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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Afrique : le martyre des "enfants sorciers"


Afrique : le martyre des "enfants sorciers"
Jeunes orphelins, handicapés, prématurés, albinos mais aussi surdoués sont accusés de sorcellerie dans le Bassin du Congo. Souvent, un pasteur ou un guérisseur les maltraite pour extirper le mal prétendument en eux.

Un rapport de l’Unicef tire la sonnette d’alarme.

Mutilés, brûlés, tués, les enfants accusés de sorcellerie subissent un calvaire. Les jeunes orphelins, handicapés, prématurés, albinos mais aussi surdoués sont les plus touchés par ces croyances qui poussent leurs parents à les chasser du foyer. Le nombre d’enfants accusés de sorcellerie augmente à mesure que faiblit celui des personnes âgées dites sorcières. Ainsi, des milliers d’enfants « sorciers » joncheraient actuellement les rues de Kinshasa et Lubumbashi en République Démocratique du Congo (RDC) et d’Uíge et Luanda au nord de l’Angola, indique un rapport de l’Unicef publié le 12 juillet. Le phénomène concerne le Nigeria, le Libéria et la Sierra Leone, mais il se développe surtout dans le Bassin du Congo [1] et concerne essentiellement les garçons. Selon Emilienne Raoul, ministre des Affaires Sociales, de la Solidarité, de l’Action Humanitaire et de la Famille en RDC, les filles ne représentent que 5% des accusés.

Les enfants sorciers auraient le pouvoir d’agir à partir du monde invisible d’une manière néfaste sur le monde visible. Ils provoqueraient la diarrhée, le paludisme, la tuberculose ou le sida, et par conséquent la mort de leurs victimes. L’Unicef a interrogé des enfants accusés de sorcellerie. Ainsi, Roger, 10 ans, explique « Maman est partie très loin quand j’étais petit, je ne me souviens plus. Papa était très faible… Sa nouvelle femme me battait et m’accusait d’être un sorcier. Elle disait que je rendais papa malade. Elle m’a chassé. » Les enfants-sorciers sont également accusés d’attirer les malheurs tels que la pauvreté ou le chômage dans le foyer. Les albinos sont quant à eux parfois tués au nom de croyances attribuant des pouvoirs bénéfiques à certaines parties de leurs corps. Leur peau, leur langue, leurs mains, leurs oreilles, leur crâne, leur cœur et leurs organes génitaux sont utilisés dans la fabrication de potions et amulettes porte-bonheur en Tanzanie, au Burundi et en Ouganda.

La guérison passe par la torture

Au nom de Dieu, les pasteurs‐prophètes des églises indépendantes, prophétiques et pentecôtistes luttent contre la sorcellerie. Ils détectent les sorciers grâce à des visions et proposent ensuite de les « délivrer » contre une coquette somme d’argent. « Quand un enfant arrive ici, je vérifie d’abord l’état de son âme, explique la prophétesse Maman Putu, de l’Eglise pentecôtiste Eben Ezer à Kinshasa. Je suis non seulement prophétesse mais aussi visionnaire. Je commence par prier avec l’enfant, ensuite je lui pose quelques questions sur ses rêves, sur sa situation alimentaire. J’ai des repères, je perçois très vite si un enfant est envoûté ou pas. » Le traitement « spirituel » ne peut commencer que lorsque la confession de l’enfant a été extorquée. « Pendant trois jours, on n’a pas eu le droit de manger ni de boire, explique Bruno, accusé de sorcellerie. Le quatrième jour, le prophète a placé nos mains au‐dessus d’un cierge pour nous faire avouer. Alors j’ai reconnu les accusations et les mauvais traitements ont pris fin. » Les pasteurs proposent de délivrer l’enfant par des séances extrêmement violentes. Glodie Mbete, âgé de 11 ans se souvient : « Un pasteur m’a brûlé le corps avec des bougies. Une autre maman prophète m’a couvert le corps de drap rouge. Dans une autre église encore, on m’a versé dans les yeux de la sève tirée d’un arbre. Cela piquait très fort. Le guérisseur avait dit que la sorcellerie était partie. J’avais si mal aux yeux. » Si l’enfant survit à ce traitement « spirituel », il sera stigmatisé comme étant sorcier et rejeté par sa famille.

Certains médecins traditionnels prétendent aussi être capables de combattre les forces occultes du monde invisible. Pour obtenir la confirmation du mal, ils font ingérer de force aux enfants des potions à base de plantes toxiques qui peuvent être administrées dans les yeux ou les oreilles. Ces procédés « thérapeutiques » génèrent des vomissements ou des défécations qui sont interprétés comme la preuve d’une présence sorcière ou comme celle de l’efficacité du traitement. En République centrafricaine où la sorcellerie est définie comme étant une substance dans l’abdomen de l’enfant, le médecin traditionnel découpe le ventre de l’enfant avec un couteau non stérilisé et ampute un petit morceau de son intestin, symbolisant la sorcellerie. Les enfants sont ainsi « nettoyés ».

Devant la multiplication des cas, les ONG se mobilisent contre la marginalisation des enfants, accusant les dirigeants des Églises, les pasteurs et certains médecins traditionnels de maltraitance et cherchent à réinsérer les jeunes victimes. Le Comité pour la protection de l’enfant de la province de Zaïre en Angola cherche ainsi à identifier rapidement les cas d’accusations de sorcellerie et à trouver des solutions de réconciliation. Sur les 423 enfants amenés dans le centre, 380 ont été réintégrés dans leurs familles.

Par Christelle Gerand


Lire aussi :
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[1] 1Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale, Congo Brazzaville, République Démocratique du Congo et Centrafrique




Source: africom
Mardi 20 Juillet 2010 - 14:08
Mardi 20 Juillet 2010 - 14:13
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