situation de politique active, je ne me lasse pas, cependant, de chercher à concilier les positions, de susciter des climats d’apaisements, en créant des tribunes communes pour prouver que des oppositions peuvent se retrouver autour de l’essentiel, une fois les coups d’éclat vécus. J’y réussis avec bonheur mais j’y ai hélas essuyé un seul échec, pendant l’après-campagne des municipales de Kaédi, vite remplacé, heureusement !
Le plus cocasse est que, semble-t-il, certains éléments de la liste que j’ai soutenue n’ont guère apprécié que j’aie appelé à se rassembler, une fois que les investitures ont été faites, autour du maire élu et de lui apporter, comme promis, toute l’expertise nécessaire et exposée durant la campagne ! Cet appel aurait été un signe de manque de soutien réel pendant la campagne ! Je n’ai plus pu avoir de contact avec le leader de cette liste pour m’en enquérir. Je ne regrette pas mon soutien motivé, mais je regrette et condamne le sort qui en a été réservé. Ceci est regrettable mais relève d’un épiphénomène, caractéristique encore de nos réactions épidermiques politiques qui me permettent de fermer définitivement ce chapitre.
Je n’ai encore eu aucun contact avec le nouveau maire mais cela n’atténue en rien ma détermination à œuvrer et faire œuvrer, sous son mandat, pour le renouveau de Kaédi où je souhaite un jour être enterré, selon la volonté Divine.
Voyez-vous, ma convalescence est très bien occupée même, si je souhaitais meilleur panorama politique pour mon pays.
3. Vous êtes connu comme étant, par le passé, un opposant farouche au régime de Taya, Depuis son renversement, par un de vos amis, on ne vous entend plus ?
Avez-vous la certitude que c’est un de mes amis qui a renversé le Colonel Ould Taya ?
Revoyez votre copie ou faites-vous semblant ? Vous vous êtes planté, comme moi dans ma « Lettre à mon frère » adressée jadis au Colonel Ely Ould Mohamed VALL, que vous nommez par un subtil « un de vos amis » !
Ely, comme nous l’appelons tous ici, n’était pas mon ami, c’était mon frère depuis les temps où cette notion avait encore son sens !
Oui, il est grand temps que vous vous mettiez quand même, enfin, à jour !
Le véritable auteur du putsch du 3 août 2005, connu depuis, fut bien l’ex-Colonel Mohamed Ould ABDEL AZIZ et ses proches, militaires comme civils (ils sont à toutes les sauces mais dés que ça sent le roussi c’est la débandade et on pointe les pôvres militaires ! Marchera plus !) Ceci est importantissime pour la suite de toutes les évolutions de la vie de ce pays.
Cependant, pour des raisons de civilité, ils en confièrent la tête au Colonel Ely, plus expérimenté et ils avaient bien raison car il était un Officier de qualité, rompu aux tâches politiques sécuritaires et administratives. Mais ceci est une autre affaire et nulle polémique n’y sied plus, depuis.
DIEU Ait son âme, Amine Ya Rabbi.
Désolé, mais c’est peut-être vous qui ne m’entendez plus ! Nous n’avons peut-être pas les mêmes canaux ni les mêmes vecteurs de communication ! Vous vous réfugiez derrière « on » ; cette facilité à se barricader derrière monsieur « on » est symptomatique de l’état d’esprit des acteurs de la scène politique mauritanienne, majorité comme opposition. Puisqu’ils ont, tous, en partage, cet art consommé de la tyrannie intellectuelle à faire dans le : « on dit que, on sait que…», « tout le monde sait, dit… »
Chaque clan, dans chaque groupe ethnico-tribal, de chaque Camp, au sein de la Majorité comme au sein des Oppositions, ne cherche, qu’à imposer, aux autres parties, sa vision des choses, ses approches et ses solutions. Pour chacun, ne pas adhérer à ses vues et positions, est considéré comme « une hérésie » qu’il faut « réprimer » par les moyens à dispositions.
Les structures de l’Etat sont souvent instrumentalisées, elles dangereusement, par ses supposés soutiens et les autres n’ont que leurs diverses « troupes » facebookiennes et Whatsappiennes, chargées des missions de destruction par de futiles mises en quarantaine et surtout de diabolisation.
Le réseau social Facebook en est la meilleure et triste illustration ; les plaintes de blocages d’amis, de suppressions d’amis, de menaces et de pressions Inbox fusent de partout dans un véritable « cliquetis d’armes » désuet.
Enfin, de l’infantilisme pur sans conséquence politique réelle.
Il ne transpire, finalement, nulle intention de dialogue entre la Majorité et l’Oppositions dite radicale, qui, elle, se définit comme seule représentative.
Dans ce contexte vous imaginez bien que le trop plein d’acteurs et de leaders autoproclamés, n’aident pas beaucoup à une visibilité sereine sur la scène politique.
4. Votre lutte est-elle achevée ? Envisagez-vous de revenir en politique ?
Me demander la probabilité d’un retour en politique active, pendant ma convalescence, au sortir d’un grave danger, est tout simplement impitoyable. D’autant que je viens de vous dire que le trop plein nécessiterait une purge. Alors, comment et pourquoi en rajouter ?
Souvenez-vous aussi, que j’ai toujours milité pour une relève, ENFIN, du personnel politique dans notre pays. Ce qui me vaut de solides et adorables inimitiés, surtout dans la Majorité. Je reste convaincu que tous ceux qui ont eu à exercer le pouvoir jusqu’en 2005, date de la chute de Ould Taya, ou qui ont été à la tête de partis ou mouvements politiques, devraient s’en aller et faire prévaloir leurs droits à une retraite bien méritée.
L’alternance à la tête de l’Etat devrait être l’exacte réplique de cette pratique d’alternance au sein des partis et mouvements.
L’animosité, la suspicion, parfois la haine entre les acteurs actuels de notre scène politique finissent par me convaincre de la nécessité d’un vaste « dégager », au profit d’un personnel nouveau aux affaires.
Là où les jeunes et les femmes trouveront encore plus de place, auprès d’hommes et de femmes murs, certes, mais nouveaux.
Tant que ce renouvellement ne sera pas effectif, nulle atmosphère de paix sociale, de relations civilisées n’existeront entre les politiques de ce pays.
Un exemple, pourtant simple, illustre ce désastre relationnel : à quand date un repas, un simple tajine ou rien qu’un verre de thé entre le Président de la République et les chefs de l’Opposition institutionnelle ? Alors que des rencontres, des informations importantes et consultations périodiques auraient pu, auraient du être instaurées, officiellement, dans l’agenda du Chef de l’Etat.
Hélas, au Palais, des manœuvres de faucons s’y opposeraient, arguant de mille ahurissants et infâmes complots ou infiltrations (pensant qu’on viendrait leur arracher une hypothétique part de gâteau), tandis qu’au sein de l’Opposition les ultras mettront en garde contre de chimériques tentatives de « récupération » par le pouvoir. Rien que des illusions, d’un coté comme de l’autre ! L’espionnite envahit tous les esprits, même celui les facebookeurs, alors que tout s’étale sur leurs pages !
La Mauritanie est, à ma connaissance un des très rares pays, au monde, où des chefs de partis ou des citoyens, avec ou sans responsabilité officielle, refusent de rencontrer leur Président par peur du « qu’en déduira-t-on » ! Donc, nous vivons un langage de sourds qui m’amène à militer pour le principe de demander au gouvernement de gouverner selon son programme et à l’Opposition de s’opposer comme elle l’entend ! Point barre ! Ce qui n’empêchera pas les acacias de pousser dans nos vastes contrées.
Mais, bon sang que les gens se rencontrent…même si c’est pour toujours noter leurs désaccords !
Même pour asséner un coup de marteau sur le nez de son adversaire, il faudrait bien le rencontrer, pour ça !
Je pense que le moment le plus propice, symbolique et glorieux même, de procéder à ces Dégager-Renouvellement, serait à la prochaine présidentielle de 2019, avec un renouvellement de candidats au sein de la Majorité comme au sein de l’opposition.
5. Vous croyez donc à un départ du Président Aziz et au choix d’un autre candidat au sein de la Majorité ?
Tout à fait. Tout comme je crois à la parole de tout homme que je respecte.
