La Mauritanie est suspendue des instances de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Il faut croire que pour une sanction, cela ne fait ni chaud ni froid à la junte militaire au pouvoir. Et que cela n’aura pas d’impact réel sur la marche de la Mauritanie.
Au demeurant, quel mal cette décision de l’organe que dirige l’ancien président du Sénégal, Abdou Diouf, peut-il faire à la Mauritanie, qui souffrait déjà à peine des condamnations de l’organisation panafricaine, l’UA, elle qui avait agité les grelots d’une suspension, à présent oubliée ? La Ligue arabe ou l’Organisation de la conférence islamique (OCI) aurait jeté l’anathème sur la Mauritanie au regard beaucoup plus tourné vers le monde arabo-musulman, que ce pays islamique aurait plus accusé le coup. Si elle ne semble pas souffrir de son absence de la CEDEAO, pourquoi s’attristerait-elle de son absence de l’Organisation internationale de la francophonie dont elle se sent d’ailleurs moins proche ? Comment accorder du crédit, et, in fine, craindre une organisation qui a parfois brillé par ses inconséquences et son manque de fermeté ? Plutôt que de se comporter en observatoire vigilant et intraitable de la démocratie, celle-ci s’est parfois dépêchée d’entériner des résultats de mascarades électorales sur le continent, écornant ainsi son image.
Et à propos de condamnations et de suspensions bien souvent sans effet, de la part de la francophonie comme de bien d’autres organisations africaines, cela ne change rien, l’habitude étant que ces structures finissent généralement par accepter en leur sein des présidents putschistes ou mal élus.
Si donc ces organisations montrent des signes de faiblesse en termes de rigueur et de fermeté, peuvent-elles rayonner au point que toute sanction ou condamnation soit véritablement ressentie comme un blâme ?
Quel travail réalise en amont ces organisations, notamment en termes de bonne observation des élections, de formation des acteurs politiques africains de la zone francophone à la culture de la démocratie et à la citoyenneté ? Quelle action entreprend-elle en amont pour désamorcer certaines crises dont les prémices sont parfois très perceptibles ?
Cela dit, si l’Afrique peine toujours à se conformer aux standards démocratiques, cela est souvent dû au fait que de nombreux mécanismes prévus pour réguler la vie politique ne sont pas dûment activés.
La Mauritanie pour ne pas la citer, se serait sans doute fait l’économie du dernier coup de force si les mécanismes tels prévus par sa Constitution avaient fonctionné normalement. Ailleurs, en Bolivie notamment, le président n’a pas hésité à remettre son mandat en jeu en convoquant un référendum révocatoire, face à un certain blocage démocratique. Et Dieu seul sait combien il s’est requinqué politiquement, après sa victoire à ce référendum. L’ancien homme fort du Pakistan, Pervez Musharaf, a eu le mérite d’éviter à son pays, une dévolution du pouvoir par les armes, en dévançant la procédure d’impeachment prévue par la Constitution. L’Afrique peut et doit suivre ces bons exemples.
Cheick Beldh’or SIGUE
Le Pays
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Source: lefaso
(M) avomm
Au demeurant, quel mal cette décision de l’organe que dirige l’ancien président du Sénégal, Abdou Diouf, peut-il faire à la Mauritanie, qui souffrait déjà à peine des condamnations de l’organisation panafricaine, l’UA, elle qui avait agité les grelots d’une suspension, à présent oubliée ? La Ligue arabe ou l’Organisation de la conférence islamique (OCI) aurait jeté l’anathème sur la Mauritanie au regard beaucoup plus tourné vers le monde arabo-musulman, que ce pays islamique aurait plus accusé le coup. Si elle ne semble pas souffrir de son absence de la CEDEAO, pourquoi s’attristerait-elle de son absence de l’Organisation internationale de la francophonie dont elle se sent d’ailleurs moins proche ? Comment accorder du crédit, et, in fine, craindre une organisation qui a parfois brillé par ses inconséquences et son manque de fermeté ? Plutôt que de se comporter en observatoire vigilant et intraitable de la démocratie, celle-ci s’est parfois dépêchée d’entériner des résultats de mascarades électorales sur le continent, écornant ainsi son image.
Et à propos de condamnations et de suspensions bien souvent sans effet, de la part de la francophonie comme de bien d’autres organisations africaines, cela ne change rien, l’habitude étant que ces structures finissent généralement par accepter en leur sein des présidents putschistes ou mal élus.
Si donc ces organisations montrent des signes de faiblesse en termes de rigueur et de fermeté, peuvent-elles rayonner au point que toute sanction ou condamnation soit véritablement ressentie comme un blâme ?
Quel travail réalise en amont ces organisations, notamment en termes de bonne observation des élections, de formation des acteurs politiques africains de la zone francophone à la culture de la démocratie et à la citoyenneté ? Quelle action entreprend-elle en amont pour désamorcer certaines crises dont les prémices sont parfois très perceptibles ?
Cela dit, si l’Afrique peine toujours à se conformer aux standards démocratiques, cela est souvent dû au fait que de nombreux mécanismes prévus pour réguler la vie politique ne sont pas dûment activés.
La Mauritanie pour ne pas la citer, se serait sans doute fait l’économie du dernier coup de force si les mécanismes tels prévus par sa Constitution avaient fonctionné normalement. Ailleurs, en Bolivie notamment, le président n’a pas hésité à remettre son mandat en jeu en convoquant un référendum révocatoire, face à un certain blocage démocratique. Et Dieu seul sait combien il s’est requinqué politiquement, après sa victoire à ce référendum. L’ancien homme fort du Pakistan, Pervez Musharaf, a eu le mérite d’éviter à son pays, une dévolution du pouvoir par les armes, en dévançant la procédure d’impeachment prévue par la Constitution. L’Afrique peut et doit suivre ces bons exemples.
Cheick Beldh’or SIGUE
Le Pays
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Source: lefaso
(M) avomm