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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Des vieux renards partisans de la junte écrivent à Nicolas Sarkozy


Des vieux renards partisans de la junte écrivent à Nicolas Sarkozy
Son Excellence Monsieur Nicolas Sarkozy,
Président de la République Française,
Président en exercice de l'Union Européenne,

Monsieur le Président,

Le 6 Août dernier un changement est intervenu au sommet de l'Etat mauritanien. Un Haut Conseil d'Etat s'est substitué à l'institution présidentielle.

Les causes de ce changement sont multiples et il serait long de les aborder ici. Notons, seulement, que ce changement a été vivement souhaité et bien accueilli par une large majorité de mauritaniens.

D'autres citoyens, non moins mauritaniens et sans doute de bonne foi, ont exprimé une opinion différente.

Le Parlement majoritairement favorable au mouvement rectificatif a appelé au dialogue et proposé un projet de feuille de route pour une transition politique acceptée et co-gérée par les différentes parties en vue d'une élection présidentielle transparente et irréprochable.

A ces propositions d'ouverture, l'une des parties a opposé le préalable du retour aux affaires du président destitué. Les autres parties arguent, que depuis l'indépendance, et malgré le grand nombre de changements à la tête de l'Etat, aucun président n'a guère été rétabli.

En raison des risques évidents, le peuple ne l'a jamais souhaité et encore moins les intéressés eux-mêmes, pas plus que la communauté internationale.

Pour nous, mauritaniens, ces positions momentanément divergentes n'occultent en rien notre capacité de compromis et notre tendance à privilégier le consensus.

Notre culture pleine d'humanisme et de spiritualité, nous a appris à cultiver la vertu du dialogue et enseigné la faculté de l'oubli et du pardon. Notre stoïque patience a toujours permis d'arranger nos problèmes et restaurer nos harmonies.

C'est pourquoi notre plus grand souhait, aujourd'hui, est que nos frères, amis, et partenaires veuillent bien s'imprégner de notre philosophie et s'inscrire dans notre logique. Ils se doivent d'être, pour nous, des facilitateurs bienveillants.

Monsieur le Président,

La mémoire collective universelle ne retient, et ne voudrait d'ailleurs retenir, de la France que le pays des lumières, la patrie des droits de l'homme et du respect des choix des peuples et des Etats. Notre mémoire à nous retient bien plus que cela :

La France avec laquelle nous avons construit, au fil du temps, des relations fort privilégiées. Des relations certes complexes, émaillées de résistances, d'adversité, mais aussi d'amitiés diverses et multiformes, de respect et de loyauté, de fraternité d'armes et d'universalité dans un enrichissement mutuel de langue et de culture.

La France, un grand pays ami que nous respectons, et qui nous a toujours fascinés par ses valeurs, fondement de sa personnalité, de sa grandeur et de son rayonnement.

La France à laquelle nous sommes redevables de notre existence en tant qu'Etat-Nation qu'elle a toujours su accompagner, soutenir et protéger.

La France qui nous a prouvé en toute occasion, l'intérêt qu'elle accorde à la stabilité de notre pays en raison de sa position stratégique et de son espace géopolitique charnière entre le Nord et le Sud du Sahara et au centre de la sphère culturelle arabo-afro-islamique.

Monsieur le Président,

Au vu de ce qui précède, mais aussi de ce qui suit, nous croyons avoir de bonnes raisons pour nous autoriser à vous interpeller pour attirer votre attention sur le danger qui guette notre pays en vers lequel la France a une responsabilité historique.

Monsieur le Président,

Vous avez, sans doute, en mémoire que le premier Etat central mauritanien a été installé par la France en 1960. Cet Etat est encore jeune, c'est dire combien nos structures politiques et sociales sont encore fragiles.

C'est également, vous amener à convenir, avec nous que si les attaques hostiles à notre pays continuent, elles pourraient bien, qu'à Dieu ne plaise, venir à bout des remparts politiques, juridiques, sécuritaires et moraux, qui le protégent.