Depuis quatre ans qu’on se contorsionne dans ces questions, le Président Aziz a dit, redit, comme « Bilad’a dit, Bilad’ a redit » confirmé qu’il ne briguera pas un troisième mandat et cela pour se conformer aux dispositions de la Constitution.
Que voulez-vous alors que je crois ? Ceux qui n’y croient pas, ou lui ?
Vous allez être déçus, vous et les sensationnalistes, car c’est lui que je crois car c’est lui qui est concerné et c’est lui qui a instruit tout le monde de sa décision de ne pas se présenter à la présidentielle de 2019 et de rien violer !
C’est incroyable, vous qui exigez que soit cru ce que vous dites ou ce que vous écrivez, pourquoi ne lui accordez-vous pas ce droit d’être cru ?
Maintenant, vos souhaits pour son départ peuvent être hantés par des doutes. Cela est une autre affaire.
Qu’on lui fiche la paix à cet homme ! Et on verra bien !
6. Et pourquoi ses proches ministres, son parti, tous se mobilisent et mobilisent dans le pays pour qu’il viole la constitution et se représenter pour un troisième mandat ! Alors qu’en dites-vous, vous le convaincu de sa parole ?
Je pense que dans ce pays le désordre des idées a conduit à un tumulte de l’ordre et à une dépréciation du sens des libertés.
Je me contrefiche de ces opportunistes activistes, comme ils se contrefichent de moi d’ailleurs !
Ils n’en ont, surement, que pour la préservation d’un poste, d’un avantage et pour cela, ils s’en fichent de la parole d’un homme formé au statut d’Officier et qui en a assimilé les valeurs.
Je vais vous dire que moi, l’antidémocrate connu, n’étant ni électeur ni éligible, j’étais contre cette Loi constitutionnelle qui rétablissait la Constitution de 1991 en en modifiant des dispositions pour limiter les mandats présidentiels, leur durée et avec le serment coranique ! Je trouvais inapproprié ces dispositions dans une démocratie qui, dit-on, consacre la volonté du Peuple !
Je pense, quand même, qui veut se délecter d’acras doit en supporter le piment.
La démocratie, avez-vous dit, est la souveraineté de l’expression du peuple et la seule volonté de celui-ci, pourquoi vouloir alors brider cette souveraineté, cette expression et cette volonté par la seule volonté des états-majors de partis politiques ?
Allez jusqu’au bout de la logique démocratique qui veut que seule la volonté populaire s’exprime en LOIS ! Si le peuple veut garder un chef pendant cent ans, pliez-vous à sa volonté, s’il veut se choisir un chef de 80 ans, pliez-vous à sa volonté ! Mon ami, le redoutable Gourmo Abdoul Lo prétend que je fais du bonapartisme à évoquer de cette manière la volonté populaire ! J’avoue que cette interprétation néo-trotskyste ne me convainc guère sinon qu’elle m’effraie seulement, énoncé par lui.
Dans tous les cas, ceci est devenu sans objet depuis que cette Constitution, en termes contestables, dissimulés dans un fatras de dispositions, est venue bafouer ce qu’aurait pu être aussi une autre expression du peuple !
Mon opinion, à ce sujet, a mordu la poussière et cette nouvelle Constitution, désormais, s’impose à moi, à nous tous et donc à l’actuel Président Aziz.
Elle s’impose surtout à ceux qui l’ont votée et soutenue, hier, et qui vous tympanisent aujourd’hui avec des slogans, des banderoles et des plateaux-télévision à n’en plus finir, parait-il !
S’ils ne troublent pas l’ordre public, ces citoyens ont parfaitement le droit de battre le macadam, comme l’autorise la Constitution.
Le Président Aziz ne saurait les empêcher de manifester mais il pourrait bien, s’il le juge opportun, faire faire une déclaration par sa cellule de communication pour se démarquer de ces citoyens super-actifs.
Seulement, je ne suis pas le Président Aziz et puisque la question est à moi posée, je dirai, simplement, aux porteurs de banderoles et autres marcheurs, qu’ils sont en retard d’une guerre et qu’il aurait fallu voter NON ou désapprouver cette Loi constitutionnelle, en battant le macadam aussi, jadis !
Alors qu’ils remballent leurs attirails de cirque et dégagent le plancher, y’a rien à voir et encore moins à demander !
Seules des dispositions de la Constitution, nouvelles, peut-être, peuvent permettre au Président d’exercer des fonctions, autrement définies.
Pour cela, il faudrait une loi constitutionnelle votée à l’Assemblée Nationale ou alors un référendum.
Et l’élection présidentielle étant proche, le calendrier me semble plus que court pour organiser un référendum.
Toutefois, les Conseils Régionaux et l’Assemblée Nationale pourraient aussi avoir un rôle important à jouer.
7. La Mauritanie sort d'une période d'élections, législative, municipale et régionale, Le Président a réitéré sa volonté de respecter la constitution en ne se présentant pas pour un troisième mandat, Est ce l’avènement d'une démocratie véritable ?
Votre démocratie se conjugue en plusieurs temps semble-t-il ! Elle est, chez nous, comme un jouet aux mains des enfants qui nous empoisonnent l’air mais
Avez-vous remarqué les taux de participation, dans les différentes circonscriptions ?
Avez-vous remarqué le raz de marée UPR, même dans les zones supposées « fiefs » des partis dirigés par des noirs mauritaniens, dans son imparfaite appellation ? Toutes les grandes agglomérations sont sous la coupe de l’UPR, rectification, je devrais dire sous la coupe du Président Aziz car il a été plus voté pour lui que pour l’UPR qui, dans beaucoup de circonscriptions, a même battu campagne contre des candidats investis…UPR. On peut citer Kaédi, Zouérate, 6°Arrondissement Nouakchott, entre autres !.
Il n’y a qu’à Kaédi où un parti de la Majorité l’a raflé devant l’UPR et cela aussi due à la personnalité de monsieur Cheikh Tahara Baradji dit N’Kono qui n’est allé à l’UDP que pour en chercher l’investiture car c’est lui, saura-t-on après, qui aurait fait le maillage sur lequel devait s’appuyer l’UPR et c’est seulement, semble-t-il, quand ce parti, lui refusa l’investiture, au dernier moment, qu’il s’en alla simplement, avec armes et bagages, chercher l’affection et l’amour de l’UDP de Naha Mouknass et Sanghot Ousmane Racine, toujours aux aguets, bien instruits, comme tous, des fréquents désamours à l’UPR ! En fait un remake de 2014 !
Comme quoi toute la vallée a basculé dans l’escarcelle de la majorité ! Rien de plus normal, car les rivalités facebookiennes et whatsapppiennes ont fait oublier que les netteurs ne se parlent qu’à eux-mêmes et ne s’écoutent même pas d’ailleurs et que là-bas des gens comme Baylel et Oumar Wade, dans leur menuiserie, s’en fichent des jérémiades du Net et du comptage des « Like » !
Avez-vous remarqué comme il est aisé et délectant d’insulter Ould Taya avant et Aziz maintenant, pour les plus jeunes ? On en oublie que tous les scrutins ont été gagnés par la majorité à sens large. Et Taya avait toute son ossature politique basée sur des notables bien établis et respectés. Je me souviens d’ailleurs que lors de nos virées anti-Taya, dans la vallée, avec Tidjane Koita (irrascible opposant à Taya et indéboulonnable maire de Kaédi, mais qui finit convaincu de rejoindre le PRDS), avec Oumar Abdoulel Sow, irrédentiste, mais parfait politique, on défendait ces hommes mus surtout par le souci d’atténuer bien des peines et souvent ils y parvinrent. La reconnaissance ne leur fut pas due, bien au contraire ce furent des quolibets de zoulous qui furent leur lot.
