
Le sénateur Barack Obama, candidat à l'investiture démocrate aux États-Unis, a appelé le leader de l'opposition kényan Raila Odinga pour lui demander d'engager des pourparlers sans conditions avec le président Mwai Kibaki, a indiqué mardi son porte-parole.
«Barack Obama a parlé avec Raila Odinga lundi» a indiqué à l'AFP le porte-parole du candidat, Bill Burton. «Il l'a pressé de mettre fin à la violence et lui a demandé de s'assoir, sans préconditions, avec le Président (Mwai) Kibaki pour résoudre la crise de manière pacifique», a-t-il dit.
Obama tente également «de parler avec le Président Kibaki,» a indiqué Burton, ajoutant que le candidat démocrate avait évoqué ces dernières semaines la crise au Kenya avec plusieurs interlocuteurs.
L'état-major du sénateur n'a toutefois pas confirmé si des liens familiaux l'unissait à Raila Odinga.
Raila Odinga, qui revendique la victoire à l'élection présidentielle de fin décembre, a indiqué pour sa part mardi qu'il avait été contacté par le sénateur de l'Illinois, son cousin selon lui.
«Le président Obama», a commencé M. Odinga lors d'un entretien avec le service étranger de la radio BBC, avant de se reprendre: «le père de Barak Obama est mon oncle maternel», a affirmé M. Odinga, interrogé sur l'appartenance des deux hommes à la communauté Luo du Kenya.
«Barak Obama m'a téléphoné alors qu'il est en campagne présidentielle. Il m'a téléphoné à deux reprises hier (lundi) pour me faire part de ses inquiétudes et pour me dire qu'il allait également téléphoner au président (Mwai) Kibaki pour que Kibaki accepte de trouver une solution négociée satisfaisante au problème», a ajouté M. Odinga, interrogé après un meeting avec ses troupes à Nairobi.
Depuis le 30 décembre et l'annonce de la réélection du président sortant, Odinga mène un combat acharné pour être reconnu vainqueur de la présidentielle du 27 décembre, qu'il briguait pour la deuxième fois après une tentative infructueuse en 1997.
Cette contestation a entraîné un déchaînement de violences au Kenya, qui ont fait au moins 600 morts et plus de 255.000 déplacés.
Mwai Kibaki «sait qu'il n'y a aucune base pour que je le rencontre directement car il a volé une élection. J'ai gagné les élections, il les a perdues», a poursuivi M. Odinga.
«Nous avons été trompés, la population de ce pays a été trompée. (...) Nous sommes dans une crise constitutionnelle», a-t-il ajouté.
Le président en exercice de l'Union africaine (UA), le chef de l'État ghanéen John Kufuor, est arrivé mardi en fin de journée à Nairobi pour aider à la résolution de la profonde crise qui secoue le Kenya.
Le président kényan Mwai Kibaki a annoncé mardi la composition partielle d'un gouvernement de «large ouverture», immédiatement qualifié de «plaisanterie» par le parti de l'opposant Raila Odinga, qui s'en remet exclusivement à une médiation internationale pour sortir de la crise.
Agence France-Presse - Washington
Cyberpresse
(M)