
La mission dépêchée en Mauritanie par la Présidence française a quitté Nouakchott hier dans la soirée.For-Mauritania apprend qu'en plus de Romain Serman, Conseiller du Président Sarkozy chargé du Continent Africain et Philippe Etienne, Directeur de Cabinet de Bernard Kouchner, cette mission comptait parmi ses membres, Monsieur Philippe Erard Corbin de Mangoux, Chef de la Direction Général de la Sécurité Extérieure (DGSE).Les membres de cette délégation sont repartis en ordre dispersé: le premier et le troisième ont poursuivi leur tournée africaine alors que Monsieur Serman, après avoir rencontré, seul, Ould Mohamed Vall, est rentré à Paris. La délégation aurait mis en garde Monsieur Ahmed Ould Daddah contre toute tentative de légitimation du Coup d'Etat de Ould Abdel Aziz.
Arrivés à 10 heures à Nouakchott, les deux diplomates, membres de la mission, se firent accompagner par l'Abassadeur de France vers Lemden, localité située à 250 Km de Nouakchott et où le Président élu est assigné à résidence surveillée. Ils y restèrent jusqu'aux environs de 18 heures. Un entretien de plus de deux heures a permis aux visiteurs français de recueillir le point de vue du Président légitime, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Cette délégation n'était point porteuse de nouvelle proposition de sortie de crise relative à la Mauritanie.
Vers 20 heures la mission était de retour à Nouakchott et a demandé à s'entretenir à huit clos avec le Général limogé, Mohamed Ould Abdel Aziz. Ce huit clos a été de rigueur parce que même l'Agence Mauritanienne d'Information (AMI) n'a pas eu d'image de cette rencontre. La mission française ne tenait pas à offrir à la Junte une occasion d'alimenter son moulin médiatique qui tourne, ces derniers temps, à vide.
La mission a, par la suite, été à la rencontre du Président du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), Monsieur Ahmed Ould Daddah. L'objet de cette rencontre aurait été de mettre Monsieur Ould Daddah devant ses responsabilités et de le prévenir de tout acte pouvant être interprété comme étant une caution politique donnée à la Junte. Il s'agirait, notamment, de l'intention de moins en moins dissimulée d'Ahmed Ould Daddah de participer aux fameuses journées de concertations sur lesquelles la Junte mise son va-tout pour se faire accepter par la Communauté Internationale.
Avant de reprendre le vol d'Air France à destination de Paris, Monsieur Romain Serman a fait un détour par le domicile d'Ely Ould Mohamed Vall avec lequel il s'est entretenu quelque temps.
L'objet de cette mission était de baliser le terrain avant l'arrivée de la délégation envoyée par la Communauté Internationale, prévu dans moins de dix jours. Elle n'était porteuse d'aucune nouvelle proposition. La seule proposition actuellement sur la table est celle contenue dans le Communiqué d'Addis-abeba, publié le 21 novembre dernier et contresigné par la Communauté des Partenaires de la Mauritanie. Ce document propose, en son point n°3, le scénario suivant:
Les participants ont rappelé le communiqué du 10 novembre 2008, en particulier les éléments pour le règlement de la crise mauritanienne qui y sont contenus: libération inconditionnelle du Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, sa contribution en sa qualité de Président à la recherche d’une solution, la participation de toutes les parties prenantes et le plein respect de la Constitution. Dans ce cadre, cette approche pourrait conduire à la tenue d’élections présidentielles libres et régulières, comme élément d’une solution globale, pacifique et démocratique à la crise, qui soit acceptable pour le peuple mauritanien et jouisse de l’appui de la communauté internationale.
For Mauritania