Je ne passerai pas sans rendre un hommage à celui qui à mes yeux est peut-être le prototype achevé, Machallah, de l’homme politique universel que nous avons eu la chance d’avoir vu naitre dans un village reculé, dans les fins fonds du pays, j’ai nommé Alassane Ngaidé, ancien Maire de Djéol, au Gorgol. Un homme dont disait mon frère feu Moussa Ould Rajel Ould Béchir de Boutilimit, mon compagnon d’infortune dans la Vallée, durant ces années-là, « Moustapha, Taya et le PRDS ne méritent pas cet homme de valeur et vous non plus les négro-mauritaniens vous ne le méritez pas et toute la Mauritanie ne le mérite pas. Seule sa famille le mérite ». Comme il avait raison. Il batailla seul, contre Taya, contre le PRDS dont il avait la carte de membre, contre nous opposants lascifs et inconséquents, pour atténuer au moins des douleurs que nous opposants ne faisions qu’accentuer avec nos discours éculés de « enne piya ma, enne koynaa ma, enne mbarama, enne tachinaa ma ». Il tira d’ennuis bien des opposants, bien d’activistes qui ne lui rendirent guère la monnaie de sa pièce ; mais il s’en fichait car cela n’était pas son propos !
Chevalier des Temps modernes, il parcourait les contrées meurtries au volant de sa vieille et brinquebalante 504 Peugeot, souvent en panne d’essence ! Taya et le PRDS avait compris très tôt que cet homme n’était avec eux que pour parer, au mieux, à la cassure prévisible. Donc, point d’intendance pour ce trouble-fête, agaçant du haut de son 1,65m ! Fier d’être son ami, son frère.
Aussi, je demanderais, humblement, à ce que certains, aujourd’hui, sur le Net atténuent leurs diatribes. Au nom de tous les leurs, au nom de tous les nôtres, au nom de tous les mauritaniens.
Je vous ai dit les raisons qui me font croire que le Président Aziz va terminer son second mandat et qu’il se retirera.
Qu’il décide à soutenir un candidat, ce son droit comme ce serait le vôtre, comme ce serait le mien ! Vous avez un souci à ce propos ?
Ce sera, en tout cas un jalon de plus dans l’enracinement de la démocratie, surtout s’il devait emmener avec lui, les vieux chefs de partis et de mouvements !
8. Vous connaissez les FLAM et certains partis dits « négro mauritaniens », AJD/MR, FPC, PLEJ , que pensez-vous de leurs luttes, notamment pour la résolution de la question nationale, du problème foncier du Walo et de la question de l'esclavage ?
Mais, cher ami, je connais tous les partis officiels et tous les mouvements et associations qui ont pignon sur rue. Pourquoi voulez-vous circonscrire leurs luttes à votre énumération restrictive. Vous n’en avez pas le droit car ce sont, à ce que je sache, des partis mauritaniens qui évoluent au sein d’un Etat et dont les préoccupations doivent être nationales.
Tous les partis, mouvements et associations ont vocation à s’approprier les problèmes nationaux. Les divergences naitraient, peut-être, dans les approches des solutions. Et encore lorsque des débats intelligents, civilisés sont noués alors des solutions heureuses seront trouvées, ensembles.
Je ne comprendrai jamais cette propension à vouloir confiner les thèmes selon la couleur de peau. On doit englober toutes les composantes nationales dans les mêmes combats. C’est ainsi que bat et vit le cœur d’une Nation. Si on devait catégoriser les problèmes et leur affecter une exclusivité épidermique, ce serait le drame.
A chaque fois qu’un problème se pose, le tocsin national devrait être sonné et non celui du communautaire qui n’a guère de timbre retentissant. La preuve par 9.
Peu ont relevé que l’Honorable député Thiam Ousmane de l’AJD/MR est député de Dakhlet-Nouadhibou, fief des Ehel Barikalla, Oulad Delim, Laroussiyine, Imraguens et non de celui des Halaybés ni des Torankés encore moins celui des Wolof et des Soninkés !
Cet homme a su fédérer autour de lui des problèmes nationaux qui ont suscité l’attention de ses compatriotes.
Tous ceux qui ont eu un discours Maures-Noirs ont mordu la poussière et ne se relèveront plus.
Avant, on lisait, quand quelqu’un insultait, l’expression « djoungo ma fuudaama » (ta main qui a écrit sera enduite de henné) ! Le Président Balas, avec sa gouaille et qui ne s’en laisse pas compter, félicitait une de ses Amazones, montée au créneau pour riposter à une attaque, par cette innovation « mi fuudi ndemngal ma » (j’enduis ta langue de henné) ! Euywa, dirait l’agaçant Mamadou SY du Café de Commerce Club Thiébou-Dieune du XVIII° de Paris.
C’est à cela qu’étaient réduits les débats !
Je me garderai bien de porter le moindre jugement sur la nature des luttes des mouvements mais cette question m’intrigue.
Pourquoi toujours circonscrire les luttes des partis que vous qualifiez de négro mauritaniens, une expression sémantique qui confère une forme de ghettoïsation que je n’aurais point admise si je devais diriger un de ces partis.
9. Vous êtes indulgent avec le régime de Aziz, pas seulement en tant que militaire mais aussi pour la sollicitude avortée pour La DDD ! Comment jugez-vous la non-reconnaissance de IRA et des FPC.
C’est vous qui appréciez ce que je dis selon vos propres prismes de lecture mais une appréciation qui ne correspond pas tout à fait à ce que j’expose.
Pour en revenir aux octrois de récépissé, je trouve que l’Etat a tout à gagner à délivrer ces sésames à ces deux mouvements qui en ont fait la demande depuis des années.
A rester non reconnus officiellement, comme partis légaux, tout acte de ces mouvements tombe forcément sous le sceau de l’illégalité que ce soit : réunions en salles privées, fabrications et distribution de documents de propagande, marches, meetings, que cela soit su.
Cette situation confine à une illégalité permanente qui ne peut que susciter des coups d’éclat comme on en connait avec les perpétuels heurts de IRA avec les forces de l’ordre et les fréquentes incarcérations de ses leaders et militants.
Le retour d’exil d’une partie des FLAM, dont la majorité des dirigeants, est, à mon avis, une reconnaissance d’un climat, au moins acceptable pour eux, d’exercice démocratique au sein duquel ils auraient dû être conviées. La scission créée, au sein du mouvement, par cette initiative, offrait pourtant à l’Etat une occasion remarquable de prouver son ouverture que jadis avait annoncée le Chef de l’Etat et assura une série de retours.
Confinés aujourd’hui dans cette situation de mi figue ni raisin, des velléités de martyrs se profilent. La récente détention et subite relaxe de l’Honorable député Biram Abeid vient conforter cette stature.
Des faucons, dans la Majorité, sont ceux qui empêchent la reconnaissance de ces mouvements car tout milite pour leur reconnaissance afin de leur faire prendre la plénitude de leur responsabilité de partis légaux soumis aux lois librement acceptées. Ne pas les reconnaitre les confine à la clandestinité et à des actes rebelles, au sens étymologique du terme.
Et puis les reconnaitre permettra enfin, dans des compétitions électorales libres de savoir qui est qui et qui pèse quoi !
Aujourd’hui, une chose est avérée, le véritable directeur de campagne de ces mouvements non reconnus se trouve être l’Etat lui-même et ses démembrements.
Il est inacceptable que pour des considérations personnelles ou partisanes ou idéologiques, des fonctionnaires censés consolider l’Etat et ses Institutions, en sapent impunément les fondements.
Ces hommes, opportunistes de tous les régimes, marchent à coté de leurs chaussures en oubliant et faisant oublier qu’un Pouvoir fort a besoin d’une Opposition forte qui lui serve surtout de garde-fous et même de sentinelles (ce que redoutent justement les thuriféraires et autres flagorneurs) et une Opposition aussi a besoin d’un pouvoir fort duquel il tire sa propre crédibilité pour espérer, en cas d’une inévitable alternance, un jour, hériter d’un pays qui soit debout et non d’un champs de ruines qu’elle aura contribué à bruler, à ses dépens.
10. Quelle est la situation politique et des droits de l'homme en Mauritanie en 2018?
Croyez-vous que nous allons continuer à avoir, chaque Mauritanien, une paire de ciseaux, une aiguille du fil et un dé pour raccommoder à sa guise le tissu de la Nation ? A ce rythme, c’est une tenue patchwork que l’on va lui tailler, à ce pauvre pays !
Arrêtons de croire et de vouloir imposer nos vues comme si nous étions sortis de la cuisse de Jupiter. Lorsqu’on n’est pas d’accord avec le pouvoir, la Majorité vous accuse d’être un ennemi de la Nation, tout simplement et quand vous êtes contre une idée de l’un des mille avis des mille Oppositions, vous êtes un vilain canard vendu, acheté par Aziz, espion, etc…
Merci au passage, pour les insultes proférées aux populations qui ont voté UPR et UDP !
