
La cérémonie de signature de la déclaration qui s’est déroulée sous la présidence de Monsieur Boydiel Ould Houmoïd, Président en exercice du FNDD a donné lieu à une conférence de presse au cours de laquelle le document a été lu, avant que les membres de la Coordination qui l’ont animé ne répondent aux questions des journalistes.
Tous ont réitéré le refus de leurs organisations respectives de participer à ces journées et appelé toutes les forces vives de la Nation et les citoyens patriotes et consciencieux à boycotter cette mascarade qui constitue une autre manifestation du mépris opposé par le général limogé et sa junte au aspirations du Peuple mauritanien et aux injonctions de la Communauté Internationale qui le pressent de restaurer la légalité constitutionnelle, à travers la restitution du pouvoir à son détenteur légitime, le Président de la République Monsieur Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.
Voici le texte intégral de la déclaration, suivi de la liste des signataires :
DECLARATION AU SUJET DES« ETATS GENERAUX DE LA DEMOCRATIE » :
Dans les prochains jours, la junte militaire, envisage d’organiser, ce qu’elle appelle pompeusement « Etats Généraux de la Démocratie ». Ces journées dites de concertation, interviennent après le refus de la Mauritanie libre et de la Communauté internationale toute entière, de cautionner l’interruption par la force d’un mandat présidentiel, issu d’élections libres et démocratiques dont la transparence a été largement reconnue au plan national et international, la séquestration du Président de la République légitime et la suspension de facto de la Constitution et l’impasse institutionnelle qui en découle.
Insensible à l’appel de la raison et du devoir national, la junte militaire persiste et signe, en annonçant l’organisation d’une nouvelle mascarade dénommée « Etats Généraux de la Démocratie ». Cette décision exprime un mépris inacceptable pour le peuple mauritanien et la Communauté internationale qui n’ont cessé d’exiger le retour à la légalité constitutionnelle comme préalable à toute solution à la crise où le général Mohamed Ould Abdel Aziz a plongé le pays. Toutes les tentatives visant à donner une chance à une sortie de crise, se sont heurtées au refus obstiné de celui-ci, persistant ainsi dans une attitude de fuite en avant pour imposer le fait accompli.
Comme on le sait, durant la transition de 2005 à 2007, toutes les forces vives du pays se sont concertées, en vue de dégager un consensus national sur les réformes démocratiques majeures à opérer. Le référendum qui a suivi ces journées a été sans aucun doute un véritable plébiscite des résultats de ces journées. Or, c’est cette unanimité des forces vives de la Nation, cette volonté du peuple très fortement exprimée à travers le référendum, que ces « nouvelles journées de concertation » veulent remettre en cause, par l’adoption unilatérale d’amendements constitutionnels taillés sur mesure, au mépris des règles constitutionnelles relatives à la modification de la Loi Fondamentale.
Plus encore, les journées nationales de concertation organisées par la transition, étaient accompagnées et soutenues par l’ensemble de la Communauté internationale, lui donnant ainsi une légitimité nationale et internationale incontestable, alors que celles annoncées sont ignorées par les forces politiques démocratiques, la société civile agissante et la Communauté internationale. Le caractère illégitime de ces « Etats Généraux » est donc on ne peut plus patent.
À travers ces journées, la junte militaire cherche à tout prix à légitimer le pouvoir qu’elle a usurpé au matin du 6 août 2008, car ces journées ne relèvent d’aucune demande sociale véritable et encore moins d’une nécessité politique de fondation institutionnelle. La Constitution existe, elle ne demande qu’à être respectée et appliquée et au besoin amendée par les formes et les règles qu’elle a instituées.
Il est donc évident que les concertations qui s’annoncent ne peuvent être qu’à l’image de toutes les exhibitions de laudateurs. Et qu’elles seront en somme, une farce de mauvais goût qui réveille des souvenirs traumatiques que l’on croyait à jamais dépassés.
