
Vendredi 10 Octobre, la conférence des Présidents du FNND a décidé de réagir à l'initiative de sortie de crise lancée par le Président de l'Assemblée Nationale, Monsieur Messaoud Ould Boulkheïr. Ci-dessous le communiqué de presse rendu public:
« Le FNDD a examiné avec beaucoup d'intérêt l'initiative annoncée par le Président de l'Assemblée Nationale, Monsieur Messaoud Ould Boulkheïr.
Tout en louant l'engagement du Président Messaoud, le FNDD tient à apporter les observations suivantes:
- cette initiative revêt une importance certaine puisqu'elle émane du Président de l'Assemblée Nationale avec tout ce qu'il représente comme poids constitutionnel et démocratique.
- Elle dénote d'une disponibilité manifeste à rechercher une solution à la grave crise dans laquelle se débat le pays du fait du coup d'Etat du 06 Août dernier.
- Le Front National pour la Défense de la Démocratie voit dans cette initiative qui préconise le retour à la légalité incarnée par le Président élu, Sidi Mohamed Ould Cheïkh Abdallahi comme base de solution, un bon cadre de discussion, et le Front National pour la Défense de la Démocratie se tient disponible pour en examiner les développements lorsque s'engagera un débat sérieux dans les
- conditions objectives et démocratiques requises. »
Nouakchott, le 10/10/ 2008
LA CONFERENCE DES PRESIDENTS
Dernier échec diplomatique du HCE
Les réunions annuelles des institutions de Bretton Woods se sont ouvertes à Washington. Ainsi en coulisse, les travaux préparatoires ont été un nouveau revers pour les putschistes et leurs représentants. En effet, M. Kane Ousmane, Gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie et gouverneur pour la Mauritanie du FMI s'est vu signifier par les conseillers juridiques du FMI qu'après concertation avec l'ensemble des pays membres, ils ne pouvaient l'accréditer à la réunion des gouverneurs pour occuper le siège de la Mauritanie étant représentant d'un gouvernement non reconnu par les Etats membres.
Et comme M. Kane devait participer à une autre réunion dont il assure lui-même la co-présidence avec le directeur général du FMI, il s'est vu adresser un message où les organisations se disent désolées de lui signifier que le Président de la Banque Mondiale, M. Jacques Zelick et le DG du FMI, M. Dominique Srauskahn ne pourraient participer à cette réunion si elle était présidée par M. Kane Ousmane, et qu'ils étaient amenés à faire conduire la réunion par le vice-président des Caucus Africains, en l'occurrence le Ministre des finances de la Serra Léone.
Le communiqué rendu public par le FMI, ce dimanche préconise enfin que le siège de la Mauritanie restera donc vide et que les représentants du FNDD, Messieurs Sidi Mohamed Ould Emajar et M. Dia, ambassadeur de la Mauritanie aux USA sont admis comme étant des invités officiels.
C'est là donc une nouvelle illustration de l'isolement international de la junte usurpatrice et de leurs acolytes et une preuve éclatante de la capacité des émissaires du FNDD à persuader les partenaires et observateurs extérieurs de soutenir le combat
Que mène le peuple mauritanien sous la houlette du FNDD pour rétablir la légalité et préserver ses acquis fondamentaux.
Conflits à caractère racial et tribal
Le pays connaît, depuis le 07 Octobre, une vague de conflits à caractère tantôt interethnique tantôt tribal. La recrudescence de ce phénomène surprenant interpelle tous les mauritaniens, par ce temps de déliquescence du pouvoir et de faiblesse de l'autorité de l'Etat connues avec le coup d'Etat du 06 Août ayant renversé le Président constitutionnel.
C'est ainsi que les habitants de Nouakchott ont été témoins, mardi dernier, d'une véritable chasse aux sorcière menée contre les travailleurs du secteur informel au carrefour de la polyclinique auquel maçons, électriciens, peintres, menuisiers et tant d'autres ouvriers avaient pris l'habitude de se rencontrer propos leur service aux clients.
