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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

CRISE POLITIQUE DE DECEMBRE 1962 : Comment Mamadou Dia a été « piégé » par l’ancien président Senghor


CRISE POLITIQUE DE DECEMBRE 1962 : Comment Mamadou Dia a été « piégé » par l’ancien président Senghor
Les Sénégalais n’oublieront jamais la crise de décembre 1962. Ils doivent être nombreux ceux-là dont ce mois rappelle ces moments de turbulence marqués par le renversement du gouvernement du Président Mamadou Dia suivi de son arrestation avec 4 de ses compagnons, son jugement, sa condamnation à la déportation perpétuelle dans une enceinte fortifiée à Kédougou et sa libération en 1974 avant d’être amnistié par décret présidentiel en avril 1976. Prenant prétexte de la mort du grand Maodo, nous reproduisons un article qui a été publié dans L’Observateur du lundi 17 novembre 2007, n°1276 pour revenir sur comment Mamadou Dia a été «piégé» par Senghor pour pouvoir le «liquider» politiquement.

Bref rappel de la situation politique d’avant décembre 1962

Après la proclamation de l’indépendance du Sénégal, Léopold Sédar Senghor est élu président de la République par un collège électoral pour un mandat de sept ans et son compagnon de l’Union progressiste socialiste (UPS), Mamadou Dia est investi par l’Assemblée nationale sénégalaise, Président du Conseil du gouvernement. Le régime politique d’alors était un régime parlementaire bicéphale institué par la Constitution de la république promulguée en août 1960. Le président du Conseil avait les prérogatives de choisir les membres de son gouvernement qui sont des ministres chargés des secteurs d’activité de l’Etat. Mamadou Dia, en tant que Président du Conseil jouait un rôle de premier ministre en fait, détenait l’essentiel des pouvoirs : il déterminait et conduisait à sa guise, la politique du gouvernement. D’ailleurs c’est là où se posait la question de bicéphalisme. Durant cette période la confiance régnait entre les deux hommes tels des complices. Mais cela ne dura pas longtemps. Senghor, Président de la république, n’avait presque pas de pouvoir. Et très vite des dissensions commencèrent à apparaître entre les deux hommes surtout sur la manière de conduire les affaires de l’État. Cette opposition entre les deux hommes vire au conflit ouvert. Et le 17 décembre 1962, le gouvernement est renversé par une motion de censure votée par l’Assemblée nationale. C’est le début d’une crise politique. Que s’était-il passé ce jour-là ?

Renversement du gouvernement de Dia

La brouille entre Senghor et Mamadou Dia avait longtemps atteint son apogée. Mais elle était latente. Ce n’est que le 17 décembre 1962 qu’elle apparut au grand jour. Analysant la crise de décembre entre Senghor et Dia, Maâti Monjib, auteur de la thèse de Doctorat d’Etat es Lettres intitulée « Mamadou Dia-Mehdi Ben Barka : étude comparative de l’évolution politique du Sénégal et du Maroc à travers la vie, l’action et les idées des deux leaders africains 1945-1965 » nous retrace le film des événements. Si l’on en croit Monjid, «le vendredi 14 décembre 1962, des députés senghoristes déposent une motion de censure contre le gouvernement. Le bureau politique de l’Union Progressiste Sénégalais (Ups) se réunit d’urgence et décide de convoquer le Conseil national du parti, seule instance politiquement habilitée à dire si la motion de censure pourrait être déposée ou non et si les députés doivent l’adopter ou la rejeter. De fait, il s’agit d’un piège que le camp de Senghor tend à celui de Dia, nous raconte l’auteur de la thèse de Doctorat d’Etat. Et comme pour étayer ses propos, Monjid affirme que les Senghoriens (partisans de Senghor) savent que constitutionnellement une motion de censure doit être votée 48 heures après son dépôt or la réunion du Conseil national de l’Ups est prévu pour le début de la semaine autrement dit dans un délai beaucoup plus long que celui exigé par la loi suprême du pays. Mais ils utilisent ce subterfuge juridique pour abattre le Gouvernement de Dia. Mamadou Dia avait trop tard compris et a sauté les pieds joints dans le piège senghorien, rapporte l’universitaire. Ainsi, il donne l’ordre à la gendarmerie d’évacuer l’Assemblée afin de faire respecter la décision du bureau politique. Quelques députés meneurs sont arrêtés. Empêchés de se réunir dans les locaux officiels, une majorité de députés sont invités par le président Lamine Guèye (un senghorien) à tenir leur assemblée chez lui.

Ainsi, lundi après-midi, le 17 décembre 1962, le gouvernement de Dia est renversé. La motion de censure signée, dès vendredi, par 41 membres de l’Assemblée nationale obtient 48 voix sur les 80 que compte l’Assemblée. De plus, sept ministres ont présenté leur démission au président de la République se rangeant ainsi ouvertement dans le camp de Senghor. Continuant son analyse, Monjid affirme que le 18 décembre de la même année, par une dépêche de 20h 14 de l’Agence Française de Presse annonce l’arrestation du président du Conseil vers 18h20 à sa résidence de Médina. Il est conduit vers le Petit palais. Quatre de ses compagnons M. Ibrahima Sarr, Joseph Mbaye, Valdiodio Ndiaye et Alioune Sarr arrêtés en même temps que lui sont également en résidence surveillée dans le même endroit.

