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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Des bibliothèques dans le désert


Des bibliothèques dans le désert
A Tombouctou, ville mythique du Sahara, subsistent des livres vieux de six à sept siècles. Ce patrimoine longtemps oublié est désormais l’objet de beaucoup d’attention, explique le Christian Science Monitor.

A Tombouctou, Ahmed Saloum Boularaf tient entre les mains une liasse de feuillets reliés en cuir datant du XIIIe siècle. Il s’agit d’une évocation poétique de la vie du prophète Mahomet, écrite en calligraphie arabe par un érudit local qui savait lire alors que certains Européens ignoraient que les livres existaient.

Comme la majorité des 1 700 manuscrits de la collection privée de M. Boularaf – qui comprend des ouvrages de médecine, d’histoire, d’astronomie et de mathématiques –, celui qu’il nous montre commence à partir en lambeaux. M. Boularaf sait que ces écrits et les connaissances qu’ils renferment risquent d’être perdus à jamais. “Pour les Africains, c’est un trésor culturel, et ma maison est ouverte aux chercheurs du monde entier, déclare-t-il. Mon grand-père a pensé que nous devions copier ces manuscrits avant qu’ils ne tombent en poussière. Certains sont si fragiles que, si rien n’est fait très vite pour les préserver, ils vont disparaître."

Selon le point de vue où l’on se place, Tombouctou est soit la fin du monde, soit, si l’on vient du désert, le premier signe bienvenu de civilisation. Jadis grande cité marchande où les caravanes de dromadaires apportaient des plaques de sel et repartaient avec de l’or ou des esclaves, elle fut un véritable point de rencontre des cultures. A son apogée, du XIe au XIVe siècle, c’était une ville universitaire avec de grandes bibliothèques. Ses savants pensaient que la Terre était ronde à une époque où beaucoup de marins européens avaient peur d’arriver au bout du monde, qu’ils se représentaient comme un disque plat, et de tomber.

"Les manuscrits de Tombouctou changent complètement notre perception de l’Afrique”, explique Sidi Mohamed Ould Youba, directeur adjoint de l’Institut Ahmed Baba, plus grande bibliothèque de Tombouctou et principale gardienne des manuscrits. “Lorsque je manipule un manuscrit, je pense au riche passé de l’Afrique. Nous avons une longue histoire, avec beaucoup d’avance sur d’autres pays, y compris en Europe. Les Occidentaux aiment à penser qu’ils peuvent venir ici et nous parler de gouvernement éclairé, mais nous écrivions déjà des traités sur le sujet au XVIe siècle."

Dans les archives de l’Institut Ahmed Baba, le conservateur, Garba Traoré, prend un feuillet déchiré en deux. Ses coins s’effritent entre ses mains. Il pose sur la table une lourde feuille de plastique rigide, puis une feuille de Bondina, du papier non tissé, et enfin une feuille de papier de soie transparent. Avec un pinceau, il étale une couche de méthylcellulose, une colle transparente, puis dépose précautionneusement le manuscrit. Il faut plusieurs heures pour enlever l’excédent de colle au moyen d’une grande presse en métal. Mais le résultat final est un feuillet restauré d’une seule pièce, suffisamment solide pour résister aux siècles à venir.

"Nous faisons cela pour le monde entier : tous ceux qui souhaitent consulter les manuscrits peuvent désormais le faire”, affirme M. Traoré. Pour certains dirigeants africains, comme l’ancien président de l’Afrique du Sud Thabo Mbeki, le riche passé de Tombouctou est un symbole fort. M. Mbeki a effectué l’un de ses premiers voyages au Mali et promis des subventions et des formations pour les conservateurs comme M. Traoré dans les bibliothèques nationales du Cap et de Tshwane (ex-Pretoria).

Pour les collections célèbres comme celles de l’Institut Ahmed Baba et de la bibliothèque Mamma Haidera, la sauvegarde et la conservation sont en bonne voie. Mais, pour les dizaines de collections plus petites disséminées dans Tombouctou, l’aide semble une chose lointaine qui a peu de chances d’arriver. Abdul Wahid, enseignant et petit-fils d’un grand savant et copiste tombouctien, ouvre une malle en fer remplie de manuscrits. Un homme d’affaires marocain installé en France lui a donné assez d’argent pour construire une bibliothèque privée où les ouvrages pourront être abrités.

Mais s’il ne trouve pas davantage d’argent pour commencer à cataloguer, numériser et préserver ces livres fragiles, ils risquent de tomber en poussière. “Au début, j’ai pensé les vendre, puis j’ai pris conscience de leur importance et je veux les conserver”, dit M. Wahid en nous montrant un manuscrit du XVe siècle. Il y a dans ces textes plus que du savoir : de la fierté. “Ces manuscrits nous disent que nos ancêtres étudiaient l’astronomie, la médecine, les sciences et beaucoup d’autres domaines, poursuit-il. Maintenant, je sais que nous avons écrit des ouvrages sur beaucoup de sujets avant l’Europe."

Il existe également des manuscrits anciens en Mauritanie, notamment dans la ville sainte de Chinguetti, dans le Sahara, au Sénégal et au Niger. Ces ouvrages, pour la plupart calligraphiés en arabe, correspondent à l’islamisation de la grande région ouest de l’Afrique. L’arabe est alors la langue de communication et de culture, et ces livres sont dédiés à des thèmes religieux, juridiques, ainsi qu’aux sciences ou encore à la grammaire. D’autres sont des chroniques de la vie locale ou de voyages rédigées par l’élite de ces pays subsahariens. Nombre d’entre eux étaient commandés par les érudits locaux au Caire, à Meknès ou à Grenade et acheminés par caravane. Entre la copie du livre et son arrivée à Tombouctou ou à Chinguetti, il pouvait se passer plusieurs années !

Nul ne sait combien de manuscrits sont gardés dans des cartons ou des malles en fer entre les murs enduits de terre des demeures tombouctiennes et ailleurs. Des dizaines de milliers ont été retrouvés, et des centaines ont été sauvés grâce à des fonds versés par des fondations africaines, moyen-orientales et occidentales, et soigneusement restaurés par des spécialistes et des artisans maliens.


Source: courinternational
Mardi 5 Janvier 2010 - 13:53
Mardi 5 Janvier 2010 - 13:59
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