Après avoir cru que cette opération était menée par les forces de l'ordre en prémices à la confrontation attendue devant avoir lieu l'après-midi avec les travailleurs affiliés aux centrales syndicales anti-putschistes, on s'est rendu compte que c'était bien une campagne ciblée visant une catégorie de personnes; d'où le risque d'entraînement du pays dans un cycle infernal de conflits aux conséquences dangereuses. Ceci est autant plus vrai que c'était la police même qui encadrait une foule hystérique s'acharnant sur les pauvres ouvriers.
Les problèmes terriens de T'Chalgou, pas loin de Boghé, suivis de ceux plus sensibles et plus graves de Bababé, sont venus plonger les citoyens dans une psychose consternante. En effet, en moins de quelques heures, Bababé a été investi par des colonnes de voitures de la gendarmerie et annoncé une ville en état de siège. Devant l'impuissance des autorités administratives locales à contrôler la situation, des patrouilles de la police et de la gendarmerie sont venues troubler la quiétude des habitants dont une quinzaine fut arrêtée.
Vendredi le 10 Octobre, c'est, une nouvelle, fois Nouakchott qui sera le théâtre d'une bagarre tribale rangée aux relents de guerre. A Bouhdida, plus précisément, des voitures et des maisons entières sont brûlées, sous les yeux nonchalants de la police, décidés on ne sait pour quelle raison de faire profil bas.
Limogeage à la TVM
Nommé, après le coup d'Etat du 06 Août à la suite de son soutien annoncé aux putschistes dans un groupe de cadres, Imam Cheïkh ould est limogé. Il n'aura dirigé la télévision nationale que quelques semaines seulement. C'est dire que son ascension aura été de courte durée.
D'aucuns interprètent le remerciement du directeur de la télévision comme étant une réaction aux propos sulfureux de l'ex Ministre Isselmou Ould Abdel Kader lors d'une émission télévisée diffusée en direct. Ce dernier accuse le BASEP de milices étrangères dont les éléments viennent d'être fraîchement naturalisés. Pour lui, le général Ould Abdel Aziz est le premier responsable de la faillite de l'institution militaire victime de déliquescence et de querelles de personne. Isselmou Ould Abdel Kader dit que la crise actuelle est le résultat d'une pure et simple soif de pouvoir qui ignore totalement l'intérêt suprême du peuple mauritanien exposant le pays aux désastres.
Les travailleurs marchent…
Les travailleurs ont réussi à marcher, en dépit de la machine de répression déployée par la junte en place. Ils ont, en effet, bravé les matraques et le gaz lacrymogène dont la police a fait usage avec beaucoup de démesure contre les 06 centrales syndicales les plus représentatives en Mauritanie.
Les jalonnements, constitués par les voitures de la garde nationale venues prêter main forte à une police décidément débordée, n'ont pas pu contenir les flux des travailleurs déterminés mais disciplinés en dépit des violences éprouvées au cours de leur manifestation..
Dans ce cadre, 25 manifestants ont été blessés dont quatre se trouvant dans des situations préoccupantes. Il s'agit, entre autres, de Samba Ould Chrif, Selmou Ould Founein , Raya Mint Boussaty, Sidi Ould M'Bareck et Adda Ould El Baz. Quelques secrétaires généraux des centrales syndicales ont été, eux aussi, pris pour cibles par les forces de l'ordre et maltraités comme en témoignèrent les images diffusées par plusieurs chaînes de télévisions internationales.
Le 07 Octobre est devenu une date que historique marquée par les violations graves récurrentes de domiciles dont les propriétaires furent tabassés et le viol des sièges des centrales syndicales qui ont reçu leur lot de sacrilèges à travers les jets reçus de bouteilles de gaz asphyxiant sur les responsables.
Cette répression brutale et démesurée a été unanimement condamnée à l'intérieur et à l'extérieur.
