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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

« Mon devoir de me taire (puis de parler quand c’est trop tard) » : chronique ironique sur Kane Ousmane


Le 13 juin, dans une salle feutrée de Nouakchott, Kane Ousmane Mamoudou, ancien grand commis de l’État, ex-haut responsable international, vient de découvrir un nouveau métier : celui d’opposant… à la retraite.

Avec son ouvrage « Mon devoir de servir », il nous gratifie enfin — après des décennies de loyauté feutrée et de silence stratégique — d’un regard lucide et tranchant sur les dysfonctionnements du système… qu’il a si bien servi.

Quand le silence devient courageux… à la fin

Pendant ses années aux commandes — à la BAD, à la SNIM, à la Banque centrale, au ministère — Kane Ousmane s’est fait un devoir de ne surtout rien dire publiquement de travers. Pas une note dissonante. Pas une critique. Pas un mot sur le passif humanitaire, la langue d’enseignement ou la corruption. À l’époque, l’obsession, c’était l’efficacité technocratique dans le respect de la hiérarchie politique. En clair : faire le job, et surtout ne pas trop penser à haute voix.

Mais voilà qu’après avoir manqué de peu le fauteuil de président de la BAD (que le pouvoir n’a pas soutenu), notre héros découvre soudain la vertu de la parole libre. Il dénonce, il critique, il conseille, il regrette. Il parle même de “nominations de convenance”. Le même système de convenance qui l’a pourtant hissé jusqu’aux sommets de l’appareil d’État.

Ministres à 35 ans ? Mauvaise idée… sauf s’ils me soutiennent. Dans une formule magistrale, il lâche :

« Les ministres à 35 ans, ce n’est pas une bonne idée. »

Très juste. Mais où était ce discernement quand des ministres ignares mais bien nés peuplaient les gouvernements auxquels il appartenait ? Où était cette rigueur quand des jeunes bien introduits héritaient de postes dans les banques publiques, les agences de développement et les institutions internationales, pendant que des diplômés compétents erraient sans emploi ? Ah oui, il ne fallait pas déranger la machine.

Aujourd’hui, il plaide pour le mérite. Mais le mérite de parler arrive souvent après l’échec d’une ambition.

Passif humanitaire, langue, corruption : un éclairage soudain

Kane Ousmane découvre aussi que :

• L’éducation va mal. (Mais qui était là quand on faisait semblant de réformer ?)
• Le débat sur la langue est bloqué. (Mais où était sa voix lorsque l’unilinguisme s’est renforcé au nom de l’unité ?)
• Le passif humanitaire est un frein. (Mais que disait-il quand l’État faisait dans l’oubli organisé ?)
• La corruption est destructrice. (C’est donc maintenant que l’on réalise que la voiture publique est détournée vers le domicile privé ?)

On pourrait presque croire qu’il a lu un rapport d’ONG… ou une chronique écrite par les gens qu’on accusait hier d’être des perturbateurs anti-républicains.

Un legs d’éthique… à géométrie variable

À travers ses mémoires, Kane Ousmane dit vouloir transmettre un héritage d’éthique et de rigueur à la jeunesse. Fort bien. Mais de quelle rigueur parle-t-on ?

• Celle du fonctionnaire compétent qui exécute sans broncher, même quand le politique déraille ?
• Celle du cadre prudent, qui pense dans sa tête mais se tait dans les journaux ?
• Celle de l’ambitieux discret, qui ne se découvre une conscience qu’au moment où les ambitions ne passent plus ?

Le courage politique, ce n’est pas de parler quand on est à la retraite, c’est de prendre position quand on est encore utile, visible, et influent.

Mémoires d’un silence stratégique

Dans le fond, Kane Ousmane est le symbole élégant du haut fonctionnaire mauritanien : compétent, intelligent, loyal… mais terriblement prudent.

Il n’est ni corrompu, ni médiocre. Mais il a été utile au système en gardant le silence quand il fallait parler, et en parlant quand ce silence n’avait plus de prix à payer.

Alors oui, son témoignage est utile. Mais à condition que la jeunesse ne l’imite pas. Qu’elle parle plus tôt. Qu’elle dérange plus fort. Qu’elle serve avec conscience, sans attendre que le fauteuil se vide pour devenir courageuse. Wetov.





SY Mamadou

Source : Kassataya
Mardi 17 Juin 2025 - 17:55
Mardi 17 Juin 2025 - 17:56
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