
Le Comité ministériel de suivi des négociations de l’Accord de partenariat économique (APE) entre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Mauritanie et l’Union européenne a entamé ses travaux mercredi en début de soirée à Nouakchott, a constaté APA.
Pour les Etats de la CEDEAO et la Mauritanie, il s’agit d’unifier les positions et renforcer la complémentarité économique face aux négociations avec l’UE.
La réunion extraordinaire qui regroupe les ministres chargés du Commerce et des Finances des deux parties devra mettre en oeuvre une directive des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO lors de leur dernier sommet tenu le 18 janvier 2008 à Ouagadougou et au cours duquel ils avaient réaffirmé leur volonté de signer un APE porteur de développement et facteur d’intégration.
«Les négociations des APE se trouvent dans un tournant crucial qui présente deux défis pour la région de l’Afrique de l’Ouest dont le premier est la sauvegarde de l’intégration régionale », a déclaré le premier ministre mauritanien, Zein Ould Zeidane en présidant l’ouverture de la réunion.
Il a ajouté que le deuxième défi est celui de parvenir à négocier un APE « complet, juste et équilibré, mutuellement avantageux et surtout porteur de développement pour nos pays ».
Consciente de la nécessité d’une intégration régionale au bénéfice de tous, la Mauritanie « soutient fermement » le processus en cours des négociations de l’APE, a aussi dit Ould Zeidane.
Il s’est dit convaincu qu’un APE «avantageux pour tous permettra aux pays de la sous région de saisir les nouvelles opportunités que leur offre la mondialisation de l’économie, à savoir l’échange des biens et des services à l’échelle planétaire ».
Pour lui, l’un des moyens pour y parvenir réside dans l’utilisation des avantages que comporte l’intégration régionale.
«C’est pourquoi la négociation des APE doit être l’occasion d’accélérer le processus d’intégration en Afrique de l’Ouest, en profitant des complémentarités existantes et en tirant avantage des économies d’échelle qui en découlent », a-t-il expliqué.
La Mauritanie s’était retirée de la CEDEAO en 1999, mais elle s’est faite représenter par elle dans le cadre de l’Accord de Cotonou, signé le 23 juin 2000 pour une durée de 20 ans entre la Communauté européenne, ses Etats membres et les 77 pays Afrique Caraïbes Pacifique (ACP).
Cet accord met en exergue l’importance de l’intégration dans le commerce mondial et prévoit la mise en œuvre progressive d’Accords de partenariat économique entre l’UE et les ACP regroupés en plusieurs ensembles régionaux.
Déjà, alors candidat à la présidentielle de mars 2007, le chef de l’Etat mauritanien Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, avait rappelé avoir condamné ce retrait qui, considère-t-il, « n’allait pas dans l’intérêt de la Mauritanie ».
N’étant pas contre le principe de la réintégration, Ould Cheikh Abdellahi soulignait tout de même « deux faits nouveaux » à prendre en compte : l’utilisation de la Mauritanie comme pays de transit vers l’Europe et l’émergence de la richesse pétrolière.
Il faudrait trouver une clause qui permettrait à la Mauritanie de ne pas appliquer dans son intégralité la libre circulation des personnes, prévue par la CEDEAO, avait il estimé dans une interview à un journal local.
S’agissant du projet de création de monnaie commune, le président mauritanien a préconisé de négocier un accord qui pourrait permettre à son pays de garder sa monnaie, selon le même journal.
Source: APA
(M)