Liste de liens

Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Entre « failles » et « fractures » ! Abderrahmane NGAÏDÉ (Bassel)


Entre « failles » et « fractures » !      Abderrahmane NGAÏDÉ (Bassel)
« C’était la tentation du Désespoir ; et le jeune homme la combattit de toutes ses forces. Comme une ombre triste, il allait et venait dans ces bâtiments, il plaidait, il argumentait, il exigeait avec colère, d’être reçu, jusqu’à ce que se fasse entendre le « Non » définitif ; jusqu’à ce que les hommes jettent dehors le perturbateur, lui reprochant d’être stupide, déraisonnable, sans jugement, de se rebeller en vain contre la loi divine. Alors, de cette vision de splendeur, toute la gloire lentement s’évanouit, abandonnant derrière elle la terre grise et sévère qui roulait sans fin, accablée par son sombre désespoir. Même les mains pleines de gentillesse qui se tendaient vers lui des profondeurs de ce matin morne semblaient appartenir au royaume des ombres pourpres. Il les regardait avec froideur, et demandait : ‘’Pourquoi devrais-je lutter par une grâce spéciale, alors que le chemin qui mène au monde est fermé ?’’ », WEB Du Bois, Les âmes du peuple noir, Paris, La Découverte, 2007, p. 2009.

Il est temps d’accepter « l’existence […] de fractures ou de lignes de failles dans la topographie de [la filiation] » entre les Haratin et les Négro-mauritaniens pour sortir de ce que j’appelle désormais le « mensonge utile ». Ce sont ces « lignes de faille » et ses différentes « fractures » que nous voulons nous dissimuler qui constituent pour moi la définition fondamentale de ce que j’entends par la notion de « mensonge utile ». Il ne s’agit pas de nier les possibilités voire ce que nous appelons l’obligation d’union des luttes pour vaincre une oppression commune qui provient d’une communauté singulière : les Safalbe. Il ne s’agit pas aussi de nier que l’ensemble haratin est composé de membres d’origine ethnique diverse. Il ne s’agit pas de nier qu’en procédant à une archéologie sociale qu’on puisse tomber sur une strate qui renvoie à l’ensemble noir ouest-africain. Il ne s’agit pas de refuser qu’une union est possible. Il ne s’agit pas de cela. Il s’agit d’autre chose de plus sérieux et qui mérite un arrêt. Il s’agit de ne pas prendre à la légère les situations d’ambiguïtés culturelles et identitaires car cette posture de simplification fausse la volonté et annihile l’esprit.

L’union est une intelligence et non une simple volonté guidée par les « pulsions » sentimentales. Les similitudes « culturelles » n’ont de sens que quand elles sont fondées sur la base d’une profonde réflexion politique et non seulement sur le registre d’un rappel et d’une énumération statistique, chromatique ou « originelle ». Toute attitude qui dénie à la politique sa force vitale donc son essence d’unir les contraires sur la base de compromis solides et discutés. Il me semble, là j’exagère mes propos et à dessein, que la posture des Négro-mauritaniens ressemble à une volonté non déclarée « d’élever et d’éclairer » la communauté haratine, c’est-à-dire la « réveiller » comme pour lui faire amorcer un « retour » problématique vers son substrat ethnique pluriel, divers et difficilement identifiable aujourd’hui. Rappelez-vous la création du Libéria, les volontés de Marcus Garvey…. Il m’est impossible de procéder ainsi sinon nous nous perdrons dans les dédales des origines fantasmatiques. L’entreprise est hasardeuse et le constat empirique de leur appartenance passée aux différentes ethnies ouest-africaines ne mérite pas mention car elle est évidente. Ce qui n’est pas encore évident c’est le projet de société envisagé avec les Négro-mauritaniens. C’est cela le problème. Cette tentative de « repersonnalisation » arrogante ressemble à ce désir inhumain de continuer à les maintenir dans les chaînes de l’esclavage. Voilà pourquoi je suis contre cet amalgame improductif qui structure ce « mensonge utile » que nous véhiculons et que nous entretenons, sur la base de leurs lointaines origines, depuis quelques années.

D’ailleurs nous pouvons bien dater l’introduction du volet esclavage dans le discours de revendication des Négro-mauritaniens. Cette thématique n’a pas encore d’épaisseur historique dans notre vocabulaire de lutte et mérite, à mon sens, qu’on en discute sérieusement sinon nous perdons notre temps dans des proclamations dont les lendemains n’auront aucune incidence sur nous ; si aucune modalité de réflexion sur un projet de société commune n’est envisagée. Cependant chacun est libre, certes, d’interpréter comme bon lui semble, mais cela ne changera en rien les « lignes de faille » et les « fractures » réelles qui rompent les continuités culturelles supposées et complexifie les luttes. J’ai même envie d’aller plus loin dans le soupçon en disant que si tel est le cas : les Haratin sont haalpulaar, soninke ou wolof que faire des anciens esclaves dans ces mêmes communautés ? Quelle est leur origine ethnique ? Et s’ils devaient revendiquer leur retour dans leurs ethnies d’origine que faire ? Attention dey ! La Guinée est en train d’en souffrir à cause des jeux politiques. En effet, beaucoup d’anciens esclaves de la société peule tentent, depuis que la démocratie est là, d’opérer un retour vers leurs ethnies d’origine et cela engendre des conflits internes dans la société peule du Fuuta Jaloo. C’est d’ailleurs très dramatique car les mémoires sont têtues. J’en veux pour preuve cette association de Endam Billali qui rassemble d’anciens esclaves du Fuuta « sénégalais » qui tiennent « un congrès annuel » et qui revendiquent leur place dans l’exercice du pouvoir local et leur visibilité tout court. Toutes ces choses doivent nous informer pour que cet amalgame disparaisse de nos discours et qu’on travaille sérieusement le projet du vivre ensemble avec nos différences.

