
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis le début de la crise ivorienne. Au fil des jours, le réalisme politique et les intérêts économiques semblent avoir nettement pris le dessus sur le postulat politique du respect du vote du peuple, qui animait les grandes puissances. Au sein de l’Union africaine, le principe du départ de Laurent Gbagbo, défendu par la commission dès le premier jour de la crise, est brisé par l’Angola, qui affiche son soutien total et décomplexé à Laurent Gbagbo.
Paradoxalement, c’est à l’ONU que le consensus est total tant au conseil de sécurité (les 5 puissances ont accordé leur violon malgré des intérêts divergents) qu’à l’assemblée générale. Ces deux instances ont reconnu le gouvernement d’Alassane Ouattara.
Seulement, cet engagement diplomatique sans faille peine à se traduire en acts. Après un mois de décembre poussif, la communauté internationale est retombée dans des hésitations. Aucune des grandes puissances ne veut endosser la responsabilité d’une intervention militaire coûteuse en vies humaines. Il faut dire que la menace brandie par les partisans de Laurent Gbagbo de s’en prendre aux ressortissants ouest-africains et aux étrangers en général a jeté le trouble dans les rangs.
Ainsi, le Ghana qui compte beaucoup de ressortissants dans le pays a aussitôt annoncé sa non participation à toute action militaire et son intention de travailler avec tout gouvernement formé à Abidjan. De son côté,la France, soucieuse du sort de ses 15 000 ressortissants, a précisé que les militaires de la force Licorne n’interviendront pas. Pour ne rien arranger aux choses, la vie politique franco-française s’est invitée de force à Abidjan. Puisque Nicolas Sarkozy soutient l’ONUCI, ses opposants doivent faire le contraire au risquer de ramer à contre-courant de la démocratie. L’extrême droite française n’hésite pas à pactiser avec la gauche et un certain intellectualisme africain domicilé à Paris. Ces guerres de clochers sous tendus par des intérêts économiques, matériels et personnels risquent d’éloigner l’opinion publique française et européenne en général des vrais enjeux de la crise ivoirienne.
Aujourd’hui, ,même l’ONUCI se laisse gagner au discours ambigû. L’organe de l’ONU qui plaide pour un renfort conséquent s’en tient désormais à son mandat et à sa nature de “force de maintien de la paix”.
Droit d’ingérence contre droit à l’indifférence
Ne reste plus pour faire triompher la légitimité que la CEDEAO. S’il n’en tenait qu’au président en exercice, le nigérian Goodluck Jonathan, l’affaire était déjà pliée. Mais au sein des 15, le consensus n’est pas encore acquis. Les positions vont de celles du Bénin, du Cap Vert, de Sierra Leone et du Ghana qui plaident ouvertement pour le droit à l’indifférence à celles diu Burkina Faso et du Sénégal, discrets partisans d’une intervention militaire; en passant par une troublante position du Mali, qui s’arrange pour s’abstenter à chaque fois que la Côte d’Ivoire est au menu. Amadou Toumani Touré ne pourra pas se dérober le 22 janvier lors de la réunion des chefs d’Etat de l’UEMOA puisqu’il sera l’hôte de ce sommet crucial.
En attendant, ce sont les civils ivoiriens qui paient un lourd tribut aux tergiversations des politiques. Pas moins de 25 000 réfugiés fuyant les violences ont été recensés au Liberia selon un communiqué du HCR daté de mercrecdi. Les quartiers d’Abobo et d’Anyama (Nord d’Abidjan) réputés favorables à Alassane Ouattara font l’objet d’un couvre feu de trois jours instauré mercredi par Laurent Gbagbo. Selon des estimations partielles, au moins 8 policiers et 3 civils y ont été tués mardi après des affrontements à l’arme lourde. En un mois, l’imbroglio ivoirien né suite au refus du président sortant de reconnaître sa défaite a fait plus de 200 morts selon l’ONU. Le statu quo actuel cache cache un massacre de grande ampleur.
A.W
Source: Lesafriques
Paradoxalement, c’est à l’ONU que le consensus est total tant au conseil de sécurité (les 5 puissances ont accordé leur violon malgré des intérêts divergents) qu’à l’assemblée générale. Ces deux instances ont reconnu le gouvernement d’Alassane Ouattara.
Seulement, cet engagement diplomatique sans faille peine à se traduire en acts. Après un mois de décembre poussif, la communauté internationale est retombée dans des hésitations. Aucune des grandes puissances ne veut endosser la responsabilité d’une intervention militaire coûteuse en vies humaines. Il faut dire que la menace brandie par les partisans de Laurent Gbagbo de s’en prendre aux ressortissants ouest-africains et aux étrangers en général a jeté le trouble dans les rangs.
Ainsi, le Ghana qui compte beaucoup de ressortissants dans le pays a aussitôt annoncé sa non participation à toute action militaire et son intention de travailler avec tout gouvernement formé à Abidjan. De son côté,la France, soucieuse du sort de ses 15 000 ressortissants, a précisé que les militaires de la force Licorne n’interviendront pas. Pour ne rien arranger aux choses, la vie politique franco-française s’est invitée de force à Abidjan. Puisque Nicolas Sarkozy soutient l’ONUCI, ses opposants doivent faire le contraire au risquer de ramer à contre-courant de la démocratie. L’extrême droite française n’hésite pas à pactiser avec la gauche et un certain intellectualisme africain domicilé à Paris. Ces guerres de clochers sous tendus par des intérêts économiques, matériels et personnels risquent d’éloigner l’opinion publique française et européenne en général des vrais enjeux de la crise ivoirienne.
Aujourd’hui, ,même l’ONUCI se laisse gagner au discours ambigû. L’organe de l’ONU qui plaide pour un renfort conséquent s’en tient désormais à son mandat et à sa nature de “force de maintien de la paix”.
Droit d’ingérence contre droit à l’indifférence
Ne reste plus pour faire triompher la légitimité que la CEDEAO. S’il n’en tenait qu’au président en exercice, le nigérian Goodluck Jonathan, l’affaire était déjà pliée. Mais au sein des 15, le consensus n’est pas encore acquis. Les positions vont de celles du Bénin, du Cap Vert, de Sierra Leone et du Ghana qui plaident ouvertement pour le droit à l’indifférence à celles diu Burkina Faso et du Sénégal, discrets partisans d’une intervention militaire; en passant par une troublante position du Mali, qui s’arrange pour s’abstenter à chaque fois que la Côte d’Ivoire est au menu. Amadou Toumani Touré ne pourra pas se dérober le 22 janvier lors de la réunion des chefs d’Etat de l’UEMOA puisqu’il sera l’hôte de ce sommet crucial.
En attendant, ce sont les civils ivoiriens qui paient un lourd tribut aux tergiversations des politiques. Pas moins de 25 000 réfugiés fuyant les violences ont été recensés au Liberia selon un communiqué du HCR daté de mercrecdi. Les quartiers d’Abobo et d’Anyama (Nord d’Abidjan) réputés favorables à Alassane Ouattara font l’objet d’un couvre feu de trois jours instauré mercredi par Laurent Gbagbo. Selon des estimations partielles, au moins 8 policiers et 3 civils y ont été tués mardi après des affrontements à l’arme lourde. En un mois, l’imbroglio ivoirien né suite au refus du président sortant de reconnaître sa défaite a fait plus de 200 morts selon l’ONU. Le statu quo actuel cache cache un massacre de grande ampleur.
A.W
Source: Lesafriques