
En prononçant ces paroles de mise en garde depuis le quai de la gare de Philadelphie avant de monter dans l'Obama Express, train spécial dans lequel il a couvert les 200 kilomètres entre Philadelphie et Washington, le président élu Barack Obama a voulu s'inscrire explicitement dans la lignée du président Abraham Lincoln, en même temps que calmer le déferlement d'enthousiasme et d'espoir qui accompagne son entrée prochaine à la Maison Blanche.
Très consciemment, il a fait de Lincoln son modèle depuis le début de sa marche vers le pouvoir suprême qui doit s'achever en apothéose mardi 20 janvier à Washington. Obama, qui va devenir le 44e président des Etats-Unis, veut poursuivre la construction de cette " Union plus parfaite " dont le 16e président, Lincoln, avait fait le fondement de son action politique dans son discours d'investiture en 1861. Premier président d'origine afro-américaine, Obama peut légitimement invoquer l'héritage de Lincoln, auteur de la Proclamation d'Émancipation qui a mis fin à l'esclavage aux Etats-Unis.
Lincoln, le modèle
Quand Lincoln avait fait, en janvier 1861, le voyage en train qui l'avait amené à Washington comme Obama via Philadelphie (Pennsylvanie), Wilmington (Delaware) et Baltimore (Maryland), le pays traversait une crise nationale. Plusieurs États esclavagistes avaient fait sécession et la Guerre civile n'allait pas tarder à éclater. Obama va lui aussi prendre la tête d'une Amérique en crise profonde. Comme il l'a rappelé à Philadelphie, l'économie américaine titube au bord d'une nouvelle Grande Dépression, les armées sont en guerre sur deux fronts, l'Irak et l'Afghanistan, la planète est menacée par le changement climatique et les Etats-Unis cherchent à se libérer de leur dépendance énergétique envers les pays producteurs de pétrole.
L'idée de l'entrée à Washington à bord d'un train de la compagnie ferroviaire Amtrak a bien évidemment été directement inspirée à Obama par le célèbre périple de douze jours qui avait amené Lincoln de Springfield (Illinois) à la capitale fédérale, voyage au cours duquel le président élu avait prononcé une centaine de discours et commencé à mobiliser les forces de l'Union pour empêcher la sécession des États du Sud.
Foules rassemblées
Obama avait lui aussi lancé sa candidature à la présidence, en janvier 2007, depuis Springfield, capitale de l'Illinois, l'État dont il était le sénateur comme Lincoln en avait été le représentant. Il n'a cessé depuis lors de faire savoir que les discours de son illustre prédécesseur, et les ouvrages qui lui ont été consacrés à l'occasion du bicentenaire de sa naissance, sont ses livres de chevet. Son premier acte en arrivant à Washington avec sa famille pour préparer sa prestation de serment a été une visite au Mausolée de Lincoln. Et il a choisi de prêter serment sur la Bible que Lincoln avait utilisée en 1861.
Le choix du train a une autre valeur symbolique. Le chemin de fer était la nouvelle technologie la plus importante de l'ère de Lincoln, une infrastructure de communication qui était alors en train de poser les bases de l'unité nationale en même temps que celle de la mise en exploitation du continent par le capitalisme. Aujourd'hui, le train est de nouveau une de ces infrastructures dont Obama souhaite le développement dans le cadre de sa lutte contre la dépendance envers le pétrole. Ce voyage en train avait été jusqu'en 1953 et la présidence Eisenhower un grand classique des campagnes électorales et des voyages présidentiels à travers le pays, avec foules rassemblées au bord des voies et dans les gares et harangues depuis la plateforme arrière du wagon présidentiel constellé de bannières étoilées.
Un soutien populaire inégalé
Samedi, Obama, accompagné de son épouse Michelle et de ses deux petites filles, Malia et Sasha, ainsi que de 41 " citoyens ordinaires " rencontrés au cours de la campagne présidentielle, a donc renoué avec une vieille tradition populaire.
L'Obama Express parti de Philadelphie s'est arrêté à Wilmington pour y embarquer le vice-président (et ex-sénateur du Delaware) Joe Biden et son épouse Jill, qui y ont leur résidence. Il a ralenti en chemin dans plusieurs petites gares pour que le président élu salue la foule massée sur le parcours. À Baltimore, Obama a assuré les dizaines de milliers de personnes venues l'écouter et l'acclamer : " Je ne voyage pas seul, je vous amène avec moi à Washington " . Visiblement décontracté et rayonnant, il s'est permis un bain de foule sous l'oeil aux aguets d'une nuée d'agents du Secret Service. Comme le notait le commentateur de CNN David Gergen " aucun président ne sera jamais entré à la Maison- Blanche porté par une aussi grande vague de bonne volonté et un soutien aussi considérable " que Barack Obama. A la grande différence d'Abraham Lincoln qui avait dû faire la dernière partie de son périple de 1861 incognito, par crainte d'un attentat.
