
Le secteur de l’éducation engloutit un des plus gros budgets de l’Etat.
Mais cela ne se manifeste plus en résultats positifs depuis de longues années. Cette crise de l’éducation, du primaire à l’université, risque de prendre une ampleur plus aiguë cette année, avec le gel des contributions des bailleurs, qui y ont une part non négligeable.
L’enseignement fondamental qui représente plus de cinq cent mille élèves, bénéficie de 50 % du budget alloué au ministère de l'Education nationale (vingt milliards ouguiyas), soit un investissement annuel de cent mille ouguiyas par élève, en 2007.
Et dans le cadre du Programme National de Développement du Secteur de l'éducation (PNDSE) couvrant la période 2001-2011, l'Etat mauritanien reçoit la coopération de l'agence française de développement (AFD), qui depuis 2002, et jusqu'en 2011, en appui à ce programme, fournit une aide substantielle de vingt millions d'euros (moins le recouvrement des frais des dix experts en place...).
Donc à priori, largement de quoi relancer un minimum le chantier de l'éducation. Et si au niveau quantitatif, la Mauritanie possède un bon système éducatif, avec au niveau de l’enseignement fondamental, une amélioration importante tendant à l’universalisation de l’accès à l’enseignement et une quasi parité en termes de genre au niveau du primaire.
En revanche, et c'est là que le bât blesse, peu de progrès ont été réalisés en termes de qualité: les indicateurs mesurant la rétention et les résultats des élèves restent faibles, et la situation des enseignants a eu tendance à se détériorer, pendant les années précédentes. Les statistiques scolaires révèlent par ailleurs de profondes disparités régionales, associées à de fortes disparités de revenus. Ce que l'ancienne ministre de l'éducation nationale, Nebghouha Mint Mohamed Vall avait bien mesuré. «En Mauritanie, sur deux enfants qui entrent en première année fondamentale, un seul arrive en sixième année.» renseignait-elle sans complaisance l'an passé devant un parterre d'étudiants, à l’amphithéâtre de la Faculté des Sciences Juridiques et Économiques de l’Université de Nouakchott. «De ce fait, la plupart de nos enfants, qui ont fait les bancs primaires, ne sont pas entièrement alphabétisés, et la qualité de leur apprentissage se dégrade à ce niveau d’année en année.» continuait-elle.
L'université de Nouakchott, cette «fabrique accélérée de chômeurs» Après un tel constat, il est évident que les tares se prolifèrent, jusqu’à l’enseignement universitaire, cette «fabrique accélérée de chômeurs». La Mauritanie compte aujourd’hui plus de quinze mille étudiants dont deux mille cinq cent sont à l’étranger. L’enveloppe budgétaire de l’enseignement supérieur avoisine les cinq milliards d’ouguiyas, dont deux sont destinés aux étudiants mauritaniens vivant à l’extérieur et les trois milliards à l’université de Nouakchott.
L’enseignement secondaire qui compte plus de quatre-vingt dix mille élèves occupe 30 % du budget du ministère de l'Education nationale. Ces chiffres eux aussi ne se reflètent pas totalement dans le cadre et l'enseignement universitaire. Créée, il y a plus de vingt ans, l’unique université de Mauritanie est selon une partie de ses étudiants, le reflet des tares structurelles qui minent l’enseignement dans son ensemble. «Une infrastructure vétuste et inadaptée, un enseignement rudimentaire et anarchique ne correspondant ni en quantité, ni en qualité aux besoins réels, des profils pédagogiques ne cadrant pas avec les disciplines, des étudiants démunis et abandonnés à eux- mêmes.» résume Cheikh Dia, étudiant en licence d'économie appliquée. Cependant, même si toutes ces critiques sont fondées, «c'est à l'étudiant d'aller chercher ce dont il a besoin dans les bibliothèques » rectifie Mohamed Ould Abdallahi, un autre étudiant. Il faut aussi savoir que la compétence d'un étudiant réside dans sa capacité d'adaptation et de lecture et non dans sa dépendance à un environnement universitaire ou aux cours qui y sont dispensés. Maintenant, nombre d'étudiants ne lisent plus et attendent tout du ciel.» tempère Cheikhna Mouhamed Wague, cadre du privé. Un déficit de qualité d'adaptation donc? Pas uniquement selon le président de l'Université de Nouakchott, M. Isselkou Ould Ahmed Izidbih. Il a appelé le mois dernier les autorités nationales spécialisées, ainsi que les différents partenaires de l'université, à aider son établissement «à passer le cap critique du système LMD, système «qui requiert d'importantes ressources humaines et logistiques».
«Pour redynamiser la recherche scientifique et réhabiliter les ressources humaines, en ce moment crucial où l'université s'oriente vers l'application du système LMD à partir de l'année prochaine, il est impératif, pour elle, de jeter les ponts d'une entente et d'une coopération avec les institutions spécialisées nationales, régionales et internationales.» ajoute-t-il.
Améliorer les ressources humaines donc. Ce qui en définitif est le problème majeur de l'ensemble des structures administratives du pays.