Après 5 jours de procès, Mamadou Dia et M. Ibrahima Sarr, Joseph Mbaye, Valdiodio Ndiaye et Alioune Sarr sont jugés et condamnés par la Haute Cour de justice du Sénégal en 1963, successivement à la déportation perpétuelle dans une enceinte fortifiée à Kédougou, à 20 ans de détention criminelle pour les trois suivants et 5 ans d’emprisonnement et 10 ans d’interdiction de séjour pour le dernier.

En réponse à leur incarcération beaucoup d'intellectuels français dont Jean Paul Sartre, et le Pape XXIII avaient demandé la libération des détenus de Kédougoudou. Senghor restera sourd face à leur appel jusqu'en 1974, période à laquelle il décida de les gracier. Il est important de préciser qu’avant d'être graciés à la suite de 10 ans de prison, certains compagnons de Mamadou Dia sont tombés gravement malades et sont décédés des séquelles de leur maladie après leur élargissement. Libéré en 1974, Mamadou Dia est amnistié le 4 avril 1976 par décret présidentiel.

Mamadou Dia était accusé d’avoir porté atteinte à la Sûreté de l’Etat, d’avoir procédé à des arrestations arbitraires et d’avoir requis la force publique pour s’opposer à l’exécution des lois et des dispositions légales.

Selon le sociologue et écrivain Babacar Sall, «les faits reprochés à Mamadou Dia n’étaient pas conformes à la réalité. C’était un prétexte pour se débarrasser d’un homme qui avait beaucoup de poids au niveau national et qui portait un projet très fort avec la force de conviction qu’on lui connaissait. Ce n’était pas digne d’un pays qui se réclamera de la démocratie».

Causes de la crise de 1962

Les causes de la crise de 1962 sont multiples. Parmi celles-ci on peut citer l’insatisfaction que ressentait le président Senghor d’avoir moins de pouvoirs effectifs que son ancien protégé. Les propos de Mamadou Dia dans son ouvrage «Mémoires d’un militant du Tiers-Monde» en disent long : « (…) J’avais remarqué chez lui (Ndlr : Senghor) j'avais remarqué chez Senghor un certain malaise, une indisposition grandissante qu'il ne parvenait pas à réprimer, comme à l'occasion de mes voyages à l'extérieur qui, pourtant n'étaient pas du tout des voyages que je provoquais moi-même. Le fait que ce n'était pas lui, Chef de l'Etat, qu'on invitait le gênait terriblement. C'était visible particulièrement lors des réunions, des conférences entre Chefs de gouvernement ou d'Etat du fameux Groupe de Brazzaville. Puisque c'est moi qui étais le Président du Conseil, avec tous les pouvoirs, évidemment, c'est moi qui étais l'Autorité. Quand il s'agissait du Conseil des Ministres sénégalais, il n'y avait pas de problèmes. Mais quand c'était une réunion entre Etats, avec des régimes présidentiels, comme partout ailleurs, je sentais qu'il était un peu ennuyé, mais il ne me le disait pas».

La position de la France est sans doute déterminante dans la chute de Mamadou Dia d’autant plus que ce dernier tout en affirmant qu’il se considère comme un partenaire loyal de la France voire un ami, déclare : « (…) nous n’avons jamais accepté d’être cependant un partenaire inconditionnel, encore moins un agent de la France fermant les yeux sur les manquements aux engagements contractés ». (Cf. aux ouvrages de Mamadou Dia, « Lettres d’un vieux militant (1992) » et « Mémoires d’un militant du Tiers-Monde (1985) ». Sur les relations internationales, Dia n’hésitait pas à exprimer sa sympathie pour la révolution algérienne et à établir des relations amicales avec les pays de l’Est. Peut-être que cela déplaisait la France.

L’utilisation de l’argent pour « corrompre » des députés qui étaient favorables à Mamadou Dia a également grandement participé au renversement du gouvernement de Mamadou. En analysant la crise de 1962, l’auteur de l’ouvrage « Le Sénégal à l’épreuve de la démocratie » édité en 1999 par l’Harmattan, Abdou Latif Coulibaly nous édifie sur cela. Il écrit : « c’est la France elle-même qui a financé et organisé la prise du pouvoir par le camp de Senghor.En effet, dans la nuit du 14 décembre 1962, les députés Ousmane Ngom président de groupe parlementaire à l’Assemblée nationale opposant irréductible à Mamadou Dia, Khar Ndoffène Diouf et Théophile James, entre autres, tenaient une réunion secrète avec Henri Gallenca alors président de la Chambre de commerce et Robert Delmas, député et homme d’affaires (…). Henri Gallenca disposait d’une enveloppe de plus d’une centaine de millions de F Cfa. (…) collectés auprès de l’Ambassade de France à Dakar et des riches maisons de commerce bordelaise et marseillaise installées au Sénégal. Il devrait servir à financer « l’achat » de certains membres de la représentation parlementaire, au sein de laquelle Mamadou Dia comptait de nombreux soutiens… ».