Luxembourg:nouvelle humiliation de la junte
Luxembourg est, de nouveau, un coup dur venu humilier la junte a travers le rejet de la délégation putschiste laquelle se targuait d'être invitée officiellement pour venir assister aux travaux de l'Union pour la Méditerranée. En effet, malgré l'obstination paradoxale des sources d'information issues des milieux putschistes et qui tenait à nier ce qui s'est réellement passé, il s'est révélé, par la suite, que Monsieur Yahya Ould Kebd membre du gouvernement légal a bien été accrédité pour représenter la République Islamique de Mauritanie dans cette conférence. M. Sid'Ahmed Ould Rayiss, représentant de la junte a été purement et simplement éconduit.
Cette information fut relayée par plusieurs organes d'information dont RFI. Alors, fâchée, la junte s'est empressée d'écrire officiellement une lettre de protestation aux autorités françaises. Elle porte l'entête et le cachet du Ministère des Affaires de la Mauritanie. L'affront est à la mesure de la déception d'un régime qui se bat toujours pour gagner sa reconnaissance nationale et internationale.
Madame Isler-Beguin démystifiée
Les vives altercations ayant opposé la délégation du FNDD invitée au conseil du parti vert qui se tenait le 11 octobre à Montreuil, près de Paris, et la députée Isler-Beguin ont permis aux présents de découvrir la gravité du jeu auquel se prêtait celle qui s'est autoproclamée marraine de la démocratie mauritanienne. En effet, la députée a été surprise et gênée de la présence à ce conseil d'une forte délégation composée, outre le Ministre Assane Soumaré, de MM Oumar Ould Dedde et Baba Ould Jiddou, animateurs du FNDD-France, Abdallah ould Mounir et Abdoulaye Diagana, tous les quatre militants anti-putschistes et membres de For-Mauritania en France.
Les membres de la délégation ont réagi vigoureusement à tous les propos sarcastiques et vindicatifs de la députée Isler-beguin. Ils lui rappelèrent de voie vive le caractère anticonstitutionnel du coup d'Etat du 06 Août, révélant aux délégués des verts la surprise des mauritaniens d'apprendre que des élus européens soutiennent la prise de pouvoir par la force.
Ce conseil des verts a été l'occasion d'expliquer les enjeux de la crise mauritanienne à des militants qui en savaient peu. Il a suscité chez les présents l'envie de chercher plus d'informations sur la question. Les militants des Verts ont condamné, au passage, le coup d'Etat en Mauritanie et rappelé que la position de la députée n'engageait que sa personne. Le modérateur a, enfin, invité Mr Soumaré à venir prendre publiquement la parole dimanche, 10Octobre. Ce qui eu effectivement lieu.
Conférence de presse des députés du FNND
La conférence de presse des députés de la défense de la légalité constitutionnelle s'est axée sur les deux points importants qui suivent:
1- la condamnation de toutes les violations des libertés individuelles et collectives mais aussi l'incrimination de l'ensemble des agressions subies par les militants du FNDD durant les dernières marches;
2- la mise en garde contre toutes les formes de violence auxquelles les citoyens seront exposés. Ils affirment, en ce sens, qu'ils sont engagés à constituer des commissions d'enquête pour poursuivre prochainement les membres des forces de l'ordre qui s'avèreront responsables de la torture ou des agressions infligées aux citoyens. Ils exhortent, en conséquence, tous les éléments de sécurité nationale et les forces armées à plus de vigilance et de responsabilité dans l'exercice de leurs métiers et les invitent à respecter la dignité humaine préalablement garantie par les textes en vigueur en République Islamique de Mauritanie.
Parlementaires et ridicules ordres de mission
Plusieurs députés de la fronde sont aujourd'hui à l'étranger sur les frais du contribuable, ce au moment où le Parlement dispose de son propre budget destiné à de telle fin en cas de nécessité. Tous sont munis d'ordres de mission signés par le Ministre Secrétaire d'Etat au lieu du Président de l'Assemblée Nationale.
Ces missions ne sont en réalité que des alibis pour garantir la séquestration des députés, sachant qu'ils sont de plus en plus conscients du jeu auxquels se prêtent les putschistes. Ainsi la junte en a décidé pour s'assurer de ne pas en perdre le soutien.