Donc, je prendrai ma liberté aussi de répondre autrement à votre question bolchévique à la Pravda !
D’abord, il faut s’entendre sur le contenu que vous voulez donne à la notion de Droits de l’Homme » ! Nous pouvons diverger, vous savez ; comme vous pourriez divergez avec d’autres, d’ailleurs.
Les Droits De l’Homme impliquent, de mon point de vue, tout ce qui a trait au recouvrement ou le rétablissement de la plénitude des droits légaux et constitutionnels des individus ; le droit inaliénable à la Justice, à la citoyenneté, à l’accès à la santé, à l’éducation, à l’eau, à la nourriture, au logis. En revendiquer l’application est un droit imprescriptible qu’il appartient à l’Etat de garantir.
En Mauritanie, tant que les droits de l’homme ne sont pas perçus comme une façon d’être, une soumission aux devoirs nationaux, un mode de vie, un rapport avec son prochain où les enseignements religieux, les cultures dépouillées de toute démagogie, ils ne demeureront que de piètres et pauvres slogans.
Slogans murmurés, d’un coté, par des organes officiels dédiés, similaires à des groupes d’animation politique perdant ainsi toute la crédibilité dont ils auraient dus se parer, d’un autre coté, une multitude d’organisations dont souvent l’inféodation politique aussi, trouble les discours partisans et attise des rivalités bien futiles et déboussolantes.
Ces rivalités, par exemple, ont favorisé l’émergence d’une foule d’Associations de victimes des répressions, elles-mêmes souvent, sous la férule d’entités politiques qui modulent leurs légitimes revendications en une littérature politique dogmatique.
Pour prendre un exemple qui illustre ces incohérences dans les gestions des droits de l’homme qui divisent politiquement alors que tout aurait dû unir si tant est que ce qui mobilise est et demeure seulement le triomphe des droits de l’homme, je choisirai un aspect du règlement du passif humanitaire.
Il en a été tellement dit et souvent dit, de façon partisane, que personnellement, je vais militer pour que seules soient, en première ligne, les seules victimes identifiées, reconnues ou leurs ayants-droits, réunies, librement au sein d’une seule organisation avec ses propres démembrements, aux côtés de l’Etat, dans son rôle de ministère public et de partie civile aussi.
On verrait alors clairement, qui ferait dans le dilatoire pour retarder ou pour empêcher le règlement de cette question et qui dévoilerait aussi, qui n’a pas intérêt à voir ces affaires nationales, entre autres, trouver enfin solution définitive, dans la Justice.
Une Justice qui serait rendue dans l’intérêt des victimes, dans l’intérêt des présumés coupables afin que des présumés innocents, cités dans cette multitude de listes contradictoires de présumés tortionnaires et présumés assassins, jouissent de cette justice. J’use du terme « présumé » car mes coseils m’instruisent que toute personne est « présumée innocente ou coupable » tant qu’un jugement ne vient rendre un verdict de culpabilité ou celui d’innocence ! Je m’y soumets.
La récupération politique n’a pas sa place dans ces douloureuses affaires.
A mon avis, ce serait une voie pour dépasser une situation intolérable qui plombe toute issue du règlement de ce qu’il a été convenu d’appeler Passif Humanitaire.
Notez la polémique entourant, ces jours-ci, le Colonel Oumar Ould Beibacar. Violemment accusé de crimes par l’ancien pensionnaire de Oualata, Ousmane Abdoul Sarr. Cet officier supérieur de la Garde Nationale, alors commandant le Groupement N°1 de la Garde à Néma, donc en charge de la Forteresse pénitentiaire de Oualata, est lavé à grande eau par d’autres pensionnaires, co-détenus de Ousmane Abdoul pendant la même période et pas des moindres, feu Ly Djibril Hamet, premier Président des FLAM avec lequel il fit un voyage-pèlerinage, disait-on, à Oualata, voyage qui fit, en son temps, au sein de l’Etat, vive polémique et causa de graves dégâts collatéraux inutiles, ou alors comme Ibrahima Moctar Sarr ou encore l’ex- lieutenant Boye Alassane Harouna, auteur du livre « J’étais à Oualata » dans lequel il rend hommage au Colonel Oumar.
Alors, quoi penser de témoignages aussi contradictoires de compagnons de chambrée ?
Et des Oumar Ould Beibacar, il y’en a bien d’autres à ce que je lis !
Pour l’heure, il s’agit de paroles contre paroles de personnes concernées au premier chef et au même degré. Aucune parole n’est infaillible, sinon Celle de DIEU. Nous, citoyens concernés au second dégré, aidons à panser les plaies et non à y répandre des cendres chaudes et nous en aller retrouver le confort de nos foyers. Nous n’en avons pas une once de droit. Les vraies victimes se suffisent bien à édicter les solutions de leurs revendications.
Y aidera qui pourra.
Pourquoi ne s’arrête-t-on pas pour s’interroger sur cette multitude d’Associations de Victimes, souvent concurrentes pour de ridicules problèmes de leadership, victimes elles-mêmes de récupération politique ou de tentative de récupération et dont ces situations suffisent à brouiller les revendications.
Finalement, qui définit la légitimité d’une organisation de droits humains ? Certainement pas l’Etat !
Si on devait lui laisser cette prérogative, alors qu’on accepte ses choix !
Il est admis que certaines associations ont conclu des accords avec l’Etat. Ce que les autres parties ne trouvent pas à leur goût.
Vaste imbroglio de représentativité où tout le monde se perd et où des éléments extérieurs, étrangers aux associations ajoutent aux divergences en accentuant la cacophonie sur des sujets qui mériteraient plus de respect et être à l’abri des surenchères dont seuls tentent de profiter des mouvements et personnes en quête de bien virtuelle notoriété.
Et l’Etat donne un flanc bien mou en laissant faire une gestion des choses bien opaques par une partie des organisations, ce qui complique davantage les choses et suscites toutes sortes de suspicions.
Un vaste gâchis.
Merci Monsieur le Ministre d'avoir accepté notre invitation.
Interview recueillie par Adama Sarr
Et Mireille Hamelin.
A venir: La création de la Coalition des Forces Patriotiques Mauritaniennes, rédactrice de la fameuse Déclaration De Dakar, ses relations avec SIDIOCA, le CMJD, le HCE, les dessous du putsch du 06 août 2008, les scissions au sein des organisations de la Coalition, bref ce que vous auriez aimé savoir en ces temps-là.
Projecteurs de avomm.com[
Fidèle, oui, lieutenant, non ! Je ne reviendrai pas trop longuement sur la particularité de mes relations avec le Président Haidalla qui explique cette proximité particulière, alors qu’il n’était que capitaine à l’Etat-Major.
Je fus introduit dans la famille par son beau-frère Ely Ould Bobba, jeune entrepreneur à l’époque, auquel me liait une sincère amitié au point qu’il m’arrivait de « piquer », à son profit, gracieusement, je précise, de petits marchés de gré à gré, à la Marine, où j’exerçais, alors, dans la polyvalence, sous l’admirable indulgence de feu Commandant Ahmedou Ould Abdallah et de son spartiate adjoint feu le Capitaine Niang Ibra Demba. Cela, avant même de connaitre Haidalla.
Lorsqu’on ne sait pas tout ça, on ne peut que se planter dans l’appréciation qu’on peut avoir de nos relations.
Pour vous dire ce que je deviens, je commencerai par rassurer mes nombreux et sincères amis, toujours préoccupés et inquiets depuis ma maladie. Je me porte bien et je poursuis mes thérapies de rééducation fonctionnelle.
Je pratique, sous bonne surveillance, après un défi du Maître-Principal Manœuvrier Baba Diarra, un des animateurs des Groupes Whatsapp de l’Amicale et de l’Association des Anciens Marins de la Marine Nationale, une marche quotidienne de quelques kilomètres, après la kiné ! Vous voyez, bien plus que vous, je suis sûr.
Cette maladie a été un véritable tournant dans ma vie et surement le décisif, car elle m’a permis, à moi aussi, de savoir déjà, parmi ceux qui me survivront, qui sera à mon enterrement et qui n’y sera pas. Vous comprendrez aisément que je ne ferai plus cas et n’aurai plus foi, pour le restant de mes jours, qu’à ceux-là, dont je reste l’obligé.
