
Les péripéties du retour à Nouakchott du président renversé, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, voyage en forme d’odyssée, annulé au dernier moment suite à de multiples tracasseries subies par le cortège de 25 véhicules à l’étape de Ouad Naga, ont constitué jeudi dernier, un moment d’intense communication de la part du Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD).
Un front en hibernation depuis plusieurs semaines, complètement «éclipsé» par les journées nationales de concertation- Etats Généraux de la Démocratie (EGD) et la guerre à Gaza. La mouvance opposée au coup de force a ainsi trouvé une occasion de rebondir sur la scène politique pour se rappeler au bon souvenir des mauritaniens et de la communauté internationale.
En organisant le retour à Nouakchott du président renversé accompagné de plusieurs députés restés fidèles, dans le cadre d’une opération rondement menée, un scénario exécuté en «rang serré» le camp anti-putsch, a poussé les autorités de fait à créer une atmosphère délétère, les conditions d’une situation de confrontation.
D’où l’obligation du pouvoir militaire à réagir en sortant ses «muscles». Résultat des courses: interdiction du cortège. Ce qui quelque part équivaut à faire fondre un mythe par la mise à terre de la cagoule «d’approfondissement» de la démocratie, dans laquelle se murent les officiers généraux depuis le début du mouvement de «rectification». Une réaction tardive, intervenue plusieurs heures après le départ de Lemden, et un parcours de 200 kilomètres sur une distance totale de 250 bornes.
Une intervention de la gendarmerie avec des éléments mobilisés de toute «urgence» lourdement armés et prêts «au combat» pour éviter les dérapages et les surprises agréables.Le président renversé et ses compagnons négocient pendant trois heures d’horloge «l’autorisation» de faire passer le cortège de Ouad Naga vers la capitale.
En vain. Ayant probablement une mission et des ordres fermes, les forces de sécurité sur le terrain restent intraitables, l’entrée à Nouakchott doit être anonyme, banale et sans fanfare. Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi peut continuer en direction de la capitale dans un véhicule banalisé.
Ses compagnons sont «autorisés» à suivre un à un, sans tambour, ni trompette et quelques minutes après.Au même moment, les responsables du FNDD, dont le point de regroupement est fixé au domicile de Messaoud Ould Belkheir (25 kilomètres), sont soumis à un traitement similaire.
Contrôle tatillon des véhicules et de l’identité des occupants. Finalement, le président déchu décide de reprendre le chemin de son village natal en signe de protestation contre «le mauvais traitement» et «les brimades» dont sa personne et sa délégation ont été l’objet.Le chef déclaré de l’Etat, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, est averti du blocage du cortège du président déchu à Ouad Naga, en plein conseil des ministres.
Il aurait alors eu une réaction de désapprobation devant les membres du gouvernement, selon la source de notre information. Une position réelle ou de la manipulation devant les ministres qui ne manqueront de porter la conversation en ville?Cependant, si tel est son état d’esprit, il est permis de se demander la raison pour laquelle le général n’a pas donné une instruction formelle permettant à Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi et ses compagnons de continuer le trajet?
Sauf à penser que la réaction de désapprobation était juste destinée à sauver les meubles, en gardant la bonne mesure.Aussitôt après le retour du président déchu vers Lemden, l’opération de communication du FNDD se poursuit avec la tenue d’une conférence de presse pour dénoncer «les agissements stupides et anti-démocratiques d’une junte putschiste» et une atteinte aux libertés.La journée «de la résurrection» se prolonge par un meeting tenu au siège de l’Union Nationale pour l’Alternance Démocratique (UNAD), en fin d’après midi.Une retrouvaille au cours de laquelle le président de l’assemblée nationale, Messaoud Ould Belkheir, trouva l’occasion de descendre en flammes les généraux au pouvoir depuis le 6 août dernier.
Jeudi bénit
En créant l’ambiance du jeudi devenue finalement mauvaise, le front opposé au putsch a marqué des points, faisant d’une pierre plusieurs coups. Le FNDD est d’abord sorti d’un début de coma diabétique, marqué par plusieurs semaines d’inactivité. Les incidents du jeudi ont aussi montré à l’opinion publique nationale, à la communauté internationale que Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi n’est pas totalement libre de ses mouvements. Pire, globalement, ces événements contredisent la rhétorique de la junte quant à l’impopularité du président renversé.
Par ailleurs, le message à la Nation de Ould Cheikh Abdallahi, lu par son nouveau porte parole à l’occasion du meeting du jeudi, admet le principe d’une élection présidentielle anticipée. Un élément nouveau, qui représente une incontestable avancée par rapport à la position exprimée jusque là par le front opposé au coup d’Etat. Un nouveau plan qui peut parfaitement constituer une base de négociations pour sortir de la de crise.
Vision optimiste compte tenu d’une réalité politique et sociologique tenace. En fait, certaines forces tirent déjà dans le sens contraire. Celui d’une gestion unilatérale de la crise politique pour une solution strictement conforme à leur objectif de retour en arrière. C’est dire que la proposition du président déchu a toutes les chances de tomber dans des oreilles sourdes.