Indésirables
La Coordination des Associations nationales des organisations des Réfugiés Mauritaniens au Sénégal et au Mali a fait part aux autorités putschistes de son refus de coopérer avec elles. Elle a par la même occasion condamné le putsch du 06 août et exprimé son rejet de toute mission de l’ANAIR-HCE dans les camps et à Dakar.
La déclaration a notifié à M. Bâ Madine qu’il n’est pas le bienvenu dans les camps, car il est nommé par une autorité illégitime et illégale et que les engagements qu’il prendra n’obligent personne.
Malgré cette déclaration, M. Madine et quelques membres de son agence se sont rendus dans les camps. Le 11 octobre dernier, ils ont tenu une réunion assez houleuse à N’Dioum au cours de laquelle les réfugiés leur ont exprimé leur engagement aux côtés du FNDD et leur soutien aux efforts nationaux et internationaux en cours pour le rétablissement de la légalité.
Ils ont exprimé leurs craintes de voir les autorités putschistes compromettre le reste de l’opération de retour de nos réfugiés qui est déjà suspendue depuis le putsch. Ce langage avait été tenu par les revenants parmi le réfugiés à l’adresse des missions de propagande que la junte ne cesse d’envoyer en catimini aux réfugiés (en excluant le HCR de ses missions) pour obtenir la caution de la communauté internationale à la forfaiture de cette même junte.
D’autre part, l’ambassade de Dakar aurait notifié au ministère des Affaires étrangères que le député frondeur, Mohamed El Moktar Ould Zamel serait indésirable au Sénégal. Ould Zamel devait faire partie d’une mission parlementaire qui devait sillonner l’Afrique pour le compte de la propagande des putschistes.
Indécis
Dans une interview accordée à la Voix de l’Amérique, le putschiste en Chef, le Général limogé Mohamed ould Abdel Aziz a déclaré qu’il ne savait pas encore s’il allait être candidat à une prochaine hypothétique élection présidentielle. Le Chef de la junte putschiste qui avait déclaré avoir commis son forfait en réaction pourrait aussi être saisi du même réflexe pour décider, par réaction, de se porter candidat à une élection qui n’aura peut-être jamais lieu!
Le Chef de la junte usurpatrice de la légalité devrait plutôt agir par contre réaction ou par un sursaut de patriotisme, rétablir la légalité constitutionnelle et épargner ainsi au pays les affres de la division et de l’implosion.
Ballet des Bal
Les observateurs s’étonnent que toutes les missions à l’adresse de l’Union Africaine soient dirigées par le ministre de la justice du régime. Celui-ci prend toujours la précaution d’emmener avec lui deux membres de sa famille qui seraient bien introduits au niveau de l’UA. Seulement, cette randonnée diplomatico-familiale ne fait pas mouche.
L’UA ayant l’impression que les comptes-rendus restitués par « le clan » sont loin d’être fidèles, procède désormais par la publication systématique de communiqués pour signifier sa position à la junte. Encore un camouflet pour le ministre qui avait, dans le temps, servi d’émissaire occulte de la dictature auprès des organes et institutions internationales pour noyer le poisson du passif humanitaire du régime déchu le 03 août 2005.
Sans regrets
Le premier personnage nommé par la junte est désormais le premier à être débarqué par celle-ci. Imam Cheikh Ould Ely, défenseur zélé de la fronde et voix stridente du putsch du 06 août avait été vite récompensé par sa nomination à la tête de la TVM, boîte à résonance des mensonges et de la propagande de la junte.
Voulant davantage crédibiliser ses maîtres, Ould Cheikh aurait péché en accordant un temps d’antenne assez minime à un ex-ministre qui aurait déballé des choses que le Chef de la junte gardait jalousement pour lui. La liberté d’expression ne se limitant qu’aux « applaudisseurs », Ould Cheikh a rapidement payé le prix de son « aventure », lui qui se targuait pourtant des liens familiaux intimes le liant aux pontes de la fronde et du putsch. A qui le tour après « le cousin » ?