Et DIEU Sait qu’ils me sont nombreux aussi, Alhamdoulillah. Qu’ils en soient tous bénis et remerciés.
2. Suivez-vous quand même l’actualité en Mauritanie.
Naturellement, étant mordu de sujets d’actualités en général, je suis, en particulier, celle dans mon pays et je donne, de temps à autre, une opinion, une idée, un conseil, à des individualités, tant de la Majorité que de l’Opposition.
Mes amis, dans les deux camps foisonnent, MACHALLAH, et je sais choisir parmi eux, ceux qui, à mes yeux, peuvent me porter écoute, au moins !
Même si ce que je dis n’est point suivi d’effet, qu’importe. J’y note de profondes divergences et souvent de grandes convergences, mais toujours dans un respect réciproque et sans altération aucune des relations personnelles. Nous revendiquons, simplement, l’intelligence du discernement.
Je comprends aussi trop bien que les uns et les autres, surtout les frileux, sont soumis à de réelles pressions, de tous ordres, certaines aussi incongrues que dérisoires, qui empêchent même des contacts individuels, cela, dans la Majorité. Pour vous dire le climat délétère de suspicion, de peur au ventre qui hante la plupart des gens, plus les gens du Pouvoir que ceux de l’Opposition. Ceux-là ayant peut-être plus à perdre que ceux-ci ! ! !
Chacun se sent surveillé par son clan et ne souhaite et ne peut déroger à un activisme de façade, dans la surenchère, sur le Net, par exemple.
Tout simplement désolant.
Ne me considérant plus en situation de politique active, je ne me lasse pas, cependant, de chercher à concilier les positions, de susciter des climats d’apaisements, en créant des tribunes communes pour prouver que des oppositions peuvent se retrouver autour de l’essentiel, une fois les coups d’éclat vécus. J’y réussis avec bonheur mais j’y ai hélas essuyé un seul échec, pendant l’après-campagne des municipales de Kaédi, vite remplacé, heureusement !
Le plus cocasse est que, semble-t-il, certains éléments de la liste que j’ai soutenue n’ont guère apprécié que j’aie appelé à se rassembler, une fois que les investitures ont été faites, autour du maire élu et de lui apporter, comme promis, toute l’expertise nécessaire et exposée durant la campagne ! Cet appel aurait été un signe de manque de soutien réel pendant la campagne ! Je n’ai plus pu avoir de contact avec le leader de cette liste pour m’en enquérir. Je ne regrette pas mon soutien motivé, mais je regrette et condamne le sort qui en a été réservé. Ceci est regrettable mais relève d’un épiphénomène, caractéristique encore de nos réactions épidermiques politiques qui me permettent de fermer définitivement ce chapitre.
Je n’ai encore eu aucun contact avec le nouveau maire mais cela n’atténue en rien ma détermination à œuvrer et faire œuvrer, sous son mandat, pour le renouveau de Kaédi où je souhaite un jour être enterré, selon la volonté Divine.
Voyez-vous, ma convalescence est très bien occupée même, si je souhaitais meilleur panorama politique pour mon pays.
3. Vous êtes connu comme étant, par le passé, un opposant farouche au régime de Taya, Depuis son renversement, par un de vos amis, on ne vous entend plus ?
Avez-vous la certitude que c’est un de mes amis qui a renversé le Colonel Ould Taya ?
Revoyez votre copie ou faites-vous semblant ? Vous vous êtes planté, comme moi dans ma « Lettre à mon frère » adressée jadis au Colonel Ely Ould Mohamed VALL, que vous nommez par un subtil « un de vos amis » !
Ely, comme nous l’appelons tous ici, n’était pas mon ami, c’était mon frère depuis les temps où cette notion avait encore son sens !
Oui, il est grand temps que vous vous mettiez quand même, enfin, à jour !
Le véritable auteur du putsch du 3 août 2005, connu depuis, fut bien l’ex-Colonel Mohamed Ould ABDEL AZIZ et ses proches, militaires comme civils (ils sont à toutes les sauces mais dés que ça sent le roussi c’est la débandade et on pointe les pôvres militaires ! Marchera plus !) Ceci est importantissime pour la suite de toutes les évolutions de la vie de ce pays.
Cependant, pour des raisons de civilité, ils en confièrent la tête au Colonel Ely, plus expérimenté et ils avaient bien raison car il était un Officier de qualité, rompu aux tâches politiques sécuritaires et administratives. Mais ceci est une autre affaire et nulle polémique n’y sied plus, depuis.
DIEU Ait son âme, Amine Ya Rabbi.
Désolé, mais c’est peut-être vous qui ne m’entendez plus ! Nous n’avons peut-être pas les mêmes canaux ni les mêmes vecteurs de communication ! Vous vous réfugiez derrière « on » ; cette facilité à se barricader derrière monsieur « on » est symptomatique de l’état d’esprit des acteurs de la scène politique mauritanienne, majorité comme opposition. Puisqu’ils ont, tous, en partage, cet art consommé de la tyrannie intellectuelle à faire dans le : « on dit que, on sait que…», « tout le monde sait, dit… »
Chaque clan, dans chaque groupe ethnico-tribal, de chaque Camp, au sein de la Majorité comme au sein des Oppositions, ne cherche, qu’à imposer, aux autres parties, sa vision des choses, ses approches et ses solutions. Pour chacun, ne pas adhérer à ses vues et positions, est considéré comme « une hérésie » qu’il faut « réprimer » par les moyens à dispositions.
Les structures de l’Etat sont souvent instrumentalisées, elles dangereusement, par ses supposés soutiens et les autres n’ont que leurs diverses « troupes » facebookiennes et Whatsappiennes, chargées des missions de destruction par de futiles mises en quarantaine et surtout de diabolisation.
Le réseau social Facebook en est la meilleure et triste illustration ; les plaintes de blocages d’amis, de suppressions d’amis, de menaces et de pressions Inbox fusent de partout dans un véritable « cliquetis d’armes » désuet.
Enfin, de l’infantilisme pur sans conséquence politique réelle.
Il ne transpire, finalement, nulle intention de dialogue entre la Majorité et l’Oppositions dite radicale, qui, elle, se définit comme seule représentative.
Dans ce contexte vous imaginez bien que le trop plein d’acteurs et de leaders autoproclamés, n’aident pas beaucoup à une visibilité sereine sur la scène politique.
4. Votre lutte est-elle achevée ? Envisagez-vous de revenir en politique ?
Me demander la probabilité d’un retour en politique active, pendant ma convalescence, au sortir d’un grave danger, est tout simplement impitoyable. D’autant que je viens de vous dire que le trop plein nécessiterait une purge. Alors, comment et pourquoi en rajouter ?
Souvenez-vous aussi, que j’ai toujours milité pour une relève, ENFIN, du personnel politique dans notre pays. Ce qui me vaut de solides et adorables inimitiés, surtout dans la Majorité. Je reste convaincu que tous ceux qui ont eu à exercer le pouvoir jusqu’en 2005, date de la chute de Ould Taya, ou qui ont été à la tête de partis ou mouvements politiques, devraient s’en aller et faire prévaloir leurs droits à une retraite bien méritée.
L’alternance à la tête de l’Etat devrait être l’exacte réplique de cette pratique d’alternance au sein des partis et mouvements.
L’animosité, la suspicion, parfois la haine entre les acteurs actuels de notre scène politique finissent par me convaincre de la nécessité d’un vaste « dégager », au profit d’un personnel nouveau aux affaires.
Là où les jeunes et les femmes trouveront encore plus de place, auprès d’hommes et de femmes murs, certes, mais nouveaux.
Tant que ce renouvellement ne sera pas effectif, nulle atmosphère de paix sociale, de relations civilisées n’existeront entre les politiques de ce pays.
Un exemple, pourtant simple, illustre ce désastre relationnel : à quand date un repas, un simple tajine ou rien qu’un verre de thé entre le Président de la République et les chefs de l’Opposition institutionnelle ? Alors que des rencontres, des informations importantes et consultations périodiques auraient pu, auraient du être instaurées, officiellement, dans l’agenda du Chef de l’Etat.
