
Le changement intervenu à la tête de l’Etat le 06 août 2008, a suscité beaucoup d’espoirs. La disponibilité et l’écoute du Haut Conseil d’Etat auront permis aux mauritaniens de poser leurs problèmes.
C’est dans ce cadre que la Coordination des Victimes de la Répression COVIRE sera reçue en audience par le chef de l’Etat le Général Mohamed Ould Abdel Aziz président du Haut Conseil d’Etat. Au sortir de cette rencontre, on se rappelle des propos tenus par le porte parole du COVIRE qui exprimait toute sa satisfaction des promesses faites par le Général pour un règlement rapide et sans lourdeurs administratives du problème du passif humanitaire. Cet engagement sera rapidement d’effets.
Lors de sa visite à Rosso, où il s’est rendu dans les camps des rapatriés du Sénégal, il a déclaré en présence des représentants du COVIRE, entre autres que la question du passif humanitaire sera réglée.
Il va confirmer cette déclaration lors de la célébration de la fête de l’indépendance le 28 novembre 2008. Pour ce faire, il nomme le colonel DIA Adama Oumar pour prendre en charge ce dossier. Le colonel DIA va travailler en étroite collaboration avec le COVIRE. Il faut préciser que le COVIRE regroupe 7 associations de victimes et présente ainsi un caractère suffisamment représentatif.
Alors commence un munitieux travail administratif de recensement des victimes, de comparaison des dossiers constitués par les victimes et ceux détenus par les différents Etats Majors. Ce travail sera complété par des missions sur le terrain qui sillonnent toute la vallée et notamment les régions de Brakna, de Gorgol et de Guidimakha...
Les associations qui luttent à l’extérieur comme l’ARMME ont dès le départ soutenu cette heureuse initiative. Mais quelques éléments restés à la CAMME et à l’AVOMM ont souhaité rester à l’écart du processus. Mais s’est- on posé la question de savoir pourquoi le combat pour le règlement du passif humanitaire mené à l’intérieur et à extérieur n’a-t-il pas abouti ? Pour quoi a-t-on échoué jusque –là ? La réponse est la suivante : l’absence de volonté politique réelle de régler ce problème.
Et voilà que pour la première fois, cette volonté politique existe. Les autorités politiques viennent de décider officiellement et publiquement d’apporter une solution à un problème qui a duré plus de 20 ans. Il est tout à fait logique et normal que les victimes s’en réjouissent et acceptent de participer au processus.
Ce qui surprend c’est la position d’une minorité des victimes qui s’y oppose puisque les autorités nationales ne seraient pas disent –ils légitimes. Etonnant. Ce discours digne des partis politiques est pour le moins curieux, venant de la part d’associations de défense des victimes. Et si on suit le raisonnement jusqu’au bout cela voudrait dire que les victimes doivent cesser de réclamer justice tant qu’il n’y a pas de régime démocratiquement élu.
Il faut rappeler qu’un régime démocratiquement élu n’offre aucune garantie de règlement de cette question. Pour preuve, TAYA a été élu 3 fois sans satisfaire aux demandes des victimes, et si le régime de SIDIOCA démocratiquement élu s’est empressé de voter la loi incriminant l’esclavage, il n’a pas pour autant abrogé la loi d’amnistie de 1993.
Mieux encore, il a confié le passif humanitaire à des journées de concertations. Voici ce que ce que préconisait textuellement le projet de SIDIOCA démocratiquement élu : « il est proposé que des comités de sages composés d’Oulémas et de notables locaux présentent aux familles des victimes des demandes de pardon au nom de l’Etat ». Ces demandes doivent être suivies d’un pardon total des victimes ou leurs ayant droits et du retrait de l’ensemble des plaintes en cours formulées au nom des victimes. Ce n’est guère mieux.
Ces journées organisées par SIDIOCA se sont soldées par un échec total, faute d’accord. Pire encore, les travaux ont pris fin sur trois propositions là où il n’en fallait qu’une ajoutant ainsi la confusion l’absence de volonté politique réelle pour le règlement de cette question.
On comprend que les partis politiques qui ont participé au gouvernement de SIDIOCA et qui ont perdu leur porte - feuilles soient nostalgiques, mais on ne peut comprendre que les associations des victimes puissent en être autant au point de rejeter des solutions à leurs propres problèmes,
La réalité est que certaines associations ont pris fait et cause pour les politiques, en l’occurrence pour le FNDD au détriment des intérêts des victimes. Elles sont devenues des associations satellites des partis qui quand ils étaient au pouvoir ne se sont pas souciés de leurs intérêts. D’ailleurs quand on lit certaines déclarations, on a l’impression d’avoir en face des opposants politiques acharnés plutôt que des militants des droits de l’homme. Tout cela pour appuyer la lutte de ceux quand ils étaient aux affaires les ont royalement ignorés !!