Nouakchott, le 13 Octobre 2008
COMMISSION DE COMMUNICATION
www.eljebha.org
e-mail fnddrim(at)yahoo.fr
« Le FNDD a examiné avec beaucoup d'intérêt l'initiative annoncée par le Président de l'Assemblée Nationale, Monsieur Messaoud Ould Boulkheïr.
Tout en louant l'engagement du Président Messaoud, le FNDD tient à apporter les observations suivantes:
- cette initiative revêt une importance certaine puisqu'elle émane du Président de l'Assemblée Nationale avec tout ce qu'il représente comme poids constitutionnel et démocratique.
- Elle dénote d'une disponibilité manifeste à rechercher une solution à la grave crise dans laquelle se débat le pays du fait du coup d'Etat du 06 Août dernier.
- Le Front National pour la Défense de la Démocratie voit dans cette initiative qui préconise le retour à la légalité incarnée par le Président élu, Sidi Mohamed Ould Cheïkh Abdallahi comme base de solution, un bon cadre de discussion, et le Front National pour la Défense de la Démocratie se tient disponible pour en examiner les développements lorsque s'engagera un débat sérieux dans les
- conditions objectives et démocratiques requises. »
Nouakchott, le 10/10/ 2008
LA CONFERENCE DES PRESIDENTS
Dernier échec diplomatique du HCE
Les réunions annuelles des institutions de Bretton Woods se sont ouvertes à Washington. Ainsi en coulisse, les travaux préparatoires ont été un nouveau revers pour les putschistes et leurs représentants. En effet, M. Kane Ousmane, Gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie et gouverneur pour la Mauritanie du FMI s'est vu signifier par les conseillers juridiques du FMI qu'après concertation avec l'ensemble des pays membres, ils ne pouvaient l'accréditer à la réunion des gouverneurs pour occuper le siège de la Mauritanie étant représentant d'un gouvernement non reconnu par les Etats membres.
Et comme M. Kane devait participer à une autre réunion dont il assure lui-même la co-présidence avec le directeur général du FMI, il s'est vu adresser un message où les organisations se disent désolées de lui signifier que le Président de la Banque Mondiale, M. Jacques Zelick et le DG du FMI, M. Dominique Srauskahn ne pourraient participer à cette réunion si elle était présidée par M. Kane Ousmane, et qu'ils étaient amenés à faire conduire la réunion par le vice-président des Caucus Africains, en l'occurrence le Ministre des finances de la Serra Léone.
Le communiqué rendu public par le FMI, ce dimanche préconise enfin que le siège de la Mauritanie restera donc vide et que les représentants du FNDD, Messieurs Sidi Mohamed Ould Emajar et M. Dia, ambassadeur de la Mauritanie aux USA sont admis comme étant des invités officiels.
C'est là donc une nouvelle illustration de l'isolement international de la junte usurpatrice et de leurs acolytes et une preuve éclatante de la capacité des émissaires du FNDD à persuader les partenaires et observateurs extérieurs de soutenir le combat
Que mène le peuple mauritanien sous la houlette du FNDD pour rétablir la légalité et préserver ses acquis fondamentaux.
Conflits à caractère racial et tribal
Le pays connaît, depuis le 07 Octobre, une vague de conflits à caractère tantôt interethnique tantôt tribal. La recrudescence de ce phénomène surprenant interpelle tous les mauritaniens, par ce temps de déliquescence du pouvoir et de faiblesse de l'autorité de l'Etat connues avec le coup d'Etat du 06 Août ayant renversé le Président constitutionnel.
C'est ainsi que les habitants de Nouakchott ont été témoins, mardi dernier, d'une véritable chasse aux sorcière menée contre les travailleurs du secteur informel au carrefour de la polyclinique auquel maçons, électriciens, peintres, menuisiers et tant d'autres ouvriers avaient pris l'habitude de se rencontrer propos leur service aux clients.