Ce qui explique la communication par le conseil des ministres de la date de l’élection présidentielle, fixée au 6 juin prochain, pendant la même journée du jeudi. Histoire de créer un court circuit. Et de compliquer les choses.
Cheikh Sidya
source : Biladi
Un front en hibernation depuis plusieurs semaines, complètement «éclipsé» par les journées nationales de concertation- Etats Généraux de la Démocratie (EGD) et la guerre à Gaza. La mouvance opposée au coup de force a ainsi trouvé une occasion de rebondir sur la scène politique pour se rappeler au bon souvenir des mauritaniens et de la communauté internationale.
En organisant le retour à Nouakchott du président renversé accompagné de plusieurs députés restés fidèles, dans le cadre d’une opération rondement menée, un scénario exécuté en «rang serré» le camp anti-putsch, a poussé les autorités de fait à créer une atmosphère délétère, les conditions d’une situation de confrontation.
D’où l’obligation du pouvoir militaire à réagir en sortant ses «muscles». Résultat des courses: interdiction du cortège. Ce qui quelque part équivaut à faire fondre un mythe par la mise à terre de la cagoule «d’approfondissement» de la démocratie, dans laquelle se murent les officiers généraux depuis le début du mouvement de «rectification». Une réaction tardive, intervenue plusieurs heures après le départ de Lemden, et un parcours de 200 kilomètres sur une distance totale de 250 bornes.
Une intervention de la gendarmerie avec des éléments mobilisés de toute «urgence» lourdement armés et prêts «au combat» pour éviter les dérapages et les surprises agréables.Le président renversé et ses compagnons négocient pendant trois heures d’horloge «l’autorisation» de faire passer le cortège de Ouad Naga vers la capitale.
En vain. Ayant probablement une mission et des ordres fermes, les forces de sécurité sur le terrain restent intraitables, l’entrée à Nouakchott doit être anonyme, banale et sans fanfare. Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi peut continuer en direction de la capitale dans un véhicule banalisé.
Ses compagnons sont «autorisés» à suivre un à un, sans tambour, ni trompette et quelques minutes après.Au même moment, les responsables du FNDD, dont le point de regroupement est fixé au domicile de Messaoud Ould Belkheir (25 kilomètres), sont soumis à un traitement similaire.
Contrôle tatillon des véhicules et de l’identité des occupants. Finalement, le président déchu décide de reprendre le chemin de son village natal en signe de protestation contre «le mauvais traitement» et «les brimades» dont sa personne et sa délégation ont été l’objet.Le chef déclaré de l’Etat, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, est averti du blocage du cortège du président déchu à Ouad Naga, en plein conseil des ministres.
Il aurait alors eu une réaction de désapprobation devant les membres du gouvernement, selon la source de notre information. Une position réelle ou de la manipulation devant les ministres qui ne manqueront de porter la conversation en ville?Cependant, si tel est son état d’esprit, il est permis de se demander la raison pour laquelle le général n’a pas donné une instruction formelle permettant à Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi et ses compagnons de continuer le trajet?
Sauf à penser que la réaction de désapprobation était juste destinée à sauver les meubles, en gardant la bonne mesure.Aussitôt après le retour du président déchu vers Lemden, l’opération de communication du FNDD se poursuit avec la tenue d’une conférence de presse pour dénoncer «les agissements stupides et anti-démocratiques d’une junte putschiste» et une atteinte aux libertés.La journée «de la résurrection» se prolonge par un meeting tenu au siège de l’Union Nationale pour l’Alternance Démocratique (UNAD), en fin d’après midi.Une retrouvaille au cours de laquelle le président de l’assemblée nationale, Messaoud Ould Belkheir, trouva l’occasion de descendre en flammes les généraux au pouvoir depuis le 6 août dernier.
Jeudi bénit
En créant l’ambiance du jeudi devenue finalement mauvaise, le front opposé au putsch a marqué des points, faisant d’une pierre plusieurs coups. Le FNDD est d’abord sorti d’un début de coma diabétique, marqué par plusieurs semaines d’inactivité. Les incidents du jeudi ont aussi montré à l’opinion publique nationale, à la communauté internationale que Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi n’est pas totalement libre de ses mouvements. Pire, globalement, ces événements contredisent la rhétorique de la junte quant à l’impopularité du président renversé.
Par ailleurs, le message à la Nation de Ould Cheikh Abdallahi, lu par son nouveau porte parole à l’occasion du meeting du jeudi, admet le principe d’une élection présidentielle anticipée. Un élément nouveau, qui représente une incontestable avancée par rapport à la position exprimée jusque là par le front opposé au coup d’Etat. Un nouveau plan qui peut parfaitement constituer une base de négociations pour sortir de la de crise.
Vision optimiste compte tenu d’une réalité politique et sociologique tenace. En fait, certaines forces tirent déjà dans le sens contraire. Celui d’une gestion unilatérale de la crise politique pour une solution strictement conforme à leur objectif de retour en arrière. C’est dire que la proposition du président déchu a toutes les chances de tomber dans des oreilles sourdes.
Ce qui explique la communication par le conseil des ministres de la date de l’élection présidentielle, fixée au 6 juin prochain, pendant la même journée du jeudi. Histoire de créer un court circuit. Et de compliquer les choses.
Cheikh Sidya
source : Biladi