Se pose alors une vraie question. Se concerter pourquoi et, surtout, sur quoi ? Tout esprit doué de raison admettra que pour se concerter, il faut d’abord que ceux qui se concertent l’aient librement voulu. La concertation présuppose le libre arbitre, la liberté de se concerter ou de ne pas se concerter, de convenir de l’objet de la concertation, des modalités de celle-ci et de ce que devrait etre l’après concertation. Or ces conditions de bon sens sont loin d’être réunies :
- L’opportunité « des concertations » n’est admise que par la seule junte militaire et ses soutiens ;
- Le calendrier « des concertations » n’est défini que par la seule junte militaire et ses soutiens ;
- Le contenu « des concertations » n’est arrêté que par la seule junte militaire et ses soutiens ;
- L’autorité qui propose, organise et supervise « la concertation » est non seulement unilatérale, mais elle est aussi et surtout illégitime (Comité interministériel de la junte, excluant les partis politiques et la société civile) ;
- Les participants à ces journées ont été choisis en fonction de leur degré d’allégeance au Général Mohamed Ould Abdel Aziz ;
- Les résultats « des concertations » sont connus d’avance : entériner le fait accompli, légitimer le pouvoir usurpé et créant ainsi un grave précédant et faisant peser une lourde menace sur la paix civile et stabilité dans le pays et au niveau de la sous-région ;
- La classe politique et la société civile sont loin d’être unanimes pour reconnaître l’opportunité de ces concertations, elles ne sont donc pas nationales ;
- La Communauté internationale ne partage pas la pertinence de ces « concertations » et note leur discrédit total lié à l’absence d’une bonne partie de la classe politique et de la société civile ;
- Enfin tout ceci se déroule dans un contexte marqué par une répression systématique des opposants au putsch sous le couvert d’une lutte sélective et juridiquement infondée contre la corruption, une instrumentalisation des médias publics transformés en canaux de dénigrement, portant atteinte à la dignité des responsables et des citoyens attachés aux libertés et au respect des institutions et un usage massif des ressources de l’état aux fins de rétribution des fidèles et règlement de comptes aux depends des opposants.
Peut-on recourir à la concertation quand on est soi-même dans une situation d’illégalité manifeste empêchant jusque votre capacité à demander la concertation ? Peut-on demander la concertation quand on met toute la force publique au service de la dissuasion et de l’intimidation de tout avis contraire ? Peut-on entrer en concertation quand ceux qui le demandent ont déjà fixé les limites de ces concertations ? Assurément, NON. En fait, la réalité de la situation est que c’est une concertation « imposée », ce qui est la définition la plus simple d’une violence faite à l’esprit humain. Aller aux journées de concertation, c’est entériner l’illégalité qui veut s’imposer par la violence déguisée en « concertation ». Le Général Mohamed Ould Abdel Aziz lui-même en donne la preuve en affirmant :
- qu’il y a des sujets tabous à la concertation (« lignes rouges »). La première d’entre-elles est que le retour du président renversé ne peut être évoqué.
- qu’il y a des sujets obligatoires de concertation dont le premier est d’apporter « des retouches » constitutionnelles, obligatoirement.
Tout est là pour dire : « je me concerte avec vous sur ce que je vous demande de dire et d’accepter ». C’est une autre forme de putsch pour la conscience.
Dire non à ces journées dites de concertation, c’est aussi dire non au coup d’état. La seule solution envisageable à la crise, reste et demeure celle fondée sur la légalité constitutionnelle : rétablir la légalité constitutionnelle revendiquée par la communauté nationale et la communauté internationale d’abord. Se concerter, ensuite, librement, sur le devenir du pays. Ainsi, la concertation souhaitable et acceptable ne peut être qu’un élément d’un plan global de sortie de crise et non l’ultime phase d’une vaine tentative d’autolégitimation d’un pouvoir usurpé.
L’appel du devoir national exige aujourd’hui de :
- barrer la route résolument et définitivement à la prise du pouvoir par la force en mettant en échec ce coup d’état,
- défendre avec fermeté les acquis démocratiques de la Mauritanie et contribuer à développer et à enraciner ce système en Afrique et dans le monde arabe par une exemplaire expérience de démocratisation et une non moins exemplaire expérience de mise en échec de coup d’État
- rétablir des institutions démocratiques avec le retour du Président élu dans ses fonctions.