Après avoir cru que cette opération était menée par les forces de l'ordre en prémices à la confrontation attendue devant avoir lieu l'après-midi avec les travailleurs affiliés aux centrales syndicales anti-putschistes, on s'est rendu compte que c'était bien une campagne ciblée visant une catégorie de personnes; d'où le risque d'entraînement du pays dans un cycle infernal de conflits aux conséquences dangereuses. Ceci est autant plus vrai que c'était la police même qui encadrait une foule hystérique s'acharnant sur les pauvres ouvriers.
Les problèmes terriens de T'Chalgou, pas loin de Boghé, suivis de ceux plus sensibles et plus graves de Bababé, sont venus plonger les citoyens dans une psychose consternante. En effet, en moins de quelques heures, Bababé a été investi par des colonnes de voitures de la gendarmerie et annoncé une ville en état de siège. Devant l'impuissance des autorités administratives locales à contrôler la situation, des patrouilles de la police et de la gendarmerie sont venues troubler la quiétude des habitants dont une quinzaine fut arrêtée.
Vendredi le 10 Octobre, c'est, une nouvelle, fois Nouakchott qui sera le théâtre d'une bagarre tribale rangée aux relents de guerre. A Bouhdida, plus précisément, des voitures et des maisons entières sont brûlées, sous les yeux nonchalants de la police, décidés on ne sait pour quelle raison de faire profil bas.
Limogeage à la TVM
Nommé, après le coup d'Etat du 06 Août à la suite de son soutien annoncé aux putschistes dans un groupe de cadres, Imam Cheïkh ould est limogé. Il n'aura dirigé la télévision nationale que quelques semaines seulement. C'est dire que son ascension aura été de courte durée.
D'aucuns interprètent le remerciement du directeur de la télévision comme étant une réaction aux propos sulfureux de l'ex Ministre Isselmou Ould Abdel Kader lors d'une émission télévisée diffusée en direct. Ce dernier accuse le BASEP de milices étrangères dont les éléments viennent d'être fraîchement naturalisés. Pour lui, le général Ould Abdel Aziz est le premier responsable de la faillite de l'institution militaire victime de déliquescence et de querelles de personne. Isselmou Ould Abdel Kader dit que la crise actuelle est le résultat d'une pure et simple soif de pouvoir qui ignore totalement l'intérêt suprême du peuple mauritanien exposant le pays aux désastres.
Les travailleurs marchent…
Les travailleurs ont réussi à marcher, en dépit de la machine de répression déployée par la junte en place. Ils ont, en effet, bravé les matraques et le gaz lacrymogène dont la police a fait usage avec beaucoup de démesure contre les 06 centrales syndicales les plus représentatives en Mauritanie.
Les jalonnements, constitués par les voitures de la garde nationale venues prêter main forte à une police décidément débordée, n'ont pas pu contenir les flux des travailleurs déterminés mais disciplinés en dépit des violences éprouvées au cours de leur manifestation..
Dans ce cadre, 25 manifestants ont été blessés dont quatre se trouvant dans des situations préoccupantes. Il s'agit, entre autres, de Samba Ould Chrif, Selmou Ould Founein , Raya Mint Boussaty, Sidi Ould M'Bareck et Adda Ould El Baz. Quelques secrétaires généraux des centrales syndicales ont été, eux aussi, pris pour cibles par les forces de l'ordre et maltraités comme en témoignèrent les images diffusées par plusieurs chaînes de télévisions internationales.
Le 07 Octobre est devenu une date que historique marquée par les violations graves récurrentes de domiciles dont les propriétaires furent tabassés et le viol des sièges des centrales syndicales qui ont reçu leur lot de sacrilèges à travers les jets reçus de bouteilles de gaz asphyxiant sur les responsables.
Cette répression brutale et démesurée a été unanimement condamnée à l'intérieur et à l'extérieur.
Luxembourg:nouvelle humiliation de la junte
Luxembourg est, de nouveau, un coup dur venu humilier la junte a travers le rejet de la délégation putschiste laquelle se targuait d'être invitée officiellement pour venir assister aux travaux de l'Union pour la Méditerranée. En effet, malgré l'obstination paradoxale des sources d'information issues des milieux putschistes et qui tenait à nier ce qui s'est réellement passé, il s'est révélé, par la suite, que Monsieur Yahya Ould Kebd membre du gouvernement légal a bien été accrédité pour représenter la République Islamique de Mauritanie dans cette conférence. M. Sid'Ahmed Ould Rayiss, représentant de la junte a été purement et simplement éconduit.