Les lendemains de la crise de décembre 1962

Débarrassé d’un compagnon devenu « l’empêcheur de tourner en rond », qui purgera au total douze longues années de prison, Léopold Sédar Senghor réussit à intégrer au sein de l’Union Progressiste Sénégalais (Ups) d’autres formations politiques dans le cadre du «parti unifié», qui devient le Parti socialiste (PS). Pour asseoir son pouvoir, le poète président fait adopter par référendum, le 3 mai 1963, une nouvelle Constitution dessinant les contours d’un régime présidentialiste fort. Candidat unique à la présidentielle de décembre 1963, il est réélu sans difficulté. Mais, comme dans tous les régimes de parti-Etat sur le Continent, le président se méfie de toute forme d’opposition. Les militants des partis d’opposition, notamment communistes, entrés en clandestinité, feront les frais d’une vive répression policière à l’issue du scrutin présidentiel, couplé avec les législatives remportées par l’Ups. Même scénario en février 1968 où Senghor et son parti remportent la présidentielle et les législatives. Trois mois plus tard, le régime connaît l’une des plus graves crises (après celle de la filière arachidière en 1962) : le mouvement de mai 1968, mené par les étudiants et élèves, porteur de revendications d’ordre matériel et idéologique. En février 1970, Senghor fait adopter par référendum, une révision constitutionnelle instaurant un « régime présidentiel déconcentré » avec la nomination d’un Premier ministre, en la personne d’Abdou Diouf.

En somme on peut constater que cette crise n’a pas laissé indifférentes certaines autorités religieuses ou politiques. L’on se rappelle encore, de la déclaration de feu Hyacinthe Thiandoum dans les colonnes du journal « Le Soleil » dans l’édition « Hors série », numéro spécial de 1996, à la page 33 à l’occasion du 90e anniversaire de Senghor : « (…) j’ai profondément regretté, et une multitude de sénégalais comme moi, la grave crise politique survenue dans le pays en décembre 1962… Au vu du travail accompli… l’éclatement de cette équipe a été considéré au Sénégal et à l’extérieur comme une catastrophe ou un coup de maître des puissances du mal ».

Ces propos d’un religieux à la dimension de feu Hyacinthe Thiandoum en disent long sur l’ampleur et la portée de la crise de 1962. C’est l’occasion de constater pour l’histoire que les crises politiques au sommet de l’Etat ont toujours été des moments de ralentissement de la marche du pays et souvent c’est le peuple sénégalais qui en a payé les pots qu’il n’a pas cassés. Plus jamais ça.



Auteur: NAMORY BARRY
Lobservateur
Lundi 26 Janvier 2009 - 16:54
Lundi 26 Janvier 2009 - 16:58
INFOS AVOMM
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1.Posté par Diallo le 26/01/2009 17:07
IL S'AGIT ICI (ENCORE UNE FOIS) D'UN AUTRE DIALLO qui s'amuse depuis cet après-midi à prendre un pseudo Diallo pour confondre avec Diallo qui écrit sur le site avomm.
webmaster

Mamadou DIA ne nous aimez pas nous les touk de la vallée du fleuve sénégal

2.Posté par wanehady le 26/01/2009 19:37
Diallo tu n'es pas bien informé, c'est les vieux du Fouta, les marabouts et les torobes qui avaient comploté contre Dia, car ils disaient que Dia est un captif, nos grands parents qui ont soutenu Senghor contre Dia, voilà la verité,il y'a des choses que je ne veux pas dire,le Fouta est maudit c'est Cheikh Oumar Tall qui l'a dit

3.Posté par DIALLO le 27/01/2009 19:48
Mr le faux Diallo, jamais je ne parlerai de la mort de DIA comme vous. Je respecte les morts c'est notre éducation. Je trouve malsain de jouer avec le nom des autres ce n'est pas élégant. Mr Wanehady, je ne suis pas d'accord avec vous,cheikh oumar est du fouta, et ça m'étonnerait un saint comme lui ose maudire sa région qu'il chérissait tant. C'est pourquoi il se faisait appeler oumaroul fouti; rESPECTONS LA MEMOIRE de nos morts. DIA, qu'il soit captif ou autre rang social ça importait peu, c'était un grand monsieur, il fera toujours parti d' l'histoire du Sénégal. Paix sur lui.

4.Posté par DIANE le 16/07/2009 11:00
Moi je suis d'origine sarakolé mais suis pas du senegal, je suis guinéen comme mon pere et meme mon grand pere. Je connais Feu Mamadou Dia par ses oeuvres et son honneteté, ce Monsieur est un grand Africain, jamais je ne finirai de saluer sa memoire. Il aurait mieux servi le senegal que le larbin de senghor.
Voilà l'un des rares temoins de l'histoire douloureuse de la GUINEE qui a lever l'équivoque, nous étions dans une totale confusion mais c'est le premier depuis 1985 qui nous a confirmé les propos de notre Revolutionnaire Sekou Touré sur les differents complos venant de l'exterieur entre autre le SENEGAL de senghor. Paix à l'ame de Mamadou DIA

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