Une fois la légalité constitutionnelle rétablie, les causes de la crise politique qui a secoué le pays pourront être analysées et les solutions appropriées recherchées pour remettre le pays sur la bonne voie.
Face à cette situation, et fidèles à leur position de rejet absolu du coup d’Etat militaire et de toute décision qui en émane, les partis politiques, centrales syndicales, organisations de la société civile, élus du peuple, réunis au sein de la Coordination des Forces Démocratiques :
- réitèrent leur refus de participer à la mascarade des journées de concertation que la junte compte organiser à partir du 27 décembre 2008
- rejettent d’avance toute décision ou mesure que cette mascarade de concertation serait amenée à prendre pour entériner le coup d’Etat et légitimer son auteur ;
- rappellent que toute concertation de cette nature, organisée par les autorités issues du putsch du 6 août 2008 et en dehors de l’ordre constitutionnel normal avec le r établissement dans ses fonction du Président démocratiquement élu : Mr Sidi Mohamed Ould cheikh Abdallahi, est considérée comme nulle et non avenue et ne saurait, en aucun cas, refléter la volonté du peuple mauritanien et de sa classe politique attachée aux valeurs démocratiques ;
- appellent l’ensemble des forces vives de la Nation à boycotter ces journées d’autolégitimation du Général Mohamed Ould Abdel Aziz et a perpétuer un système d’essence et d’apparence dictatorial qui s’est déclaré prêt a verser le sang pour s’installer.
- Demandent instamment aux autorités issues du putsch de mettre fin à la répression sous toute ses formes, à libérer les prisonniers politiques et d’opinion, à restaurer l’objectivité et la neutralité des médias publics et cesser d’utiliser les moyens de l’état et les fonctions de l’administration publique à des fins d’achat des consciences et de règlement de comptes politiciens.
La Coordination des Forces de Défense de la Démocratie
1 Le Pacte National pour la Démocratie et le Développement
ADIL
Boydiel Ould Houmeid
2 L'Alliance Populaire Progressiste
APP Omar Ould yali
3 TEWASSOUL Jemil Ould Mansour
4 L'Union des Forces Progressistes
UFP Mohamed Ould Maouloud
5 Parti pour la Liberté, l'Egalité et la Justice
PLEJ Bà Mamadou Alassane
6 UNION National pour l’Alternance Démocratique (PTM-PND)
UNAD
Abdel El Ghoudous Ould Abeidne
7 Parti Mauritanien pour le Renouveau et la Concorde
PMRC Moulay Ould Jiyed
8 ADEMA Sy Zein El Abidine
9 DEKAALEM/RDNM Mourtodo DIOP
10 PUCM Mohamedou Ould Ghoulam
11 Union pour la Planification et la Construction
UPC Itawal Oumrou 0/ H'Meyid
12 Parti Troisième Génération
PTG Lebatt 0/ Etah
13 Parti Travailliste Mauritanien
PTM Med El Hafedh 0/ Denna
Liste des partis Signataires de la Coordination (C.F.D.D)
* Le Parti Unioniste a rejoint les signataires
Liste des Syndicats signataires
1 CGTM Abdalahi Ould Med
Dit Nahah
2 UTM Abderahman Ould Bobou
3 CLTM Samory Ould Beya
4 USLM Kane Mokhtar
5 CNTM Med Ahmed Ould Salek
6 STCT Bégnoug Ould Ahmed Benane
Liste des Organisations membres du FONADH signataires
Organisations Noms et prénoms/ fonction
Forum des Organisations Nationales des Droits Humains(FONAD)
Mamadou Moctar SARR Secrétaire Exécutif
1-Association des Femmes Chefs de Famille(AFCF)
Aminetou M/ ELY Présidente
2-Association Mauritanienne des Droits de l’Homme(AMDH)
Fatimata M’BAYE Présidente
3-Association Mauritanienne pour la Promotion de la Langue et de la Culture SOONINKE(AMPLCS)
Cheikh Sidia TANDIA Président
4-Association pour la Renaissance du Pulaar en République Islamique de Mauritanie (ARPRIM)
Amadou Oumar Dia Président
5-Association pour le Renforcement de la Démocratie et l’Education Citoyenne