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Source: lauthentique
(M) avomm
Mais cela ne se manifeste plus en résultats positifs depuis de longues années. Cette crise de l’éducation, du primaire à l’université, risque de prendre une ampleur plus aiguë cette année, avec le gel des contributions des bailleurs, qui y ont une part non négligeable.
L’enseignement fondamental qui représente plus de cinq cent mille élèves, bénéficie de 50 % du budget alloué au ministère de l'Education nationale (vingt milliards ouguiyas), soit un investissement annuel de cent mille ouguiyas par élève, en 2007.
Et dans le cadre du Programme National de Développement du Secteur de l'éducation (PNDSE) couvrant la période 2001-2011, l'Etat mauritanien reçoit la coopération de l'agence française de développement (AFD), qui depuis 2002, et jusqu'en 2011, en appui à ce programme, fournit une aide substantielle de vingt millions d'euros (moins le recouvrement des frais des dix experts en place...).
Donc à priori, largement de quoi relancer un minimum le chantier de l'éducation. Et si au niveau quantitatif, la Mauritanie possède un bon système éducatif, avec au niveau de l’enseignement fondamental, une amélioration importante tendant à l’universalisation de l’accès à l’enseignement et une quasi parité en termes de genre au niveau du primaire.
En revanche, et c'est là que le bât blesse, peu de progrès ont été réalisés en termes de qualité: les indicateurs mesurant la rétention et les résultats des élèves restent faibles, et la situation des enseignants a eu tendance à se détériorer, pendant les années précédentes. Les statistiques scolaires révèlent par ailleurs de profondes disparités régionales, associées à de fortes disparités de revenus. Ce que l'ancienne ministre de l'éducation nationale, Nebghouha Mint Mohamed Vall avait bien mesuré. «En Mauritanie, sur deux enfants qui entrent en première année fondamentale, un seul arrive en sixième année.» renseignait-elle sans complaisance l'an passé devant un parterre d'étudiants, à l’amphithéâtre de la Faculté des Sciences Juridiques et Économiques de l’Université de Nouakchott. «De ce fait, la plupart de nos enfants, qui ont fait les bancs primaires, ne sont pas entièrement alphabétisés, et la qualité de leur apprentissage se dégrade à ce niveau d’année en année.» continuait-elle.
L'université de Nouakchott, cette «fabrique accélérée de chômeurs» Après un tel constat, il est évident que les tares se prolifèrent, jusqu’à l’enseignement universitaire, cette «fabrique accélérée de chômeurs». La Mauritanie compte aujourd’hui plus de quinze mille étudiants dont deux mille cinq cent sont à l’étranger. L’enveloppe budgétaire de l’enseignement supérieur avoisine les cinq milliards d’ouguiyas, dont deux sont destinés aux étudiants mauritaniens vivant à l’extérieur et les trois milliards à l’université de Nouakchott.
L’enseignement secondaire qui compte plus de quatre-vingt dix mille élèves occupe 30 % du budget du ministère de l'Education nationale. Ces chiffres eux aussi ne se reflètent pas totalement dans le cadre et l'enseignement universitaire. Créée, il y a plus de vingt ans, l’unique université de Mauritanie est selon une partie de ses étudiants, le reflet des tares structurelles qui minent l’enseignement dans son ensemble. «Une infrastructure vétuste et inadaptée, un enseignement rudimentaire et anarchique ne correspondant ni en quantité, ni en qualité aux besoins réels, des profils pédagogiques ne cadrant pas avec les disciplines, des étudiants démunis et abandonnés à eux- mêmes.» résume Cheikh Dia, étudiant en licence d'économie appliquée. Cependant, même si toutes ces critiques sont fondées, «c'est à l'étudiant d'aller chercher ce dont il a besoin dans les bibliothèques » rectifie Mohamed Ould Abdallahi, un autre étudiant. Il faut aussi savoir que la compétence d'un étudiant réside dans sa capacité d'adaptation et de lecture et non dans sa dépendance à un environnement universitaire ou aux cours qui y sont dispensés. Maintenant, nombre d'étudiants ne lisent plus et attendent tout du ciel.» tempère Cheikhna Mouhamed Wague, cadre du privé. Un déficit de qualité d'adaptation donc? Pas uniquement selon le président de l'Université de Nouakchott, M. Isselkou Ould Ahmed Izidbih. Il a appelé le mois dernier les autorités nationales spécialisées, ainsi que les différents partenaires de l'université, à aider son établissement «à passer le cap critique du système LMD, système «qui requiert d'importantes ressources humaines et logistiques».
«Pour redynamiser la recherche scientifique et réhabiliter les ressources humaines, en ce moment crucial où l'université s'oriente vers l'application du système LMD à partir de l'année prochaine, il est impératif, pour elle, de jeter les ponts d'une entente et d'une coopération avec les institutions spécialisées nationales, régionales et internationales.» ajoute-t-il.
Améliorer les ressources humaines donc. Ce qui en définitif est le problème majeur de l'ensemble des structures administratives du pays.
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Source: lauthentique
(M) avomm