La couleur commune que les Haratin et les Négro-mauritaniens partagent ne constitue nullement un motif d’union et leurs revendications sont totalement différentes même s’ils luttent contre un même système. Ces deux éléments ne sont pas susceptibles de les « relier entre eux, comme par magie…. ». La Mauritanie est devenue trop complexe car les luttes ont pris de nouvelles trajectoires, de nouveaux acteurs sont là avec leur tactique et leurs objectifs à court, moyen et long terme, une nouvelle mentalité est en gestation et sa gestion me semble plus difficile à appréhender. Il suffit d’un petit tour en Mauritanie, ou bien de nous lire dans les Forums pour se rendre compte de toutes ces incertitudes dans le langage, les stratégies divergentes à adopter, des jalons difficiles à poser et qui méritent d’être interrogés par nous. Le dernier événement en date en Mauritanie [l’identification des sépultures des disparus de 1960 à nos jours] connait déjà des fortunes diverses qui méritent aussi notre attention avant qu’il ne soit virer dans les caniveaux de sa forte politisation.

En définitive, on ne doit pas « détruire une vérité et inventer l’histoire » pour reprendre les termes de James Baldwin qualifiant le discours de Malcom X [Lire James Baldwin, Malcom X, Martin Luther King, Nous, les Nègres. Entretiens avec Kenneth B. Clark, Paris, La Découverte, p. 42]. Il faut donc accepter ces « failles » et ces « fractures » une fois pour toute et réfléchir sur les Assises des Nègres de Mauritanie.

Dakar, le 24/05/2011


Samedi 28 Mai 2011 - 22:27
Samedi 28 Mai 2011 - 22:28
INFOS AVOMM
Accueil | Envoyer à un ami | Version imprimable | Augmenter la taille du texte | Diminuer la taille du texte



1.Posté par Doubaguodow le 25/05/2011 08:49
Bassel revient au pays, la communauté a besoin des grands Messieurs comme vous. Et tu sera l'hériter de PAPA N'GAIGE (que la terre lui soit lègère) qui n'a jamais accepté la honte dans sa vie. Il n'ya pas beaucoup comme toi au pays.Tu es un grand leaders sans te rendre compte. Quel gachis

2.Posté par joom le 25/05/2011 09:46
Est ce que le pays a besoin de Bassel, il est professeur à l'université Cheikh anta Diop de Dakar. Vous voulez qu'il revienne grossir les rangs des chômeurs?
Et aprés vous allez vous moquer de lui, deyssan Bassel, il n'a même pas quoi manger.
Bassel est efficace là où il est et foutez lui la paix.... les halpoulars que des hypocrites!

3.Posté par Doubaguodow le 25/05/2011 13:49
Mais, tu es de mauvaise fois Joom, N'insilte pas tous les Halpular à cause de moi et n'oublie pas que Bassel est avant tout Halpular.

Bassel a d'adord mangé correctement chez lui avant de devenir professeur à l'UCAD et les frères et soeurs qu'il a laissé chez lui mangent bien à leur faim sans l'UCAD.

Idiot et malsain Bassel est notre frère et on a besoin de profiter de ses connaissances.

4.Posté par joom le 25/05/2011 16:38
Doubaguadow tu n'es pas de la famille de Bassel. Aucun de ses fréres ne lui demandera de laisser sa villa de sacré coeur pour touldé.Tu ne peux pas lui donner un poste de son rang à Nouakchott c'est tout ce que je veux dire.Bassel est fréquent en Mauritanie, il habite les avions.Woppu haala!Halpoulars ko méchants, hardame wii on pijate

5.Posté par Doubaguodow le 25/05/2011 20:53
joom si tu es de la basse classe c'est pas de ma faute ni la faute des halpular que tu méprises tant. Tu fais l'amalgame. Halpular Wii Ko Yaadou Welifof Diadaidé bouri, Tu ne comprendra pas cette phrase car tu n'es pas le vrai des halpular, Abd min al Abiid.

6.Posté par Badara le 27/05/2011 04:22
Ca c'est de la masturbation intelectuelle pure ; la realite est toute autre !

