
En République Islamique de Mauritanie, les musulmans ne sont pas égaux même pendant le mois de Ramadan. Tel est le constat qu’on peut faire concernant la santé des populations en écoutant la Radio , principal media de diffusion d’informations auprès des populations vulnérables. En effet, 19H00 est l’heure de plus grande écoute. C’est à ce moment que les jeûneurs allument leurs transistors et guettent l’appel du muezzin à la prière du Maghreb qui est aussi l’invitation à rompre le jeun.
Cette année le meilleur mois en islam coïncide avec une pluviométrie exceptionnelle et toutes armes dont a besoin le serial killer paludisme pour décimer les familles et emporter environ 1 million d’enfants de moins de 5 ans en Afrique subsaharienne.
Le mauritanien devenu réceptif parce que repu après avoir pris trois dattes et quelques boissons, mais ne parlant pas l’arabe ou le hassaniya qui en dérive, passera à côté du précieux conseil d’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII) et le lavage des mains distillé sur les antennes environ vers 19h20. C’est le message de santé le plus répété et complet, il ne manquerait que l’ordonnance médicale pour le traitement de choc des malades. L’enquête a constaté sa diffusion à coup sûr du 9 au 13 septembre, période de surveillance de l’équité de la prévention santé en Mauritanie.
Pourquoi cette différence d’accès à l’information alors que la mort frappe sans discrimination ? Ce sont souvent ceux qui ignorent les modes de protection contre les maladies qu’elle fauche en priorité.
Certes, dans les courtes plages consacrées aux langues nationales, il peut y avoir de brèves allusions aux MII. Mais ceci est aléatoire et on sait l’efficacité d’un message répétitif délivré à heure fixe. Son contenu finira dans l’inconscient de l’auditeur qui un jour appliquera les bons conseils parce qu’il mesure les risques qu’il prend pour sa vie.
Le 13 septembre 2009, le spot santé en wolof bien qu’audible et exhaustif (javellisation de l’eau, moustiquaires, lavage des mains) est passé à 11h et 12h05 GMT, des moments de très faible audimat. En pulaar, on recommande le lavage des mains (12h45) mais rien n’est dit sur les MII alors qu’une publicité est passée pour le …pèlerinage à la mecque ! (18h23 GMT)
Tous ces facteurs nous éloignent à coup sûr de l’atteinte de l’objectif des Nations Unies d’éradication du paludisme pendant la décennie 2001-2010.
Le temps presse, il ne reste plus qu’une année aux autorités sanitaires de la Mauritanie pour emboîter le pas au Kenya où des millions de MII ont été distribués gratuitement aux plus démunis. En Mauritanie, il faut débourser 2000 ouguiyas au minimum pour une moustiquaire à l’imprégnant douteux.
Les spots santé doivent échapper au saucissonnage des émissions radio sur le critère linguistique qui accorde la part belle à la seule langue nationale reconnue officielle et reléguant en seconde zone les autres langues. La santé des citoyens vaut un dépassement des tiraillements idéologiques et des batailles identitaires.
Le Ministère de la Santé devrait normaliser les horaires et les modes de communication par la radio d’informations de santé publique de haute importance.
Cette année, le paludisme tuera beaucoup en Mauritanie. La consigne pour qui veut sauver des vies serait qu’à une heure de grande écoute de dire les spots santé dans toutes les langues, tant pis si une instance a décrété qu’après la rupture du jeun seule la langue du coran serait digeste pour une ouïe musulmane. On serait tenté de lui rétorquer que l’islam s’est répandu depuis la disparition du prophète Mohamed (PSL), à tel point que seul 1 musulman sur 5 est arabe aujourd’hui.
En Mauritanie, 30% de la population est non arabe. Et lui rappeler peut-être que c’est dans le coran (Sourate 5 – verset 32) qu’il est dit « quiconque sauve une vie sauve l’humanité toute entière ».
Alors sauvons des vies, toutes les vies, quand l’heure s’y prête et quand les circonstances l’imposent !
Source: SOS DISCRIMINES VIA ajd/mr
Cette année le meilleur mois en islam coïncide avec une pluviométrie exceptionnelle et toutes armes dont a besoin le serial killer paludisme pour décimer les familles et emporter environ 1 million d’enfants de moins de 5 ans en Afrique subsaharienne.
Le mauritanien devenu réceptif parce que repu après avoir pris trois dattes et quelques boissons, mais ne parlant pas l’arabe ou le hassaniya qui en dérive, passera à côté du précieux conseil d’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII) et le lavage des mains distillé sur les antennes environ vers 19h20. C’est le message de santé le plus répété et complet, il ne manquerait que l’ordonnance médicale pour le traitement de choc des malades. L’enquête a constaté sa diffusion à coup sûr du 9 au 13 septembre, période de surveillance de l’équité de la prévention santé en Mauritanie.
Pourquoi cette différence d’accès à l’information alors que la mort frappe sans discrimination ? Ce sont souvent ceux qui ignorent les modes de protection contre les maladies qu’elle fauche en priorité.
Certes, dans les courtes plages consacrées aux langues nationales, il peut y avoir de brèves allusions aux MII. Mais ceci est aléatoire et on sait l’efficacité d’un message répétitif délivré à heure fixe. Son contenu finira dans l’inconscient de l’auditeur qui un jour appliquera les bons conseils parce qu’il mesure les risques qu’il prend pour sa vie.
Le 13 septembre 2009, le spot santé en wolof bien qu’audible et exhaustif (javellisation de l’eau, moustiquaires, lavage des mains) est passé à 11h et 12h05 GMT, des moments de très faible audimat. En pulaar, on recommande le lavage des mains (12h45) mais rien n’est dit sur les MII alors qu’une publicité est passée pour le …pèlerinage à la mecque ! (18h23 GMT)
Tous ces facteurs nous éloignent à coup sûr de l’atteinte de l’objectif des Nations Unies d’éradication du paludisme pendant la décennie 2001-2010.
Le temps presse, il ne reste plus qu’une année aux autorités sanitaires de la Mauritanie pour emboîter le pas au Kenya où des millions de MII ont été distribués gratuitement aux plus démunis. En Mauritanie, il faut débourser 2000 ouguiyas au minimum pour une moustiquaire à l’imprégnant douteux.
Les spots santé doivent échapper au saucissonnage des émissions radio sur le critère linguistique qui accorde la part belle à la seule langue nationale reconnue officielle et reléguant en seconde zone les autres langues. La santé des citoyens vaut un dépassement des tiraillements idéologiques et des batailles identitaires.
Le Ministère de la Santé devrait normaliser les horaires et les modes de communication par la radio d’informations de santé publique de haute importance.
Cette année, le paludisme tuera beaucoup en Mauritanie. La consigne pour qui veut sauver des vies serait qu’à une heure de grande écoute de dire les spots santé dans toutes les langues, tant pis si une instance a décrété qu’après la rupture du jeun seule la langue du coran serait digeste pour une ouïe musulmane. On serait tenté de lui rétorquer que l’islam s’est répandu depuis la disparition du prophète Mohamed (PSL), à tel point que seul 1 musulman sur 5 est arabe aujourd’hui.
En Mauritanie, 30% de la population est non arabe. Et lui rappeler peut-être que c’est dans le coran (Sourate 5 – verset 32) qu’il est dit « quiconque sauve une vie sauve l’humanité toute entière ».
Alors sauvons des vies, toutes les vies, quand l’heure s’y prête et quand les circonstances l’imposent !
Source: SOS DISCRIMINES VIA ajd/mr