
Taala était mon ainé de trois ans à peu prés. Il était l’ami d’enfance de mon grand frère Aamadu, de Hamdu Rabbi Gaajo, d’Aamadaa Joop et d’autres.
Nous avons aussi fait l’école coranique ensemble, auprès de mon père Ceerno Sileymaani Bah. J’ai toujours gardé l’image de cet almuudo particulier qui, tenait son alluwal par ses deux mains, chantait, dansait, applaudissait et psalmodiait à la fois !!!
Taala était capable de faire des va et des vient entre sa leçon coranique et une chanson populaire, comme :
kooli yah, kooli yah,
kooli Binta Jeewal Aamadu Bayal,
Kooli yah, koye laaye laa,
Haami mi sokkii,
Haa mi loowii,
Haa zo mbelaami tan njahrat mi,
Njahrat mi ko e Rugi Baayel,
koy e laayelaa.
Je l’entendais aussi chanter cette chanson et d’autres au retour de champs Teekingel, sur sa tête le récipient qui contenait notre déjeuner, derrière lui tous les Baydaajui de mon père.
Une anecdote que mon père aimait raconter entre Taala et Bellel buubaa qui était plus âgé que son père, un grand joueur de buubaa, (le petit tamtam d’aisselle).
On revenait de Teekingel, on était au niveau du village de Ceenel Halayve, en bas du cimetière de ce village, soudain Bellel sortit de Ceenel.
Taala njaay l’aperçut et cria fort « woy heege bellel ». C’est ainsi que Bellel tourne la tête vers Taala, après vers mon père, en disant :
Ceerno, Taala ko almuudo maaza ? (Ceerno Taala est ton élève ?)
Mon père lui rétorqua :
- Eey, ko o almuudo am.(oui c’est mon élève coranique)
Bellel s’arrêta et dit à mon père :
- Ceerno so o dursii ngaddaa alluwal ngal, mbazaa e am.si jamais il réussit dans ces études coraniques, tu prends sa planchette pour la mettre dans mes !!!).
Taala est né artiste, il a vécu artiste et mort artiste.
Taala était l’ami des enfants. Je garderai toujours de lui, l’image de celui qui initiait les plus petits à nager, à jouer zoo e zoo, à chanter, à danser et à manier le buubaa.
Dès son bas âge Taala Njaayel détrônait toutes les filles de son âge et celles plus âgées que lui à la danse. Au dinngiral, il faisait la compétition contre les meilleures danseuses de sa génération, , en aay aay, en jiilal, en wanngo, en duxxal, en naale ko jardugel et en rippoo bilik baaba sammba et il les gagnait toutes une à une.
Quel souvenir d’enfance !!
Parce que le projet de la famille de Taala n’était pas de faire de lui un danseur, on l’a fait malheureusement souffrir, en le battant pour le décourager et pour le réorienter. Il était presque marginalisé mais Taala Njaayel a tenu tête à tout le monde pour vivre dans une société d’ignorance et d’intolérance, comme il le voulait.
Malheureusement que Taala n’était ni américain pour rivaliser Michael Jackson, ni français pour concurrencer Claude François, ni malien pour avoir la chance d’Ali Farka Touré ; il n’était même pas sénégalais pour rêver librement, mais fuutankais et mauritanien, noir en plus.
Taala Siley Njaay, Taala Huley Malaazo Demba, ta société mauritanienne ne t’a pas mérité. Tu nous as animé des milliers de spectacles inoubliables dont rares sont immortalisés. Tu nous as fait vivre l’art. Si on t’avait reconnu, tu nous aurais enseigné à chanter, à danser, tu aurais enseigné à nos enfants et à nos petits enfants le Wanngo, et le maka fettini. Tu nous aurais tout simplement ouvert des écoles de chants et de danse, mais Hélas !!!
Je remercie de passage mon jeune frère Ngayde Mammadu Amar d’avoir immortalisé l’image de Taala Njaay sur mon poème, intitulé Boggee.
J’espère qu’un jour viendra où ton nom figurera sur l’annal de Halayve. Je ne serais forcément pas là, mais nos historiens et nos hommes de culture et d’art ne doivent pas t’oublier.
Reposes-toi grand frère. Ko miin minye Abdul Ummu Bah. Mi duwanii ma cuddiizo maaza, sukaave maaza, hono no neldirtumi duwaawo e baaboo Siley, Neene Huley Jallo e kaaw Demmba Aysata Jallo.
Yoo Alla yurmo, yaafoo Taala Njaay.
Sayku Umar Ceerno Sileymaani Bah
source:flamnet.net
** Je me joins à cet hommage posthume de Sayku Umar à Taala Njaay, j' ai connu Taala et ses frères sont mes amis, nous avons vécu ensemble à Nouakchott. A Amadou Bocar, Abou, Ousmane, Garmy, Djorbo et à sa femme je présente mes sincéres condoléances.