Hélas, au Palais, des manœuvres de faucons s’y opposeraient, arguant de mille ahurissants et infâmes complots ou infiltrations (pensant qu’on viendrait leur arracher une hypothétique part de gâteau), tandis qu’au sein de l’Opposition les ultras mettront en garde contre de chimériques tentatives de « récupération » par le pouvoir. Rien que des illusions, d’un coté comme de l’autre ! L’espionnite envahit tous les esprits, même celui les facebookeurs, alors que tout s’étale sur leurs pages !
La Mauritanie est, à ma connaissance un des très rares pays, au monde, où des chefs de partis ou des citoyens, avec ou sans responsabilité officielle, refusent de rencontrer leur Président par peur du « qu’en déduira-t-on » ! Donc, nous vivons un langage de sourds qui m’amène à militer pour le principe de demander au gouvernement de gouverner selon son programme et à l’Opposition de s’opposer comme elle l’entend ! Point barre ! Ce qui n’empêchera pas les acacias de pousser dans nos vastes contrées.
Mais, bon sang que les gens se rencontrent…même si c’est pour toujours noter leurs désaccords !
Même pour asséner un coup de marteau sur le nez de son adversaire, il faudrait bien le rencontrer, pour ça !
Je pense que le moment le plus propice, symbolique et glorieux même, de procéder à ces Dégager-Renouvellement, serait à la prochaine présidentielle de 2019, avec un renouvellement de candidats au sein de la Majorité comme au sein de l’opposition.
5. Vous croyez donc à un départ du Président Aziz et au choix d’un autre candidat au sein de la Majorité ?
Tout à fait. Tout comme je crois à la parole de tout homme que je respecte.
Depuis quatre ans qu’on se contorsionne dans ces questions, le Président Aziz a dit, redit, comme « Bilad’a dit, Bilad’ a redit » confirmé qu’il ne briguera pas un troisième mandat et cela pour se conformer aux dispositions de la Constitution.
Que voulez-vous alors que je crois ? Ceux qui n’y croient pas, ou lui ?
Vous allez être déçus, vous et les sensationnalistes, car c’est lui que je crois car c’est lui qui est concerné et c’est lui qui a instruit tout le monde de sa décision de ne pas se présenter à la présidentielle de 2019 et de rien violer !
C’est incroyable, vous qui exigez que soit cru ce que vous dites ou ce que vous écrivez, pourquoi ne lui accordez-vous pas ce droit d’être cru ?
Maintenant, vos souhaits pour son départ peuvent être hantés par des doutes. Cela est une autre affaire.
Qu’on lui fiche la paix à cet homme ! Et on verra bien !
6. Et pourquoi ses proches ministres, son parti, tous se mobilisent et mobilisent dans le pays pour qu’il viole la constitution et se représenter pour un troisième mandat ! Alors qu’en dites-vous, vous le convaincu de sa parole ?
Je pense que dans ce pays le désordre des idées a conduit à un tumulte de l’ordre et à une dépréciation du sens des libertés.
Je me contrefiche de ces opportunistes activistes, comme ils se contrefichent de moi d’ailleurs !
Ils n’en ont, surement, que pour la préservation d’un poste, d’un avantage et pour cela, ils s’en fichent de la parole d’un homme formé au statut d’Officier et qui en a assimilé les valeurs.
Je vais vous dire que moi, l’antidémocrate connu, n’étant ni électeur ni éligible, j’étais contre cette Loi constitutionnelle qui rétablissait la Constitution de 1991 en en modifiant des dispositions pour limiter les mandats présidentiels, leur durée et avec le serment coranique ! Je trouvais inapproprié ces dispositions dans une démocratie qui, dit-on, consacre la volonté du Peuple !
Je pense, quand même, qui veut se délecter d’acras doit en supporter le piment.
La démocratie, avez-vous dit, est la souveraineté de l’expression du peuple et la seule volonté de celui-ci, pourquoi vouloir alors brider cette souveraineté, cette expression et cette volonté par la seule volonté des états-majors de partis politiques ?
Allez jusqu’au bout de la logique démocratique qui veut que seule la volonté populaire s’exprime en LOIS ! Si le peuple veut garder un chef pendant cent ans, pliez-vous à sa volonté, s’il veut se choisir un chef de 80 ans, pliez-vous à sa volonté ! Mon ami, le redoutable Gourmo Abdoul Lo prétend que je fais du bonapartisme à évoquer de cette manière la volonté populaire ! J’avoue que cette interprétation néo-trotskyste ne me convainc guère sinon qu’elle m’effraie seulement, énoncé par lui.
Dans tous les cas, ceci est devenu sans objet depuis que cette Constitution, en termes contestables, dissimulés dans un fatras de dispositions, est venue bafouer ce qu’aurait pu être aussi une autre expression du peuple !
Mon opinion, à ce sujet, a mordu la poussière et cette nouvelle Constitution, désormais, s’impose à moi, à nous tous et donc à l’actuel Président Aziz.
Elle s’impose surtout à ceux qui l’ont votée et soutenue, hier, et qui vous tympanisent aujourd’hui avec des slogans, des banderoles et des plateaux-télévision à n’en plus finir, parait-il !
S’ils ne troublent pas l’ordre public, ces citoyens ont parfaitement le droit de battre le macadam, comme l’autorise la Constitution.
Le Président Aziz ne saurait les empêcher de manifester mais il pourrait bien, s’il le juge opportun, faire faire une déclaration par sa cellule de communication pour se démarquer de ces citoyens super-actifs.
Seulement, je ne suis pas le Président Aziz et puisque la question est à moi posée, je dirai, simplement, aux porteurs de banderoles et autres marcheurs, qu’ils sont en retard d’une guerre et qu’il aurait fallu voter NON ou désapprouver cette Loi constitutionnelle, en battant le macadam aussi, jadis !
Alors qu’ils remballent leurs attirails de cirque et dégagent le plancher, y’a rien à voir et encore moins à demander !
Seules des dispositions de la Constitution, nouvelles, peut-être, peuvent permettre au Président d’exercer des fonctions, autrement définies.
Pour cela, il faudrait une loi constitutionnelle votée à l’Assemblée Nationale ou alors un référendum.
Et l’élection présidentielle étant proche, le calendrier me semble plus que court pour organiser un référendum.
Toutefois, les Conseils Régionaux et l’Assemblée Nationale pourraient aussi avoir un rôle important à jouer.
7. La Mauritanie sort d'une période d'élections, législative, municipale et régionale, Le Président a réitéré sa volonté de respecter la constitution en ne se présentant pas pour un troisième mandat, Est ce l’avènement d'une démocratie véritable ?
Votre démocratie se conjugue en plusieurs temps semble-t-il ! Elle est, chez nous, comme un jouet aux mains des enfants qui nous empoisonnent l’air mais
Avez-vous remarqué les taux de participation, dans les différentes circonscriptions ?
Avez-vous remarqué le raz de marée UPR, même dans les zones supposées « fiefs » des partis dirigés par des noirs mauritaniens, dans son imparfaite appellation ? Toutes les grandes agglomérations sont sous la coupe de l’UPR, rectification, je devrais dire sous la coupe du Président Aziz car il a été plus voté pour lui que pour l’UPR qui, dans beaucoup de circonscriptions, a même battu campagne contre des candidats investis…UPR. On peut citer Kaédi, Zouérate, 6°Arrondissement Nouakchott, entre autres !.
Il n’y a qu’à Kaédi où un parti de la Majorité l’a raflé devant l’UPR et cela aussi due à la personnalité de monsieur Cheikh Tahara Baradji dit N’Kono qui n’est allé à l’UDP que pour en chercher l’investiture car c’est lui, saura-t-on après, qui aurait fait le maillage sur lequel devait s’appuyer l’UPR et c’est seulement, semble-t-il, quand ce parti, lui refusa l’investiture, au dernier moment, qu’il s’en alla simplement, avec armes et bagages, chercher l’affection et l’amour de l’UDP de Naha Mouknass et Sanghot Ousmane Racine, toujours aux aguets, bien instruits, comme tous, des fréquents désamours à l’UPR ! En fait un remake de 2014 !
