La Mauritanie exclue du Millenium Challenge : la facture du putsch grimpe !

Le mercredi 17 septembre, à Washington, le Conseil d'Administration du Millenium Challenge Corporation (MCC) que préside la Secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, a clos le dossier de la Mauritanie, pays dont la candidature franchissait le seuil de sélection en décembre 2007.

L'échéance du versement d'une enveloppe inaugurale de 25 millions de dollars d'investissements tombait en octobre 2008. Après 15 mois d'observation, si elle répondait aux exigences rigides de bonne gouvernance et de transparence dans la gestion publique, la Mauritanie aurait pu prétendre à la version « compact » du programme, d'une enveloppe supérieure à 400 millions de dollars, étape déjà franchie, à titre d'exemple, par le Burkina Faso, avec les félicitations du Président Bush.

D'habitude, en cas d'atteintes graves à la démocratie ou à la dignité de l'homme, la suspension provisoire sanctionne l'état candidat ou bénéficiaire, en attendant que la norme politique y soit rétablie. La décision d'éviction de la Mauritanie relève d'une rigueur exceptionnelle et s'inscrit dans le cadre des premières sanctions de la part de la communauté internationale, en réaction au refus, par la junte, de favoriser le rétablissement de l'ordre constitutionnel d'avant le putsch du 6 août 2008.

Le MCC est un ambitieux projet de développement, axé sur la lutte contre la pauvreté, en direction des populations les plus démunies de la terre. Les Etats Unis d'Amérique y consacrent des centaines de milliards de dollars, notamment au financement des infrastructures physiques et des prestations de santé et d'éducation à l'échelle de masse.

Pour contrecarrer ces mesures, les nouvelles autorités de Nouakchott ont sollicité les services de l'ancien secrétaire d'état adjoint aux Affaires Africaines, Herman Cohen, un homme d'influence lié à la Mauritanie par un contrat de lobbying, depuis le milieu des années 1990, en pleine épreuve de force entre l'ex président Ould Taya et les groupes antiesclavagistes aux Etats Unis d'Amérique. En août 2007, la partie mauritanienne avait décidé de ne plus reconduire l'agrément accordé à H. Cohen.

Aux dernières nouvelles, l'ex diplomate aurait décliné l'offre des envoyés du Haut Conseil d'Etat (HCE, junte), sur le ton de l'impuissance : « là, je ne peux vraiment rien faire pour vous » !

source:Taquadoumy