
La course à la Maison-Blanche se transporte aujourd'hui au Nevada et en Caroline du Sud. Les républicains, qui s'affrontent dans ces deux États, pourraient encore étaler leurs divisions au grand jour. Si bien qu'on se demande si on connaîtra le nom du gagnant de leur course à l'investiture avant la convention de septembre prochain. Chez les démocrates, qui se mesurent uniquement au Nevada, Obama semble avoir la cote à Las Vegas.
Les corridors du Hard Rock Hotel sont de longs labyrinthes de tapis blanc éclairés avec des lampes en forme de cymbales. Durant la journée, quand les clients sont partis, les femmes de ménage y stationnent leurs chariots. On y entend le bruit des aspirateurs et des stations de radio latinos qui jouent à tue-tête. Ces jours-ci, par contre, la radio joue moins fort. On cause politique dans les corridors.
«J'ai hâte d'aller voter, explique Matilda Reyes, une femme de ménage énergique dans la quarantaine. Je vais voter pour Hillary. C'est elle la mieux placée pour devenir présidente.»
Sa collègue, Rosie Fernandez, lève les yeux au ciel et fait mine de frapper son amie avec un chiffon. «Non! Il faut voter pour Obama. C'est lui qui a les meilleures idées pour les travailleurs et pour le pays.»
Les électeurs de Las Vegas ne sont pas habitués à faire parler d'eux. Dans le grand ballet des caucus présidentiels, le Nevada vote habituellement trop tard pour faire une différence. Or, cette année, l'État est parmi les premiers à tenir un scrutin. L'excitation pour le vote d'aujourd'hui est palpable, surtout que les sondages prédisent une lutte serrée entre Clinton et Obama. (Les républicains tiennent aussi un caucus au Nevada, mais les candidats favoris ont préféré concentrer leurs efforts en Caroline du Sud.)
Les candidats démocrates ont passé beaucoup de temps dans la région depuis une semaine. Pour l'occasion, leurs messages ont été revus et corrigés pour plaire à l'électorat local.
En termes d'appuis, le plus gros prix raflé jusqu'à présent au Nevada l'a été par Barack Obama. Il a reçu, la semaine dernière, l'appui officiel du puissant syndicat de la Culinary Workers Union, qui compte plus de 60 000 membres dans l'industrie du jeu, des bars et de l'hôtellerie.
Le syndicat contrôle pratiquement la ville du jeu: impossible de réserver une chambre d'hôtel ou de commander une bière à Las Vegas sans avoir à passer par un membre de la Culinary Workers Union.
Hillary Clinton a fait un pied de nez aux dirigeants du syndicat en se présentant à Las Vegas au lendemain de l'annonce. La candidate a affirmé que cet appui ne voulait rien dire, et que les syndiqués sont libres de voter comme ils l'entendent.
Controverse sur le vote dans les casinos
Une particularité à placer dans la catégorie «seulement à Las Vegas»: neuf caucus extraordinaires sont organisés aujourd'hui dans les casinos du centre-ville. L'idée est de permettre aux travailleurs des casinos et des bars de voter sans qu'ils aient à retourner chez eux pour se présenter à leurs caucus locaux.
Selon le camp Clinton, ces caucus organisés sur la «Strip» de Las Vegas donneront un avantage indu à Obama, qui a reçu l'appui des dirigeants du syndicat. Des travailleurs pourraient se sentir obligés de voter avec leurs collègues.
David Schwartz, journaliste au Las Vegas Sun, estime que le brouhaha entourant les votes tenus dans les casinos n'a pas sa raison d'être. Même si plus de 10 000 travailleurs décidaient de voter dans les casinos, note-t-il, ceux-ci ne représenteraient que 6% des électeurs de l'État. «La question sera de voir si ces votes réussiront à changer l'issue du caucus», dit-il.
Nicolas Bérubé
La Presse
Source: cyberpresse
(M)
Les corridors du Hard Rock Hotel sont de longs labyrinthes de tapis blanc éclairés avec des lampes en forme de cymbales. Durant la journée, quand les clients sont partis, les femmes de ménage y stationnent leurs chariots. On y entend le bruit des aspirateurs et des stations de radio latinos qui jouent à tue-tête. Ces jours-ci, par contre, la radio joue moins fort. On cause politique dans les corridors.
«J'ai hâte d'aller voter, explique Matilda Reyes, une femme de ménage énergique dans la quarantaine. Je vais voter pour Hillary. C'est elle la mieux placée pour devenir présidente.»
Sa collègue, Rosie Fernandez, lève les yeux au ciel et fait mine de frapper son amie avec un chiffon. «Non! Il faut voter pour Obama. C'est lui qui a les meilleures idées pour les travailleurs et pour le pays.»
Les électeurs de Las Vegas ne sont pas habitués à faire parler d'eux. Dans le grand ballet des caucus présidentiels, le Nevada vote habituellement trop tard pour faire une différence. Or, cette année, l'État est parmi les premiers à tenir un scrutin. L'excitation pour le vote d'aujourd'hui est palpable, surtout que les sondages prédisent une lutte serrée entre Clinton et Obama. (Les républicains tiennent aussi un caucus au Nevada, mais les candidats favoris ont préféré concentrer leurs efforts en Caroline du Sud.)
Les candidats démocrates ont passé beaucoup de temps dans la région depuis une semaine. Pour l'occasion, leurs messages ont été revus et corrigés pour plaire à l'électorat local.
En termes d'appuis, le plus gros prix raflé jusqu'à présent au Nevada l'a été par Barack Obama. Il a reçu, la semaine dernière, l'appui officiel du puissant syndicat de la Culinary Workers Union, qui compte plus de 60 000 membres dans l'industrie du jeu, des bars et de l'hôtellerie.
Le syndicat contrôle pratiquement la ville du jeu: impossible de réserver une chambre d'hôtel ou de commander une bière à Las Vegas sans avoir à passer par un membre de la Culinary Workers Union.
Hillary Clinton a fait un pied de nez aux dirigeants du syndicat en se présentant à Las Vegas au lendemain de l'annonce. La candidate a affirmé que cet appui ne voulait rien dire, et que les syndiqués sont libres de voter comme ils l'entendent.
Controverse sur le vote dans les casinos
Une particularité à placer dans la catégorie «seulement à Las Vegas»: neuf caucus extraordinaires sont organisés aujourd'hui dans les casinos du centre-ville. L'idée est de permettre aux travailleurs des casinos et des bars de voter sans qu'ils aient à retourner chez eux pour se présenter à leurs caucus locaux.
Selon le camp Clinton, ces caucus organisés sur la «Strip» de Las Vegas donneront un avantage indu à Obama, qui a reçu l'appui des dirigeants du syndicat. Des travailleurs pourraient se sentir obligés de voter avec leurs collègues.
David Schwartz, journaliste au Las Vegas Sun, estime que le brouhaha entourant les votes tenus dans les casinos n'a pas sa raison d'être. Même si plus de 10 000 travailleurs décidaient de voter dans les casinos, note-t-il, ceux-ci ne représenteraient que 6% des électeurs de l'État. «La question sera de voir si ces votes réussiront à changer l'issue du caucus», dit-il.
Nicolas Bérubé
La Presse
Source: cyberpresse
(M)