Lors de la mission les problèmes évoqués dans les interventions des différents orateurs : eau, habitat, santé, éducation, état- civil pour ne citer que cela.
(1) EAU
-Village de Dar Salam : 998 personnes, Population qui va augmenter au fil des rapatriements. C’est vrai qu’il existe 3 puits mais un seul est fonctionnel, même en plus des ravitaillements par citerne, il y ‘a un déficit qu’il faudra résorber le plus rapidement que possible.
-Village de Ndiawaldi : 23 personnes – 6 Familles : on a mis à la disposition de la population une charrette avec des pneus troués donc inutilisable. En attendant la réparation de la charrette la population se débrouille pour subvenir à ses besoins en eau, en parcourant 1 à 3 km par jour pour se ravitailler.
-Village de Houdallaye : 549 personnes : manque d’eau criante. Situation à remédier d’urgence
Village de Boynguel Thille : 335 personnes : faible capacité du château d’eau de Tintane pour alimenter à la fois Tintane et la population réfugiée de Boynguel Thillé
-Village de Goural : 247 personnes : on a construit un bassin, mais qui ne retient pas l’eau ; mal construit il est fissuré .urgence là également.
-Village de Belel Ournguel : 84 personnes 19 familles : difficultés en eau, habitat, école, santé
(2) HABITAT
Dans les 6 (six) villages visités, on a déploré la précarité de l’habitat, bâches non adaptées au climat, qui se détachent en morceau du fait du vent.
Jusqu’à présent il n’y a qu’à Houdoullaye qu’on a construit 73 pièces pour 126 familles.
Mais là également les populations qualifient ces constructions d’inadaptées à leurs habitudes : une seule pièce exiguë quelque soit la taille de la famille. Inadaptée, dans les cas de familles polygames, ou nombreuse.
Toutes les latrines sont pleines et les populations ont du mal à se soulager. le déficit d’eau et des latrines déteint sur les conditions d’hygiène, avec risque de maladies.
(3) SANTE
Partout on déplore la non prise en compte du volet santé dans les villages. Les populations rapatriées ne reçoivent pas de soins médicaux. Selon certaines informations l’ANAIR aurait envoyé des médicaments, en tout cas ils ne sont pas arrives a destination.
(4) EDUCATION
Dans ce secteur sensible aucune action sérieuse d’identification d’élèves du primaire ou secondaire n’est entreprise. Il n’y a qu’à Goural ou des cours de rattrapage sont organises par la DREN.
(5) ETAT CIVIL
Tout rapatrié mauritanien, doit après trois mois, être doté de son papier d’état civil conforment à l’article 16 de l’accord tripartite.
Il est essentiel de doter, rapidement, ces rapatries de pièces d’etat civil, pour éviter des problèmes futurs.
L’ONG (ALPD) chargée par le HCR de l’organisation, de l’accueil et de l’installation des rapatriés dans leurs sites a été décriée unanimement par les populations. Elle n’est pas apte à faire face aux problèmes multiples ( accueil , installation et faire des travaux publics.
Nous recommandons, soit de la renforcer soit de rompre son contrat et d’engager une ONG plus compétente.
CONSTRUCTION
Pour aller vite dans les constructions, encore nettement insuffisantes, il nous parait indiqué d’associer les rapatries eux-mêmes qui ont des qualificatifs professionnels. Pas encore des permis de construire pour le Brakna ; superficie octroyée insuffisante ( 20m / 20 m ).
PAM partout on a déploré que la ration alimentaire est insuffisante et incomplète. On ne respecte même pas le ratio international.
ANAIR : Etant en période de pénurie de pâturages, il est bien évident que seul l’aliment de bétail permet aux animaux de survivre à cette période.
Le montant alloué est insuffisant ( 5000 um / mois / vache). Ce qui pose la pertinence du projet consistant à remettre, en ce moment de sécheresse, au réfugiés des animaux à nourrir.
Nous suggérons plutôt de mettre à la disposition de chaque famille 700 000 UM qui choisira son projet.
HCR –
Nous déplorons que Le HCR n’associe pas encore, de façon souhaitée, les représentants légitimes des réfugiés.
Nous déplorons aussi qu’il persiste, quelque fois, à refuser de recenser des déportés, pourtant détenteurs de leur carte de réfugies.
AUTORITES
Plutôt absentes de manière globale dans le contact avec les réfugiés, et le suivi de leurs problèmes, à l’exception de la mairie de Boghé qui a fait un peu mieux avec les rapatriés (Houdallaye) et celui du préfet de Rosso.
RECOMMANDATIONS:
AUTORITÉS
Si les autorités ne réagissent pas rapidement, la première goutte de pluie créera une panique au niveau des sites car les bâches ne résisteront pas au vent et à l’eau d’une façon durable car les populations rapatriés vivent aujourd’hui la politique du fait accompli (sites non viabilisés jusqu’à ce jour, les autorités locales ne prennent pas en charge les préoccupations des populations). Des recommandations devraient être faites, pour leur plus grande implication.
SANTE
En attendant qu’il y ait dans chaque village une structure sanitaire quelque soit son appellation, une prise en charge totale des frais médicaux devrait être assurée pour une période d’au moins trois (3 ) ans. (Pharmacie prestataire établie dans les sites)
EDUCATION
User des vacances pour donner des cours de vacance.
Recenser, avant la rentrée d’octobre, les élèves du primaire et du Secondaire.
Dans chaque site, on doit aussi recenser les enfants en âge d’aller à l’école et voir la possibilité de créer des écoles dans les sites même.
Mais de tous les problèmes, ceux qui nous paraissent les plus urgents demeurent l’habitat au vu de l’hivernage qui approche, l’eau, vitale pour la vie, et celui d’état civil.Il faut rapidement des solutions à ces niveaux.
Nous insistons également pour le remplacement ou le renforcement de L’ONG/ ALPD, partenaire du HCR.
Souhaitons une gestion rigoureuse et transparente des fonds alloués à l’ANAIR et de l’implication pleine et entière des concernés dans les commissions nationales, régionales, départementales et locales.
La délégation remercie vivement les autorités frontalières de la Mauritanie, et du Sénégal, du HCR, de l’AVOMM et du COVIRE pour la coopération apportée.
Ces remerciements vont également aux citoyens visités qui ont manifesté leur accueil chaleureux et fraternel.
LE PRESIDENT
Abou Djigo
TEL : 77513-10-47