Une victime qui cherche justice et réparation doit pouvoir l’obtenir et ce quelque soit le régime en place. Si pour certaines victimes le temps ne compte pas puisque elles ont tout (emploi, famille à l’abri des besoins …) et gèrent leur association comme des tribunes politiques, pour d’autres il n’en est rien. Elles n’ont ni accès aux médiats ni aux responsables politiques des pays occidentaux pour faire connaître leur cause et être reconnues en tan que victime. Elles n’ont que les autorités mauritaniennes comme interlocuteurs.
Pour la première fois, le premier responsable du pays, leur reconnaît la qualité de victime (chose très importante) et leur propose de manière concrète une solution à leur problème. Les victimes ont librement et sous la direction de leur coordination (COVIRE) accepté d’adhérer au processus de règlement de la question. Si certaines victimes rejettent la solution proposée actuellement par le pouvoir, c’est leur droit le plus absolu. Mais ils doivent reconnaître aux autres victimes qui sont de loin majoritaires le droit d’accepter le processus du règlement en cours.
Il faut aussi respecter les victimes organisées au sein de COVIRE et cesser de les traiter de corrompus, d’incapables qui ne connaissent pas leurs intérêts ou de manipulés. Un tel comportement est inadmissible venant de la part des associations qui prétendent défendre leur cause. Si vous connaissez vos droits et vos intérêts, c’est bien, mais il faut aussi reconnaître aux autres la capacité de connaître les leurs.
L’ARMME félicite les autorités nationales et le COVIRE du travail accompli jusque – là ainsi que tous les acteurs qui ont participé de près ou de loin à la mise en place du processus et les encourage à continuer dans le règlement de cette question qui n’a que trop duré dans un esprit d’unité, de paix, de justice et de réconciliation nationales. Paris le 15/03/2009
Pour le bureau exécutif
Le secretaire général de l'ARMME .
YONGANE DJIBRIL DEMBA
source : Association des Rescapés Militaires Mauritaniens en Europe
C’est dans ce cadre que la Coordination des Victimes de la Répression COVIRE sera reçue en audience par le chef de l’Etat le Général Mohamed Ould Abdel Aziz président du Haut Conseil d’Etat. Au sortir de cette rencontre, on se rappelle des propos tenus par le porte parole du COVIRE qui exprimait toute sa satisfaction des promesses faites par le Général pour un règlement rapide et sans lourdeurs administratives du problème du passif humanitaire. Cet engagement sera rapidement d’effets.
Lors de sa visite à Rosso, où il s’est rendu dans les camps des rapatriés du Sénégal, il a déclaré en présence des représentants du COVIRE, entre autres que la question du passif humanitaire sera réglée.
Il va confirmer cette déclaration lors de la célébration de la fête de l’indépendance le 28 novembre 2008. Pour ce faire, il nomme le colonel DIA Adama Oumar pour prendre en charge ce dossier. Le colonel DIA va travailler en étroite collaboration avec le COVIRE. Il faut préciser que le COVIRE regroupe 7 associations de victimes et présente ainsi un caractère suffisamment représentatif.
Alors commence un munitieux travail administratif de recensement des victimes, de comparaison des dossiers constitués par les victimes et ceux détenus par les différents Etats Majors. Ce travail sera complété par des missions sur le terrain qui sillonnent toute la vallée et notamment les régions de Brakna, de Gorgol et de Guidimakha...
Les associations qui luttent à l’extérieur comme l’ARMME ont dès le départ soutenu cette heureuse initiative. Mais quelques éléments restés à la CAMME et à l’AVOMM ont souhaité rester à l’écart du processus. Mais s’est- on posé la question de savoir pourquoi le combat pour le règlement du passif humanitaire mené à l’intérieur et à extérieur n’a-t-il pas abouti ? Pour quoi a-t-on échoué jusque –là ? La réponse est la suivante : l’absence de volonté politique réelle de régler ce problème.
Et voilà que pour la première fois, cette volonté politique existe. Les autorités politiques viennent de décider officiellement et publiquement d’apporter une solution à un problème qui a duré plus de 20 ans. Il est tout à fait logique et normal que les victimes s’en réjouissent et acceptent de participer au processus.
