
A en croire le discours véhiculé par des hommes politiques, nous pouvons dire qu’il faut, désormais, composer avec certains militaires afin d’avoir la mainmise sur les prochains gouvernements. Les officiers de l’armée observent avec beaucoup d’intérêt l’actuelle effervescence politique. Toutefois, le président de la République en brandissant la menace de la dissolution du parlement a provoqué la démission du PM et son équipe. Ould El Waghef est, cependant, reconduit dans son poste de numéro deux de l’exécutif. Sidi Ould Cheikh Abdellahi compte, dans cette perspective, sur Dieu et une armée républicaine pour bien diriger le pays. Ainsi, celle-ci, est-elle structurellement unie pour qu’elle ne s’immisce pas dans les affaires politiques.
Il devient, en ce sens, indispensable d’intégrer les meilleurs bacheliers dans cette armée en leur accordant des bourses à l’étranger loin de toute intervention. Cette armée s’impose et s’imposera tant qu’il n’y a pas une vision claire sur le devenir de notre patrie. Dans les années 60 Bourguiba avait eu l’intelligence d’anticiper les événements lorsqu’il a constaté la multiplication des coups d’Etat en Afrique. Il a bien compris que l’effet de contagion allait toucher la Tunisie. Il a donc envoyé une grande partie des bacheliers de l’époque pour continuer leurs études ailleurs. Sa clairvoyance était frappante. L’un des représentants de cette génération a en effet pu par un coup d’Etat accéder à la magistrature suprême : Zeine Abidine ben Ali. Ce dernier est un grand ingénieur. Dans l’esprit de Bourguiba, si les militaires arrivent à prendre le pouvoir, ils doivent au moins être bien formés pour que le pays ne tombe pas dans le chaos.
En Mauritanie, l’effet de la contagion a apporté les coups d’Etat et la démocratie. La sous-région était secouée par une vague de démocratie qui reste en phase d’expérience. Au Sénégal, pays qui a une longue expérience dans le domaine démocratique, les populations souffrent toujours des méfaits de la conjoncture internationale. Le Mali se cherche.
Quant à nous, nous sommes dans une période de crise. Prévoir c’est en quelque sorte éviter les dérives de l’avenir. Les hommes se succèdent aux divers postes puis disparaissent, mais le pays et la nation restent. Qu’allons-nous faire pour les générations futures ? Serons nous, militaires et civiles, capables d’avoir un terrain d’entente loin des calculs qui peuvent remettre en cause la raison de notre existence dans cette belle patrie qui est La Mauritanie ? Et si l’armée se devise ?
En tout état de cause, une armée républicaine c’est celle qui cherche les intérêts du pays. Serons-nous alors aptes à créer cette armée loin de toute mésentente ? C’est un rêve, mais nous devons rêver même si une grande partie de notre population nous dit souvent qu’il ne faut pas être dupe. Car il n’y a qu’un semblant de démocratie chez nous. Pour nous les rêveurs de cet idéal qui est la démocratie, qui permet le bien être de citoyens, nous disons oui, il y a une démocratie, même s’elle n’est que dans nos esprits.
Nous nous cherchons, certes, avec cette croyance qui nous ferme toutes les portes possibles et imaginables, mais nous continuons à rêver la venue d’un jour meilleur pour la Mauritanie. Nous n’avons que la Mauritanie et si nous ne la protégeons pas, nous allons être des sans domiciles fixes.
Loin de la politique et des jeux de pouvoir, continuons à croire en cette patrie. C’est notre seul espoir mais c’est un devoir !
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Source : La Tribune n°407
(M) avomm
Il devient, en ce sens, indispensable d’intégrer les meilleurs bacheliers dans cette armée en leur accordant des bourses à l’étranger loin de toute intervention. Cette armée s’impose et s’imposera tant qu’il n’y a pas une vision claire sur le devenir de notre patrie. Dans les années 60 Bourguiba avait eu l’intelligence d’anticiper les événements lorsqu’il a constaté la multiplication des coups d’Etat en Afrique. Il a bien compris que l’effet de contagion allait toucher la Tunisie. Il a donc envoyé une grande partie des bacheliers de l’époque pour continuer leurs études ailleurs. Sa clairvoyance était frappante. L’un des représentants de cette génération a en effet pu par un coup d’Etat accéder à la magistrature suprême : Zeine Abidine ben Ali. Ce dernier est un grand ingénieur. Dans l’esprit de Bourguiba, si les militaires arrivent à prendre le pouvoir, ils doivent au moins être bien formés pour que le pays ne tombe pas dans le chaos.
En Mauritanie, l’effet de la contagion a apporté les coups d’Etat et la démocratie. La sous-région était secouée par une vague de démocratie qui reste en phase d’expérience. Au Sénégal, pays qui a une longue expérience dans le domaine démocratique, les populations souffrent toujours des méfaits de la conjoncture internationale. Le Mali se cherche.
Quant à nous, nous sommes dans une période de crise. Prévoir c’est en quelque sorte éviter les dérives de l’avenir. Les hommes se succèdent aux divers postes puis disparaissent, mais le pays et la nation restent. Qu’allons-nous faire pour les générations futures ? Serons nous, militaires et civiles, capables d’avoir un terrain d’entente loin des calculs qui peuvent remettre en cause la raison de notre existence dans cette belle patrie qui est La Mauritanie ? Et si l’armée se devise ?
En tout état de cause, une armée républicaine c’est celle qui cherche les intérêts du pays. Serons-nous alors aptes à créer cette armée loin de toute mésentente ? C’est un rêve, mais nous devons rêver même si une grande partie de notre population nous dit souvent qu’il ne faut pas être dupe. Car il n’y a qu’un semblant de démocratie chez nous. Pour nous les rêveurs de cet idéal qui est la démocratie, qui permet le bien être de citoyens, nous disons oui, il y a une démocratie, même s’elle n’est que dans nos esprits.
Nous nous cherchons, certes, avec cette croyance qui nous ferme toutes les portes possibles et imaginables, mais nous continuons à rêver la venue d’un jour meilleur pour la Mauritanie. Nous n’avons que la Mauritanie et si nous ne la protégeons pas, nous allons être des sans domiciles fixes.
Loin de la politique et des jeux de pouvoir, continuons à croire en cette patrie. C’est notre seul espoir mais c’est un devoir !
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Source : La Tribune n°407
(M) avomm