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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Sénégal : après un nouveau rebondissement, l’élection présidentielle doit se tenir avant la fin mars


Après un mois de crise politique, le calendrier électoral s’est soudain accéléré. Le président Macky Sall a aussitôt « libéré » son premier ministre et candidat à la présidentielle, afin qu’il puisse faire campagne.

Plongé dans une crise politique inédite, le Sénégal a connu un nouveau coup de théâtre, dans la soirée du mercredi 6 mars. Les regards étaient tournés vers l’Assemblée nationale où les députés votaient un projet de loi d’amnistie controversé, mais c’est du Conseil constitutionnel que l’annonce du jour la plus importante est venue.

La haute juridiction a exigé que le scrutin présidentiel se tienne avant le 2 avril, date à laquelle expire le second mandat de Macky Sall, au pouvoir depuis 2012. « La fixation de la date du scrutin au-delà de la durée du mandat du président de la République en exercice est contraire à la Constitution », justifient les juges, dont les décisions ne sont théoriquement pas susceptibles de recours.

Réaction quasi immédiate de l’exécutif : le gouvernement a été dissous, a annoncé le communiqué du conseil des ministres, afin de « libérer » le désormais ex-premier ministre, et candidat du camp au pouvoir. Amadou Ba « a été libéré de ses charges pour s’occuper à temps plein de sa campagne », précise-t-on à la présidence. L’ancien ministre de l’intérieur, Sidiki Kaba, a été chargé de former un nouveau gouvernement. Dans le même temps, le premier tour de l’élection a été fixé au 24 mars. Une date qui reste incertaine, car, dans la foulée, le Conseil constitutionnel a quant à lui décidé de la date du 31 mars.


Plongé dans une crise politique inédite, le Sénégal a connu un nouveau coup de théâtre, dans la soirée du mercredi 6 mars. Les regards étaient tournés vers l’Assemblée nationale où les députés votaient un projet de loi d’amnistie controversé, mais c’est du Conseil constitutionnel que l’annonce du jour la plus importante est venue.

La haute juridiction a exigé que le scrutin présidentiel se tienne avant le 2 avril, date à laquelle expire le second mandat de Macky Sall, au pouvoir depuis 2012. « La fixation de la date du scrutin au-delà de la durée du mandat du président de la République en exercice est contraire à la Constitution », justifient les juges, dont les décisions ne sont théoriquement pas susceptibles de recours.

Réaction quasi immédiate de l’exécutif : le gouvernement a été dissous, a annoncé le communiqué du conseil des ministres, afin de « libérer » le désormais ex-premier ministre, et candidat du camp au pouvoir. Amadou Ba « a été libéré de ses charges pour s’occuper à temps plein de sa campagne », précise-t-on à la présidence. L’ancien ministre de l’intérieur, Sidiki Kaba, a été chargé de former un nouveau gouvernement. Dans le même temps, le premier tour de l’élection a été fixé au 24 mars. Une date qui reste incertaine, car, dans la foulée, le Conseil constitutionnel a quant à lui décidé de la date du 31 mars.

Dans la tourmente depuis leur mise en cause pour corruption, lors de la publication de la liste des candidats à la présidentielle, les membres du Conseil constitutionnel dédisent une fois de plus le président et imposent une lecture stricte de la loi, dans un Sénégal fréquemment vanté pour son « modèle démocratique ».

« Cela montre que les institutions du Sénégal fonctionnent ; nous nous conformerons aux décisions du Conseil constitutionnel », estime Abdou Mbow, le président du groupe parlementaire de la majorité, Benno Bokk Yakaar (« unis par l’espoir », BBY).
Karim Wade, grand perdant de ce retournement


Cette décision marque une accélération brutale du calendrier, alors que le pays vit dans l’incertitude depuis que M. Sall, a annoncé, le 3 février, le report de l’élection présidentielle prévue trois semaines plus tard. Les députés avaient d’abord reporté le nouveau scrutin au 15 décembre, avant que le dialogue national, convoqué par le président, ne préconise de le ramener au 2 juin.

