Après avoir suspendu les partis politiques, la junte a annoncé dissoudre les partis politiques et interdire toute réunion des membres de ces partis. En mars 2024, les militaires avaient manqué à leur engagement de céder la place à des civils élus.
La junte au pouvoir au Mali a annoncé mardi 13 mai la dissolution « des partis politiques et des organisations à caractère politique » dans un décret présidentiel lu à la télévision nationale, une décision redoutée depuis plusieurs semaines par les partis d’opposition.
Cette décision est la dernière d’une série de restrictions aux libertés prises par les militaires, au pouvoir depuis deux coups d’Etat, en 2020 puis en 2021, pour consolider leur régime. Il existe à ce jour environ 300 partis politiques recensés au Mali.
Plus tôt dans la journée de mardi, ils ont aussi suspendu « jusqu’à nouvel ordre » la chaîne de télévision française TV5 Monde, lui reprochant un manque d’impartialité dans un reportage sur une manifestation de l’opposition.
La dissolution des partis survient après l’organisation par ces derniers d’une manifestation ayant réuni plusieurs centaines de personnes le 3 mai à Bamako pour dénoncer cette éventualité, dans un rare acte de défiance vis-à-vis des militaires.
La junte au pouvoir a abrogé, mardi matin, la charte des partis, qui fixait notamment leur cadre moral et juridique et encadrait leurs fonctionnements, formation, création et financement. Le projet de loi d’abrogation de cette charte a été adopté lundi par l’organe législatif créé par la junte, le Conseil national de transition (CNT) dont elle a nommé les membres.
« Les partis politiques et les organisations à caractère politique sont dissous sur toute l’étendue du territoire national », annonce le décret lu mardi sur l’ORTM par le ministre chargé des réformes politiques, Mamani Nassiré. Le chef de la junte malienne, Assimi Goïta, « a assigné une mission précise, poursuivre les réformes (…) afin de donner satisfaction au peuple malien sur la base d’un certain nombre de recommandations formulées lors des assises nationales de la refondation » de décembre 2021, a déclaré M. Nassiré. L’objectif est de « gérer la vie politique de façon sereine et en harmonie avec notre option de souveraineté », a-t-il ajouté.
Les voix dissidentes réprimées
Fin avril, une concertation nationale organisée par la junte, dans la suite des assises nationales de 2021, avait préconisé la dissolution des partis et le durcissement de leur création. Cette rencontre – marquée par la présence des soutiens du régime, mais boycottée par la plupart des formations politiques – avait également proposé la proclamation sans élection cette année du général Assimi Goïta comme président pour un mandat de cinq ans renouvelable.
Le multipartisme ainsi que les libertés d’expression et d’association ont été consacrés au Mali par la Constitution de 1992, année de la démocratisation. La semaine dernière, la junte a suspendu les activités des partis politiques et des associations, invoquant une « raison d’ordre public ».
Une nouvelle coalition d’une centaine de partis s’est récemment formée au Mali pour « exiger la fin effective de la transition politico-militaire au plus tard le 31 décembre 2025 » et appeler « à la mise en place d’un calendrier de retour rapide à l’ordre constitutionnel ». Elle a aussi « catégoriquement » rejeté la décision de la junte de suspendre les activités des partis politiques et des associations.
Les militaires au pouvoir ont manqué à leur engagement de céder la place à des civils élus en mars 2024. L’opposition dans le pays a déjà été visée par des mises en cause judiciaires, des dissolutions d’organisations, ainsi que par la pression du discours dominant sur la nécessité de faire corps autour de la junte dans un pays confronté depuis 2012 au djihadisme et à une grave crise économique.
Le Mali, comme ses voisins du Niger et du Burkina Faso, est dirigé par des juntes militaires arrivées au pouvoir entre 2020 et 2023, qui se sont associées au sein d’une Alliance des Etats du Sahel (AES). Des organisations de défense des droits humains accusent les trois régimes de réprimer les voix dissidentes au nom de la guerre contre les djihadistes.