(ARDEC) Ibrahima Moctar Ba Secrétaire Général
6-Collectif des Familles Séparées par la Déportation(SFSD)
Maîmouna SY Présidente
7-Collectif des Rescapés Anciens Détenus Politiques Civils Torturés
(CRADPCT)
Saghirou Sy Président
8Comité pour la Défense des Droits de l’Homme en Mauritanie(CDDHM)
Mansour Kane Président
9-Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des Droits Humains
(CSVVDH) Lalla Aicha Sy Présidente
10-Groupe d’Etudes et de Recherches pour la Démocratie et le Développement Economique et Social(GERDDES)
Maroufa Diabira Président
11-Ligue Africaine des Droits de l’Homme - Section Mauritanienne(LADH)
Moussa Diallo Président
12Regroupement des Victimes des Evénements89 -91
Souleymane Lo Président
13-SOS / Esclaves
Boubacar Messaoud Président
14-Gavif Aichetou Ba dite Levteir Présidente
15 Action pour le Droit des Travailleuses et Retraitées de Mauritanie
(ADTRM) Khadijettou M/ Hamdi Président
16 s.o.s Immigration Med lemin Ould Hales Président
17 IPCD Aissata Satigui Sy Présidente
18 La tribune libre
( TL) Cheikh Abdellahi Moulay Président
19 Fraternité Sans Frontière
FSF Sidi O/ Bailil Président
20 AFSIM Ahmed O/ Neina SG
21 CHOURA Abderahman O/ Ahmed Président
22 MAMIYA Tahra mint Henbare Présidente
23 El Ataa Med Mahùoud O/ Taleb Président
24 Stop Tabac Cheikh Brahim O/ Cheikhny Président
25 ASPMM Sedoum O/Jeich Président
26 APPADEM Dey O/ Sidi Baba Président
27 FONTOM Med O/ Med Abdellahi Président
28 Stop Malaria Aicha mint Ammedou Banba Présidente
29 KAIRAN Raya mint Boussaty Présidente
30 AMDS Zeinbou mint Salman
Nouakchott le, 25 Décembre 2008
En date de : Jeu 25.12.08, fndd rim rimfndd@gmail.com
Tous ont réitéré le refus de leurs organisations respectives de participer à ces journées et appelé toutes les forces vives de la Nation et les citoyens patriotes et consciencieux à boycotter cette mascarade qui constitue une autre manifestation du mépris opposé par le général limogé et sa junte au aspirations du Peuple mauritanien et aux injonctions de la Communauté Internationale qui le pressent de restaurer la légalité constitutionnelle, à travers la restitution du pouvoir à son détenteur légitime, le Président de la République Monsieur Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.
Voici le texte intégral de la déclaration, suivi de la liste des signataires :
DECLARATION AU SUJET DES« ETATS GENERAUX DE LA DEMOCRATIE » :
Dans les prochains jours, la junte militaire, envisage d’organiser, ce qu’elle appelle pompeusement « Etats Généraux de la Démocratie ». Ces journées dites de concertation, interviennent après le refus de la Mauritanie libre et de la Communauté internationale toute entière, de cautionner l’interruption par la force d’un mandat présidentiel, issu d’élections libres et démocratiques dont la transparence a été largement reconnue au plan national et international, la séquestration du Président de la République légitime et la suspension de facto de la Constitution et l’impasse institutionnelle qui en découle.
Insensible à l’appel de la raison et du devoir national, la junte militaire persiste et signe, en annonçant l’organisation d’une nouvelle mascarade dénommée « Etats Généraux de la Démocratie ». Cette décision exprime un mépris inacceptable pour le peuple mauritanien et la Communauté internationale qui n’ont cessé d’exiger le retour à la légalité constitutionnelle comme préalable à toute solution à la crise où le général Mohamed Ould Abdel Aziz a plongé le pays. Toutes les tentatives visant à donner une chance à une sortie de crise, se sont heurtées au refus obstiné de celui-ci, persistant ainsi dans une attitude de fuite en avant pour imposer le fait accompli.
