
Un peu plus de deux mois après le putsch - pardon, la rectification! - qui a emporté Sidi Ould Cheikh Abdallahi et son pouvoir, le pays n’entrevoit, toujours pas, le bout du tunnel.
La communauté internationale continue à brandir des menaces, dont nos nouveaux maîtres ne semblent guère faire cas. Au niveau national, ceux qui soutiennent et ceux qui pourfendent les militaires se regardent, toujours, en chiens de faïence, chacun convaincu de sa «bonne voie».
Cette semaine, pourtant, une petite éclaircie a apporté une note d’espoir, dans un ciel assombri par l’accumulation, dangereuse, de sombres nuées. Le président de l’Assemblée nationale, un anti-putschiste de la première heure, a proposé un plan de sortie de crise, prévoyant le retour/démission de Sidi et l’organisation d’une élection présidentielle dans les plus brefs délais, à laquelle ni le (désormais) ancien président ni les militaires ne prendraient part. Le FNDD y a vu une bonne base de discussions. Le HCE, pour qui le retour de Sidi est hors de question, ne réagira probablement pas. Et ce dernier, qui n’a plus rien à perdre, accepterait-il de démissionner, tirant ses tombeurs de leur mauvais pas? En sacrifice sur l’autel de la nation?
Une fois ce raisonnable plan mort-né, d’où viendrait alors la solution? Car il en faut, nécessairement, une. Certainement pas de l’extérieur, si l’on en croit le général qui, lors d’un meeting à El Mina, a, fermement, exclu cette hypothèse. De l’intérieur, donc. Avec un minimum de consensus. Ce qui est loin d’être le cas à l’heure actuelle. Surtout qu’avec les sanctions qui pointent à l’horizon, les risques de raidissement des militaires ne sont pas petits. Et un homme raidi dans son uniforme, c’est dangereux.
Aziz l’a dit et répété : l’argent des bailleurs de fonds ne profite pas au pays mais à une minorité de prédateurs, subitement mués en «défenseurs de la démocratie» ; allusion à peine voilée à certains dirigeants du FNDD. Comme pour préparer l’opinion publique à l’imminence d’un embargo, dont les premières manifestations sont apparues avec les mesures prises par les Etats-Unis et la Banque Mondiale de suspendre les décaissements au profit de la Mauritanie.
Pourrissement vers une molle dictature rampante, institutionnalisée, à moyen terme, par une élection-plébiscite? Provocations aux troubles sociaux pour un plus radical Etat d’«exception»? Ou véritable élection, à court terme, offrant au général-président-non-candidat la splendide casquette de vedette «altruiste» de la démocratie, ravie par son cousin Ely, en fin de première transition?
Le climat, en tout cas, a quelque chose d’incontestablement préélectoral, quelle qu’en soit l’échéance. Les promenades et les promesses du général, la floraison, sur le Net, des clubs de soutien pour la candidature de tel ou tel, les positions de démarquage de tel ou tel autre : on se prépare, on se prépare, au cas où. Sans négliger les diverses options, plus ou moins totalitaires, d’une auto-démo-cratie, typiquement mauritano-mauritanienne.
Et, dans tout ça, le bout du tunnel, messieurs les politiques? Hé, on le verra bien quand on y sera!
Ahmed Ould Cheikh
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Source: lecalame
(M) avomm
La communauté internationale continue à brandir des menaces, dont nos nouveaux maîtres ne semblent guère faire cas. Au niveau national, ceux qui soutiennent et ceux qui pourfendent les militaires se regardent, toujours, en chiens de faïence, chacun convaincu de sa «bonne voie».
Cette semaine, pourtant, une petite éclaircie a apporté une note d’espoir, dans un ciel assombri par l’accumulation, dangereuse, de sombres nuées. Le président de l’Assemblée nationale, un anti-putschiste de la première heure, a proposé un plan de sortie de crise, prévoyant le retour/démission de Sidi et l’organisation d’une élection présidentielle dans les plus brefs délais, à laquelle ni le (désormais) ancien président ni les militaires ne prendraient part. Le FNDD y a vu une bonne base de discussions. Le HCE, pour qui le retour de Sidi est hors de question, ne réagira probablement pas. Et ce dernier, qui n’a plus rien à perdre, accepterait-il de démissionner, tirant ses tombeurs de leur mauvais pas? En sacrifice sur l’autel de la nation?
Une fois ce raisonnable plan mort-né, d’où viendrait alors la solution? Car il en faut, nécessairement, une. Certainement pas de l’extérieur, si l’on en croit le général qui, lors d’un meeting à El Mina, a, fermement, exclu cette hypothèse. De l’intérieur, donc. Avec un minimum de consensus. Ce qui est loin d’être le cas à l’heure actuelle. Surtout qu’avec les sanctions qui pointent à l’horizon, les risques de raidissement des militaires ne sont pas petits. Et un homme raidi dans son uniforme, c’est dangereux.
Aziz l’a dit et répété : l’argent des bailleurs de fonds ne profite pas au pays mais à une minorité de prédateurs, subitement mués en «défenseurs de la démocratie» ; allusion à peine voilée à certains dirigeants du FNDD. Comme pour préparer l’opinion publique à l’imminence d’un embargo, dont les premières manifestations sont apparues avec les mesures prises par les Etats-Unis et la Banque Mondiale de suspendre les décaissements au profit de la Mauritanie.
Pourrissement vers une molle dictature rampante, institutionnalisée, à moyen terme, par une élection-plébiscite? Provocations aux troubles sociaux pour un plus radical Etat d’«exception»? Ou véritable élection, à court terme, offrant au général-président-non-candidat la splendide casquette de vedette «altruiste» de la démocratie, ravie par son cousin Ely, en fin de première transition?
Le climat, en tout cas, a quelque chose d’incontestablement préélectoral, quelle qu’en soit l’échéance. Les promenades et les promesses du général, la floraison, sur le Net, des clubs de soutien pour la candidature de tel ou tel, les positions de démarquage de tel ou tel autre : on se prépare, on se prépare, au cas où. Sans négliger les diverses options, plus ou moins totalitaires, d’une auto-démo-cratie, typiquement mauritano-mauritanienne.
Et, dans tout ça, le bout du tunnel, messieurs les politiques? Hé, on le verra bien quand on y sera!
Ahmed Ould Cheikh
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Source: lecalame
(M) avomm