
Depuis 1989, les réfugiés mauritaniens courent derrière une reconnaissance sociale et identitaire. Mais, à partir du 29 juin 2008, un premier mouvement de retour en terre mauritanienne a été enclenché, suite à un accord tripartite piloté par le Haut commissariat aux réfugiés (Hcr). Aujourd’hui, l’institution onusienne est pointée du doigt par les acteurs impliqués dans le processus pour n’avoir pas respecté ses engagements.
Tout est parti d’une lutte inlassable engagée depuis plusieurs années par les Associations de défense des droits de l’Homme qui, en juin 2008 ont pu décrocher un accord tripartite entre l’Etat du Sénégal, celui de la Mauritanie et le Haut commissariat aux réfugiés (Hcr). Mais cet organisme humanitaire des Nations unies est fortement décrié par les premiers réfugiés qui, une fois de retour au pays, n’ont eu que de l’illusion. Et pour cause, les conditions d’accueil prédéfinies par l’accord n’étant nullement conformes à la réalité sur le terrain, se désolent-ils. ‘Les milieux où ces réfugiés sont logés brillent particulièrement par leur précarité et leur indécence car, on n’a même pas prévu de toilettes pour les familles’, s’indigne le consultant en droits des réfugiés, Souleymane Sagna. Ce dernier souligne également ‘plusieurs manquements sur les conditions d’installation aux normes inconcevables’.
Et c’est là où le Hcr, selon le président de la Raddho, Alioune Tine, a failli à sa mission d’encadrement qui est d’abord humanitaire. ‘C’est d’ailleurs le mécanisme qui pose problème, car on a comme l’impression que le Hcr a improvisé son action, si l’on sait que sur place rien n’est encore prêt pour accueillir décemment des êtres humains’, constate la représentante de la Raddho en Mauritanie, Aïssata Satigué Sy. Elle révèle également les nombreux manquements sur l’attribution des terres. Une opération d’expropriation des terres aux Négro-Mauritaniens qui, selon elle, demeure une véritable bombe à retardement pour le pays. Il faut dire qu’auparavant, souligne-t-on, des dizaines de milliers de réfugiés, qui avaient accepté de retourner en Mauritanie, ont toujours des problèmes d’insertion, faute d’’identité précise’ leur permettant même de scolariser leurs enfants. Et tout se vit dans cette ‘nébuleuse sociale’, entretenue par une instabilité politique, qui fait toujours traîner le dossier de ces réfugiés mauritaniens.
Pourtant, en sa qualité de premier président, élu démocratiquement, Cheikh Ould Abdallahi avait suscité, en 2007, une lueur d’espoir, en demandant ‘pardon aux peuples longtemps meurtris par des années d’injustice’. Mais le coup d’Etat, intervenu en Mauritanie il y a quelques mois, semble tout remettre en cause. Et ce qui touche le plus les structures de défense des droits de l’homme, c’est le fait que les réfugiés soient pris comme des ‘fonds de commerce’ par les politiques qui utilisent leur dossier pour se forger une légitimité. Sur ce point, le régime du général Abdel Aziz est en passe de tout compliquer car, avec les sanctions brandies par la communauté internationale, ce sont les réfugiés déjà confrontés à de nombreux problèmes d’existence et de nourriture, qui risquent d’en souffrir le plus.
Abdoul Aziz AGNE
walfadjiri
Tout est parti d’une lutte inlassable engagée depuis plusieurs années par les Associations de défense des droits de l’Homme qui, en juin 2008 ont pu décrocher un accord tripartite entre l’Etat du Sénégal, celui de la Mauritanie et le Haut commissariat aux réfugiés (Hcr). Mais cet organisme humanitaire des Nations unies est fortement décrié par les premiers réfugiés qui, une fois de retour au pays, n’ont eu que de l’illusion. Et pour cause, les conditions d’accueil prédéfinies par l’accord n’étant nullement conformes à la réalité sur le terrain, se désolent-ils. ‘Les milieux où ces réfugiés sont logés brillent particulièrement par leur précarité et leur indécence car, on n’a même pas prévu de toilettes pour les familles’, s’indigne le consultant en droits des réfugiés, Souleymane Sagna. Ce dernier souligne également ‘plusieurs manquements sur les conditions d’installation aux normes inconcevables’.
Et c’est là où le Hcr, selon le président de la Raddho, Alioune Tine, a failli à sa mission d’encadrement qui est d’abord humanitaire. ‘C’est d’ailleurs le mécanisme qui pose problème, car on a comme l’impression que le Hcr a improvisé son action, si l’on sait que sur place rien n’est encore prêt pour accueillir décemment des êtres humains’, constate la représentante de la Raddho en Mauritanie, Aïssata Satigué Sy. Elle révèle également les nombreux manquements sur l’attribution des terres. Une opération d’expropriation des terres aux Négro-Mauritaniens qui, selon elle, demeure une véritable bombe à retardement pour le pays. Il faut dire qu’auparavant, souligne-t-on, des dizaines de milliers de réfugiés, qui avaient accepté de retourner en Mauritanie, ont toujours des problèmes d’insertion, faute d’’identité précise’ leur permettant même de scolariser leurs enfants. Et tout se vit dans cette ‘nébuleuse sociale’, entretenue par une instabilité politique, qui fait toujours traîner le dossier de ces réfugiés mauritaniens.
Pourtant, en sa qualité de premier président, élu démocratiquement, Cheikh Ould Abdallahi avait suscité, en 2007, une lueur d’espoir, en demandant ‘pardon aux peuples longtemps meurtris par des années d’injustice’. Mais le coup d’Etat, intervenu en Mauritanie il y a quelques mois, semble tout remettre en cause. Et ce qui touche le plus les structures de défense des droits de l’homme, c’est le fait que les réfugiés soient pris comme des ‘fonds de commerce’ par les politiques qui utilisent leur dossier pour se forger une légitimité. Sur ce point, le régime du général Abdel Aziz est en passe de tout compliquer car, avec les sanctions brandies par la communauté internationale, ce sont les réfugiés déjà confrontés à de nombreux problèmes d’existence et de nourriture, qui risquent d’en souffrir le plus.
Abdoul Aziz AGNE
walfadjiri