Comme on le sait, durant la transition de 2005 à 2007, toutes les forces vives du pays se sont concertées, en vue de dégager un consensus national sur les réformes démocratiques majeures à opérer. Le référendum qui a suivi ces journées a été sans aucun doute un véritable plébiscite des résultats de ces journées. Or, c’est cette unanimité des forces vives de la Nation, cette volonté du peuple très fortement exprimée à travers le référendum, que ces « nouvelles journées de concertation » veulent remettre en cause, par l’adoption unilatérale d’amendements constitutionnels taillés sur mesure, au mépris des règles constitutionnelles relatives à la modification de la Loi Fondamentale.
Plus encore, les journées nationales de concertation organisées par la transition, étaient accompagnées et soutenues par l’ensemble de la Communauté internationale, lui donnant ainsi une légitimité nationale et internationale incontestable, alors que celles annoncées sont ignorées par les forces politiques démocratiques, la société civile agissante et la Communauté internationale. Le caractère illégitime de ces « Etats Généraux » est donc on ne peut plus patent.
À travers ces journées, la junte militaire cherche à tout prix à légitimer le pouvoir qu’elle a usurpé au matin du 6 août 2008, car ces journées ne relèvent d’aucune demande sociale véritable et encore moins d’une nécessité politique de fondation institutionnelle. La Constitution existe, elle ne demande qu’à être respectée et appliquée et au besoin amendée par les formes et les règles qu’elle a instituées.
Il est donc évident que les concertations qui s’annoncent ne peuvent être qu’à l’image de toutes les exhibitions de laudateurs. Et qu’elles seront en somme, une farce de mauvais goût qui réveille des souvenirs traumatiques que l’on croyait à jamais dépassés.
Se pose alors une vraie question. Se concerter pourquoi et, surtout, sur quoi ? Tout esprit doué de raison admettra que pour se concerter, il faut d’abord que ceux qui se concertent l’aient librement voulu. La concertation présuppose le libre arbitre, la liberté de se concerter ou de ne pas se concerter, de convenir de l’objet de la concertation, des modalités de celle-ci et de ce que devrait etre l’après concertation. Or ces conditions de bon sens sont loin d’être réunies :
- L’opportunité « des concertations » n’est admise que par la seule junte militaire et ses soutiens ;
- Le calendrier « des concertations » n’est défini que par la seule junte militaire et ses soutiens ;
- Le contenu « des concertations » n’est arrêté que par la seule junte militaire et ses soutiens ;
- L’autorité qui propose, organise et supervise « la concertation » est non seulement unilatérale, mais elle est aussi et surtout illégitime (Comité interministériel de la junte, excluant les partis politiques et la société civile) ;
- Les participants à ces journées ont été choisis en fonction de leur degré d’allégeance au Général Mohamed Ould Abdel Aziz ;
- Les résultats « des concertations » sont connus d’avance : entériner le fait accompli, légitimer le pouvoir usurpé et créant ainsi un grave précédant et faisant peser une lourde menace sur la paix civile et stabilité dans le pays et au niveau de la sous-région ;
- La classe politique et la société civile sont loin d’être unanimes pour reconnaître l’opportunité de ces concertations, elles ne sont donc pas nationales ;
- La Communauté internationale ne partage pas la pertinence de ces « concertations » et note leur discrédit total lié à l’absence d’une bonne partie de la classe politique et de la société civile ;
- Enfin tout ceci se déroule dans un contexte marqué par une répression systématique des opposants au putsch sous le couvert d’une lutte sélective et juridiquement infondée contre la corruption, une instrumentalisation des médias publics transformés en canaux de dénigrement, portant atteinte à la dignité des responsables et des citoyens attachés aux libertés et au respect des institutions et un usage massif des ressources de l’état aux fins de rétribution des fidèles et règlement de comptes aux depends des opposants.