Dans ce cas la Mauritanie n'aurait pas le choix et ne serait même pas responsable de ce qui pourrait arriver. Seule la communauté internationale devait en répondre, car au mieux, elle aurait acculé et poussé notre pays dans des retranchements de désespoir, au pire elle l'aurait précipité vers une Somalisation aux conséquences incalculables. Dans le premier cas ce serait la faiblesse de l'Etat, dans le deuxième, sa négation.

Monsieur le Président,

La courte période de règne du Président déchu nous a édifié sur ce qui peut arriver en cas d'affaiblissement de l'Etat : émeute de la faim avec mort d'hommes, assassinat des touristes français, attaques contre les garnisons de l'armée, fusillade en plein centre de la capitale, annulation du Paris Dakar pour cause de menace terroriste, etc.

Qu'adviendrait-il alors en l'absence totale de l'Etat ?

En l'occurrence, la Mauritanie deviendrait alors un espace de non droit, de l'anarchie, de la terreur, et une plaque tournante de trafic de la drogue ; où des groupes hors-la-loi, rebelles ou terroristes séviraient à travers des jonctions dangereuses allant de la Mauritanie au Soudan en passant par le Mali, le Niger, le Tchad et le Darfour ; où des connexions fatales s'établiraient facilement avec des salafistes du Maghreb ; où des populations porteuses du même virus du mal sillonneraient l'Afrique de l'Ouest ; où les immigrants clandestins déferleraient sur les cotes du Nord fuyant désespéramment la misère du Sud.

Monsieur le Président,

Ce tableau noir schématiquement esquissé, peut, malheureusement, ne pas être une fiction improbable, car il s'agit tout simplement d'une extrapolation prospective d'un réel vécu.

Monsieur le Président,

L'idée de l'Union Euro méditerranéenne est si fraîche que les démocraties de la rive Nord n'ont pas encore eu le temps de déteindre sur celles de la rive Sud. En cela l'uniformité n'est peut-être ni souhaitable, ni réalisable tant les spécificités sont tenaces. A ce stade de notre développement socioculturel et politique nous ne retenons principalement de la démocratie que la notion du libre choix valable autant pour les individus que pour les peuples et les Etats.

C'est pourquoi, au lendemain du changement du 06 août 2008, nous avons été à la fois surpris et indignés par la levée de bouclier de la part de pays frères et amis à la Mauritanie. Nous nous attendions plutôt à plus de compréhension, à une attitude positive.

Comprendre la Mauritanie dans ces circonstances, c'est respecter le choix de la majorité de ses citoyens, quitte, par la suite, dans la discrétion et la confiance, à lui faire part des conseils et suggestions recevables.

C'est cela l'amitié, c'est cela la fraternité, les vraies.

Monsieur le Président,

L'entêtement de l'Union Africaine sous l'influence de certains de ses membres représentés au sein de ses instances dirigeantes, à mobiliser la communauté internationale contre la Mauritanie sous le prétexte fallacieux d'imposer la démocratie, nous inquiète par les perspectives dangereuses qu'il semble vouloir ouvrir et la volonté manifeste de faire de notre pays un cas d'école.

La position de la France exigeant le retour d'un Président, qui est la source principale de la crise est particulièrement incompréhensible pour la grande majorité des mauritaniens.

L'appel de la France au sein de la communauté internationale en vue de l'entraîner à prendre des sanctions des plus sévères contre la Mauritanie, constitue une prise de position particulièrement choquante et une escalade d'une gravité extrême .

Monsieur le Président,

Il est de notre devoir, en tant que responsables mauritaniens attachés aux intérêts nationaux de notre pays et prioritairement sa dignité, mais aussi soucieux de sauvegarder les liens privilégiés que nos deux peuples et nos deux Etats ont su tisser tout au long de relations devenues séculaires, de faire appel à votre sens de la responsabilité, à vos qualités d'homme d'Etat, afin que La France et la Mauritanie ne soient pas entraînés dans un engrenage régional et international qui ne manquerait pas de casser cette harmonie tant matérielle que morale, des rapports que nous avons toujours su préserver des tempêtes contingentes

En cela, Monsieur le Président, nous prenons la responsabilité au nom d'un grand nombre de nos concitoyens, de vous dire que dans cette crise deux points sont pour l'écrasante majorité des mauritaniens inacceptables:

- Le retour de l'ex-président.
- Les mesures de sanctions en vue de faire plier la Mauritanie sous la contrainte.