le point
Très consciemment, il a fait de Lincoln son modèle depuis le début de sa marche vers le pouvoir suprême qui doit s'achever en apothéose mardi 20 janvier à Washington. Obama, qui va devenir le 44e président des Etats-Unis, veut poursuivre la construction de cette " Union plus parfaite " dont le 16e président, Lincoln, avait fait le fondement de son action politique dans son discours d'investiture en 1861. Premier président d'origine afro-américaine, Obama peut légitimement invoquer l'héritage de Lincoln, auteur de la Proclamation d'Émancipation qui a mis fin à l'esclavage aux Etats-Unis.
Lincoln, le modèle
Quand Lincoln avait fait, en janvier 1861, le voyage en train qui l'avait amené à Washington comme Obama via Philadelphie (Pennsylvanie), Wilmington (Delaware) et Baltimore (Maryland), le pays traversait une crise nationale. Plusieurs États esclavagistes avaient fait sécession et la Guerre civile n'allait pas tarder à éclater. Obama va lui aussi prendre la tête d'une Amérique en crise profonde. Comme il l'a rappelé à Philadelphie, l'économie américaine titube au bord d'une nouvelle Grande Dépression, les armées sont en guerre sur deux fronts, l'Irak et l'Afghanistan, la planète est menacée par le changement climatique et les Etats-Unis cherchent à se libérer de leur dépendance énergétique envers les pays producteurs de pétrole.
L'idée de l'entrée à Washington à bord d'un train de la compagnie ferroviaire Amtrak a bien évidemment été directement inspirée à Obama par le célèbre périple de douze jours qui avait amené Lincoln de Springfield (Illinois) à la capitale fédérale, voyage au cours duquel le président élu avait prononcé une centaine de discours et commencé à mobiliser les forces de l'Union pour empêcher la sécession des États du Sud.
Foules rassemblées
Obama avait lui aussi lancé sa candidature à la présidence, en janvier 2007, depuis Springfield, capitale de l'Illinois, l'État dont il était le sénateur comme Lincoln en avait été le représentant. Il n'a cessé depuis lors de faire savoir que les discours de son illustre prédécesseur, et les ouvrages qui lui ont été consacrés à l'occasion du bicentenaire de sa naissance, sont ses livres de chevet. Son premier acte en arrivant à Washington avec sa famille pour préparer sa prestation de serment a été une visite au Mausolée de Lincoln. Et il a choisi de prêter serment sur la Bible que Lincoln avait utilisée en 1861.
Le choix du train a une autre valeur symbolique. Le chemin de fer était la nouvelle technologie la plus importante de l'ère de Lincoln, une infrastructure de communication qui était alors en train de poser les bases de l'unité nationale en même temps que celle de la mise en exploitation du continent par le capitalisme. Aujourd'hui, le train est de nouveau une de ces infrastructures dont Obama souhaite le développement dans le cadre de sa lutte contre la dépendance envers le pétrole. Ce voyage en train avait été jusqu'en 1953 et la présidence Eisenhower un grand classique des campagnes électorales et des voyages présidentiels à travers le pays, avec foules rassemblées au bord des voies et dans les gares et harangues depuis la plateforme arrière du wagon présidentiel constellé de bannières étoilées.
Un soutien populaire inégalé
Samedi, Obama, accompagné de son épouse Michelle et de ses deux petites filles, Malia et Sasha, ainsi que de 41 " citoyens ordinaires " rencontrés au cours de la campagne présidentielle, a donc renoué avec une vieille tradition populaire.
L'Obama Express parti de Philadelphie s'est arrêté à Wilmington pour y embarquer le vice-président (et ex-sénateur du Delaware) Joe Biden et son épouse Jill, qui y ont leur résidence. Il a ralenti en chemin dans plusieurs petites gares pour que le président élu salue la foule massée sur le parcours. À Baltimore, Obama a assuré les dizaines de milliers de personnes venues l'écouter et l'acclamer : " Je ne voyage pas seul, je vous amène avec moi à Washington " . Visiblement décontracté et rayonnant, il s'est permis un bain de foule sous l'oeil aux aguets d'une nuée d'agents du Secret Service. Comme le notait le commentateur de CNN David Gergen " aucun président ne sera jamais entré à la Maison- Blanche porté par une aussi grande vague de bonne volonté et un soutien aussi considérable " que Barack Obama. A la grande différence d'Abraham Lincoln qui avait dû faire la dernière partie de son périple de 1861 incognito, par crainte d'un attentat.
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