Ce qui surprend c’est la position d’une minorité des victimes qui s’y oppose puisque les autorités nationales ne seraient pas disent –ils légitimes. Etonnant. Ce discours digne des partis politiques est pour le moins curieux, venant de la part d’associations de défense des victimes. Et si on suit le raisonnement jusqu’au bout cela voudrait dire que les victimes doivent cesser de réclamer justice tant qu’il n’y a pas de régime démocratiquement élu.
Il faut rappeler qu’un régime démocratiquement élu n’offre aucune garantie de règlement de cette question. Pour preuve, TAYA a été élu 3 fois sans satisfaire aux demandes des victimes, et si le régime de SIDIOCA démocratiquement élu s’est empressé de voter la loi incriminant l’esclavage, il n’a pas pour autant abrogé la loi d’amnistie de 1993.
Mieux encore, il a confié le passif humanitaire à des journées de concertations. Voici ce que ce que préconisait textuellement le projet de SIDIOCA démocratiquement élu : « il est proposé que des comités de sages composés d’Oulémas et de notables locaux présentent aux familles des victimes des demandes de pardon au nom de l’Etat ». Ces demandes doivent être suivies d’un pardon total des victimes ou leurs ayant droits et du retrait de l’ensemble des plaintes en cours formulées au nom des victimes. Ce n’est guère mieux.
Ces journées organisées par SIDIOCA se sont soldées par un échec total, faute d’accord. Pire encore, les travaux ont pris fin sur trois propositions là où il n’en fallait qu’une ajoutant ainsi la confusion l’absence de volonté politique réelle pour le règlement de cette question.
On comprend que les partis politiques qui ont participé au gouvernement de SIDIOCA et qui ont perdu leur porte - feuilles soient nostalgiques, mais on ne peut comprendre que les associations des victimes puissent en être autant au point de rejeter des solutions à leurs propres problèmes,
La réalité est que certaines associations ont pris fait et cause pour les politiques, en l’occurrence pour le FNDD au détriment des intérêts des victimes. Elles sont devenues des associations satellites des partis qui quand ils étaient au pouvoir ne se sont pas souciés de leurs intérêts. D’ailleurs quand on lit certaines déclarations, on a l’impression d’avoir en face des opposants politiques acharnés plutôt que des militants des droits de l’homme. Tout cela pour appuyer la lutte de ceux quand ils étaient aux affaires les ont royalement ignorés !!
Une victime qui cherche justice et réparation doit pouvoir l’obtenir et ce quelque soit le régime en place. Si pour certaines victimes le temps ne compte pas puisque elles ont tout (emploi, famille à l’abri des besoins …) et gèrent leur association comme des tribunes politiques, pour d’autres il n’en est rien. Elles n’ont ni accès aux médiats ni aux responsables politiques des pays occidentaux pour faire connaître leur cause et être reconnues en tan que victime. Elles n’ont que les autorités mauritaniennes comme interlocuteurs.
Pour la première fois, le premier responsable du pays, leur reconnaît la qualité de victime (chose très importante) et leur propose de manière concrète une solution à leur problème. Les victimes ont librement et sous la direction de leur coordination (COVIRE) accepté d’adhérer au processus de règlement de la question. Si certaines victimes rejettent la solution proposée actuellement par le pouvoir, c’est leur droit le plus absolu. Mais ils doivent reconnaître aux autres victimes qui sont de loin majoritaires le droit d’accepter le processus du règlement en cours.
Il faut aussi respecter les victimes organisées au sein de COVIRE et cesser de les traiter de corrompus, d’incapables qui ne connaissent pas leurs intérêts ou de manipulés. Un tel comportement est inadmissible venant de la part des associations qui prétendent défendre leur cause. Si vous connaissez vos droits et vos intérêts, c’est bien, mais il faut aussi reconnaître aux autres la capacité de connaître les leurs.
L’ARMME félicite les autorités nationales et le COVIRE du travail accompli jusque – là ainsi que tous les acteurs qui ont participé de près ou de loin à la mise en place du processus et les encourage à continuer dans le règlement de cette question qui n’a que trop duré dans un esprit d’unité, de paix, de justice et de réconciliation nationales. Paris le 15/03/2009
Pour le bureau exécutif
Le secretaire général de l'ARMME .
YONGANE DJIBRIL DEMBA
source : Association des Rescapés Militaires Mauritaniens en Europe