
C’était donc « ça » le terrible Ould ABDEL AZIZ ! Le Tombeur de Ould Taya. Le Rectificateur des processus démocratiques dévoyés par les civils !?
« Si j’avais su, j’aurais pas venu ! » comme disait le petit Gibus dans le film « la guerre des boutons ». Et moi je ne serais pas resté éveillé jusqu’à minuit trente pour voir bafouiller dans sa petite moustache un petit officier bedonnant et l’entendre ânonner des explications à la limite de la confusion mentale. L’entendre expliquer laborieusement qu’il n’avait fait que se venger : il m’a dégradé, je l’ai mis au trou, semble-t-il expliquer.
Lui le Général parvenu, le bientôt Maréchal de Mauritanie, le chef de la Seule Institution Républicaine qui Vaille, le plus beau, le plus intelligent, le plus fort, le faiseur de présidents, le tombeur des dictateurs, se voir démis de ses fonctions par un président civil, de surcroit qui lui serait redevable de son poste ; s’en était trop pour le personnage.
Mais faisons abstraction de la forme, du vocabulaire, des difficultés d’élocution, de la pauvreté conceptuelle du discours, du professionnalisme du journaliste qui était obligé de reformuler les questions et de traduire les réponses et essayons de comprendre ce que notre Général d’opérette voulait dire.
- « je n’ai pas fait de coup d’Etat ; c’est l’ancien président (à maintes reprise, notre général disait le Président, comme si l’imposteur avait du mal à se faire à la personnalité usurpée…) qui avait fait un coup d’Etat sur lui-même ». Je ne sais quel conseiller lui avait glissé cette idée mais, connaissant Sidi, j’ai du mal à lui reconnaître ce degré de masochisme.
- « Ce n’est pas un coup d’Etat, c’est une rectification, une réaction à un ensemble de blocage…Toute la République est encore là : l’Assemblée Nationale, le Sénat, le Conseil Constitutionnel. Il manque l’exécutif. Nous le remplacerons. Quand ? Dès que ce sera possible ». Le Général d’Opérette oublie ou ne sait pas que le Président est le garant de la Constitution. La Constitution est la base de la République. Or ce garant de la Constitution est derrière les barreaux. La Constitution n’est donc pas opérante.
Le Général n’a pas encore fait de coup d’Etat sur le Parlement. Mais l’Assemblée Nationale ne peut pas se réunir avant Novembre. Le Président de la République est le seul à pouvoir la convoquer en cession extraordinaire. Le Président est en prison. Et puis, même en Novembre, il va, peut être, compter avec le Président de l’Assemblée, Messoud. Messoud ne reconnaît que Sidi. Il va falloir, mon Général, boucler Messoud aussi.
- « Tout va bien en Mauritanie. La situation est contrôlée. Tout va très bien… Tout va très bien ». Le Général aurait dû fredonner l’air de Madame la Marquise dont je vous donne le dernier couplet :
Mais à part ça,
Madame la Marquise
Tout va très bien, tout va très bien
Allô ! Allô ! Lucas! Quelle nouvelle ?
Notre château est donc détruit ?
Expliquez-moi, car je chancelle.
Comment cela s'est-il produit ?
Eh bien ! voilà madame la Marquise.
Apprenant qu'il était ruiné,
A pein' fut-il rev'nu de sa surprise
Que m'sieu l'marquis s'est suicidé,
Et c'est en ramassant la pell'
Qu'il renversa tout's les chandell's
Mettant le feu à tout l'château
Qui s'consuma de bas en haut.
Le vent soufflant sur l'incendie
Le propagea sur l'écurie,
Et c'est ainsi qu'en un moment
On vit périr votre jument,
Mais à part ça ,
Madame la Marquise
Tout va très bien, tout va très bien
(P. Misraki et B. Laverne)
Mohamed BABA
« Si j’avais su, j’aurais pas venu ! » comme disait le petit Gibus dans le film « la guerre des boutons ». Et moi je ne serais pas resté éveillé jusqu’à minuit trente pour voir bafouiller dans sa petite moustache un petit officier bedonnant et l’entendre ânonner des explications à la limite de la confusion mentale. L’entendre expliquer laborieusement qu’il n’avait fait que se venger : il m’a dégradé, je l’ai mis au trou, semble-t-il expliquer.
Lui le Général parvenu, le bientôt Maréchal de Mauritanie, le chef de la Seule Institution Républicaine qui Vaille, le plus beau, le plus intelligent, le plus fort, le faiseur de présidents, le tombeur des dictateurs, se voir démis de ses fonctions par un président civil, de surcroit qui lui serait redevable de son poste ; s’en était trop pour le personnage.
Mais faisons abstraction de la forme, du vocabulaire, des difficultés d’élocution, de la pauvreté conceptuelle du discours, du professionnalisme du journaliste qui était obligé de reformuler les questions et de traduire les réponses et essayons de comprendre ce que notre Général d’opérette voulait dire.
- « je n’ai pas fait de coup d’Etat ; c’est l’ancien président (à maintes reprise, notre général disait le Président, comme si l’imposteur avait du mal à se faire à la personnalité usurpée…) qui avait fait un coup d’Etat sur lui-même ». Je ne sais quel conseiller lui avait glissé cette idée mais, connaissant Sidi, j’ai du mal à lui reconnaître ce degré de masochisme.
- « Ce n’est pas un coup d’Etat, c’est une rectification, une réaction à un ensemble de blocage…Toute la République est encore là : l’Assemblée Nationale, le Sénat, le Conseil Constitutionnel. Il manque l’exécutif. Nous le remplacerons. Quand ? Dès que ce sera possible ». Le Général d’Opérette oublie ou ne sait pas que le Président est le garant de la Constitution. La Constitution est la base de la République. Or ce garant de la Constitution est derrière les barreaux. La Constitution n’est donc pas opérante.
Le Général n’a pas encore fait de coup d’Etat sur le Parlement. Mais l’Assemblée Nationale ne peut pas se réunir avant Novembre. Le Président de la République est le seul à pouvoir la convoquer en cession extraordinaire. Le Président est en prison. Et puis, même en Novembre, il va, peut être, compter avec le Président de l’Assemblée, Messoud. Messoud ne reconnaît que Sidi. Il va falloir, mon Général, boucler Messoud aussi.
- « Tout va bien en Mauritanie. La situation est contrôlée. Tout va très bien… Tout va très bien ». Le Général aurait dû fredonner l’air de Madame la Marquise dont je vous donne le dernier couplet :
Mais à part ça,
Madame la Marquise
Tout va très bien, tout va très bien
Allô ! Allô ! Lucas! Quelle nouvelle ?
Notre château est donc détruit ?
Expliquez-moi, car je chancelle.
Comment cela s'est-il produit ?
Eh bien ! voilà madame la Marquise.
Apprenant qu'il était ruiné,
A pein' fut-il rev'nu de sa surprise
Que m'sieu l'marquis s'est suicidé,
Et c'est en ramassant la pell'
Qu'il renversa tout's les chandell's
Mettant le feu à tout l'château
Qui s'consuma de bas en haut.
Le vent soufflant sur l'incendie
Le propagea sur l'écurie,
Et c'est ainsi qu'en un moment
On vit périr votre jument,
Mais à part ça ,
Madame la Marquise
Tout va très bien, tout va très bien
(P. Misraki et B. Laverne)
Mohamed BABA