Cette information fut relayée par plusieurs organes d'information dont RFI. Alors, fâchée, la junte s'est empressée d'écrire officiellement une lettre de protestation aux autorités françaises. Elle porte l'entête et le cachet du Ministère des Affaires de la Mauritanie. L'affront est à la mesure de la déception d'un régime qui se bat toujours pour gagner sa reconnaissance nationale et internationale.
Madame Isler-Beguin démystifiée
Les vives altercations ayant opposé la délégation du FNDD invitée au conseil du parti vert qui se tenait le 11 octobre à Montreuil, près de Paris, et la députée Isler-Beguin ont permis aux présents de découvrir la gravité du jeu auquel se prêtait celle qui s'est autoproclamée marraine de la démocratie mauritanienne. En effet, la députée a été surprise et gênée de la présence à ce conseil d'une forte délégation composée, outre le Ministre Assane Soumaré, de MM Oumar Ould Dedde et Baba Ould Jiddou, animateurs du FNDD-France, Abdallah ould Mounir et Abdoulaye Diagana, tous les quatre militants anti-putschistes et membres de For-Mauritania en France.
Les membres de la délégation ont réagi vigoureusement à tous les propos sarcastiques et vindicatifs de la députée Isler-beguin. Ils lui rappelèrent de voie vive le caractère anticonstitutionnel du coup d'Etat du 06 Août, révélant aux délégués des verts la surprise des mauritaniens d'apprendre que des élus européens soutiennent la prise de pouvoir par la force.
Ce conseil des verts a été l'occasion d'expliquer les enjeux de la crise mauritanienne à des militants qui en savaient peu. Il a suscité chez les présents l'envie de chercher plus d'informations sur la question. Les militants des Verts ont condamné, au passage, le coup d'Etat en Mauritanie et rappelé que la position de la députée n'engageait que sa personne. Le modérateur a, enfin, invité Mr Soumaré à venir prendre publiquement la parole dimanche, 10Octobre. Ce qui eu effectivement lieu.
Conférence de presse des députés du FNND
La conférence de presse des députés de la défense de la légalité constitutionnelle s'est axée sur les deux points importants qui suivent:
1- la condamnation de toutes les violations des libertés individuelles et collectives mais aussi l'incrimination de l'ensemble des agressions subies par les militants du FNDD durant les dernières marches;
2- la mise en garde contre toutes les formes de violence auxquelles les citoyens seront exposés. Ils affirment, en ce sens, qu'ils sont engagés à constituer des commissions d'enquête pour poursuivre prochainement les membres des forces de l'ordre qui s'avèreront responsables de la torture ou des agressions infligées aux citoyens. Ils exhortent, en conséquence, tous les éléments de sécurité nationale et les forces armées à plus de vigilance et de responsabilité dans l'exercice de leurs métiers et les invitent à respecter la dignité humaine préalablement garantie par les textes en vigueur en République Islamique de Mauritanie.
Parlementaires et ridicules ordres de mission
Plusieurs députés de la fronde sont aujourd'hui à l'étranger sur les frais du contribuable, ce au moment où le Parlement dispose de son propre budget destiné à de telle fin en cas de nécessité. Tous sont munis d'ordres de mission signés par le Ministre Secrétaire d'Etat au lieu du Président de l'Assemblée Nationale.
Ces missions ne sont en réalité que des alibis pour garantir la séquestration des députés, sachant qu'ils sont de plus en plus conscients du jeu auxquels se prêtent les putschistes. Ainsi la junte en a décidé pour s'assurer de ne pas en perdre le soutien.