Ousmane SARR
président de l' AVOMM
Nous avons aussi fait l’école coranique ensemble, auprès de mon père Ceerno Sileymaani Bah. J’ai toujours gardé l’image de cet almuudo particulier qui, tenait son alluwal par ses deux mains, chantait, dansait, applaudissait et psalmodiait à la fois !!!
Taala était capable de faire des va et des vient entre sa leçon coranique et une chanson populaire, comme :
kooli yah, kooli yah,
kooli Binta Jeewal Aamadu Bayal,
Kooli yah, koye laaye laa,
Haami mi sokkii,
Haa mi loowii,
Haa zo mbelaami tan njahrat mi,
Njahrat mi ko e Rugi Baayel,
koy e laayelaa.
Je l’entendais aussi chanter cette chanson et d’autres au retour de champs Teekingel, sur sa tête le récipient qui contenait notre déjeuner, derrière lui tous les Baydaajui de mon père.
Une anecdote que mon père aimait raconter entre Taala et Bellel buubaa qui était plus âgé que son père, un grand joueur de buubaa, (le petit tamtam d’aisselle).
On revenait de Teekingel, on était au niveau du village de Ceenel Halayve, en bas du cimetière de ce village, soudain Bellel sortit de Ceenel.
Taala njaay l’aperçut et cria fort « woy heege bellel ». C’est ainsi que Bellel tourne la tête vers Taala, après vers mon père, en disant :
Ceerno, Taala ko almuudo maaza ? (Ceerno Taala est ton élève ?)
Mon père lui rétorqua :
- Eey, ko o almuudo am.(oui c’est mon élève coranique)
Bellel s’arrêta et dit à mon père :
- Ceerno so o dursii ngaddaa alluwal ngal, mbazaa e am.si jamais il réussit dans ces études coraniques, tu prends sa planchette pour la mettre dans mes !!!).
Taala est né artiste, il a vécu artiste et mort artiste.
Taala était l’ami des enfants. Je garderai toujours de lui, l’image de celui qui initiait les plus petits à nager, à jouer zoo e zoo, à chanter, à danser et à manier le buubaa.
Dès son bas âge Taala Njaayel détrônait toutes les filles de son âge et celles plus âgées que lui à la danse. Au dinngiral, il faisait la compétition contre les meilleures danseuses de sa génération, , en aay aay, en jiilal, en wanngo, en duxxal, en naale ko jardugel et en rippoo bilik baaba sammba et il les gagnait toutes une à une.
Quel souvenir d’enfance !!
Parce que le projet de la famille de Taala n’était pas de faire de lui un danseur, on l’a fait malheureusement souffrir, en le battant pour le décourager et pour le réorienter. Il était presque marginalisé mais Taala Njaayel a tenu tête à tout le monde pour vivre dans une société d’ignorance et d’intolérance, comme il le voulait.
Malheureusement que Taala n’était ni américain pour rivaliser Michael Jackson, ni français pour concurrencer Claude François, ni malien pour avoir la chance d’Ali Farka Touré ; il n’était même pas sénégalais pour rêver librement, mais fuutankais et mauritanien, noir en plus.
Taala Siley Njaay, Taala Huley Malaazo Demba, ta société mauritanienne ne t’a pas mérité. Tu nous as animé des milliers de spectacles inoubliables dont rares sont immortalisés. Tu nous as fait vivre l’art. Si on t’avait reconnu, tu nous aurais enseigné à chanter, à danser, tu aurais enseigné à nos enfants et à nos petits enfants le Wanngo, et le maka fettini. Tu nous aurais tout simplement ouvert des écoles de chants et de danse, mais Hélas !!!
Je remercie de passage mon jeune frère Ngayde Mammadu Amar d’avoir immortalisé l’image de Taala Njaay sur mon poème, intitulé Boggee.
J’espère qu’un jour viendra où ton nom figurera sur l’annal de Halayve. Je ne serais forcément pas là, mais nos historiens et nos hommes de culture et d’art ne doivent pas t’oublier.
Reposes-toi grand frère. Ko miin minye Abdul Ummu Bah. Mi duwanii ma cuddiizo maaza, sukaave maaza, hono no neldirtumi duwaawo e baaboo Siley, Neene Huley Jallo e kaaw Demmba Aysata Jallo.
Yoo Alla yurmo, yaafoo Taala Njaay.
Sayku Umar Ceerno Sileymaani Bah
source:flamnet.net
** Je me joins à cet hommage posthume de Sayku Umar à Taala Njaay, j' ai connu Taala et ses frères sont mes amis, nous avons vécu ensemble à Nouakchott. A Amadou Bocar, Abou, Ousmane, Garmy, Djorbo et à sa femme je présente mes sincéres condoléances.
Ousmane SARR
président de l' AVOMM