Comme quoi toute la vallée a basculé dans l’escarcelle de la majorité ! Rien de plus normal, car les rivalités facebookiennes et whatsapppiennes ont fait oublier que les netteurs ne se parlent qu’à eux-mêmes et ne s’écoutent même pas d’ailleurs et que là-bas des gens comme Baylel et Oumar Wade, dans leur menuiserie, s’en fichent des jérémiades du Net et du comptage des « Like » !
Avez-vous remarqué comme il est aisé et délectant d’insulter Ould Taya avant et Aziz maintenant, pour les plus jeunes ? On en oublie que tous les scrutins ont été gagnés par la majorité à sens large. Et Taya avait toute son ossature politique basée sur des notables bien établis et respectés. Je me souviens d’ailleurs que lors de nos virées anti-Taya, dans la vallée, avec Tidjane Koita (irrascible opposant à Taya et indéboulonnable maire de Kaédi, mais qui finit convaincu de rejoindre le PRDS), avec Oumar Abdoulel Sow, irrédentiste, mais parfait politique, on défendait ces hommes mus surtout par le souci d’atténuer bien des peines et souvent ils y parvinrent. La reconnaissance ne leur fut pas due, bien au contraire ce furent des quolibets de zoulous qui furent leur lot.
Je ne passerai pas sans rendre un hommage à celui qui à mes yeux est peut-être le prototype achevé, Machallah, de l’homme politique universel que nous avons eu la chance d’avoir vu naitre dans un village reculé, dans les fins fonds du pays, j’ai nommé Alassane Ngaidé, ancien Maire de Djéol, au Gorgol. Un homme dont disait mon frère feu Moussa Ould Rajel Ould Béchir de Boutilimit, mon compagnon d’infortune dans la Vallée, durant ces années-là, « Moustapha, Taya et le PRDS ne méritent pas cet homme de valeur et vous non plus les négro-mauritaniens vous ne le méritez pas et toute la Mauritanie ne le mérite pas. Seule sa famille le mérite ». Comme il avait raison. Il batailla seul, contre Taya, contre le PRDS dont il avait la carte de membre, contre nous opposants lascifs et inconséquents, pour atténuer au moins des douleurs que nous opposants ne faisions qu’accentuer avec nos discours éculés de « enne piya ma, enne koynaa ma, enne mbarama, enne tachinaa ma ». Il tira d’ennuis bien des opposants, bien d’activistes qui ne lui rendirent guère la monnaie de sa pièce ; mais il s’en fichait car cela n’était pas son propos !
Chevalier des Temps modernes, il parcourait les contrées meurtries au volant de sa vieille et brinquebalante 504 Peugeot, souvent en panne d’essence ! Taya et le PRDS avait compris très tôt que cet homme n’était avec eux que pour parer, au mieux, à la cassure prévisible. Donc, point d’intendance pour ce trouble-fête, agaçant du haut de son 1,65m ! Fier d’être son ami, son frère.
Aussi, je demanderais, humblement, à ce que certains, aujourd’hui, sur le Net atténuent leurs diatribes. Au nom de tous les leurs, au nom de tous les nôtres, au nom de tous les mauritaniens.
Je vous ai dit les raisons qui me font croire que le Président Aziz va terminer son second mandat et qu’il se retirera.
Qu’il décide à soutenir un candidat, ce son droit comme ce serait le vôtre, comme ce serait le mien ! Vous avez un souci à ce propos ?
Ce sera, en tout cas un jalon de plus dans l’enracinement de la démocratie, surtout s’il devait emmener avec lui, les vieux chefs de partis et de mouvements !
8. Vous connaissez les FLAM et certains partis dits « négro mauritaniens », AJD/MR, FPC, PLEJ , que pensez-vous de leurs luttes, notamment pour la résolution de la question nationale, du problème foncier du Walo et de la question de l'esclavage ?
Mais, cher ami, je connais tous les partis officiels et tous les mouvements et associations qui ont pignon sur rue. Pourquoi voulez-vous circonscrire leurs luttes à votre énumération restrictive. Vous n’en avez pas le droit car ce sont, à ce que je sache, des partis mauritaniens qui évoluent au sein d’un Etat et dont les préoccupations doivent être nationales.
Tous les partis, mouvements et associations ont vocation à s’approprier les problèmes nationaux. Les divergences naitraient, peut-être, dans les approches des solutions. Et encore lorsque des débats intelligents, civilisés sont noués alors des solutions heureuses seront trouvées, ensembles.
Je ne comprendrai jamais cette propension à vouloir confiner les thèmes selon la couleur de peau. On doit englober toutes les composantes nationales dans les mêmes combats. C’est ainsi que bat et vit le cœur d’une Nation. Si on devait catégoriser les problèmes et leur affecter une exclusivité épidermique, ce serait le drame.
A chaque fois qu’un problème se pose, le tocsin national devrait être sonné et non celui du communautaire qui n’a guère de timbre retentissant. La preuve par 9.
Peu ont relevé que l’Honorable député Thiam Ousmane de l’AJD/MR est député de Dakhlet-Nouadhibou, fief des Ehel Barikalla, Oulad Delim, Laroussiyine, Imraguens et non de celui des Halaybés ni des Torankés encore moins celui des Wolof et des Soninkés !
Cet homme a su fédérer autour de lui des problèmes nationaux qui ont suscité l’attention de ses compatriotes.
Tous ceux qui ont eu un discours Maures-Noirs ont mordu la poussière et ne se relèveront plus.
Avant, on lisait, quand quelqu’un insultait, l’expression « djoungo ma fuudaama » (ta main qui a écrit sera enduite de henné) ! Le Président Balas, avec sa gouaille et qui ne s’en laisse pas compter, félicitait une de ses Amazones, montée au créneau pour riposter à une attaque, par cette innovation « mi fuudi ndemngal ma » (j’enduis ta langue de henné) ! Euywa, dirait l’agaçant Mamadou SY du Café de Commerce Club Thiébou-Dieune du XVIII° de Paris.
C’est à cela qu’étaient réduits les débats !
Je me garderai bien de porter le moindre jugement sur la nature des luttes des mouvements mais cette question m’intrigue.
Pourquoi toujours circonscrire les luttes des partis que vous qualifiez de négro mauritaniens, une expression sémantique qui confère une forme de ghettoïsation que je n’aurais point admise si je devais diriger un de ces partis.
9. Vous êtes indulgent avec le régime de Aziz, pas seulement en tant que militaire mais aussi pour la sollicitude avortée pour La DDD ! Comment jugez-vous la non-reconnaissance de IRA et des FPC.
C’est vous qui appréciez ce que je dis selon vos propres prismes de lecture mais une appréciation qui ne correspond pas tout à fait à ce que j’expose.
Pour en revenir aux octrois de récépissé, je trouve que l’Etat a tout à gagner à délivrer ces sésames à ces deux mouvements qui en ont fait la demande depuis des années.
A rester non reconnus officiellement, comme partis légaux, tout acte de ces mouvements tombe forcément sous le sceau de l’illégalité que ce soit : réunions en salles privées, fabrications et distribution de documents de propagande, marches, meetings, que cela soit su.
Cette situation confine à une illégalité permanente qui ne peut que susciter des coups d’éclat comme on en connait avec les perpétuels heurts de IRA avec les forces de l’ordre et les fréquentes incarcérations de ses leaders et militants.
Le retour d’exil d’une partie des FLAM, dont la majorité des dirigeants, est, à mon avis, une reconnaissance d’un climat, au moins acceptable pour eux, d’exercice démocratique au sein duquel ils auraient dû être conviées. La scission créée, au sein du mouvement, par cette initiative, offrait pourtant à l’Etat une occasion remarquable de prouver son ouverture que jadis avait annoncée le Chef de l’Etat et assura une série de retours.
Confinés aujourd’hui dans cette situation de mi figue ni raisin, des velléités de martyrs se profilent. La récente détention et subite relaxe de l’Honorable député Biram Abeid vient conforter cette stature.
Des faucons, dans la Majorité, sont ceux qui empêchent la reconnaissance de ces mouvements car tout milite pour leur reconnaissance afin de leur faire prendre la plénitude de leur responsabilité de partis légaux soumis aux lois librement acceptées. Ne pas les reconnaitre les confine à la clandestinité et à des actes rebelles, au sens étymologique du terme.
