Dans un rapport publié le 12 mai, Human Rights Watch documente un massacre à caractère ethnique qui a ciblé la communauté peule en mars dans la région de la Boucle du Mouhoun, dans l’ouest du Burkina Faso. Imputé aux forces armées burkinabè, il a fait l’objet de représailles de la part des groupes djihadistes. L’organisation passe à la loupe une spirale de violences meurtrières.
Plus de 130 civils ont été tués par l’armée burkinabè et ses supplétifs civils, les Volontaires pour la défense de la patrie, près de la ville de Solenzo, dans l’ouest du pays, et des milliers de villageois ont pris la fuite, a établi, lundi 12 mai, un rapport de Human Rights Watch intitulé “L’armée a dirigé des massacres ethniques”.
Étalée sur plusieurs jours, l’opération s’est déroulée en mars et a ciblé des Peuls. “Une communauté pastorale, en grande partie musulmane, que le gouvernement a souvent accusée de soutenir les militants islamistes – une allégation niée par les dirigeants de la communauté”, précise la BBC.
“Un effroyable massacre ignoré, complète le site panafricain Afrik.com. Des scènes insoutenables ont été rapportées : des civils encerclés dans la brousse, abattus sans sommation, des enfants et des personnes âgées exécutés, et des appels à l’éradication des Peuls captés sur des vidéos filmées par les assaillants eux-mêmes.”
L’opération “a rapidement pris la tournure d’une campagne de terreur dirigée contre la communauté peule”, et a reçu des appuis aériens de l’armée (hélicoptères et drones militaires), poursuite ce média.
“Un conflit devenu incontrôlable”
Peu après, une série d’attaques menées en représailles par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim, selon son acronyme en arable, affilié à Al-Qaida) a frappé “des villages que le groupe armé percevait comme ayant aidé l’armée”, résume Al-Jazeera.
Le Jnim a exécuté des dizaines de civils hommes. À Tiao, village de la province du Sourou, riveraine de celle des Banwa, dont Solenzo est le chef-lieu, une femme a indiqué à Human Rights Watch avoir compté plus de 70 corps
“Comme un engrenage fatal”, “un cycle infernal d’atrocités, révélateur d’une guerre où les civils sont devenus des cibles”, reprend Afrik.com.
Qu’il s’agisse d’exécutions sommaires, de crimes de masse ou de meurtres à caractère ethnique, ces faits “relèvent du droit international humanitaire et peuvent être qualifiés de crimes de guerre”. Ils expriment surtout, déplore le site panafricain, “la brutalité d’un conflit devenu incontrôlable”. Alors que “des milliers de survivants errent entre villages fantômes et camps de réfugiés”.
Agnès Faivre
Source : Courrier international
Plus de 130 civils ont été tués par l’armée burkinabè et ses supplétifs civils, les Volontaires pour la défense de la patrie, près de la ville de Solenzo, dans l’ouest du pays, et des milliers de villageois ont pris la fuite, a établi, lundi 12 mai, un rapport de Human Rights Watch intitulé “L’armée a dirigé des massacres ethniques”.
Étalée sur plusieurs jours, l’opération s’est déroulée en mars et a ciblé des Peuls. “Une communauté pastorale, en grande partie musulmane, que le gouvernement a souvent accusée de soutenir les militants islamistes – une allégation niée par les dirigeants de la communauté”, précise la BBC.
“Un effroyable massacre ignoré, complète le site panafricain Afrik.com. Des scènes insoutenables ont été rapportées : des civils encerclés dans la brousse, abattus sans sommation, des enfants et des personnes âgées exécutés, et des appels à l’éradication des Peuls captés sur des vidéos filmées par les assaillants eux-mêmes.”
L’opération “a rapidement pris la tournure d’une campagne de terreur dirigée contre la communauté peule”, et a reçu des appuis aériens de l’armée (hélicoptères et drones militaires), poursuite ce média.
“Un conflit devenu incontrôlable”
Peu après, une série d’attaques menées en représailles par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim, selon son acronyme en arable, affilié à Al-Qaida) a frappé “des villages que le groupe armé percevait comme ayant aidé l’armée”, résume Al-Jazeera.
Le Jnim a exécuté des dizaines de civils hommes. À Tiao, village de la province du Sourou, riveraine de celle des Banwa, dont Solenzo est le chef-lieu, une femme a indiqué à Human Rights Watch avoir compté plus de 70 corps
“Comme un engrenage fatal”, “un cycle infernal d’atrocités, révélateur d’une guerre où les civils sont devenus des cibles”, reprend Afrik.com.
Qu’il s’agisse d’exécutions sommaires, de crimes de masse ou de meurtres à caractère ethnique, ces faits “relèvent du droit international humanitaire et peuvent être qualifiés de crimes de guerre”. Ils expriment surtout, déplore le site panafricain, “la brutalité d’un conflit devenu incontrôlable”. Alors que “des milliers de survivants errent entre villages fantômes et camps de réfugiés”.
Agnès Faivre
Source : Courrier international