Mon Président, mon général. Et alors ? Hasta la victoria siempre !!

A peine mis en place, le « governoma » de Yahya, çà ne va pas, statistiquement parlant. C’est mauvais. Çà fait mal à la conscience et au coeur. Comment un président élu dans des conditions « difficilement reprochables » a pu se hasarder dans une telle aventure, le choix des hommes du renouveau qu’il faut présentement à notre cher zoumhour, c’est grave. La confiance du peuple est exigence.. Ce manque de lucidité dans le choix sera fatal à son capital de crédit. Comme si ce semblant d’élargissement rendait caduque toute contestation. La classe politique qui a œuvré pour le changement, aussi bien dans l’opposition qu’au sein de la « majorité présidentielle », dans sa majorité, aspire à autre chose qu’au retour des symboles d’un système qui a réduit les uns à l’asservissement, à la concussion, à la courbette tout en prenant le peuple en otage.

Le retour en scène de ceux-là même qui avaient obstrué les voies du changement. Ils avaient en charge l’exécution des grandes «basses œuvres » tayiennes. Ils ont servi de vapeur et de piston à la machine de l’époque des laudes funèbres, démagogiques et répressives, leur retour aux commandes est une audace éhontée, une offense. Pourquoi autant de bruit, de zèle, de menace, d’hésitation s’il n’y avait pas eu de deal entre x et y au moment t de la période de transition, serait-on inquiet ?

Les généraux sont ils les plus méritants dans la hiérarchie par ancienneté ou grade ? Pourra –t-on savoir si ce sont les généraux qui ont fait du président ce qu’il est, ou ce dernier de ce qu’ils sont ? Car Sidi réduit à sa valeur absolue, sans les mains invisibles du diable visible serait il arrivé à la magistrature suprême par l’intégrale de sa popularité non induite ? Des hommes de son acabit, ce n’est pas ce qui manque ! C’est pourquoi, il ne faut pas que l’on se moque de nous.

Les vues, les analyses et les soupçons sont confirmés, par ce déballage, ces atermoiements et les éternuements au sommet éclaboussent les uns, désemparent les autres. Les justifications et les gesticulations effleurent un griotisme savant pour vouloir dissoudre la colère ambiante dans un manifeste vaseux sur fond lugubre. Les alliances au sommet, sont toutes fragiles, y compris celles qui lient sidi à x ou y, ou aux …, z c’est déjà dans le tiroir du passé récent ! L’édifice a été édifié comme Sidi avait été briefé dans le secret des dieux, c’est bien. Ceux qui prétendent aimer la Mauritanie plus que tout le monde, veulent nous dorloter de la nécessité de laisser les caciques tranquilles. Comme si le turnover politique à cycle court a pu en si peu de temps les recycler en exfiltrant par centrifugation tout ce que l’on pouvait leur reprocher ! Oui, maintenant faisons appel à la magie.

De toutes les façons le président a intérêt à faire attention, très attention, car ceux qui ont fait partir Taya, ce ne sont pas des enfants de cœur. C’est aujourd’hui des généraux !! Mais, tout de même, ne perdons pas de vue que sidi a été élevé au sommet par cette légitimité populaire au suffrage universel et jouit d’une aura compte tenu de certaines avancées dans les chantiers de la réconciliation, insuffisantes et partielles soient elles. Oui au renouveau, à la rénovation, bon dieu, on peut bien avancer. Ce sursaut manque-t-il à l’autre ?


Thierno Tandia
(Massy - France)