Dans sa décision du 6 mars, le Conseil constitutionnel a rejeté toutes les préconisations du dialogue national du 26 février – boycotté par dix-sept des dix-neuf candidats à la présidentielle. Il ne veut donc pas d’une élection après le 2 avril, mais balaie aussi l’idée d’un intérim assuré par le chef de l’Etat après l’expiration de son mandat. Il refuse enfin que soit revue la liste des candidats à l’élection présidentielle, que la haute instance avait elle-même publiée. Karim Wade, le fils du président Abdoulaye Wade, de 2000-2012, et leader du Parti démocratique sénégalais (PDS), apparaît comme un des grands perdants de cette décision. Après avoir été éliminé pour avoir renoncé trop tardivement à sa nationalité française, il espérait réintégrer la course à la magistrature suprême.

Autre doute levé, celle de la vacance du pouvoir. Le Conseil prévoit qu’elle sera assurée par le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, et non par M. Sall. « La durée du mandat du président de la République ne peut être réduite ou rallongée », répliquent les juges.

Ces décisions ont été annoncées alors qu’une loi sur l’amnistie était âprement débattue à l’Assemblée nationale. Avec 94 voix pour, 49 contre et trois abstentions, la loi a été adoptée et permet d’amnistier toutes les personnes arrêtées dans le cadre des manifestations organisées entre février 2021 et février 2024.

Ousmane Sonko, le principal adversaire de M. Sall, incarcéré depuis juillet 2023 pour appel à l’insurrection, pourrait donc rapidement sortir de prison, à quelques jours du début du ramadan. Tout comme son bras droit, Bassirou Diomaye Faye, désigné comme le candidat du Parti africain du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité, le Pastef, dissous en juillet 2023 par les autorités. En prison depuis près d’un an, pour outrage à magistrat, il pourrait battre campagne.


Si la décision du Conseil constitutionnel sur la liste des candidats empêche définitivement toute participation de M. Sonko à l’élection présidentielle, son camp veut aller au scrutin coûte que coûte. « Diomaye, c’est comme Sonko. Il pourra sortir pour accompagner son candidat, ce que beaucoup ne voulaient pas. Dieu fait bien les choses, cette loi a été votée », se félicite le député Abass Fall, issu du Pastef, même s’il a voté contre le texte d’amnistie.

Le projet de loi d’amnistie faisait polémique

Porté par le président de la République pour « pacifier l’espace politique », le projet de loi d’amnistie faisait polémique, tant au sein de l’opposition que de la majorité. « Vous êtes entre le marteau de la libération de votre leader, Ousmane Sonko, et l’enclume de l’opinion publique », a lancé à la tribune Adji Mergane Kanouté, députée de la coalition présidentielle BBY. Le texte demeure impopulaire auprès d’une grande partie de la population, car il pourrait amnistier les responsables de la mort de la soixantaine de personnes tuées et des centaines blessées, depuis mars 2021, au cours des manifestations.

Les anciens députés du Pastef ont hésité sur leur vote jusqu’au dernier moment. « Est-ce que les crimes de sang sont dans le champ d’application de cette loi d’amnistie ? », a demandé l’opposant Oumar Sy, qui, de la tribune, s’est adressé à Aïssata Tall Sall, la ministre de la justice, tout en rappelant que son parti n’avait jamais été demandeur de cette loi, même s’il en bénéficierait. « Toutes les infractions criminelles et délictuelles sont incluses, c’est clair », a répondu la ministre qui a tout de même ajouté : « Toutes les victimes seront assistées et soutenues. »

Finalement, l’opposition a voté de façon désunie. « Je suis partagée, j’ai envie de voter pour la loi, mais je me demande s’il le faut, à cause des nombreuses victimes », a confié Nafissatou Diallo, députée PDS, qui a finalement voté contre.

Une opposition fragilisée à la veille du scrutin, c’était un des souhaits du président sortant, et peut-être le seul pari qu’il a pour l’instant gagné, alors que son candidat, M. Ba, apparaît plus faible que jamais, après un mois de crise politique. Des tourments qui marquent la fin de l’ère Macky Sall, un président jusque-là réputé pour sa tactique politique, qui semble désormais naviguer à vue.




Coumba Kane et Théa Ollivier (Dakar, correspondance)






Source : Le Monde
Jeudi 7 Mars 2024 - 12:11
Jeudi 7 Mars 2024 - 12:17
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