7.Posté par BA Djibril le 28/05/2011 20:16
Au "mensonge utile" j'aurai préféré une réelle prise de conscience. Les failles et les fractures sont une évidence.
A ceux qui auront usé du "mensonge utile" l'histoire les rattrapera. A ceux qui ont usé d'une réelle prise de conscience l’histoire les récompensera.


« J’ai même envie d’aller plus loin dans le soupçon en disant que si tel est le cas : les Haratin sont haalpulaar, soninke ou wolof que faire des anciens esclaves dans ces mêmes communautés ? Quelle est leur origine ethnique ? »

En quoi se distinguent-ils sauf sur le plan culturel ? Les rapts, les razzias dans nos contrées ont-ils produit quel type d’esclaves ?

N’ont-ils pas finalement les mêmes statuts ? Le diam, le maccudo, le kom lémé .

« La couleur commune que les Haratin et les Négro-mauritaniens partagent ne constitue nullement un motif d’union et leurs revendications sont totalement différentes même s’ils luttent contre un même système. »

Quelles sont leurs revendications ? Etre digne, avoir accès à une émancipation digne de ce nom. Etre libre, sortir de l’obscurantisme dans lesquels ils furent confinés. Pourquoi diable le frère africain ne pourrait-il donc pas adhérer à sa cause et de surcroit issu de ces entrailles.

Pourquoi sommes nous obligés de passer par « un mensonge util »

Non c’est plutôt une prise de conscience. Prise de conscience tardive mais prise de conscience inéluctable.

L'esclavage et le racisme prennent dans notre histoire leur source sur un point commun, l'infériorisation de l'homme noir dans la mentalité et les reflexes des blancs que l'histoire a construit à travers des préjugés et des pratiques séculaires qui ont installé des certitudes et donc ces reflexes chez l'homme blanc.

C'est l'histoire. Et c'est indéniable. Selon les contrées selon les histoires certains peuples ont évolués d'autres malheureusement Non.


La question du racisme et de la traite des noirs est une question internationale ceux qui la vivent partout dans le monde s'en libèrent petit à petit de par leur propre combats. C’est bel et bien le combat de tout noir. Compris, non compris, assumé non assumé c’est bel et bien le combat de tout noir. On les y rejoint après mais ils sont toujours à l'initiative de leur combat, et un de leur premier objectif est de mener le malade dominant à une certaine introspection et une cure progressive de sa maladie.

En quoi serait se un "mensonge utile" que d'adhérer à cette cause ?

Nous voyons donc que c'est toujours du côté de l'opprimé, de celui qui subit qu'est venu et que viendra la solution pour les deux.

Il n y a pas deux combats il n y a qu'un seul combat pour la réhabilitation de l'homme noir dans le monde arabe qui reste encore très en retard sur ce problème mondial. C’est un fait et c’est indéniable.

Quelle différence dans le fond entre l'afro américain, l'afro caraîben, et l'afro oriental ? Tous n'ont ils pas subi les mêmes drames pour les mêmes justifications pour les mêmes légitimations de l'abject?


L’historien Ibn Khaldoum n'écrivait-il pas « Les seuls peuples à accepter l’esclavage sont les nègres, en raison d’un degré d’inférieur d’humanité, leur place étant plus proche du stade de l’animal »


Des érudits comme Al-Dimeshkri n'affirmaient t'il pas, en parlant des Noirs: «Aucune loi divine ne leur a été révélée. Aucun prophète ne s'est montré chez eux, aussi sont-ils incapables de concevoir les notions de commandement et d'interdiction, de désir et d'abstinence. Leur mentalité est proche de celle des animaux. La soumission des peuples du Soudan à leurs chefs et à leurs rois est due uniquement aux lois et aux règlements qui leur ont été imposés de la même façon qu'à des animaux.»


La controverse de Valiadolid face à l'inadaptation des amer indiens au lourd labeur des conquêtes occidentales de l'Amérique n'ont ils pas légitimé le commerce triangulaire ?

La traite transsaharienne, orientale ne s'est elle pas reposée sur des fondements racistes?


Je cite un extrait de Tidiane N'Diaye "

Un peu partout dans le monde occidental, d'autres humanistes et philanthropes protestaient en dénonçant le sort des peuples africains arrachés à leur terre, leurs enfants séparés de leurs mères et l'effroyable douleur de celles-ci. S'il y eut en Occident tous ces mouvements abolitionnistes pour mettre fin à la traite transatlantique et plus tard contre le crime transsaharien et oriental, on ne trouve nulle trace d'initiatives équivalentes dans le monde arabo-musulman, ni aucune repentance jusqu'à ce jour.


L'esclavage étant validé et institutionnalisé par l'Islam, il eût été impie chez les Arabes de le remettre en cause. «L'esclavage en terre d'Islam reste un sujet à la fois obscur et hypersensible, dont la seule mention est souvent ressentie comme le signe d'intentions hostiles », notait ainsi l'historien Bernard -Lewis.

Cette ignominie imposée aux peuples africains n'a fait l'objet d'aucune contestation par les intellectuels arabes."



Des voix commencent à s'élever mais ils sont encore timide.


La cause est commune.



Djibril BA


Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
1 2 3 4 5 » ... 599