Indésirables
La Coordination des Associations nationales des organisations des Réfugiés Mauritaniens au Sénégal et au Mali a fait part aux autorités putschistes de son refus de coopérer avec elles. Elle a par la même occasion condamné le putsch du 06 août et exprimé son rejet de toute mission de l’ANAIR-HCE dans les camps et à Dakar.
La déclaration a notifié à M. Bâ Madine qu’il n’est pas le bienvenu dans les camps, car il est nommé par une autorité illégitime et illégale et que les engagements qu’il prendra n’obligent personne.
Malgré cette déclaration, M. Madine et quelques membres de son agence se sont rendus dans les camps. Le 11 octobre dernier, ils ont tenu une réunion assez houleuse à N’Dioum au cours de laquelle les réfugiés leur ont exprimé leur engagement aux côtés du FNDD et leur soutien aux efforts nationaux et internationaux en cours pour le rétablissement de la légalité.
Ils ont exprimé leurs craintes de voir les autorités putschistes compromettre le reste de l’opération de retour de nos réfugiés qui est déjà suspendue depuis le putsch. Ce langage avait été tenu par les revenants parmi le réfugiés à l’adresse des missions de propagande que la junte ne cesse d’envoyer en catimini aux réfugiés (en excluant le HCR de ses missions) pour obtenir la caution de la communauté internationale à la forfaiture de cette même junte.
D’autre part, l’ambassade de Dakar aurait notifié au ministère des Affaires étrangères que le député frondeur, Mohamed El Moktar Ould Zamel serait indésirable au Sénégal. Ould Zamel devait faire partie d’une mission parlementaire qui devait sillonner l’Afrique pour le compte de la propagande des putschistes.
Indécis
Dans une interview accordée à la Voix de l’Amérique, le putschiste en Chef, le Général limogé Mohamed ould Abdel Aziz a déclaré qu’il ne savait pas encore s’il allait être candidat à une prochaine hypothétique élection présidentielle. Le Chef de la junte putschiste qui avait déclaré avoir commis son forfait en réaction pourrait aussi être saisi du même réflexe pour décider, par réaction, de se porter candidat à une élection qui n’aura peut-être jamais lieu!
Le Chef de la junte usurpatrice de la légalité devrait plutôt agir par contre réaction ou par un sursaut de patriotisme, rétablir la légalité constitutionnelle et épargner ainsi au pays les affres de la division et de l’implosion.
Ballet des Bal
Les observateurs s’étonnent que toutes les missions à l’adresse de l’Union Africaine soient dirigées par le ministre de la justice du régime. Celui-ci prend toujours la précaution d’emmener avec lui deux membres de sa famille qui seraient bien introduits au niveau de l’UA. Seulement, cette randonnée diplomatico-familiale ne fait pas mouche.
L’UA ayant l’impression que les comptes-rendus restitués par « le clan » sont loin d’être fidèles, procède désormais par la publication systématique de communiqués pour signifier sa position à la junte. Encore un camouflet pour le ministre qui avait, dans le temps, servi d’émissaire occulte de la dictature auprès des organes et institutions internationales pour noyer le poisson du passif humanitaire du régime déchu le 03 août 2005.
Sans regrets
Le premier personnage nommé par la junte est désormais le premier à être débarqué par celle-ci. Imam Cheikh Ould Ely, défenseur zélé de la fronde et voix stridente du putsch du 06 août avait été vite récompensé par sa nomination à la tête de la TVM, boîte à résonance des mensonges et de la propagande de la junte.
Voulant davantage crédibiliser ses maîtres, Ould Cheikh aurait péché en accordant un temps d’antenne assez minime à un ex-ministre qui aurait déballé des choses que le Chef de la junte gardait jalousement pour lui. La liberté d’expression ne se limitant qu’aux « applaudisseurs », Ould Cheikh a rapidement payé le prix de son « aventure », lui qui se targuait pourtant des liens familiaux intimes le liant aux pontes de la fronde et du putsch. A qui le tour après « le cousin » ?
Nouakchott, le 13 Octobre 2008
COMMISSION DE COMMUNICATION
www.eljebha.org
e-mail fnddrim(at)yahoo.fr