Et puis les reconnaitre permettra enfin, dans des compétitions électorales libres de savoir qui est qui et qui pèse quoi !
Aujourd’hui, une chose est avérée, le véritable directeur de campagne de ces mouvements non reconnus se trouve être l’Etat lui-même et ses démembrements.
Il est inacceptable que pour des considérations personnelles ou partisanes ou idéologiques, des fonctionnaires censés consolider l’Etat et ses Institutions, en sapent impunément les fondements.
Ces hommes, opportunistes de tous les régimes, marchent à coté de leurs chaussures en oubliant et faisant oublier qu’un Pouvoir fort a besoin d’une Opposition forte qui lui serve surtout de garde-fous et même de sentinelles (ce que redoutent justement les thuriféraires et autres flagorneurs) et une Opposition aussi a besoin d’un pouvoir fort duquel il tire sa propre crédibilité pour espérer, en cas d’une inévitable alternance, un jour, hériter d’un pays qui soit debout et non d’un champs de ruines qu’elle aura contribué à bruler, à ses dépens.
10. Quelle est la situation politique et des droits de l'homme en Mauritanie en 2018?
Croyez-vous que nous allons continuer à avoir, chaque Mauritanien, une paire de ciseaux, une aiguille du fil et un dé pour raccommoder à sa guise le tissu de la Nation ? A ce rythme, c’est une tenue patchwork que l’on va lui tailler, à ce pauvre pays !
Arrêtons de croire et de vouloir imposer nos vues comme si nous étions sortis de la cuisse de Jupiter. Lorsqu’on n’est pas d’accord avec le pouvoir, la Majorité vous accuse d’être un ennemi de la Nation, tout simplement et quand vous êtes contre une idée de l’un des mille avis des mille Oppositions, vous êtes un vilain canard vendu, acheté par Aziz, espion, etc…
Merci au passage, pour les insultes proférées aux populations qui ont voté UPR et UDP !
Donc, je prendrai ma liberté aussi de répondre autrement à votre question bolchévique à la Pravda !
D’abord, il faut s’entendre sur le contenu que vous voulez donne à la notion de Droits de l’Homme » ! Nous pouvons diverger, vous savez ; comme vous pourriez divergez avec d’autres, d’ailleurs.
Les Droits De l’Homme impliquent, de mon point de vue, tout ce qui a trait au recouvrement ou le rétablissement de la plénitude des droits légaux et constitutionnels des individus ; le droit inaliénable à la Justice, à la citoyenneté, à l’accès à la santé, à l’éducation, à l’eau, à la nourriture, au logis. En revendiquer l’application est un droit imprescriptible qu’il appartient à l’Etat de garantir.
En Mauritanie, tant que les droits de l’homme ne sont pas perçus comme une façon d’être, une soumission aux devoirs nationaux, un mode de vie, un rapport avec son prochain où les enseignements religieux, les cultures dépouillées de toute démagogie, ils ne demeureront que de piètres et pauvres slogans.
Slogans murmurés, d’un coté, par des organes officiels dédiés, similaires à des groupes d’animation politique perdant ainsi toute la crédibilité dont ils auraient dus se parer, d’un autre coté, une multitude d’organisations dont souvent l’inféodation politique aussi, trouble les discours partisans et attise des rivalités bien futiles et déboussolantes.
Ces rivalités, par exemple, ont favorisé l’émergence d’une foule d’Associations de victimes des répressions, elles-mêmes souvent, sous la férule d’entités politiques qui modulent leurs légitimes revendications en une littérature politique dogmatique.
Pour prendre un exemple qui illustre ces incohérences dans les gestions des droits de l’homme qui divisent politiquement alors que tout aurait dû unir si tant est que ce qui mobilise est et demeure seulement le triomphe des droits de l’homme, je choisirai un aspect du règlement du passif humanitaire.
Il en a été tellement dit et souvent dit, de façon partisane, que personnellement, je vais militer pour que seules soient, en première ligne, les seules victimes identifiées, reconnues ou leurs ayants-droits, réunies, librement au sein d’une seule organisation avec ses propres démembrements, aux côtés de l’Etat, dans son rôle de ministère public et de partie civile aussi.
On verrait alors clairement, qui ferait dans le dilatoire pour retarder ou pour empêcher le règlement de cette question et qui dévoilerait aussi, qui n’a pas intérêt à voir ces affaires nationales, entre autres, trouver enfin solution définitive, dans la Justice.
Une Justice qui serait rendue dans l’intérêt des victimes, dans l’intérêt des présumés coupables afin que des présumés innocents, cités dans cette multitude de listes contradictoires de présumés tortionnaires et présumés assassins, jouissent de cette justice. J’use du terme « présumé » car mes coseils m’instruisent que toute personne est « présumée innocente ou coupable » tant qu’un jugement ne vient rendre un verdict de culpabilité ou celui d’innocence ! Je m’y soumets.
La récupération politique n’a pas sa place dans ces douloureuses affaires.
A mon avis, ce serait une voie pour dépasser une situation intolérable qui plombe toute issue du règlement de ce qu’il a été convenu d’appeler Passif Humanitaire.
Notez la polémique entourant, ces jours-ci, le Colonel Oumar Ould Beibacar. Violemment accusé de crimes par l’ancien pensionnaire de Oualata, Ousmane Abdoul Sarr. Cet officier supérieur de la Garde Nationale, alors commandant le Groupement N°1 de la Garde à Néma, donc en charge de la Forteresse pénitentiaire de Oualata, est lavé à grande eau par d’autres pensionnaires, co-détenus de Ousmane Abdoul pendant la même période et pas des moindres, feu Ly Djibril Hamet, premier Président des FLAM avec lequel il fit un voyage-pèlerinage, disait-on, à Oualata, voyage qui fit, en son temps, au sein de l’Etat, vive polémique et causa de graves dégâts collatéraux inutiles, ou alors comme Ibrahima Moctar Sarr ou encore l’ex- lieutenant Boye Alassane Harouna, auteur du livre « J’étais à Oualata » dans lequel il rend hommage au Colonel Oumar.
Alors, quoi penser de témoignages aussi contradictoires de compagnons de chambrée ?
Et des Oumar Ould Beibacar, il y’en a bien d’autres à ce que je lis !
Pour l’heure, il s’agit de paroles contre paroles de personnes concernées au premier chef et au même degré. Aucune parole n’est infaillible, sinon Celle de DIEU. Nous, citoyens concernés au second dégré, aidons à panser les plaies et non à y répandre des cendres chaudes et nous en aller retrouver le confort de nos foyers. Nous n’en avons pas une once de droit. Les vraies victimes se suffisent bien à édicter les solutions de leurs revendications.
Y aidera qui pourra.
Pourquoi ne s’arrête-t-on pas pour s’interroger sur cette multitude d’Associations de Victimes, souvent concurrentes pour de ridicules problèmes de leadership, victimes elles-mêmes de récupération politique ou de tentative de récupération et dont ces situations suffisent à brouiller les revendications.
Finalement, qui définit la légitimité d’une organisation de droits humains ? Certainement pas l’Etat !
Si on devait lui laisser cette prérogative, alors qu’on accepte ses choix !
Il est admis que certaines associations ont conclu des accords avec l’Etat. Ce que les autres parties ne trouvent pas à leur goût.
Vaste imbroglio de représentativité où tout le monde se perd et où des éléments extérieurs, étrangers aux associations ajoutent aux divergences en accentuant la cacophonie sur des sujets qui mériteraient plus de respect et être à l’abri des surenchères dont seuls tentent de profiter des mouvements et personnes en quête de bien virtuelle notoriété.
Et l’Etat donne un flanc bien mou en laissant faire une gestion des choses bien opaques par une partie des organisations, ce qui complique davantage les choses et suscites toutes sortes de suspicions.
Un vaste gâchis.
Merci Monsieur le Ministre d'avoir accepté notre invitation.
Interview recueillie par Adama Sarr
Et Mireille Hamelin.
A venir: La création de la Coalition des Forces Patriotiques Mauritaniennes, rédactrice de la fameuse Déclaration De Dakar, ses relations avec SIDIOCA, le CMJD, le HCE, les dessous du putsch du 06 août 2008, les scissions au sein des organisations de la Coalition, bref ce que vous auriez aimé savoir en ces temps-là.
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