Peut-on recourir à la concertation quand on est soi-même dans une situation d’illégalité manifeste empêchant jusque votre capacité à demander la concertation ? Peut-on demander la concertation quand on met toute la force publique au service de la dissuasion et de l’intimidation de tout avis contraire ? Peut-on entrer en concertation quand ceux qui le demandent ont déjà fixé les limites de ces concertations ? Assurément, NON. En fait, la réalité de la situation est que c’est une concertation « imposée », ce qui est la définition la plus simple d’une violence faite à l’esprit humain. Aller aux journées de concertation, c’est entériner l’illégalité qui veut s’imposer par la violence déguisée en « concertation ». Le Général Mohamed Ould Abdel Aziz lui-même en donne la preuve en affirmant :
- qu’il y a des sujets tabous à la concertation (« lignes rouges »). La première d’entre-elles est que le retour du président renversé ne peut être évoqué.
- qu’il y a des sujets obligatoires de concertation dont le premier est d’apporter « des retouches » constitutionnelles, obligatoirement.
Tout est là pour dire : « je me concerte avec vous sur ce que je vous demande de dire et d’accepter ». C’est une autre forme de putsch pour la conscience.
Dire non à ces journées dites de concertation, c’est aussi dire non au coup d’état. La seule solution envisageable à la crise, reste et demeure celle fondée sur la légalité constitutionnelle : rétablir la légalité constitutionnelle revendiquée par la communauté nationale et la communauté internationale d’abord. Se concerter, ensuite, librement, sur le devenir du pays. Ainsi, la concertation souhaitable et acceptable ne peut être qu’un élément d’un plan global de sortie de crise et non l’ultime phase d’une vaine tentative d’autolégitimation d’un pouvoir usurpé.
L’appel du devoir national exige aujourd’hui de :
- barrer la route résolument et définitivement à la prise du pouvoir par la force en mettant en échec ce coup d’état,
- défendre avec fermeté les acquis démocratiques de la Mauritanie et contribuer à développer et à enraciner ce système en Afrique et dans le monde arabe par une exemplaire expérience de démocratisation et une non moins exemplaire expérience de mise en échec de coup d’État
- rétablir des institutions démocratiques avec le retour du Président élu dans ses fonctions.
Une fois la légalité constitutionnelle rétablie, les causes de la crise politique qui a secoué le pays pourront être analysées et les solutions appropriées recherchées pour remettre le pays sur la bonne voie.
Face à cette situation, et fidèles à leur position de rejet absolu du coup d’Etat militaire et de toute décision qui en émane, les partis politiques, centrales syndicales, organisations de la société civile, élus du peuple, réunis au sein de la Coordination des Forces Démocratiques :
- réitèrent leur refus de participer à la mascarade des journées de concertation que la junte compte organiser à partir du 27 décembre 2008
- rejettent d’avance toute décision ou mesure que cette mascarade de concertation serait amenée à prendre pour entériner le coup d’Etat et légitimer son auteur ;
- rappellent que toute concertation de cette nature, organisée par les autorités issues du putsch du 6 août 2008 et en dehors de l’ordre constitutionnel normal avec le r établissement dans ses fonction du Président démocratiquement élu : Mr Sidi Mohamed Ould cheikh Abdallahi, est considérée comme nulle et non avenue et ne saurait, en aucun cas, refléter la volonté du peuple mauritanien et de sa classe politique attachée aux valeurs démocratiques ;
- appellent l’ensemble des forces vives de la Nation à boycotter ces journées d’autolégitimation du Général Mohamed Ould Abdel Aziz et a perpétuer un système d’essence et d’apparence dictatorial qui s’est déclaré prêt a verser le sang pour s’installer.
- Demandent instamment aux autorités issues du putsch de mettre fin à la répression sous toute ses formes, à libérer les prisonniers politiques et d’opinion, à restaurer l’objectivité et la neutralité des médias publics et cesser d’utiliser les moyens de l’état et les fonctions de l’administration publique à des fins d’achat des consciences et de règlement de comptes politiciens.
