![Passif humanitaire : A quand une commission d’enquête ? Passif humanitaire : A quand une commission d’enquête ?](https://www.avomm.com/photo/art/default/968918-1205214.jpg?v=1289455126)
La Coordination des Victimes de la Répression a fêté ce 14 juin sa première année d’existence. A cet effet, elle a organisé une conférence-débat au cours de laquelle, elle a annoncé la création d’un Observatoire pour le Règlement du Passif Humanitaire qui va regrouper l’Aide aux Veuves et Orphelins des Militaires Mauritaniens, la Coordination des Anciens Militaires Mauritaniens et l’Organisation contre la Violation des Droits de l’Homme et le Comité Directeur des Communautés Réfugiées au Sénégal.
Dans la déclaration distribuée en marge de cette célébration, on peut lire : «S’agissant du passif humanitaire, rien n’est encore officiellement entamé. Des propositions retenues pendant les JNC, aucune n’a connu une orientation claire ». Ces propositions concernent la création d’une commission indépendante composée de personnalités d’envergure nationale reconnues pour leur compétence, leur probité, leur intégrité et leur patriotisme ; la création d’une Commission nationale telle que proposée par le document officiel du Comité interministériel ; l’élargissement de la commission proposée dans le document de travail, aux représentants des victimes, aux organisations de défense des droits de l’Homme et à des personnalités indépendantes.
Aux yeux de la Coordination des Victimes de la Répression, le gouvernement n’a pas respecté les propositions retenues lors des Journées Nationales de Concertation du 20 au 22 novembre 2007. En plus de cela, la COVIRE a fustigé leur mise à l’écart dans le traitement du passif humanitaire. Et par rapport au retour des déportés, «beaucoup de manquements ont été observés, notamment dans l’organisation des opérations de rapatriement et la prise en charge pour l’installation d’urgence », lit-on dans la déclaration attribuée par la Coordination des Victimes de la Répression.
«On a fait beaucoup de tambour et de trompette autour du retour des réfugiés. Mais, en réalité, ce qui se passe va mal », a révélé Ngaïdé Alioune Moctar, coordonnateur de la COVIRE. «Il est temps que tout le monde se soude et resserre les coudes autour de ce problème pour le régler », a-t-il lancé tout en relevant les problèmes d’habitat, de santé…auxquels sont confrontés les réfugiés revenus. La Coordination des Victimes de la Répression est donc visiblement déçue de la situation actuelle qui prévaut dans les camps des mauritaniens rapatriés.
Témoignage de Lô Moussa Mamadou, rescapé militaire
Il fut adjudant. C’était avant 1989. Il est devenu aujourd’hui le président du Collectif des Rescapés Militaires, créé en 1991 à la suite des événements de 1989. Pendant cette période, il servait à Rosso comme Inspecteur de transmission. Il n’était pas le seul à être appréhendé. Il y avait aussi Dia Daouda, Dieng Abdoul Razak, Sow Amadou Dème. Tous des adjudants arrêtés le même jour par un capitaine de leur base militaire. Ce dernier avait reçu l’injonction de la part de l’Etat major de les arrêter.
Ce capitaine avait reçu l’ordre de les tuer au cas où ils voudraient s’opposer à leur arrestation. A leur grande surprise, ce capitaine les a rassurés en leur disant qu’il ne leur ferait pas de mal. Ils furent transportés à un lieu tenu secret.
Pendant 3 jours, ils ont vécu toutes sortes de supplices et d’humiliation, sans boire ni manger. Par la suite, ils furent envoyés à Béila. Ici aussi, les tortures vont reprendre. Les méthodes utilisées étaient effroyables.
Par exemple, de 21 h à 4 h, ils étaient enterrés sauf leur tête qui pendait au sol. Ceux qui ne pouvaient pas résister longtemps périssaient immédiatement. De temps à temps, on glissait leur tête dans une position inclinée dans un fût plein d’eau.
Pendant 6 mois, ils ont vécu l’enfer à Béila. De là, ils furent transférés à Jréida. Ce fut aussi le même accueil. Et le calvaire continuait de plus belle jusqu’à leur transfert à Nbéika.
