
Le colonel Dia Adama Oumar, chef du cabinet militaire du Général Aziz, membre du HCE, accompagné d'une délégation, comprenant, entre autres, les ex-officiers négro-africains Sy Abou, Sidibé Abou et Ngaidé Alioune Moktar, est à Boghé, en vue du règlement du passif humanitaire, consécutif aux évènements douloureux de 1990/91. Avant leur arrivée, les victimes de la répression de la moughataa de Boghé ont tenu une réunion dans les locaux de la commune. Selon leur porte-parole, celles-ci accepteraient l'indemnisation si elle n'est pas conditionnée par un pardon sans autre forme de procès et exigent le jugement des responsables des exactions commises, il y a vingt et un ans. Au cours de la rencontre, les émissaires du HCE ont promis, aux victimes, le règlement de cette question, dans un délai de trois mois (sic!), en dehors de toute surenchère politique (ce qui laisse, évidemment, une certaine marge.). Dans une intervention émouvante, Ndiaye Djibril, le porte-parole du collectif des victimes de la répression de Boghé, une quarantaine de militaires et une quinzaine de veuves, a demandé aux autorités de faire justice, afin que des actes d'une aussi grande atrocité ne se reproduisent, plus jamais, dans un pays à réputation musulmane. Abondant dans le même sens, une veuve, Mbaye Ali Amadou, presque en larmes, s'est indignée que des tortionnaires et des assassins vivent, impunément, dans un Etat qui se dit de droit, d'égalité et de justice.
LE CALAME
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