
Il aura fallu près de trois semaines pour que Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi et Yahya Ould Ahmed Waghef se décident à mettre en place un gouvernement après la fameuse démission de ce dernier qui a coupé court aux tentatives de motion de censure…
Visiblement, les tergiversations, qui n’ont pas empêché le président de se rendre à Paris, se rapportaient non pas à des profils, mais à des intérêts stratégiques. Les tiraillements entre les formations politiques ayant constitué les soutiens du Président ont traduit d’autres aspects que l’intérêt de la nation.
Cet intérêt qui doit primer sur toute autre considération a été malheureusement mis au second plan. Ainsi, certains partis exigent des portefeuilles ministériels juteux, d’autres un nombre proportionnel à leur poids électoral, etc. Il a été difficile de former une équipe qui fasse l’unanimité.
Pour ceux qui ne comprennent pas de quoi il retourne, on dira que de deux choses l'une, soit la Mauritanie est en pénurie d’hommes capables de diriger des ministères, eu égard à la fronde qui a conduit à la démission du gouvernement de Waghef version 1, soit le Président de la République et son ancien nouveau PM y vont doucement et sûrement pour séparer la « bonne » graine de « l’ivraie ». Il n’en est rien pourtant, dans la mesure où, on ne démet pas un gouvernement sans avoir dans les plus brefs délais des pièces de rechange.
Mais, les choses se sont avérées plus compliquées pour Ould Waghef qui avait promis de faire connaitre le nom des membres du gouvernement, il y a au moins une semaine. Juste après sa conférence de presse renseignant sur la structure du gouvernement ; c'est-à-dire sur celle qui se présentait dans un premier temps sous l’aspect d’un groupe constitué exclusivement des premiers soutiens du Président.
Aussi, la leçon à retenir de cette longue durée est-elle la suivante : pour faire un gouvernement en Mauritanie, il faudra désormais tenir compte de l’apport de chacun des chasseurs de « rente » pour pouvoir lui octroyer le morceau qui lui revient de droit. C’est ce qui s’est passé. Ni ADIL, ni le PRDR, ni l'APP, ne voudraient se contenter de miettes en termes d’importance et de nombres des ministères à pourvoir !
Si on devait raconter cette situation sous forme de fable, on l’illustrerait par le lion, le loup et le renard qui s’en allèrent chasser ensemble. Un peu pour paraphraser Jean Knappert dans ses Fables d’Afrique. Le gibier serait ici la Mauritanie. Se décident alors de se le partager sur le dos de son président, légitimement élu, des généraux fraichement galonnés, des députés frondeurs et quelques ministres d’un système déchu qui ne veulent nullement desserrer les dents pour laisser tomber un fromage si délicieux…
Alors, tous les moyens sont bons pour continuer à savourer ce délicieux plat (qu’est notre pays) que les fins gourmets qui composent notre classe politique ne dégustent que cuit à point. Et pour ce faire, on met au four des histoires comme symboles de la gabegie, mauvaise gestions, déviance des programmes de leurs objectifs initiaux.
Bref, on use et abuse de prétextes à n’en plus finir pour faire sérieux et on passe par des chemins tortueux pour mettre à exécution ses desseins à coups de stratagèmes. Alors bonjour les spéculations de toutes sortes : le Président va finir par démissionner, pensent et soutiennent vivement certains. Tel colonel prépare en silence son retour. Tel autre a des préférences pour telle tribu, … ou telle communauté, spéculent d’autres.
En tous cas, une chose est sûre : c’est que ce gouvernement qui va tenir le mors du cheval se sera bien permis de partager le pays comme un veau dépecé.
Cheikh Tidjane Dia
le renovateur quotidien
Visiblement, les tergiversations, qui n’ont pas empêché le président de se rendre à Paris, se rapportaient non pas à des profils, mais à des intérêts stratégiques. Les tiraillements entre les formations politiques ayant constitué les soutiens du Président ont traduit d’autres aspects que l’intérêt de la nation.
Cet intérêt qui doit primer sur toute autre considération a été malheureusement mis au second plan. Ainsi, certains partis exigent des portefeuilles ministériels juteux, d’autres un nombre proportionnel à leur poids électoral, etc. Il a été difficile de former une équipe qui fasse l’unanimité.
Pour ceux qui ne comprennent pas de quoi il retourne, on dira que de deux choses l'une, soit la Mauritanie est en pénurie d’hommes capables de diriger des ministères, eu égard à la fronde qui a conduit à la démission du gouvernement de Waghef version 1, soit le Président de la République et son ancien nouveau PM y vont doucement et sûrement pour séparer la « bonne » graine de « l’ivraie ». Il n’en est rien pourtant, dans la mesure où, on ne démet pas un gouvernement sans avoir dans les plus brefs délais des pièces de rechange.
Mais, les choses se sont avérées plus compliquées pour Ould Waghef qui avait promis de faire connaitre le nom des membres du gouvernement, il y a au moins une semaine. Juste après sa conférence de presse renseignant sur la structure du gouvernement ; c'est-à-dire sur celle qui se présentait dans un premier temps sous l’aspect d’un groupe constitué exclusivement des premiers soutiens du Président.
Aussi, la leçon à retenir de cette longue durée est-elle la suivante : pour faire un gouvernement en Mauritanie, il faudra désormais tenir compte de l’apport de chacun des chasseurs de « rente » pour pouvoir lui octroyer le morceau qui lui revient de droit. C’est ce qui s’est passé. Ni ADIL, ni le PRDR, ni l'APP, ne voudraient se contenter de miettes en termes d’importance et de nombres des ministères à pourvoir !
Si on devait raconter cette situation sous forme de fable, on l’illustrerait par le lion, le loup et le renard qui s’en allèrent chasser ensemble. Un peu pour paraphraser Jean Knappert dans ses Fables d’Afrique. Le gibier serait ici la Mauritanie. Se décident alors de se le partager sur le dos de son président, légitimement élu, des généraux fraichement galonnés, des députés frondeurs et quelques ministres d’un système déchu qui ne veulent nullement desserrer les dents pour laisser tomber un fromage si délicieux…
Alors, tous les moyens sont bons pour continuer à savourer ce délicieux plat (qu’est notre pays) que les fins gourmets qui composent notre classe politique ne dégustent que cuit à point. Et pour ce faire, on met au four des histoires comme symboles de la gabegie, mauvaise gestions, déviance des programmes de leurs objectifs initiaux.
Bref, on use et abuse de prétextes à n’en plus finir pour faire sérieux et on passe par des chemins tortueux pour mettre à exécution ses desseins à coups de stratagèmes. Alors bonjour les spéculations de toutes sortes : le Président va finir par démissionner, pensent et soutiennent vivement certains. Tel colonel prépare en silence son retour. Tel autre a des préférences pour telle tribu, … ou telle communauté, spéculent d’autres.
En tous cas, une chose est sûre : c’est que ce gouvernement qui va tenir le mors du cheval se sera bien permis de partager le pays comme un veau dépecé.
Cheikh Tidjane Dia
le renovateur quotidien