Mauritanie : le foncier, un casse-tête après six années de gouvernance de Ould Ghazouani

Dès son accession au pouvoir et après sa réélection en 2024, le président mauritanien a fait de la question foncière, une priorité pour relancer l’autosuffisance et la sécurité alimentaire. Ould Ghazouani se heurte toujours à une vive opposition à la politique foncière, jugée injuste et discriminatoire par les citoyens en particulier de la vallée.



L’histoire retiendra que c’est la réforme foncière de 1983 qui est à la base de la nationalisation des terres de la riche vallée agricole. En remettant en cause le droit coutumier pour une mise en valeur des terres, cette disposition ouvre depuis cette date jusqu’au maintien de cette réforme, des conflits fonciers. L’accession au pouvoir de Ould Ghazouani a exacerbé ces tensions pour forcer les agriculteurs à mette en valeur leurs terres à défaut l’Etat accapare tout au profit des investisseurs nationaux et étrangers. Cette contrainte foncière arrange aujourd’hui le patronat, partenaire essentiel de l’Etat dans la mutation d’ici quelques années des paysans en ouvriers agricoles. Une étape ultime dans la politique d’effacement des populations du Sud. La politique foncière est l’affaire de tous les acteurs mauritaniens.

Cherif Kane
Journaliste