La Coordination des Forces de Défense de la Démocratie
1 Le Pacte National pour la Démocratie et le Développement
ADIL
Boydiel Ould Houmeid
2 L'Alliance Populaire Progressiste
APP Omar Ould yali
3 TEWASSOUL Jemil Ould Mansour
4 L'Union des Forces Progressistes
UFP Mohamed Ould Maouloud
5 Parti pour la Liberté, l'Egalité et la Justice
PLEJ Bà Mamadou Alassane
6 UNION National pour l’Alternance Démocratique (PTM-PND)
UNAD
Abdel El Ghoudous Ould Abeidne
7 Parti Mauritanien pour le Renouveau et la Concorde
PMRC Moulay Ould Jiyed
8 ADEMA Sy Zein El Abidine
9 DEKAALEM/RDNM Mourtodo DIOP
10 PUCM Mohamedou Ould Ghoulam
11 Union pour la Planification et la Construction
UPC Itawal Oumrou 0/ H'Meyid
12 Parti Troisième Génération
PTG Lebatt 0/ Etah
13 Parti Travailliste Mauritanien
PTM Med El Hafedh 0/ Denna
Liste des partis Signataires de la Coordination (C.F.D.D)
* Le Parti Unioniste a rejoint les signataires
Liste des Syndicats signataires
1 CGTM Abdalahi Ould Med
Dit Nahah
2 UTM Abderahman Ould Bobou
3 CLTM Samory Ould Beya
4 USLM Kane Mokhtar
5 CNTM Med Ahmed Ould Salek
6 STCT Bégnoug Ould Ahmed Benane
Liste des Organisations membres du FONADH signataires
Organisations Noms et prénoms/ fonction
Forum des Organisations Nationales des Droits Humains(FONAD)
Mamadou Moctar SARR Secrétaire Exécutif
1-Association des Femmes Chefs de Famille(AFCF)
Aminetou M/ ELY Présidente
2-Association Mauritanienne des Droits de l’Homme(AMDH)
Fatimata M’BAYE Présidente
3-Association Mauritanienne pour la Promotion de la Langue et de la Culture SOONINKE(AMPLCS)
Cheikh Sidia TANDIA Président
4-Association pour la Renaissance du Pulaar en République Islamique de Mauritanie (ARPRIM)
Amadou Oumar Dia Président
5-Association pour le Renforcement de la Démocratie et l’Education Citoyenne
(ARDEC) Ibrahima Moctar Ba Secrétaire Général
6-Collectif des Familles Séparées par la Déportation(SFSD)
Maîmouna SY Présidente
7-Collectif des Rescapés Anciens Détenus Politiques Civils Torturés
(CRADPCT)
Saghirou Sy Président
8Comité pour la Défense des Droits de l’Homme en Mauritanie(CDDHM)
Mansour Kane Président
9-Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des Droits Humains
(CSVVDH) Lalla Aicha Sy Présidente
10-Groupe d’Etudes et de Recherches pour la Démocratie et le Développement Economique et Social(GERDDES)
Maroufa Diabira Président
11-Ligue Africaine des Droits de l’Homme - Section Mauritanienne(LADH)
Moussa Diallo Président
12Regroupement des Victimes des Evénements89 -91
Souleymane Lo Président
13-SOS / Esclaves
Boubacar Messaoud Président
14-Gavif Aichetou Ba dite Levteir Présidente
15 Action pour le Droit des Travailleuses et Retraitées de Mauritanie
(ADTRM) Khadijettou M/ Hamdi Président
16 s.o.s Immigration Med lemin Ould Hales Président
17 IPCD Aissata Satigui Sy Présidente
18 La tribune libre
( TL) Cheikh Abdellahi Moulay Président
19 Fraternité Sans Frontière
FSF Sidi O/ Bailil Président
20 AFSIM Ahmed O/ Neina SG
21 CHOURA Abderahman O/ Ahmed Président
22 MAMIYA Tahra mint Henbare Présidente
23 El Ataa Med Mahùoud O/ Taleb Président
24 Stop Tabac Cheikh Brahim O/ Cheikhny Président
25 ASPMM Sedoum O/Jeich Président
26 APPADEM Dey O/ Sidi Baba Président
27 FONTOM Med O/ Med Abdellahi Président
28 Stop Malaria Aicha mint Ammedou Banba Présidente
29 KAIRAN Raya mint Boussaty Présidente
30 AMDS Zeinbou mint Salman
Nouakchott le, 25 Décembre 2008
En date de : Jeu 25.12.08, fndd rim rimfndd@gmail.com