Aujourd’hui, après avoir été accusés à tort lui et ses compagnons, Lô Moussa Mamadou ne demande qu’une seule chose, qu’on les rétablisse dans leurs droits et surtout qu’on mette en place une commission d’enquête indépendante pour que toute la lumière soit faite sur cette période.
Babacar Baye Ndiaye
LE RENOVATEUR QUOTIDIEN
Dans la déclaration distribuée en marge de cette célébration, on peut lire : «S’agissant du passif humanitaire, rien n’est encore officiellement entamé. Des propositions retenues pendant les JNC, aucune n’a connu une orientation claire ». Ces propositions concernent la création d’une commission indépendante composée de personnalités d’envergure nationale reconnues pour leur compétence, leur probité, leur intégrité et leur patriotisme ; la création d’une Commission nationale telle que proposée par le document officiel du Comité interministériel ; l’élargissement de la commission proposée dans le document de travail, aux représentants des victimes, aux organisations de défense des droits de l’Homme et à des personnalités indépendantes.
Aux yeux de la Coordination des Victimes de la Répression, le gouvernement n’a pas respecté les propositions retenues lors des Journées Nationales de Concertation du 20 au 22 novembre 2007. En plus de cela, la COVIRE a fustigé leur mise à l’écart dans le traitement du passif humanitaire. Et par rapport au retour des déportés, «beaucoup de manquements ont été observés, notamment dans l’organisation des opérations de rapatriement et la prise en charge pour l’installation d’urgence », lit-on dans la déclaration attribuée par la Coordination des Victimes de la Répression.
«On a fait beaucoup de tambour et de trompette autour du retour des réfugiés. Mais, en réalité, ce qui se passe va mal », a révélé Ngaïdé Alioune Moctar, coordonnateur de la COVIRE. «Il est temps que tout le monde se soude et resserre les coudes autour de ce problème pour le régler », a-t-il lancé tout en relevant les problèmes d’habitat, de santé…auxquels sont confrontés les réfugiés revenus. La Coordination des Victimes de la Répression est donc visiblement déçue de la situation actuelle qui prévaut dans les camps des mauritaniens rapatriés.
Témoignage de Lô Moussa Mamadou, rescapé militaire
Il fut adjudant. C’était avant 1989. Il est devenu aujourd’hui le président du Collectif des Rescapés Militaires, créé en 1991 à la suite des événements de 1989. Pendant cette période, il servait à Rosso comme Inspecteur de transmission. Il n’était pas le seul à être appréhendé. Il y avait aussi Dia Daouda, Dieng Abdoul Razak, Sow Amadou Dème. Tous des adjudants arrêtés le même jour par un capitaine de leur base militaire. Ce dernier avait reçu l’injonction de la part de l’Etat major de les arrêter.
Ce capitaine avait reçu l’ordre de les tuer au cas où ils voudraient s’opposer à leur arrestation. A leur grande surprise, ce capitaine les a rassurés en leur disant qu’il ne leur ferait pas de mal. Ils furent transportés à un lieu tenu secret.
Pendant 3 jours, ils ont vécu toutes sortes de supplices et d’humiliation, sans boire ni manger. Par la suite, ils furent envoyés à Béila. Ici aussi, les tortures vont reprendre. Les méthodes utilisées étaient effroyables.
Par exemple, de 21 h à 4 h, ils étaient enterrés sauf leur tête qui pendait au sol. Ceux qui ne pouvaient pas résister longtemps périssaient immédiatement. De temps à temps, on glissait leur tête dans une position inclinée dans un fût plein d’eau.
Pendant 6 mois, ils ont vécu l’enfer à Béila. De là, ils furent transférés à Jréida. Ce fut aussi le même accueil. Et le calvaire continuait de plus belle jusqu’à leur transfert à Nbéika.
Aujourd’hui, après avoir été accusés à tort lui et ses compagnons, Lô Moussa Mamadou ne demande qu’une seule chose, qu’on les rétablisse dans leurs droits et surtout qu’on mette en place une commission d’enquête indépendante pour que toute la lumière soit faite sur cette période.
Babacar Baye Ndiaye
LE RENOVATEUR QUOTIDIEN