Source : Le Monde avec AFP
La junte au pouvoir au Mali a annoncé mardi 13 mai la dissolution « des partis politiques et des organisations à caractère politique » dans un décret présidentiel lu à la télévision nationale, une décision redoutée depuis plusieurs semaines par les partis d’opposition.
Cette décision est la dernière d’une série de restrictions aux libertés prises par les militaires, au pouvoir depuis deux coups d’Etat, en 2020 puis en 2021, pour consolider leur régime. Il existe à ce jour environ 300 partis politiques recensés au Mali.
Plus tôt dans la journée de mardi, ils ont aussi suspendu « jusqu’à nouvel ordre » la chaîne de télévision française TV5 Monde, lui reprochant un manque d’impartialité dans un reportage sur une manifestation de l’opposition.
La dissolution des partis survient après l’organisation par ces derniers d’une manifestation ayant réuni plusieurs centaines de personnes le 3 mai à Bamako pour dénoncer cette éventualité, dans un rare acte de défiance vis-à-vis des militaires.
La junte au pouvoir a abrogé, mardi matin, la charte des partis, qui fixait notamment leur cadre moral et juridique et encadrait leurs fonctionnements, formation, création et financement. Le projet de loi d’abrogation de cette charte a été adopté lundi par l’organe législatif créé par la junte, le Conseil national de transition (CNT) dont elle a nommé les membres.
« Les partis politiques et les organisations à caractère politique sont dissous sur toute l’étendue du territoire national », annonce le décret lu mardi sur l’ORTM par le ministre chargé des réformes politiques, Mamani Nassiré. Le chef de la junte malienne, Assimi Goïta, « a assigné une mission précise, poursuivre les réformes (…) afin de donner satisfaction au peuple malien sur la base d’un certain nombre de recommandations formulées lors des assises nationales de la refondation » de décembre 2021, a déclaré M. Nassiré. L’objectif est de « gérer la vie politique de façon sereine et en harmonie avec notre option de souveraineté », a-t-il ajouté.
Les voix dissidentes réprimées
Fin avril, une concertation nationale organisée par la junte, dans la suite des assises nationales de 2021, avait préconisé la dissolution des partis et le durcissement de leur création. Cette rencontre – marquée par la présence des soutiens du régime, mais boycottée par la plupart des formations politiques – avait également proposé la proclamation sans élection cette année du général Assimi Goïta comme président pour un mandat de cinq ans renouvelable.
Le multipartisme ainsi que les libertés d’expression et d’association ont été consacrés au Mali par la Constitution de 1992, année de la démocratisation. La semaine dernière, la junte a suspendu les activités des partis politiques et des associations, invoquant une « raison d’ordre public ».
Une nouvelle coalition d’une centaine de partis s’est récemment formée au Mali pour « exiger la fin effective de la transition politico-militaire au plus tard le 31 décembre 2025 » et appeler « à la mise en place d’un calendrier de retour rapide à l’ordre constitutionnel ». Elle a aussi « catégoriquement » rejeté la décision de la junte de suspendre les activités des partis politiques et des associations.
Les militaires au pouvoir ont manqué à leur engagement de céder la place à des civils élus en mars 2024. L’opposition dans le pays a déjà été visée par des mises en cause judiciaires, des dissolutions d’organisations, ainsi que par la pression du discours dominant sur la nécessité de faire corps autour de la junte dans un pays confronté depuis 2012 au djihadisme et à une grave crise économique.
Le Mali, comme ses voisins du Niger et du Burkina Faso, est dirigé par des juntes militaires arrivées au pouvoir entre 2020 et 2023, qui se sont associées au sein d’une Alliance des Etats du Sahel (AES). Des organisations de défense des droits humains accusent les trois régimes de réprimer les voix dissidentes au nom de la guerre contre les djihadistes.
Source : Le Monde avec AFP