En dehors de ces deux questions, tout le reste peut être discuté entre mauritaniens en présence facilitatrice et bienveillante de nos amis et partenaires au développement en tête desquels nous plaçons la France.

Dans cette perspective, monsieur le Président, nous vous assurons de notre disponibilité en tant que leaders d'opinion à apporter notre contribution pleine et entière à toute sortie de crise honorable pour tous.

Veuillez agréer, monsieur le Président de la République, l'expression de notre haute considération.


Les signataires :


Ali Bakary Kamara, Avocat, ancien Consul Général
Colonel Viyah Ould Maayouf, ancien Ministre, ancien chef d'Etat Major de la Gendarmerie Nationale
Devali Ould Cheine, Homme d'Affaires
Sid'Ahmed Ould El khou, ancien député
Sid'Ahmed Ould Bneijara, ancien Chef de Gouvernement, ancien Médiateur de la République
Ba Amadou Racine, ancien Ministre, ancien Ambassadeur
Colonel Mohamed Sidina Ould Sidya, ancien Ministre des Affaires Etrangères, ancien Ministre de l'intérieur
Mohamed Lemine Ould El ketab, ancien Ambassadeur, ancien Recteur
Colonel Mohamed Mahmoud Ould Deh, ancien Ministre, ancien chef d'Etat-major de la Gendarmerie Nationale
Mohamed Lemine Ould Haicen, Avocat, Notaire
Ahmedou Ould Sidi Ould Hanena, ancien Ministre, ancien Ambassadeur
Oumar Ould El mamy, ancien Secrétaire général de Ministère
Moloud Ould Sidi Abdallah, ancien Ministre, ancien Ambassadeur
Yehdhih Ould Sid'Ahmed, ancien Ambassadeur
Hbib Ould Ely, ancien sénateur
Baba Ould Ahmed Youra, ancien Haut Commissaire de l'OMVS, ancien D.G. de la SNIM
Heibetna Ould Sidi Heiba, ancien Ministre, ancien Recteur
Mohamed Lemine Ould Soueilem, professeur
Bouh Ould Mohamed El Mokhtar, Juriste
Sall Amadou Abou, ancien député-Maire
Lafdal Ould Abd El Wedoud, ancien Secrétaire d'Etat
El Mokhtar Ould Hemeyada, ancien Secrétaire Général de Ministère
Colonel Ahmed Ould Ahmed Aida, ancien Chef d'Etat-major de la Garde Nationale
Salle Aliou, Cadre de Banque
Ahmed Ould Youssef Ould Cheikh Sidya, ancien Bâtonnier de l'ordre des Avocats
Mohamed El Mahjoub Ould Ahmed Mahfoud Ould Boya, ancien Directeur de la Culture
Eby Ould Doussou, ancien Sénateur
El kebir Ould Selamy, Ingénieur
El Arbi Ould Kerkoub, ancien Préfet
Mohamed Mahmoud Ould Hamady, Inspecteur de l'Enseignement Fondamental
Sidi Ould Ahmed Deya, ancien Ministre
El Meimoune Ould Abdi Ould Jiyid, ancien Secrétaire Général de Ministère
Mohamed Ould Mohamed Salem, Avocat
Ahmeda Ould El Jeilani, ancien D.G. de la CNSS
Saad Ould Louleid, chercheur, Pr. Du FNDD/Choix National
Ely Ould Sneiba, Professeur à l'Université de Nouakchott
Abdi Ould El Waghef, Agronome
Capitaine Jeddou Ould El Haki, ancien Directeur de la Sûreté Nationale


Nouakchott, le 20 Octobre 2008
source:Flamnet
Mercredi 22 Octobre 2008 - 12:20
Mercredi 22 Octobre 2008 - 12:23
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